Constantin est sûr de ses choix. Constantin est sérieux. Il cache rien de tout ça. Il dit ce qu’il pense sans vraiment de filtre. Vaut mieux blesser que tout cacher. C’est simple et efficace. Constantin aime tout régler tout de suite sans détour. Et quoiqu’il arrive qu'on ne se permette pas de le juger car il pourrait bien mal le prendre, ce qu'il déteste par-dessus tout c'est les insultes gratuites. Et pourtant, il a cette qualité de lever très peu la voix, il impose son autorité fermement sans ciller.

Quel paradoxe quand on sait qu'il se permet beaucoup de chose comme par exemple de vivre simplement, sans pression, sans stresse. Il gère bien ces choses-là, paraissant calme presque h24, il sait bien cacher ses angoisses quand il en a. Mais Constantin c’est pas juste un mec trop sec, trop rude, c’est aussi un prof qui peut être de bons conseils. Il ne mettra jamais la pression inutilement a ses élèves, il estime que c’est contreproductif.

En vrai tant qu'on ne le met pas en colère, il restera un mec cool qui ne se privera pas de discuter avec ses élèves, sociable, à l'écoute, il essayera toujours de donner le bon conseil pour aider les uns et les autres. Le seul hic c'est que souvent ses conseils sont assez vagues, parfois même cela se résumé à une seule phrase dont il laissera le soin à l'élève de l'interpréter et d'en prendre bonne note. En bref, faut pas lui en demander trop non plus. Il fait d'ailleurs probablement partie de ces gens qui ont du mal à comprendre comment un prof peut consacrer plus de temps que nécessaire à un élève. Constantin a besoin de rester droit, juste, égalitaire. S'il donne à un élève, alors, il donnera autant aux autres, c'est un principe qu'il s'est mis en tête.

Parfois on peut se surprendre en l'entendant parler car il peut être très familier, il ne se formalise pas de politesse et d'ailleurs il lui arrive souvent de dire à ses élèves de stopper le trop de politesses car c'est plus gênant qu'autre chose à ses yeux.

D'apparence cool mais strict quand il le faut, Constantin cache pourtant des préoccupations bien plus compliquées au fond de lui. Des questions sur la pédagogie, si la nécessité d’isoler des personnes avec des pouvoirs étaient réellement nécessaire… Des préoccupations vis-à-vis des groupes de l’école qu’il juge un peu dépassé. Mais Constantin est loin d'être le mec doué pour gérer les situations de crises ou d'urgences. Si un élève pique une crise, se met à pleurer, il sera du genre à tout faire de travers. Bref, voilà bien le genre de situation qui peut le faire paniquer.

Et parfois quand tout semble désespéré, vous pourrez vous surprendre à le voir pleurer avec l’élève, parce que finalement, en fonction de la raison du chagrin, en fonction de la situation où quand il sera complètement désespéré à le calmer, il va simplement l’accompagner. Constantin peut très bien fuir ce genre de situation, d’ailleurs il le fera souvent car son idéal de vie ne correspond pas à se compliquer la vie mais bon, quand il est directement impliqué dans les pleurs, il ne fuira pas, jamais.

Vous l’aurez donc compris, derrière cette tête blasée se cache en réalité une personne profondément humaine, maladroit avec les sentiments compliqués, juste et parfois dur avec ses élèves quand il considère que ceux-ci chipotent et dramatise, il pourra néanmoins se montrer à l’écoute et parfois même donner de bons conseils.

« La vie c’est compliqué.
Tout le monde le dit.

Mais quand elle est trop simple, quand rien ne se passe, alors on cherchera forcément la complication.

Je me rappelle qu’a l’époque c’était assez simple, je vivais dans une famille modeste avec de l’amour à ne plus savoir qu’en faire.
J’avais pas de frère et sœur.

J’étais l’enfant unique, l’enfant roi, et pourtant, c’est pas pour autant que ma vie en a été facilité.

Les fameuses complications sont arrivées.
Mes parents ont appris que j’avais un pouvoir dès mes 10 ans.

Ah je vous ai pas raconté comment j’ai vécu avant mes 10 ans ? En réalité il n’y a rien a dire, c’était une vie plutôt banale.

