T'as déjà enchainé quelques verres, tu te souviens déjà plus trop des discussions que t'as eu avec les autres. Toujours pas d'animation en vue, tu sens que là t'as un peu de temps avant que ça commence. Tu voudrais surtout pas manquer le concours de costume. Le temps de reprendre le contrôle, le temps de dessoûler et très vite avant que les choses sérieuses ne se mettent en place. Tu aperçois Icare avec d'autres de ses potes (sportifs) - tu l'as pas lâché du regard depuis le début de la soirée. Qu'est-ce qui te prend Arsene ? C'est au bras de Lucrecia que tu devrais être, avec qui tu dois t'afficher.

Scarlet t'as donné le feu vert et cette idée t'excite, surement un peu trop. Elle est pas là pour te fliquer, c'est l'heure de te laisser envahir par les mauvaises idées.
Tu interceptes Icare qui retourne au bar, lui chopes le poignet pour l'entrainer avec toi.

— « Toi. Viens-là. »

Tu te diriges à l'écart, lâches ta prise parce que tu veux pas qu'on te voit tenant la main de ton pote en public. Il y a des petits cabanons de toilettes installés plus loin sur la plage, tu remarques qu'ils sont pas encore assaillis alors en vérifiant bien que personne vous suit, tu le forces à s'engouffrer dans un avec toi.

— « Hm. »

Tu sais pas quoi dire, tu le plaques contre le bord et tes lèvres viennent chercher les siennes, alors que tu poses tes mains sur son torse en soupirant bruyamment.
Haleine un peu alcoolisée, mais le parfum couvre tes chairs dénudés. Aphrodisiaque sans avoir besoin de tes phéromones Arsene, pour le moment tu veux voir s'il est réceptif sans.

Icare est pas trop dedans, pas comme la dernière fois. Ça te frustre parce que tu t'es fixé des attentes. Comme un drogué au contact tu veux retrouver l'excitation des vestiaires. Dans l'obscurité du cabanon, t'es stoppé par sa question, bercé par le bruit des criquets en fond. Tu grognes, recules de quelques centimètres. Tu colles ton dos contre la paroi d'en face (c'est à dire pas bien loin vu le maigre espace) et fixes tes pieds un moment.

— « J'sais pas. Je fais de la merde encore c'est ça ? »

T'as l'air un peu dépité, un brin hésitant, puis se reforme la flamme de l'impulsion dans le fond de tes yeux. Ça s'embrase, c'est électrique.

— « J'ai envie, y'a quoi de mal ? On peut toujours être amis. »

C'est pas normal, c'est pas clair. T'es pas clair ! Mais t'as peur de l'être un peu trop et qu'il s'échappe. Pour la première fois après Skye t'as peur de perdre quelqu'un de nouveau. Tu plaques ta main sur ton front fiévreux. Tu penses trop c'est pas censé se passer comme ça.

— « Je t'excite plus c'est ça ? Tu m'as sucé une fois et tu t'es rendu compte que c'était une erreur. »

Ta gueule Arsene, tu vas quand même pas te faire passer pour la victime, si ?
Si.

Depuis quand Icare c'est le cerveau du groupe ? Tu fais claquer ta langue sur ton palais, en proie à des réflexions intenses. Icare a raison, et soulève des points qui méritent que vous vous y attardiez. Mais c'est plus fort que toi, t'en as pas envie. Tu veux suivre ton instinct, qu'il cède à tes caprices ; qu'il cajole ta peau de nouveau, qu'il te donne l'impression d'être vivant et important. Tu veux faire ce qui est interdit car tu t'es déjà lassé de tout le reste.

Ton coeur s'emballe lorsqu'il témoigne de son excitation pour toi - son corps encore en réaction u baisses les yeux dessus et malgré toi ça t'arrache un sourire denté.
Tu grognes quand il parle de Scarlet (putain, qu'elle sorte de ta tête sinon tu vas pas y arriver) puis réponds sans laisser quelques secondes flotter.

— « Elle est d'accord. On a fait un pacte. »

Tu rentreras pas dans les détails, pas ce soir. Tu passes ta langue sur tes lèvres, t'as la gorge sèche à cause de l'alcool. Tu serres les poings.

— « J'ai pas vraiment changé d'avis. Je veux pas que ça se sache, je veux pas exposer... ça. Je veux pas que ça se passe en public. La vérité c'est que j'assume pas, c'est bon, tu piges ? »

Tic nerveux ça t'enrage cette situation.
Tu veux le beurre, l'argent du beurre, le cul de la crémière et puis le reste de l'école aussi, et le monde. Tu t'arrêtes pas, tu prends tu prends et quand il s'agit de donner en retour tu sais plus comment faire.
T'approches de nouveau d'Icare, d'un pas audacieux. Plaques ta main à côté de sa tête pour le bloquer contre le mur. Ta langue vient tracer un sillon sur sa nuque, après que tu t'es affairé à dégager ses cheveux.

— « Arrête de penser. Laisse toi aller. Y'a pas de conséquences, ça existe pas dans mon monde. »

Alright donc Icare est enfin dedans. Il déglutit, convient de parler plus tard. Lol, c'est à dire jamais avec toi. T'aime pas parler de choses compliquées et chiantes, tu préfères agir - alors t'agis. Frissonnes au contact de ses mains, pas encore totalement audacieuses, qui glissent sur ton torse. C'est le feu d'artifice dans tes yeux, ils brillent de malice et de mauvaises intentions.
Saisis son bassin pour le plaquer contre le tien alors que ta langue de vipère s'ourle à son oreille, suave et fauve.

— « Tu vois quand tu veux, tu te montres raisonnable. »

Tu roucoules, avide de perdre pied. Le sens flancher sous tes phalanges curieuses qui s'infiltrent déjà sous les plis de son costume. Ses baisers à tes cheveux t'arrachent un râle insatisfait, tu saisis son visage pour faire déposer ses lèvres à ta clavicule, le guides sur ce que tu aimes et attends alors que tu cambres tes reins à la sentence de sa bouche.

Tu saisis son poignet, le retourne pour coller son dos contre ton torse - ses fesses contre ton bas ventre qui gronde déjà cruellement. Le maintiens fermement et murmures.

— « Tu sens l'effet que tu me fais ? »

Et tu descends un peu plus, épouse le derme brulant aux reflets veineux, déglutis sous la chaleur qui se meurt au fond de ta gorge quand tu respires. Fermes les yeux pour aller et venir, ce n'est qu'un toucher ; rien de plus (pour le moment) il n'en est pas moins empoisonné.

***

Quelques minutes plus tard, tu replaces correctement les plis de ton costume. A la fois repus et frustré. Observes Icare, il est plus essoufflé que toi. Tu grimaces, le laisse se remettre de ses émotions.

— « J'ai regardé à travers le trou, y'a qu'une meuf qui attend, on va sortir et elle fermera sa gueule. Je la connais. »

Tu ouvres la porte comme si de rien n'était, arques un sourcil quand la fille se précipite vers toi -uses de ton pouvoir pour attirer l'attention uniquement sur ta plastique et non sur Icare qui s'éclipse de son côté. Le rejoint une fois que tu t'es débarrassé d'elle pour l'escorter jusqu'à la fête.

— « Tu regrettes ? »

Avant que ce soit lui qui te le demande et que tu ne saches pas quoi répondre.