Tu te souviens plus de grand chose au réveil. Il pique parce que t'es quand même étalé dans le couloir, torse nu et la tête fracassée sur le sol dégueulasse. A côté de toi, y'a quelques uns de tes potes - donc Livy ne t'a pas bordé correctement avant de se barrer ? T'as profité de ton état pour ressortir faire le con ? C'est aux yeux de tous que tu t'es éteint et malheureusement pour ceux qui te craignent, c'est pas encore pour de bon.
Ton portable dans la poche, tu l'as trouvé sous ta porte de chambre en sortant mais ça aussi tu l'aurais oublié si tu t'étais pas explosé le pied en marchant dessus. La bouche un peu ouverte, t'as les cheveux couverts de confettis et de résidus de purée (surement un cadeau laissé par un élan de courage). Il est encore tot et le couloir n'est pas vraiment fréquenté. La plupart des participants à la fête clandestine (post couvre-feu) dorment soit sur des tables, soit sur le sol de leur chambre, soit au fond de leur lit.
Réveillé par un courant d'air, tu remues les narines et ouvres des yeux hagards sur un visage encore flou. Quand les traits se précisent, t'es trop dans le gaz pour réussir à le discerner. Le vent soulève des mèches de cheveux, révèle un résidu de femme sur ta peau laiteuse, trace de rouge à lèvres - amour éphémère.
— « Salut ma jolie. »
Plisses les paupières et tu frissonnes à la vision d'horreur du président du conseil, perché au dessus de toi. A te juger mais cette fois il n'y a plus aucune once de pitié. Tu te râcles la gorge et cherches par reflexe une cigarette dans ta poche mais il ne reste malheureusement qu'un cadavre de paquet.
— « J'aimerai retirer mon bonjour si jamais. »
Arsene Hawkins
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Mer 9 Juin - 22:46
Under the same sky, at the same time, at the same place we’re probably seeing other people We were too young and didn’t understand love. I wish you happiness, Now goodbye goodbye
Tu les vois allongé par terre. Pitoyablement. T’offrant un spectacle des plus regrettables. Tu venais finir la soirée d’hier. Définitivement cette fois. Tout le monde se doutais bien qu’il y aurait un tas de réfractaire. De pseudo gangster, prêt à braver tous les dangers pour se prendre un shot de plus. Pour se sentir vibre un instant.
L’espace d’un instant, t’as espéré pas le voir ici. Tu t’es dit qu’il était pas complétement con Arsene. Tu t’es dit qu’il allait finir par se prendre le karma en pleine figure, par comprendre qu’il fallait ralentir, au moins un peu. Alors tu soupires en le voyant par terre devant toi. Tu fais signe aux autres de dégager, leur donnant une dernière chance avant de noter tous leur nom. Leur offrant au moins l’occasion d’assumer.
Une fois tranquille, tu l’observes en silence. Pourquoi fallait que ce soit cet abruti qu’elle aime ? Pourquoi faut toujours qu’elle choisisse les plans les plus difficiles et les plus douloureux pour elle. Vous étiez pareil à ce niveau, pas un pour rattraper l’autre. Toujours à chercher inconsciemment des problèmes, à en rajouter quotidiennement dans votre vie déjà bien compliqué.
Il émerge enfin, toujours aussi pitoyable. Il n’arrive même pas à te discerner correctement. Après deux tentatives hasardeuses c’est bon. Tu le repères, son éclat de dégout et de lassitude, l’éclat qui anime son regard lorsque ses pupilles se posent sur toi. Il ouvre la bouche, par deux fois, par deux fois il soulève des hauts le cœur chez toi. Cette haleine d’alcool omniprésente mêlée à la sueur du lendemain. Qu’est-ce que tu ferais pas pour les autres Sacha.
Je m’attendais à rien et pourtant t’arrives quand même à me décevoir Arsene. Incroyable. Vraiment. T’arrives à blesser deux de mes amies en une soirée et foutre en l’air le reste. Je dois reconnaître que t’as un certain talent dans le domaine.
Tu attrapes la première chaise à côté pour t’asseoir face à lui, dossier face à lui. Tu l’observes se relever difficilement, le toisant du regard. Le dévisageant du haut de ton perchoir. En silence, sans un bruit. Tu t’assures que tes mots se gravent pour sûr dans son esprit, qu’il arrive à bien les assimiler malgré son état. Histoire d’être sûr, tu lui lances ensuite un verre d’eau sur le visage, pas sûr que son visage soit rentré en contact avec de l’eau depuis les dernières heures.
