Under the same sky, at the same time, at the same place we’re probably seeing other people We were too young and didn’t understand love. I wish you happiness, Now goodbye goodbye
Discussion avec Arsène aujourd’hui. La journée s’annonçait chargée. Tu avais un message pour le prévenir. Au fond t’espérais qu’il allait tout de même passer. Sa réponse n’était pas vraiment enthousiasmante. Pourtant, t’étais dans ton bureau, tu attendais. T’avais confiance.
Même si honnêtement, dans tous les cas, tu allais y être dans ce bureau. Qu’il vente ou qu’il pleuve. Tu serais là. Contre vents et marées. Fidèle président à son poste. Armé de ton style, ton carnet et ta pile de paperasses. Déprimants documents en tout genre. Travail herculéen qui semblait jamais ne finir.
Tu soupires en te laissant tomber dans la chaise. Tu aurais dû lui donner une heure précise. L’inviter dans l’après-midi, c’était trop vague. Tu voulais te préparer un minimum. T’organiser en laissant de côté le boulot. Te concentrer sur la confrontation à venir. A la base tu voulais simplement parler des récents évènements. Le mettre en garde, lui demander de faire attention. Mais son caractère n’allait pas rendre la conversation si simple.
Comment faire pour lui expliquer clairement les choses sans qu’il le prenne comme des reproches. Compliqué. Pas évident comme tâche. Il était assez difficile à cerner. Toujours motivé mais aussi très direct. Trop franc. Avec une fâcheuse tendance à donner bien souvent dans la vulgarité. Cette mauvaise habitude lui donnait un côté bourru. A croire qu’il avait une part de rebelle au fond de lui. En tout cas ça expliquerai sa relation avec Scarlet. Ils avaient l’air de s’entendre comme chien et chat. Avec un côté douteux. Comme s’ils étaient plus proches au fond.
Arsène avec Scarlet. Tu te demandais s’il la méritait. Idée que tu balayas bien vite de ton esprit. Pas question de penser à ça. Tu commençais à jouer les grands frères pour Scarlet. Si elle l’apprenait tu aurais des problèmes. Et tu ne voulais surtout pas paraître lourd avec elle. Tu avais déjà ton lot de personnes contrariées ou déçues par toi. Pas la peine d’insister.
Tu te redresses brusquement sur ta chaise. Un bruit dans le couloir. C’était peut-être Arsène. Il était temps d’arrêter de te perdre dans tes pensées. Tu te redresses, prend ton air impassible. T’armes de ton masque calme soupoudré d’un léger sourire. Le sourire neutre légèrement agréable. Le sourire de la politesse même. Tu l’entends derrière la porte. Sans prendre la peine de lui laisser l’occasion de frapper, tu lui adresses la parole.
Rentre vas-y ! Merci d’être venu Arsène, je voulais te voir par rapport aux dernières histoires.
Tu attends qu’il s’installe, qu’il prenne place sur une chaise, un fauteuil ou autre avant de continuer. Tu t’enfonces légèrement.
Je ne sais pas si tu as eu vent des dernières rumeurs. Quoi qu’il en soit, j’ai entendu dire qu’une sextape a tourné dans le bahut de toi. Avec une rebelle. Tu soupires pour marquer une pause. Je sais que ce sont des bobards, sans fondements. Mais si tu pouvais faire attention, ça risque de porter préjudice à ton image ce genre d’histoires tu sais ?
Tu le dévisages, observant avec attention sa réaction avant de poursuivre.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre Scarlet et toi. Mais allez-y mollo ok ? Si tu fous en l’air ta réput même moi je pourrais pas te sortir de là.
T'avais hésité toute la matinée sur le fait d'y aller ou pas dans son bureau de merde. Sacha avait eu l'audace de te convoquer (toi) pour te parler. Il pouvait pas le faire par sms ou en dehors des cours ? D'égal à égal, pas en te donnant l'impression d'être une petite pucelle jugée par le grand manitou. Mais bon, Sacha fait partie de la famille - presque aussi populaire que toi si ce n'est autant que toi dans cette école. Toujours devant toi dans les cours, à te reléguer au rang de deuxième. Ça t'enrage qu'on puisse l'aimer sans le connaitre - et pourtant l'aimer pour qui il est vraiment.
