Le message s’affiche, ses prunelles le lisent avec beaucoup d’attention alors qu’un sourire doux s’affiche sur ses traits. Icare, un ami proche qui souhaite voler, lui donne un surnom étrange mais qu’elle ne peut qu’apprécier.

Ciel ensoleillé.

Sa demande est soudaine, elle s’interroge sur ce qui va bien l’attendre. Peut-être souhaite-t-il de nouveau flotter dans les airs ? Icare, cet être au pouvoir aérien mais ne pouvant décoller ses pieds sur sol, rêve pourtant de déployer des ailes afin de toucher le ciel. Il n’y a pas plus grand sentiment de liberté que de ne plus sentir son poids et d’être libre de tout mouvement.

Et elle comprend, quand elle y pense, pourquoi il envie autant les oiseaux. Eux qui peuvent aller où ils le souhaitent, qui ne sont pas limiter par le sol et par la marche. Non, un battement d’aile et ils sont déjà loin.

Ils sont plus libres qu’ils ne le seront jamais.

Arrivée à l’heure, sa tête pivote quand elle entend son nom et, toujours en arborant un sourire, elle s’approche donc du brun en lui faisant un signe de la main, intriguée pourtant de l’emballage qu’il tient entre ses mains.

« Bonjour Icare ! Tu vas bien ? »

S’installant à côté, les yeux remplis de curiosité.

« Qu’est-ce que tu as ramené ? »

Il semble bien aller, vu l’énergie qu’il met à lui répondre. Son sourire se fait plus grand à Skye, contente de voir que son ami se porte bien. C’est une fois assise à ses côtés cependant qu’elle fronce les sourcils. Il parle de fraise, elle regarde la boite.

Et comprend presque trop vite, avant même qu’il ne finisse de déballer la pâtisserie.

« Tu n’as pas fait… ça. »

Ses yeux se mettent à briller en voyant le fraisier.
Comme le serait un enfant devant un cadeau de Noël.
Ou un chat ayant trouvé une nouvelle proie.

« Icare… Merci. Vraiment tu n’étais pas obligé. »

Elle relève difficilementles yeux, captant ceux du brun avant de saisir la cuillère. Elle n’a pas spécialement faim Skye, mais elle ne peut pas résister face à l’appel de cette pâtisserie d’être mangée. Et ce qu’elle a l’air délicieuse en plus !

« Elle a l’air vraiment… excellente en tout cas. »

Hésitation, elle ne sait pas si elle devrait craquer.
Mais il a fait ça pour elle, alors ça serait le minimum à faire non ?
Et puis… Oh et puis zut.

Elle découpe délicatement un morceau avec son couvert pour le porter à sa bouche.
Le temps s’arrête, le goût explose sur son palais.

Perfection.

« Hmmmm… ! C’est super bon ! »

Les joues rosies par le plaisir, elle prend une autre bouchée telle la gourmande qu’elle est.

Icare, tu ne sais pas ce que tu as fait.

Il se sentait obligé et elle le regarde Skye, son attention portée sur son interlocuteur. Icare et son rêve de voler, elle se souvient encore de la façon dont elle le faisait décoller quand ils étaient plus jeunes, des étoiles qu’il avait dans les yeux quand il sentait ses pieds décoller du sol.

Les bons souvenirs.

Un sourire remplie de chaleur aux lèvres, elle confirme d’un signe de tête que son fraisier est plus que réussit et qu’effectivement, elle le savoure comme il se le doit. Glissant une autre bouchée entre ses lèvres, tout était parfait dans sa recette. Le goût de fraise bien sûr, la crème, le coulis… C’était absolument excellent.

Ses dernières phrases cependant surprennent la jeune fille qui le regarde, les prunelles ébahis par cette attention de sa part. L’amitié est quelque chose de précieux, qu’elle chérit telle la prunelle de ses yeux. Et savoir qu’elle aussi comptait pour le brun lui faisait plaisir. Car c’était une preuve qu’elle pouvait compter sur lui.

Mais aussi qu’elle existait dans sa vie.

« Merci… Vraiment, ça me fait plaisir que tu me dises ça. »

Elle les sent, ses pomettes qui chauffent sous l’émotion alors que son sourire se fait plus grand.

« Tu comptes aussi beaucoup pour moi Icare. Je ne suis peut-être pas assez douée en pâtisserie pour te cuisiner quelque chose, mais je te réserve la prochaine pizza que je ferais ! »

Certes, ce n’était pas un concours de celui qui prouverait le mieux son amitié. Cependant elle se rend compte qu’elle ne le montre peut-être pas assez. Son affection s’entends, quand il s’agit de ses proches. Alors elle commencerait avec Icare, elle lui fera plaisir aussi, comme lui vient de le faire.

