L'odeur alléchante du chocolat fumant qui emplit ses narines, le pas est tranquille tandis qu'il arrive presque à la porte de ton bureau. Il n'a aucun doute sur le fait que tu y sois encore, c'est d'ailleurs pour ça qu'il est venu directement ici sans prendre la peine de te chercher ailleurs. Tu passes ton temps dans cette pièce enfermé dans cette pièce à travailler, c'est pas possible une vie pareille tu sais ? Ça l'inquiète -vous avez de la chance qu'il ne te soit pas encore arrivé une bricole vu la misère avec laquelle tu prends soin de toi.

Sa main libre qui glisse sur la poignée, ouvre la porte sans prendre la peine de frapper puis entre rapidement. Grand sourire aux lèvres tandis qu'il referme derrière lui, qui se mue rapidement en grimace lorsqu'il t'aperçoit à moitié défoncé affalé sur le bureau. Te voir comme ça lui donne envie de te secouer, sérieusement. Pourquoi tu t'fous en l'air comme ça Sacha ?

— Mec t'es mort... ?

Il en rit un peu mais l'inquiétude est vraiment là. Toi dans cet état c'est habituel mais ça n'a jamais rien eu de rassurant; et pour tout te dire, ça lui brise sincèrement le coeur. Il s'approche alors, tranquille toujours pour poser la tasse sur le meuble et rester debout comme un con juste devant. L'esquisse qu'il étire est teinté de peine mais puisque t'as la tête dans les papiers tu ne le verras pas, pas vrai ?

— Ce serait dommage, il fait super beau aujourd'hui. Tu devrais sortir !

Laisse ton bordel vous vous en occuperez plus tard.
Va t'aérer.

Et si ça ne semble pas être un ordre, ça n'en est pas si loin.

— L'heure que tu décolles ton joli p'tit cul de cette chaise de bureau. J'suis sérieux Sacha.

Tu vas te tuer à force de te sacrifier autant pour les autres.
Comment ils vivront tous si toi t'es plus là ?
Le sourire qui s'étire alors, taquin.

— T'as le texte de ta feuille imprimé sur la joue.

Léger mouvement de tête pour faire mine de te montrer, le doigt qui suit. Il se moque bien sûr, ta joue est exempte de toute trace d'encre -y a seulement les marques rouges du froissement de tes manches mais ça partira dans pas longtemps.

Finalement il se laisse tomber dans l'un des deux fauteuils à portée tandis que tu entames ton chocolat -et pour tout te dire il a vraiment la deg que tu ne le recraches pas. Lui qui s'est concentré un maximum pour te faire la boisson la plus infâme du monde ?? Le voilà outré ! Mais comme c'est un grand garçon il ne le montre pas, se contente de sourire en coin.
Je ne te mérite pas.

— Ah ça. Qui me mérite hein ?

La fierté et l'arrogance pour la blague, vous riez tous les deux de bon coeur quelques instants, ça fait du bien de te voir sourire tu sais. Même si ce n'est pas longtemps, pas souvent, ça fait du bien. Ça lui donne envie de continuer à faire des efforts car tu sais, de vous deux c'est lui qui ne te mérite pas. Toi et ta sagesse du haut de ton si jeune âge. Comment tu fais, dis ?

Soudain ses sourcils qui se haussent.
Comment tu oses retourner ses propres arguments contre lui, c'est moche monsieur le président. C'est moche ! D'autant que pour une fois c'est totalement faux.

— Même pas ! J'étais au gymnase jusque y a dix minutes. Ils avaient besoin d'un médiateur pour... Un truc que j'ai même pas compris. J'crois que l'équipe de volley avait oublié de résa sur le planning alors le club de basket a prit le terrain et les filles des cheers avaient aussi résa pour la salle. Bref, entre ça et les histoires de couple d'Isabel et Alex les cheers et les volleyeurs ont mit vingt ans à s'entendre c'était sympa.

Un gros bordel, comme d'habitude chez les sportifs.
Silence.

— Du coup je t'ai fais un chocolat. Et non ça n'a aucun rapport.

Rire léger qui s'en suit.
Est-ce que c'est du hasard qu'il soit là du coup ?

Je sais que tu bluff.
Un rire.

— Dis surtout que t'as utilisé ton pouvoir pour aller vérifier.

C'est qu'à force de te côtoyer il te connaît tu sais. Les apparences représentent beaucoup pour toi, alors il ne doute pas un seul instant que tu ais eu le temps de te chaparder jusqu'au premier miroir venu sans qu'il ne s'en soit aperçu.

Vous continuez la discussion tranquillement avant qu'il ne t'expose finalement le dernier soucis en date qu'il venait tout juste de régler. Mais pourquoi tu le remercies au juste ?

— T'as conscience que c'est aussi mon job, hein ? T'es pas tout seul à devoir tout porter, c'est pour ça qu'on existe les leader tu sais. lâche ensuite un bref soupir. Bon. C'est clair qu'ils te kiffent pas trop -mais c'est à cause de ton pouvoir ! Ils savent que t'es un mec sympa en vrai. ... Enfin je crois ?