Un peu en retard (clairement), tu te retrouves devant la porte, prêt à toquer. Il te coupe dans ton élan et tu pénètres le bureau d'un petit air farouche, fermes la porte derrière toi avec ton pied. Quand il te demande de t'asseoir tu te contentes de le toiser en restant debout.
— « On va abréger. Si tu me disais clairement ce que tu veux. C'est nouveau, de convoquer ses amis, Sacha ? On est amis pas vrai ? On traite pas comme ça ses amis. »
D'entrée tu fais comprendre que t'es pas là pour plaisanter avec lui, l'assumes d'un mordant amer alors que tu concèdes finalement à t'asseoir quand il commence à déblatérer ses conneries.
— « Hop hop hop je t'arrête de suite. C'est de ça que ça va concerner ? »
Tu ramènes tes jambes contre tes genoux, les pieds poussant le bord de la table pour qu'elle recule contre Sacha, l'acculant (prisonnier) contre son siège.
— « Qu'est-ce que t'en as à foutre de mon image, président ? T'as peur qu'elle se répercute sur la tienne, c'est ça ? Ouai ça doit être ça. Personne veut te la sucer alors tu t'affoles dès qu'il se pourrait qu'une vidéo de moi puisse tourner. »
Tu tiques sévère à la mention de Scarlet, cesses les provocations pendant un instant. Tu te tais d'ailleurs, te contentant de le foudroyer du regard d'un air sombre alors que s'écoule un moment de malaise.
— « Me parle pas de Maxwell. Ni de mon image en fait. Contente toi d'entretenir la tienne, monsieur parfait. »
Arsene Hawkins
Sacha Melnikov
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Ok, tu savais pas ce que tu lui avais fait. Mais c’était grave. Le respect était proche de zéro. Pourtant tu continues de le dévisager avec ton air impassible. Observant son visage changer de la colère au désintérêt. Tu te contentes de l’observer calmement et paisiblement. De manière si calme. Si tranquille. Comme si toutes ses insultes n’atteignaient pas tes oreilles.
En étant assis derrière cette chaise je convoque tout le monde Arsène. Ami ou non. Et c’est justement pour ça que t’es ici aujourd’hui. Pour que je puisse te parler calmement, d’ami à ami. Avant que le président prenne le pas.
C’était le plan à l’origine. Parlait à un ami, le mettre en garde, le conseiller. Faire en sorte qu’il évite les problèmes. Mais à l’entendre, à l’entendre cracher sa rage. Tu n’avais pas l’impression de parler à un ami. Que t’avais fait Sacha pour mériter une telle haine Arsène ? Tu ne comprenais pas. Tu cherchais à savoir ce qui avait causé tout ça, où tout avait mal tourné. Mais aucune image ne te venait en tête.
Arrête un peu. Je me moque bien de mon image. Les gens peuvent penser ce qu’ils veulent, je ne suis pas là pour parler de moi de toute façon. Je m’inquiète pour toi. C’est bien de jouer les stars auprès des autres. Oublie pas que la direction va pas toujours fermer les yeux parce que je leur demande. A force de jouer au plus malin tu vas avoir des problèmes Arsène. Et je veux pas que ça t’arrive justement.
Toi et lui vous êtes populaire. Vous êtes du même groupe, de la même famille. Il veut t’éviter les ennuis. Mais ça il a du mal à le comprendre. Il est même totalement fermé face à cette simple idée de recevoir de l’aide. A cause de sa fierté ou de son ressentiment à ton égard ? Va savoir.
Et calme toi, pas la peine de me sortir tout ton vocabulaire fleuri.
Il réagit étrangement lorsque tu mentionnes Scarlet. Tu as touché une corde sensible ? Ou alors il s’est passé quelque chose entre eux dont il ne veut pas parler. Tu n’aimes pas ça, c’est pas vraiment rassurant.
Tu peux arrêter d’être obsédé par mon image. Je t’ai déjà dit que je m’en moquais. Je veux pas être célèbre ou adulé de tous. Je fais juste mon boulot Arsène.
Tu poses ensuite ta main sur la table, histoire de la repousser légèrement. Tu ne cherches pas à l’affronter directement. Tu veux juste te redresser sur ta chaise pour le dévisager sérieusement. Tu ne réagis pas à ses petites tentatives de provocs. Elles fonctionnent sur les petites frappes et les caïds de l’écoles. Pas sur toi.