Dis-moi Arsene, tu comptes jouer au con encore longtemps ou t’as prévu de perdre le peu de personnes qui tiennent à toi avant ?
Dans ton monde idéal, malade et corrompu par des attentes foireuses, monde dans lequel tu te targue d'en être le centre, les autres ne sont que des rabats-joie qui visiblement détestent s'amuser. Tu ne les perçois qu'au travers d'une frustration et d'une colère inhérente à tes envies bafouées. Ils ne comprennent pas, même si lui en particulier s'accroche désespérément à au moins essayer.
Sacha Melnikov... Président du conseil, Monsieur Parfait dans toute sa splendeur. Dans une autre réalité, tu aurais tendu le bras vers lui - te serait abaissé à quémander de l'aide pour te relever. Mais présentement, tu t'enfonces un peu plus contre le mur, avachi sur le sol. Regard éteint mais pas moins cruel. Ton sourire s'étire finalement quand il prend la parole, arrogant et défiant. Insupportable petit merdeux.
— « Que veux-tu ? J'excelle sur de nombreux points. »
Tu te prends le verre d'eau en pleine figure et sursautes, crachotes dans un râle bruyant.
— « Fils de pute, préviens ! »
Tu secoues la tête, comme le fond les chiens. Les gouttes s'échappent de tes boucles en pluie d'écume. A sa question, tu fronces les sourcils. N'assumes pas la honte soudaine qui grouille au fond des entrailles. Eteins immédiatement toute lueur de regret ou de faiblesse dans le fond de tes yeux - et remets correctement le masque de façade.
— « Je ne sais pas... Vois-tu, je ne les perdrai jamais totalement. »
Ça pique sur la langue et le dire à haute voix n'enlève en rien toute la détresse qu'il pourrait percevoir en t'entendant. T'as le sourire grand aux lèvres, les traits déformés par la malveillance.
— « J'ai juste à claquer des doigts pour qu'ils reviennent, encore plus rapidement qu'ils ne sont partis. »
Arsene Hawkins
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Jeu 10 Juin - 14:55
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Si seulement t’étais normal Sacha. Si seulement t’étais comme tout le monde. Tu te serais énervé, t’aurais lâché tout ce que t’avais sur le cœur. Tu l’aurais attrapé et secoué. Tu lui aurais mis une droite de la part de tout le monde. Mais t’es pas normal. T’es le genre de gars naïf qui croit en tout le monde. Sauver une personne c’est assez à tes yeux. Te sacrifier pour y parvenir est naturel. En plus c’est celui qu’à choisi Scarlet. Celui qui a le plus de chance de la rendre heureuse. Alors pourquoi tu mettrais pas tout de côté pour le sauver ?
Tu pourras rien faire pour elle, toi. T’es qu’un ami, quelqu’un sur qui elle peut compter, quelqu’un à qui elle peut se confier. Elle a besoin de plus. Il lui faut davantage pour être heureux. Et tu trouves ça normal. C’est pas de toi dont elle a besoin. C’est de lui. Alors tu iras jusqu’au bout pour lui faire comprendre, pour qu’il ouvre les yeux. Même si tu dois tout perdre en chemin. Tu lui avais promis. Tu lui rendrais son sourire.
Il te faisait de la peine. Recroquevillé contre le mur, cherchant à garder ses distances. Comme une bête acculée, apeurée. Au pied du mur, il t’insulte, il te provoque. Il veut juste te faire réagir. Il veut que tu lui donnes une excuse, il veut que tu lui donnes une légitimité. Il est dans le déni, il refuse de voir que le problème, c’est lui. Et pas les autres. Alors il se braque. Avec son regard chargé de haine. S’il pouvait te tuer d’un simple regard, il l’aurait fait, pour éviter d’avoir à affronter la réalité. Pour éviter d’assumer.
Tu fais peine à voir Arsene. Je me demande si tu y crois au fond à ce que tu racontes, ou si t’essayes de te convaincre tout seul.
Tu soupires. Il te faisait penser parfois à ta sœur. Bornée et pleine de colère. A fond dans les ressentiments. Dans les émotions négatives. Refusant tout aide et blessant les personnes qui osent s’approcher d’eux.