Une vie où un enfant va à l’école, où il se fait un ami qui deviendra l’ami d’enfance qu’on va finir par perdre de vu, une vie où j’étais loin d’être un gamin turbulant.

J’étais même plutôt amorphe.
Toujours fatigué, sans énergie.

C’est à mes 10 ans que j’ai commencé a déclencher ce pouvoir : c’était pas évident de deviner qu’un gamin assez calme puisse devenir plus souriant, plus énergique au contact des autres car il utilisait son pouvoir.

Mais mes parents l’ont compris. Ils ont fini par le comprendre.
Et au lieu de suivre la procédure, ils ont décidé de déménager, usant de contact pour brouiller les pistes autant que possible.

Et les cours privés se sont fait.

Les voilà les fameuses complications. Ils auraient pu me livrer sur cette île dans ce pensionnat mais ils étaient du genre un peu parano, pour eux hors de question de laisser leur unique fils à des inconnus.

Quelques mois, ca n'a durée que quelques mois.
Quelques mois avant que mon pouvoir cause un accident.

J’étais seul dans une maison avec des cours privés avec un prof particulier. J’avais interdiction de toucher le prof.

Mais bon. Je m’étais quand même fait une amie qui était la voisine. On discutait, on se cherchait, on en finissait amoureux. Un simple flirt. Un amour d’adolescent qui a mal terminé.

Quand mes mains l’ont touché un peu trop longtemps elle a perdu connaissance.

Et là plus moyen de le cacher.

Elle a dû aller à l’hôpital.
Et ce que mes parents craignaient s’est produit : on m’a direct envoyé sur cette île. Et ce n’est pas les protestations de mes parents qui ont changé quelque chose.


Je suis arrivé assez tard finalement.
Si bien que j’ai rapidement découvert qu’au milieu d'autre enfants pour bien s’intégrer il fallait intégrer un groupe.

Mais vous vous souvenez de cette phrase : l’art de se compliquer la vie ? A l’époque j’avais bien compris que j’avais plutôt intérêt a m’intégrer rapidement et pourtant, j’ai fait tout le contraire.

Je suis resté assez solitaire.
J’étais un électron libre qui n’a pas su s’épanouir dans cette école.
J’ai poursuivi ma scolarité avec cette impression qu’on me jugeait en permanence ou bien qu’on ne me calculait pas du tout.

Et bizarrement, ça me convenait car je savais pertinemment ce qu’il en était de mon dernier contact sociale : elle avait fini à l’hôpital.

La barrière s’était mise en place presque automatiquement.
Une barrière qui me séparait des autres.

Jusqu’à l’université.
L’université où j’ai fini par intégrer un groupe, poussé par un prof qui m’avait dit que je n’avais plus de raison de craindre que mon pouvoir puisse faire du mal, j’avais des gants et j’avais appris a maitriser mon pouvoir.

L’université où j’ai aussi eu mon premier groupe d’amis.

Des artistes.
Chacun avec sa spécialité.
Et moi à côté je savais pas faire grand-chose à part écrire, j’avais un don pour l’écriture et c’est peut-être ça qui m’a permis de bien m’intégrer dans ce groupe au final.

On apprend à danser à leurs côtés, on se fait les meilleures soirées.
Le temps passe …
Et le temps de choisir sa voie arrive.

L’envie de transmettre se fait sentir, pas parce que j’estime avoir la science infuse mais parce que je veux m’inscrire dans la même optique que ce prof qui m’a poussé a m’ouvrir. Je veux être un de ces profs qui aidera des élèves qui sont comme moi à l’époque, des solitaires. Je veux les aider à se sentir bien dans cette école.

Car au final je m’en suis bien rendu compte.
J’ai bien perdu mon temps à craindre que mon pouvoir puisse faire du mal et à m’isoler.

En bref, je suis resté, me mettant ma famille à dos oui, mais je suis assez grand pour faire mes propres choix et j’ai évolué depuis le temps. Je ne suis plus le gamin qu’on protège du monde extérieur.

Je suis quelqu’un qui veut transmettre et surtout accompagner.
Je suis le prof de la classe des pouvoirs physiques désormais. »