C’est quoi le problème avec Scarlet. Visiblement quelque chose de tracasse. Au contraire Arsène. Pour le coup je veux en parler. Je vais pas vous laisser mettre le bordel dans l’école pour vos histoires sans rien dire.
Fais attention Arsène. Fais attention à toi. Il y a certaines personnes que tu devrais éviter de blesser. Qu’ils sortent ensemble c’est une chose, mais lui faire du mal. Il vaut mieux pour lui qu’il ne franchise pas cette ligne.
Il reste calme, impassible - tu sais pas si ça te stimule ou si ça t'enrage Arsene. T'es juste remonté à bloc et prêt à lui faire payer pour le temps perdu à etre venu jusqu'ici. Il se la joue grave avec son air bienveillant et ses phrases qui tapent dans le mille. Tu serres les poings sur tes cuisses, visiblement tendu du fait qu'il semble sincèrement s'inquiéter pour toi. Tu lui as rien demandé, peut-il seulement arrêter de se foutre de ta gueule ouvertement ?
— « Tu te moques de ton image. Ouai, pas à moi Melnikov. Me prend pas la tête avec ces histoires de rebelles alors que ta soeur en fait parti. Aaah... oui. Parlons-en de ça. Tu devrais faire attention, elle aussi tu supplies la direction pour lui éviter les problèmes ? »
Tu fais claquer ta langue sur ton palais, lèves les yeux au ciel.
— « Merci à notre cher président ! Sans lui, on serait déjà tous dans la merde ! Ou peut-être qu'on s'éclaterait beaucoup plus. »
Tu décides de te calmer un peu, du moins d'arrêter de l'insulter. Pour le respect, on verra plus tard s'il le mérite. Tu te penches en avant pour voler un de ses stylos, pliant davantage les genoux quand il repousse le bureau pour le remettre à sa place initiale. Tu le laisses faire et glisses le bout du crayon entre tes lèvres pour le mordiller.
— « T'inquiète pas pour moi mon ami, je gère. »
Tu sembles impatient d'en terminer.
— « C'est tout du coup, c'est fini ? Je fais gaffe et tout le monde est content ? »
Mais il remet le couvert avec Scarlet. La haine bouillonne dans tes veines. T'es à fleur de peau. A croire qu'il se prend pour son chevalier servant ou quoi ? Tu essaies de deviner ses intentions dans son regard, t'y plonges pour n'y voir finalement que ce qui t'arrange.
— « Je la saute et elle kiffe ça. »
Non c'est pas vrai.
— « T'es jaloux, c'est ça en fait le fond du problème que t'as avec moi ? T'aimerai te la faire ? Savoir comment elle crie ? »
T'es tellement à côté de la plaque Arsene. Tu mériterais bien qu'il te remette à ta place mais ça voudrait dire pour ça qu'il faudrait qu'il abandonne son trône pour te laisser t'y asseoir. Juste un instant, car le tien manque de s'écrouler à chaque instant où tu révèles ta vraie personnalité.
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Il continue de faire de malin. De sa pavaner devant toi. C’est quoi son problème à Arsène. Pourquoi il en fait autant ? Il ne voit pas que tu cherches juste à l’aider ? Tu lui demandes pas un merci, juste d’arrêter de te rembarrer à chaque tentatives. Pour un début ça serait bien déjà.
Et le mot de trop arrive. Le nom qu’il ne faut pas prononcer. Celui de son propre sang. Celui de sa famille. Ton sang ne fait qu’un tour dans tes veines. Tu serres l’accoudoir. A deux doigts d’enfoncer tes ongles à l’intérieur.
Ecoute moi Hawkins. Insulte-moi autant que tu veux. Fais toi plaisir, si tu te sens mieux ainsi alors fais. Tu plonges ton regard, bien trop calme, dans le sien. Par contre. Ne parle pas. De ma sœur. C’est compris ?
Tu évacues la tension. Difficilement. T’as au moins réussi à garder un semblant de calme sur le coup. Tu ne veux pas lui donner ce plaisir. Et puis t’avais pas oublié le motif premier de sa visite. Tu devais l’aider. Pas l’enfoncé. Il n’y est pour rien s’il parle mal. C’est dans son caractère. Au fond tu sais qu’il a bon fond. Tu sais que c’est pas un mauvais gars Arsène.
