" Je m'appelle Mayson Phoeinx et ceci est ma confession... Tout ce que je dis ici n'est que pure vérité. Si je fais cette vidéo c'est pour avouer le crime que je prépare, c'est à dire un enlèvement. "
Une nouvelle goutte de sueur perle sur mon front, elle sillonne lentement ma joue en laissant une froide impression qui témoigne de sa présence. Je prends une longue inspiration avant de regarder mon smartphone qui filme en mode selfie.
" Je voudrais exprimer ma version des faits avant que les gens ne se fassent une idée... Voyez vous, j'ai fait ça pour le bien de tous... Je sais que seul les gens fous disent ce genre de choses "
Un bruit soudain viens détourner mon attention, d'un geste bref et rapide je tourne le regard vers ma droite afin de surveiller qu'il n'y ait pas d'éventuel témoin. Un court soupire m'échappe.
" Écoutez ! Je fait ce qu'il y avait à faire et je ne le regrette pas. "
J'avais mis fin à l'enregistrement de ma requête, alors que ma mémoire me montre à nouveau cet épisode traumatique qui s'était déroulé devant mes yeux.
C'était le début d'une après midi qui semblait prometteuse... Une journée parfaite pour la détente avais-je pensé ! Mais peut-être avais-je jugé cette journée avec un peu trop d'empressement.
C'est alors que j'avais pris un chocolat viennois et me délectais de cette merveilleuse boisson qu'elle passa devant moi. La réaction fut immédiate, la boisson qui devait partir en direction de mon gosier repris le chemin inverse. Passant par les sorties qui n'étaient pas condamnées, c'est à dire mes narines, ma bouche et vue la souffrance, probablement mes yeux et oreilles.
Il n'avait suffi que de quelque secondes pour mettre tout mon être dans un état de choc, un préjudice moral et psychologique tel qu'il n'y en avait encore jamais eu dans l'Histoire humaine. Mon cœur avait failli s'arrêter sous le choc, une vision d'horreur sans précédent s'étalait devant mes yeux dévorant toute lueur d'espoir que je pouvais accorder à l'humanité, affichant tout ce qu'il y avait de pire dans cet univers. La preuve ultime de la présence du chaos, l'incarnation des douleurs humaines, la boite de pandore de ce siècle.
Le choc se fit ressentir à plusieurs niveaux, il me fallut une seconde pour faire un état des lieux afin de constater les diverses avaries qui m'avaient presque fauché. Je commençais à douter qu'il s'agissait de ma boisson mais plus de mon hémoglobine après réflexion.
Mes yeux me brûlaient, et mon souffle court, la respiration m'était difficile dans cet état d'hypoxie. Cette agression que je venais de vivre était certainement la pire expérience de toute ma vie. Mes oreilles sifflaient encore du fait de la déflagration mentale qui m'avait heurté. Une quinte de toux m'atteint. C'est dénué de mes sens que je cherche un point d'encrage, mon esprit a sans doute décidé de les fermer afin de sauver le peu de sanité qu'il pouvait bien me rester après cela.
Je quittais lentement cet état second dans lequel cette infâme vision m'avait largué. Mais vous en ignorez peut-être la cause. C'était cette fille... Elle semblait vivre sa vie sans la moindre idée du tort qu'elle cause à son entourage, et j'entends par là ce monde entier.
Que dis-je c'est à l'univers et à toute la création qu'elle fait affront en se montrant sous une pareille lumière.
En tant qu'homme raisonnable et doué de conscience il était de mon devoir moral de combattre le mal et les injustices dans le monde, à défaut de ne pouvoir régler des situations de conflits ou encore les inégalités il me fallait prendre en main l'abjecte réalité qui grouillait sous mes yeux. C'est dans un effort qui se voulait colossal que je fis mon premier pas, j'avais fait mes confessions avant de mettre face à la personne, m'efforçant de river mes yeux dans les siens et regroupant toute mon énergie pour ne laisser aucune indice de mon exécration transparaître face à cette ignominie, crime contre le style, cette chose qu'elle appelait probablement une tenue.
Cette journée ne peut s'achever sans que moi ou cette tenue ne périsse. C'est une guerre qui viens de débuter et tous les coups sont permis.