C'est que tu as le don de mettre en émois leur esprit de compétition et chez un sportif c'est risqué quand même. Si beaucoup sont chill, la plupart restent de gros bourrins sanguins avides de sensations fortes et de compet. Du coup si tu gagnes tout à chaque fois, forcément... Ça devient tout de suite moins drôle.

En parlant de ça.
T'en as pas marre d'être aussi têtu ? Tes mots lui arrachent un ricanement tandis qu'il hausse les épaules.

— Au moins moi j'ai pris un peu le soleil. Puis c'est une comme une pause de suivre les engueulades d'Isa et Alex, un vrai feuilleton les deux j'te jure.

Enfin, c'est une pause quand tu n'es pas mêlé à leurs histoires. Sinon tiendrait plus du drame, c'est vrai. Wait, pourquoi c'est lui qui est entrain de se justifier là ?

— Mais t'abuse ! Je venais juste te sortir de ton bureau à la base, tu m'as ensorcelé ou quoi.

Brusquement les doigts qui claquent sur les accoudoirs tandis qu'il se penche en avant, vers toi.

— Arrête de me manipuler et sors d'ici. Je peux m'occuper de ton bordel en attendant. Aller oust !

En preuve de son sérieux il se lève pour se poser une nouvelle fois devant toi. Les bras croisés et le visage sérieux malgré le petit sourire malicieux qui orne ses lèvres.

— Ça n'me dérange pas d'utiliser la force, si jamais.

— Euh. J'avoue que je sais pas non plus, mais bien j'imagine. T'es notre super Président après tout.

Un sourire narquois pour étirer ses lèvres, il a bien envie de te taquiner encore mais il garde ça pour plus tard. Il y a plus important à gérer pour l'instant. Comme le fait par exemple que tu te cherches encore des excuses alors qu'il est tout à fait sérieux. Déconne pas. Les talents d'acteurs qui se réveillent lorsqu'il plaque ses mains contre son coeur -mime l'homme blessé mortellement.

— Argh.. Et c'est un coup dur pour mon amour propre. reste un instant silencieux avant de relever la tête quand tu parles de brûler le bureau, sourire malice toujours il ne te quitte pas des yeux. C'est peut-être pas une mauvaise idée, j'vais en aviser le reste du Conseil.

Au moins tu n'y passerais plus ni tes nuits ni tes journées.
Se lève finalement, le geste paraît brusque mais le ton n'est pas si agacé. Tu ne mérites pas sa colère, ou peut-être pas entièrement. Alors il te toise et te menace un peu, c'est du vent mais il est convaincu sur le coup de pouvoir réellement te tirer de là par la force en te tirant au moins les oreilles.

Évidemment, tu fais l'inverse.
Et si ce stylo passerait aux yeux de n'importe qui pour de l'arrogance pure -sans doute parce que ça en est, lui ne le prend pas si mal. C'est ta façon de l'éloigner pas vrai ? Involontairement sans doute mais vous êtes fait du même bois tous les deux alors ça ne fonctionne pas avec lui.

— Eh.

Le défi dans les prunelles, le sourire qui grandit encore encore -se moque, gentiment.

— T'es super rapide mais pas assez organisé pour t'octroyer quelques pauses... C'est pas super malin ça, m'sieur le Président. hausse les épaules, les paumes vers le haut et l'expression exagérément désespérée. Il roule des yeux. On est tes nounous en fait c'est ça ?

Ça le fait rire de t'imaginer être bordé comme un enfant. Mais t'es grand maintenant et parfois il aimerait vraiment te couper la langue. À la place se laisse retomber dans le fauteuil, repose ses bras sur l'accoudoir et étire ses jambes de tout leur long.

Vos regards qui se croisent, voilà qu'il est encore outré.
T'as battu le record aujourd'hui non ? Il recomptera.

— Parce que t'as besoin d'un chaperon en plus ? Je suis juste là pour te foutre dehors moi, tu sais.

Il ricane doucement avant de croiser une nouvelle fois ton regard. Mason te toise en silence, et tout indique qu'il ne t'aidera pas plus. T'es assez grand pour te débrouiller tout seul, t'es l'homme le plus rapide de l'île après tout. Tu peux bien aller où tu veux.

Un mauvais Président. Haussement de sourcils perplexes, il ne rétorquera pas cette fois mais il n'en pense pas moins que tu dis n'importe quoi. Ce n'est pas mauvais de se reposer sur les autres, au contraire ! Vous êtes une équipe, c'est pas un peu le but d'être soudé ensemble ? Il a encore l'espoir qu'un jour tu parviennes à te rentrer ça dans le crâne, avant de finir mort d'épuisement sous une tonne de formulaires et autres documents barbants. Ce serait dommage, parce qu'au final, quoique tu en penses, t'es quand même un bon Président.

Un sourire qui s'étire à ses lèvres.
Un soupir, léger et résigné.

— C'est bon t'as gagné. le mouvement souple quand il se relève pour la seconde fois. T'as l'air de pas être sorti de ta grotte depuis des jours, tu veux que je te fasse un tour des lieux ?