Tu sors avec elle ? Vous avez pas vraiment l’air d’un couple si c’est le cas.
Tu soupires. Le calme revient dans ton corps, comme s’il n’était jamais parti. Comme si depuis le début tout était sous contrôle. Mais tu te demandes ce que Scarlet lui trouves. Il a l’air minable en parlant d’elle comme ça. Si elle est heureuse ça te va.
Le problème. C’est que tu commences à cerner le personnage. Tu sais qu’il y a autre chose. Que cette histoire est beaucoup plus compliquée. Et tu connais Scarlet aussi, tu te doutes bien qu’elle doit galérer autant que ce gaillard en amour.
Contrairement à toi. Je ne cherche pas à me taper tous les élèves de cette école Arsène. Si tu cherches une différence entre toi et moi. Tu viens de la trouver.
Tu soupires. Entre Arsène et Scarlet, pas un pour rattraper l’autre. Tu te dis parfois que t’es vraiment pas aidé dans ton poste de président.
En t’écoutant, je doute que tu sois vraiment avec. C’est même l’inverse je pense. Tu dois être jaloux de moi. Probablement parce que je la connais mieux que toi. M’enfin, c’est pas bien compliqué ça. La seule chose que vous faites c’est vous insulter à longue de journée. On peut pas dire que cette méthode de drague permette d’en savoir plus sur les autres Arsène pas vrai ?
Tu t’enfonces légèrement dans ta chaise. Laissant tomber ta tête sur le côté.
Je te l’ai déjà dit, mais je vais me répéter pour que tu l’imprimes bien. Je veux t’aider. T’as beau me cracher dessus depuis tout à l’heure. Moi je t’aime bien. Derrière tes airs de playboy et de caïd je sais que t’es pas un abruti.
Et tu le penses vraiment ça Sacha. Tu le penses tellement que tu daignes lui offrir un sourire sincère. Un sourire. Un vrai.
J’ai pas de conseils à te donner sur la drague. Tu dois avoir plus d’expérience que moi et un palmarès bien plus impressionnant. Mais je peux te dire que Scarlet et quelqu’un de bien au fond. Tout comme toi en fait. Derrière son caractère imbuvable elle est aussi sensible. Et je commence à me dire que tu dois être pareil de ce côté-là également.
AH ! Il réagit, tu le sens déchanter. C'est ta vision préférée sur cette terre Arsene : la perte de sang-froid chez l'autre. Sacha essayait tant bien que mal jusque là de garder son calme mais tu perçois l'étincelle de colère qui tente de faire surface, qui serait prête à exploser à tout moment si tu creusais le sujet. Tu hésites bien plusieurs secondes à creuser le sujet, uniquement par méchanceté mais tu décides finalement de lever le pied. T'as clairement la femme de te battre dans le bureau, encore moins avec le président. Non, ta haine se veut plus insidieuse, plus vicieuse.
Du coup tu hausses les épaules d'une moue fermée, comme pour approuver le fait que tu as bel et bien compris. De toute façon vous embreillez directement sur le sujet qui toi, te fâche. La balle est désormais dans son camp, vu qu'il a clairement les armes pour te faire péter les plombs.
— « Quoi ? Non, on sort pas ensemble. T'es bouché ou quoi ? Je t'ai dis que je le sautais, pas que c'était ma- »
Mais il te coupe, énumère avec une lucidité criante de vérité la situation sur votre relation. Ça te coupe un peu les jambes et tu fronces les sourcils, entrouvres légèrement les lèvres d'un air bête parce qu'il a mit le doigt sur quelque chose que t'essaies de cacher habituellement. Malheureusement là, tu te laisses aller à avoir l'air bête et tu peux pas faire semblant. L'expression de ton visage te trahit.
— « Ta gueule. Tu me fatigues à te persuader de tout comprendre, tout savoir. Tu me connais pas, grand bien pour toi si tu pretends la connaitre. »
Tu déglutis, le regard est fuyant désormais alors qu'il revient à la charge avec sa pseudo compassion à ton égard. Sa bienveillance est à gerber et te met clairement mal à l'aise. C'est quoi son problème bordel ? Tu passes dix minutes à l'insulter sur plusieurs générations et il t'offre même un sourire doux. Mais quelle fiotte sérieux.