Parce que c’est la moindre des choses, de vouloir rendre ses amis heureux pas vrai ?

Son rire fait naître celui de la jeune femme qui reprends une autre bouchée de sa pâtisserie alors qu’il expose ensuite son point fort en cuisine mais son point faible en organisation. Il a raison surtout, chacun a ses forces et ses faiblesses, chacun est apte à faire des choses que d’autres ne sauraient faire. Cette vérité n’est que plus grande sur cette île où chacun possède un pouvoir, un don particulier qu’il soit inné ou provenant d’un artefact.

Sa proposition la tente beaucoup.
Apprendre à faire un fraisier ?
La gourmande en elle hurle d’accepter.
De toute façon ça ne fait pas de mal d’apprendre plus de choses non ?

« Mais avec plaisir ! Je ne te garantis pas d’y arriver du premier coup mais j’accepte ! »

De nouveau les yeux qui brillent, les pensées s’imaginant un moment de pause avec un thé et un morceau de fraisier tout en lisant un livre… Oh qu’elle en a envie maintenant ! Sa cuillère glisse de nouveau pour reprendre un autre morceau et l’avaler, ne laissant aucune miette du présent qu’il lui a fait.

Son enthousiasme fait chaud au cœur et elle lève son poing pour répondre à son geste, un petit rire aux lèvres.

« Très bien, on fera ça alors ! Dis-moi juste s’il y a des choses que tu n’aimes pas histoire que tu apprécies quand même ce que je vais te préparer ! »

C’est la base, si jamais elle lui cuisinait quelque chose qu’au final il n’aimera pas, ça serait triste. Et clairement pas voulu.

« Et tu n’attendras pas bien longtemps, sois en sûre ! »

Parce que toute cette histoire et sa gourmandise réveillée n’a fait que motiver Skye à créer quelque chose qui lui ferait autant plaisir que le fraisier pour elle.

Les olives et les poivrons. Autant le deuxième il n’y a pas beaucoup de risques qu’elle en mette, autant le premier c’est déjà plus commun sur une pizza. Mais si ce ne sont que ces deux choses qu’elle ne doit pas mettre, ça ne sera pas non plus très compliqué de lui faire plaisir. Non, il y a pleins d’idées qui lui vienne en tête à Skye, comme la simple et délicieuse pizza à la mozzarella, ou encore une avec différentes viandes dessus, ou encore une avec juste du fromage… Bref, le choix reste énorme.

« Ça va alors, je pensais qu’il y aurait plus de chose mais si ce ne sont que ces deux choses, ça sera très simple de faire une pizza qui te plait ! »

Quoi que, elle pourrait aussi en faire une deuxième ?
Est-ce qu’il est gourmand ?
En général ceux qui cuisinent le sont.

Il pose ensuite la fameuse question d’à quand sera la dégustation et la blonde réfléchit rapidement. L’avantage d’être organisée, c’est qu’elle savait à l’avance quand est-ce qu’elle serait libre dans les futurs jours à venir, donc il sera très simple de le savoir.

« Ce week-end, je suis disponible en fin d’après-midi. J’aurais le temps de te préparer quelque chose pour le soir du coup, ça te convient ? »

Non effectivement il ne fait pas la fine bouche, ce qui convient parfaitement à Skye pour le coup. Elle ne va pas s’en plaindre, bien au contraire. Ceux qui sont difficile avec la nourriture ont tendance à être beaucoup trop sélectif au niveau des ingrédients et comment dire que… Cela devient vite agaçant.

« Non, et tant mieux quelque part. Je t’avoue que ceux qui commencent à me faire une liste de ce qu’ils mangent ou non… Eh bien ça refroidie grandement mes envies de leur préparer quelque chose. »

Accompagnée d’un léger rire, elle hoche la tête face à sa proposition de l’heure. 18h, parfait. Cela lui laisserait plus de temps pour faire ses pizzas. Car oui, elle va en faire plusieurs du coup. Vu que la cuisine du pensionnat le permet, il n’y a pas de raisons de se priver pas vrai ?

« Entendu, ça me convient. »

Mais il n’a pas le temps Icare, il pose encore des questions ce qui montre qu’il est clairement enthousiaste. Un autre rire avant de répondre, amusée par l’énergie qu’il envoi.

« Tu verras bien à ce moment-là, mais tu vas aimer. Et… Plusieurs peut-être ? »

Sourire narquois, elle le laisse à ses devinettes alors que son regard rieur le fixe.

Décidément, ils allaient s’amuser.