Tu étais là, les yeux rivés vers le bâtiment et le cœur qui battait la chamade. Tu ne le savais pas vraiment avant mais visiblement les endroits flippants bah ça te faisait flipper. Mais tu n’avais pas le choix, on t’avait lancé le pari de revenir avec une preuve que tu étais bien parti dans le bâtiment abandonné pendant la nuit et avait passé la nuit là-bas aussi en grand parieur que tu étais ( non ) tu avais accepté en te disant “ Heh, facile” mais n’avais pas pensé que la nuit il faisait noir et que tu n’avais pas tes peluches avec toi en plus de ne pas non plus avoir de quoi passer le temps.

Mais bon, tu étais là et comptais bien y rester.

Tu entras dans le bâtiment et manqua de sursauter au bruit de tes talons sur le sol, ça commençait bien. Tu tentas de reprendre du poil de la bête en te disant qu’il était hors de question que tu déçoives tes amis en abandonnant aussi tôt dans la nuit. Et puis au pire, tu pouvais toujours courir.

C’est une fois arrivé a l’étage qu’un bruit te refis sursauter. Un bruit énorme, enfin énorme pour un endroit silencieux. Tu te figeas sur place en espérant que le monstre passe sans te voir, mais c’était peine perdue, le bruit se faisais de plus en plus insistant et finalement une ombre sortie du décor et se dirigea vers toi à vitesse constante. Tu n’eus pas vraiment le temps de faire quoi que ce soit qu’un hurlement sorti de ta gorge.

“ AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH MÖMAN !!!”

Tu te mis immédiatement en mode survis et jeta ton téléphone sur la bête féroce ( ? ). A mort !

Une catastrophe cette soirée et il était même pas 3h du mat. Tu avais crié a l’aide et espérais de toutes tes forces que ta mère ( ? ) ou que quelqu’un d’autre arrive te sauver, mais rien ne se passa. Un craquement lugubre et une voix répondirent à ton hurlement a leur tour.

Un petit silence puis a nouveau la voix se fait entendre. Un peu sonné tu réponds tout naturellement.

“Euh non moi, c'est Iris, mais s’il te plait me tue pas parce que je suis pas ta maman …”

La lumière de ton téléphone éclaire maintenant le couloir et tu arrives un peu mieux à desceller des traits humains sur l’ombre.

“Ah, mais t’es normal !”

Tu regardes l’inconnu de la tête aux pieds enfin plutôt de la tête aux pieds au téléphone. Parce que celui-ci jonche par terre juste a ses côtés.

“Hé mais...t’as cassé mon téléphone ! Wesh ???? “

Remonté contre lui tu t’approches et rattrape ton téléphone a l’écran brisé.

“Non !!!! Mais sérieux là !”

Tu tournes la tête vers ton nouveau compagnon le fantôme et lui explique la suite.

“Bon comme t’es un fantôme t’as pas de sous j’imagine ? Putain, mais sur quel bras cassé j’suis tombé là...T’as intérêt à me réparer ça hein.”

Colère, bogar.

Ouais. Cette fois-ci c’est bel et bien la fin de ton téléphone. Tu l’aurais presque pleurés si tu n’étais pas aussi habitué à casser tes téléphones.

La justification du type fantôme tien la route. Mais ça veut aussi dire que c’est un jeune fantôme du coup ? Il est mort ici récemment ??? C’est un bâtiment vraiment hanté ? LES RUMEURS ÉTAIENT VRAIES ?

“Wow, wow, wow.”

Tu te prends la tête entre les mains, mais la relève aussitôt lorsque le fantôme insinue que tu n’aurais pas dû jeter ton téléphone.

“Non mais attends, c’est de MA faute maintenant ? C’est toi qui t’es jeté sur moi et qui a manqué de me faire passer l’arme à gauche ! J’aurais pu mourir comme toi avant moi !”

Incroyable ce fantôme. Dans quel monde vit-on ?

“Et puis en plus qu’est-ce que tu fais là à part t’amuser à faire peur aux gens ? Tu pouvais pas partir dans l’au-delà par toi-même ?”

Quel bras cassé.

“Sache que j’ai un pari à gagner et sans mon téléphone, c’est mort. Donc si tu trouves pas un moyen de me le réparer ce soir, il va y avoir des conséquences mon pote.”

Tu te fais méchant, mais tu trembles intérieurement. Ce ‘n'est pas dans tes habitudes d’être aussi vilain, mais ta réputation est en jeu.

“Ouais ? Ouais ? OUAIS ? “

T’es vraiment remonté cette fois et c’est surement à cause de la perte de ton téléphone adoré, comment t’allais faire pour demander leur numéro aux hot studs si t’avais pas de phone sous la main ?

“Ok tu en veux des conséquences ? TU VEUX DE LA CONSÉQUENCE ?”