— « Tu m'aimes bien hein... Mais va te faire. »
Tu te lèves d'un coup, renverses ton siège au passage.
— « Pourquoi tu me sors ça alors que je m'efforce d'être execrable avec toi depuis le début ? Moi je t'aime pas et je veux pas que tu m'aides ! »
Tu perds pied Arsene, t'es trop mal - il t'a un peu sonné que t'en perd tes mots. T'es juste une boule de rage.
— « Tu cherches juste à m'humilier et tu balises ton territoire avec Scarlet. Putain ce que t'es con. J'ai pas besoin de tes conseils de drague. »
Craches le stylo dans la poubelle.
— « LOL, sensible, on aura tout entendu. »
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Dim 6 Juin - 19:36
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Ton royaume s’effondre Arsène. Le roi perd face et sa couronne s’effrite. Tu lui fais plus de peine que de pitié. Toi Arsène, toi qui sembles avoir toute l’écoles à tes pieds. Tu sembles si fragile, si indécis. Tu as peur de mal faire ? Tu as peur d’échouer ? Alors vous êtes pareil. Vous êtes les mêmes. Vous partagés les mêmes craintes. Les mêmes cauchemars.
Je te connais pas aussi bien qu’elle. C’est vrai. Mais je commence à te cerner. T’es pas aussi débile que tu veux le faire paraître Arsène. T’es pas qu’une brute sans cervelle.
Mais ça, il refuse de l’admettre. Il te couple, il t’insulte. Il échappe à la discussion. Il ne veut pas t’écouter. Il n’ose pas. Quand ouvriras-tu les yeux mon garçon ? C’est le moment de se réveiller. De prendre conscience que t’es plus un enfant pourri gâté. T’es plus que ça.
Visiblement t’es trop borné pour le comprendre. Alors je vais te le redire une troisième fois. T’es pas qu’un con à mes yeux Arsène. Tu joues au con, mais au fond, t’es un type bien. Tu veux pas blesser certaines personnes. Rien que pour ça. T’es pas qu’un connard. C’est bon, le message est passé ? Tu vas l’imprimer dans ta tête cette fois-ci ?
Ta faculté à dire des vérités en toute franchise sans broncher est effrayante. Cette façon d’être calme sans être froid. De dire simplement les choses comme elles sont. D’énumérer des faits. Au-delà de ton comportement, ce sont les vérités qui blessent ce qui t’écouter. Il est dur d’accepter ses torts. Ton problème à toi, c’est que tu acceptes tout. Les tiens comme ceux des autres.
Je ne balise rien du tout avec Scarlet. C’est ma meilleure amie, pas mon crush. Et si ça te rassure elle ne m’aime pas. Elle me voit comme un ami. J’ai pas de conseils de drague à te donner. Je peux juste t’apprendre à être moins bourrin. Moins con Arsène.
Tu l’observes s’énerver tout seul. Se redresser d’un coup. Cracher ton style dans la poubelle. Tu restes impassible. Ton regard suivant le sien. Assis sur ta chaise. Droit. Immuable. Tu attends qu’il termine. Tu le laisses évacuer sa frustration. Tu veux l’aider, pas l’enfoncer. Alors tu le laisses tout lâcher. Cracher tout ce qu’il avait à dire, tout ce qu’il avait sur le cœur.
Je te le répète. Même si tu prends ton rôle de connard très à cœur. Au fond t’es pas complètement pourri. La preuve, t’as beau dire me détester et m’insulter à chaque occasion. T’as jamais cherché à me pourrir en dehors de ce bureau, pas plus que t’as essayé de me frapper cette fois.
SI seulement t’étais moins têtu Arsène. Si seulement tu pouvais t’ouvrir un peu. Si seulement tu pouvais rendre la chose à peine plus simple. Au lieu de tout compliquer. Au lieu de rendre la chose longue et dure.
Je suis là pour ça Arsène. Je suis là pour toi. Après tout t’es un ami à mes yeux. Alors ouais, j’ai pas de méthode miracle pour t’apprendre à draguer. J’ai pas de solutions mystères. Mais je peux t’aider. T’aider avec certaines personnes.
Enfin, faudrait déjà qu’il soit moins lui-même l’espace d’un instant pour accepter. C’était pas gagné.