Sourire narquois.
Une vraie tête à claque quand il s'y met.

— Ou on peut aller se défouler si t'es pas trop engourdi à force de pioncer assis.

Il se trouve qu'il a justement l'occupation parfaite pour ça.

Quoi "comment ça". T'as vraiment pas compris ? La perplexité qui l'habite laisse place soudain à un grand rire enjoué tandis que tu lui fournis sur un plateau la preuve que t'as besoin d'air. T'es complètement à l'ouest et lui ça l'éclate beaucoup trop alors il peut pas s'empêcher de continuer à rire encore quelques instants avant de difficilement parvenir à se calmer. Il a la larme à l'œil, qu'il essuie avec son index tout en te lançant un regard amusé.

— Faut vraiment que tu sortes d'ici, il contient un léger rire. J'te parlais de te faire visiter l'école idiot.

La fin prononcé dans un français presque parfait. C'est une habitude qu'il a, d'insulter les autres affectueusement dans d'autres langues. Ça les fait toujours tilter en général, et les réactions sont toujours beaucoup trop drôles pour qu'il se prive de continuer.

Allons bon.
Il retrouve rapidement son air narquois habituel pour te proposer d'aller vous défouler un peu -et l'idée semble te séduire bien plus que la première (qui l'eut cru ?) puisque déjà tu te redresses. L'esquisse malicieuse qui renaît quand tu demandes ce qu'il a en tête. T'as vraiment cru qu'il allait te répondre ?

— Eh. Tu verras, mais t'as raison étire-toi. Faudrait pas te froisser un muscle.

C'est sur ces belles paroles pleines de mystère que tu l'entraînes à ta suite tranquillement. Un rire à encore tandis que vous traversez les couloirs sans vous presser.

— Alors, ça te fait quoi de redécouvrir les lieux après tout ce temps dans ta grotte ! Le peuple veut savoir.

Fait mine de te tendre un micro invisible pour entendre ta réponse.

— Me moquer ? Ja-mais.

Les mains qui se croisent pour renforcer la négation mais le rire ne trompe pas, évidemment qu'il en profite, ce serait pas lui s'il ne saisissait jamais les occasions de taquiner les autres. Avec toi, ceci dit, ça a une saveur plus particulière, c'est plus amusant encore. Parce que quand tu te décides à ne pas comprendre, tu ne comprends vraiment pas.

Sourire sourire encore tandis que vous avancez désormais tranquillement dans le couloir. Demande ce que ça fait de voir le monde extérieur depuis autre part que ton bureau -journaliste d'un jour, micro tendu. Fais-moi rêver. Eh bien !

— T'as dis non à la visite guidée j'te rappelle.

Bien sûr qu'il a une idée en tête, seulement il ne te dira rien de plus. Vous tournez pour prendre les escaliers quand il se fait silencieux pour ne pas cracher le morceau. Une vraie tombe désormais, peu importe ce que tu tenteras pour le faire parler. Les lèvres toujours drôlement étirées, parce qu'il a conscience qu'il ne t'emmène pas rêver mais tu t'imagines sûrement quelque chose d'exceptionnel alors que ça ne l'est pas vraiment. Quoique, ça dépend des points de vue -pour lui ça l'est.

Mais c'est aussi tellement simple.
Aussi simple que respirer.

Vous arrivez dehors finalement, et toujours sans réponse il vous guide du côté des terrains sportifs. Tu voulais te défouler après tout, non ?

C'est vrai que te montrer la passion qu'il y a entre Isabelle et Alex lui a traversé la tête, mais non. Un rire alors, c'est encore mieux que ça tu vas voir. Quant à ta réintégration...

— J'y travaille, j'y travaille. nouveau rire. Mais t'as l'air bien sur ton trône et ils sont plutôt rancuniers dans le coin alors j'hésite, j'avoue.

Clin d'œil amusé, vous arrivez devant les vestiaires et sa main se pose sur la porte -s'arrête lorsqu'il t'entend parler. Grimace perplexe, faussement ennuyée quand il se tourne légèrement pour te toiser.

— Le contraire serait vexant pour mon égo, ai pitié s'il te plaît.

Des airs de dramaqueen avant que le rire ne s'échappe, aussi doux que brise qui vous caresse à l'instant. Il ouvre la porte des vestiaires, grand sourire lorsqu'il entre -déjà certain que la tienne va faire son petit effet.

— Hey les gars voyez un peu qui j'ai amené !

Lui se dirige tranquillement vers son casier, non sans prendre le temps d'observer avec une malice certaines les diverses réactions. Les anciens, qui savent, te toisent de haut, provoquent un peu -c'est qu'ils ont la rancune tenace. Les plus jeunes quant à eux semblent pour la majorité plutôt admiratifs. Mais que vient donc faire le Président du Conseil dans les vestiaires ?

Il ouvre son casier, fouille calmement dans ses affaires sans prêter plus d'attention au reste.

— Soyez cool avec lui, on fait que passer. Tiens, enfile ça.

Se retourne pour te lancer un T-shirt propre sûrement trop grand pour toi avant d'entreprendre de quitter sa chemise pour se changer à son tour.