A mort les fantômes ! Surtout ceux qui se croyaient supérieur aux gens ! Non mais je suis déjà mort une fois nianiania, non mais vraiment. Du coup, tu l’attrapes, non pas par les épaules, mais juste tu l’attrapes. Tu le portes en fait et tu le soulèves haut, plus haut que ta tête surement galvanisé par l’excitation du moment et te met à marcher avec comme s’il s’agissait d’un ridicule sac a pomme de terres. En te déplaçant tu continues de crier.

“Non mais je vais t’en montrer moi des conséquences comment ça je m’introduis chez les gens et je manque de les tuer une deuxième fois non mais comment ça je suis pas voulu ici non mais vraiment je vous en foutrais moi des conséquences et des fantômes et des paris débiles et des histoires de téléphones cassés non mais wesh.”

Et tu trouve finalement ce que tu cherchais. Les escaliers.

“T’as PEUR ?”

Tu l’agites dans tous les sens en faisans bien soin d’avoir les miens bien accrochés aux extrémités pour pas qu’il se casse la tête tout de suite.

“J’te jette quand j’veux !”

Tu aurais pu faire un rire machiavélique mais tu n’en étais pas encore là.

Vous avez l’air dignes à gesticuler dans tous les sens comme des forcenés au-dessus des escaliers et finalement il t’insulte même de malade, mais tu t’en fiches parce que même si t’es un malade t’as plus de téléphone donc t’as plus personne à contaminer a par LUI. Ce fou furieux.

“Ça fait moins le MALIN, HEIN ? Wai- hey arrêtes tu fais QUOI là ?”

Il s’enroule comme un, comme un ? Comme une couverture en hiver autour de toi, what the hell t’avais jamais vu ça avant et c’est vraiment encore plus bizarre de devoir supporter ça.

Tu bailles et te débat avant de bailler encore une fois. C’est bizarre t’es tout bizarre et t’as même carrément envie de dormir là. Tu continues un peu à te débattre, mais la fatigue ( ? ) l’emporte et te fait lâcher prise. Merde.

Le sol se rapproche et c’est la dégringolade dans les escaliers dégueulasses du bâtiment abandonné.

Boing boing boing boing plouf !

“ Aaaaaaaaaaaah !!! “

Tu cris, encore alors que ta tête heurte lourdement le sol en carrelage. Oof ça laissera des traces ça. Ta tête saigne et ton nez gicle de partout, c’est surement cassé.

Tu te prends la tête entre les mains, t’es pas sûr d’y voir bien clair ni d’avoir les idées plus claires, mais ce que tu sais, c'est que demain tout le monde te demandera des explications et que ça, ça va faire que renforcer les rumeurs a ton sujet.

“ Gnnn...uuugh….arg…”

Et tu pleure aussi parce que t’as mal et que tu sais vraiment pas pourquoi c’est toujours sur toi que ça tombe ces conneries, d’abors ton phone et maintenant ton crane, quoi ensuite ? Ta b-

“PUT….ain…”

T’aimerais crier, mais t’y arrive pas parce que ton crane fais juste trop mal. Alors tu cherches des yeux le fantôme de l’escalier et tu le trouves un peu plus loin là-bas.

“J’vais te fumer…”

Mais pas maintenant. Plus tard. Un autre jour. Tu tentes de te relever et crache un liquide rougeâtre. Sympa. Les larmes continuent de couler sur tes joues sales, le spectacle est horrible a voir.

Tu le regardes en fronçant grave les sourcils, a la fois pour pas avoir mal au crâne et a la fois pour mieux le voir et aussi parce que t’es quand même grave en colère. Tu pensais pas qu’il allait paniquer en te voyant, comme quoi tout le monde a un peu d’humanité en soi, même les fantômes méchants comme lui.

“Les secours... pour qui ?”

T'es toujours grave sonné et t’es pas sûr de comprendre la gravite de ton état mais au moins tu réussis à te relever tant bien que mal en crachant toujours un peu plus de sang et en voyant ton nez se décoller peu a peu de ton visage. Yikes, si Poïoï était là il serait déjà tombé dans les pommes. Chose que tu penses qui va t’arriver également d’ici peu.

“Comment ça il reviendra jamais en place…”

Là par contre ça sonne quelque chose dans ton cerveau plutôt vide. Si JAMAIS tu perdais de ta beauté tu risquais de perdre bien plus que ça et tu n’étais pas sûr d’être prêt à expérimenter tout ça. Et d’ailleurs maintenant que l’énervement fait place a autre chose tu te rend compte que t’as été vachement con de t’énerver a ce point ? Qu’est-ce qui avait bien pu t’arriver pour finir dans cet état.

“Ouah, ouah, ouah, ouah…”

Tu époussettes vite fait ton pantalon et te dirige en titubant vers ton camarade qui est franchement pas dans un état beaucoup mieux que le tien.

“Ouais, ok, go l’infirmerie alors tant pis pour mon pari t’façon j’ai plus de téléphone.”

Tu l’aides difficilement à se relever, la trêve te semble être une bonne idée. Pour le moment.