Il dit qu'il te comprend mais le peut-il seulement ? Tu détestes les hypocrites Arsene, ceux qui te promettent la lune et qui derrière sont incapable de la porter. On dirait qu'il te cherche des excuses. Comme s'il te responsabilisait de tes actes - bah oui Arsene si t'es loin d'être bête c'est que tu sais très bien ce que tu fais. C'est malin de sa part, c'est grisant parce qu'en cet instant tu sais même plus quoi répondre. Il t'a pris en otage de ces idéaux, et t'as beau le foudroyer du regard, tes lèvres se scellent en un mutisme criant de vérité.
Tu baisses finalement les yeux, insulté et brusqué qu'il ose dire de toi que t'es une bonne personne. C'est l'humiliation de trop, mais cette fois ça te fait sourire jaune.
— « Toi par contre t'es trop bête. J'ai jamais vu quelqu'un vouloir croire si fort en quelque chose. »
Tu te montres du pouce, et cette fois le rictus a disparu. T'as juste les yeux écarquillés de haine.
— « Je suis pas quelqu'un de bien. Arrête de chercher à m'en persuader, alors que c'est toi que t'essaie de convaincre. Je sais très bien que pour la plupart du bahut je ne suis qu'un connard capricieux et manipulateur. »
Tu hausses les épaules.
— « Et ça me va très bien. J'avais pas pour projets de changer. »
Ça reparle de Scarlet, il avoue que c'est sa meilleure amie. Tu te demandes pourquoi Scarlet ne t'en a pas parlé, ça t'aurait évité de te monter la tête comme un con. Tu te sens bête sur le coup mais ça n'apaise en rien tes élans possessifs. Il se donne une légitimité pour te menacer sans pression dans le cas où tu lui ferais du mal - s'octroie aussi le fait qu'il la connait mieux que toi. Putain.
— « Un ami ? Un ami hein... »
Tu le toises.
— « Aussi, arrête de t'improviser ami de tout le monde. T'étais ou quand je suis arrivé ici ? T'étais ou au moment où j'ai pété les plombs ? Vous me faites rire, à dire que vous voulez aider mais dès que ça tourne mal il n'y a plus personne. Vous vous improvisez psychologue pour tenter de comprendre ce qu'il y a dans ma tête mais vous avez tout faux... »
Tu te lèves, contournes le bureau pour te placer face à lui.
— « Tu veux m'aider avec qui et avec quoi Sacha ?! »
Tu le saisis par le col, te permets cette familiarité entre amis.
— « Y'a plus rien à sauver et tu le sais. Mais je me calmerai pas pour autant. »
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Mar 8 Juin - 14:06
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C’est vrai Sacha. Il a raison. T’es trop naïf. Tu veux trop croire en tout le monde. Mais certains ne méritent pas cette pensée. Lui par exemple. Mais t’es trop borné pour t’en rendre compte, t’es trop têtu pour te l’avouer. Tu veux faire confiance à cet instinct faussé, jusqu’au bout, jusqu’à ce la vie finisse par te faire comprendre à quel point tu avais tort. A ce moment-là, c’est déjà trop tard.
Il a raison. Tu cherches à te convaincre plus que tu ne lui parles. T’es dans le déni. Tu veux absolument penser qu’il a un bon fond. Dans le cas contraire. Tu devras le confronter. Voir toute la laideur de son comportement. Prendre à bras le corps sa personnalité nocive. Alors tu restes sourd à ses réponses, aveugle à ses signaux. Enfermé dans ta bulle, dans ton monde. Bloqué dans ton utopie.
Si je me trompe pourquoi tu te donnes autant de mal à me convaincre ? Pourquoi tu te donnes autant de mal pour passer pour un sale type aux yeux des autres ? Un connard n’a pas besoin de se justifier ? Si ?
Il tique à nouveau à la mention de Scarlet, sans vraiment rien ajouter de plus. Le sujet le dérange, ça crève les yeux. T’hésites à creuser sur le sujet, puis tu te ravises. Pour elle. Pas pour lui. Et puis il ramène le sujet sur la table, il t’accuse. Il te juge. Pour lui aussi t’es responsable de tous ses malheurs.
Tout simplement parce que malgré mon pouvoir, je ne peux pas être partout. J’aimerai pouvoir tous vous aider en même temps. Mais c’est impossible. Par contre, je peux être présent vous, si vous avez besoin de parler ou de vous confier. Si vous avez juste besoin de quelqu’un.
Tu le savais déjà. Tu ne le savais que trop bien. Combien de fois déjà avais-tu maudit ta propre faiblesse ? Combien de coup de fouet tu t’es donné pour tes péchés ? T’es pas assez rapide. Plus que les autres mais pas assez pour tous. Tu culpabilises tellement. Tellement. Ce sujet tu l’as étudié sous toutes les coutures. C’est ta faute, tout ce que tu peux faire en suivant c’est te racheter auprès d’eux. C’est pas grand-chose. Mais ça reste tes efforts. Ta résolution.
Il se lève brusquement pour t’attraper par le col. Tu restes impassible. Immobile. Tu ne réagis pas. Tu ne bouges pas un muscle, tu ne cherches même pas à te libérer de son emprise, s’il veut être violent il n’a qu’à l’être. Il n’utilisera pas son pouvoir de toute façon. Ni toi ni lui. Il n’oserait pas, parce qu’il sait que ça ne soulagera pas sa haine ni sa colère. Bien au contraire.
J’ai besoin d’une raison pour aider quelqu’un ? Et si tu ne voulais pas être aidé, tu ne seras pas venu dans mon bureau Arsène. Tu serais resté planqué dans ta chambre, à insulter ma famille et ma personne.
Tu le dévisages de tes prunelles bleues. Tu soutiens son regard de braise avec ton air calme. Contraste parfait entre son visage arrogant et ton visage de marbre.
Je pense surtout que t’as peur Arsène. Peur de perdre ton petit rôle. Peur de tomber du haut de la pyramide si tu arrêtes de prendre ton rôle de tyran à cœur. Tu veux pas sortir de ta carapace. Tu t’es habitué à ce rôle de connard trop sûr de lui que tu endosses depuis des années. Ça te colle à la peau pas vraie ? Mais t’es pas une cause perdue pour autant.
Tu lui lances un dernier regard. Tu le toises de haut avec pitié. Sans mépris ni colère. Juste de la peine pour celui qui n’a jamais été honnête avec soi-même.
Si jamais un jour t’as le courage de changer. Tu sais où me trouver Arsène.
Si je me trompe pourquoi tu te donnes autant de mal à me convaincre ? Mais putain il te rend fou ce fumier. Tu serres les dents, serres ta prise sur son petit col de fiotte et le soulèves légèrement de son siège. Tu vois bien dans ses yeux qu'il sait que tu utiliseras pas ton pouvoir sur lui, parce que t'y trouverais aucune satisfaction - son amour serait aussi insipide que dégueulasse. Une partie de toi est lâche, car tu réalises que tu risquerais gros à le provoquer jusque là.
— « Dieu sait que j'aimerai te voir ramper à mes pieds pour lécher mes pompes Melnikov. J'y prendrai un plaisir fou de te voir aussi soumis qu'une petite chienne. Mais je le ferai pas. »
Tu le lâches finalement, les rides du visage crispés au possible. C'est qu'il en rajoute une couche, à te dire que t'as peur. Peur de tout perdre, statut, popularité, amis peut-être ? Tout ce qui définit actuellement ton identité. Et surement qu'il a raison, t'es effrayé à l'idée qu'on puisse t'aimer pour ce que tu es vraiment ; ou te détester. C'est simple, quitte à te hair, autant leur donner une bonne raison pour. Et puis merde.
Sa pitié, que tu décèles dans le fond de son regard. C'est ce qui te destabilise le plus.
— « Tu... »
Tu recules d'un pas.
— « Va te faire voir, avec ton courage. »
Tu retournes à ton siège, uniquement pour ramasser ton sac, puis tournes les talons jusqu'à la porte. Lui jettes un dernier regard par dessus ton épaule avant de la passer.
— « La vie est injuste, Sacha. C'est toujours ceux qui trichent qui s'en sortent à la fin. »
Et tu claques la porte. T'y plaques dans un soupire éreinté. Observes la foule d'élèves qui se pressent dans le couloir. A la vue de Neslon, tu tends ta jambe pour lui faire un croche-patte et éclates de rire à la vue de son corps s'étalant sur le carrelage. Être toi, c'est si bon. Et douloureux.
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Dim 6 Juin - 1:08
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