Je me demande ce qu’il adviendra de toi. Le jour où tu perdras tout. Je me demande si les gens vont revenir sur un claquement de doigts comme tu dis, sans l’aide de ton pouvoir. Tu le dévisages le visage impassible. Au fond il restera qu’un pauvre type et un frère raté. On se complète. On est similaire sur ce point, comme c’est ironique tu trouves pas ? On blesse nos proches en essayant de les garder.
C’est vrai. En y pensant. Vous étiez les mêmes sur ce point. Vous aviez tous les deux peurs de perdre ces gens. Vos réactions n’étaient pas les mêmes, mais les craintes si. Ironique Arsene. Lui, le roi des populaires, qui a écrasé tout le monde sur son passage pour se faire son petit royaume fictif. Et toi, le président qui a tout sacrifié pour faire le bonheur des autres. Je me demande. Ce qu’il vous restera une fois tout terminé. Une fois arrivée au bout du tunnel ? Est-ce que tout ce que vous avez accompli jusqu’à présent en vaut la peine ?
Tu avais pourtant cru que cette fois... que cette fois il aurait pu craquer. Mais non, il reste prisonnier de ses travers, il ne fait que froncer les sourcils pour ne pas avoir plus de regrets qu'il en a déjà. Ah, que ce genre de personne te dégoutent ! Il n'y a pas que vos parallèles qui se reflètent, votre mépris mutuel également.
— « Ta gueule. Laisse-moi. J'ai pas envie d'entendre encore plus de ta pseudo-moralité à deux balles. Et ! Arrête... de vouloir m'analyser ! Je suis un connard, y'a rien de plus à comprendre. »
T'as envie de vomir, la gueule de bois ne te réussit pas. Mal au crâne alors que tu portes ta main au front pour en essuyer la sueur. T'as pas envie de penser au moment ou tu vas tout perdre parce que... ça n'arrivera pas n'est-ce pas ? Redresses le visage vers lui pour le dévisager. Sacha essaierait-il en réalité de te faire passer un message au delà des remontrances habituelles ?
— « T'as tellement peur de blesser les autres que tu supportes pas qu'on puisse le faire à ta place. »
Tu te redresses douloureusement et manque de vaciller.
— « Skye. Si c'est pas Scarlet que tu kiffes, c'est elle ? Ou t'es trop con pour t'en rendre compte ? »
Si c'est pas elle le problème c'est qui ? A deux doigts de comprendre que c'est toi.
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Sacha Melnikov
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Dim 13 Juin - 21:46
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Il te faisait vraiment de la peine. Au fond, il était encore plus paumé que toi Arsene. Il n’avait rien à gagner et tout à perdre. Pourtant, dans son esprit, il vivait l’inverse. Tu ne voulais pas abandonner, tu ne voulais pas l’abandonner à son sort. Pourtant, tu savais au fond, que la tâche sera rude. Ardue même.
J’en ai connu des vrais connards Arsene. Des gens qui semblent complètement perdus. Sans espoir. De vrais cas. Toi t’es pas comme eux. T’es juste paumé Arsene.
Au fond, lorsque tu baissais les yeux pour le voir. Tu n’avais ni mépris, ni colère. Rien d’autre que de la pitié. Contrairement aux vrais connards, à ceux qui n’attendent plus rien de cette vie. Il n’a pas encore tout abandonné. Les gens qui l’entourent, sa retenu et cet éclat dans le regard. C’est même tout l’inverse d’après toi. Il est simplement effrayé à l’idée de tout perdre.
Arrête de penser que tu es le centre du monde Arsene. Cette école ne tourne pas exclusivement autour de toi. Si tu penses que j’ai du temps à consacrer à tous les cas désespérés tu te trompes. C’est juste que ton cas à toi, n’est pas complétement désespéré.
Il est vrai qu’il était l’une des personnes les plus populaires du coin. Il est vrai qu’un bon nombre d’élèves gravitaient autour de lui. Mais il n’était pas condamné. Tout simplement parce qu’il n’avait pas encore abandonné. Bien au fond de sa tête de petit roi pourris gâté. Il restait encore une once de volonté. T’en étais persuadé.
Tu n’as pas le monopole du rôle de connard ici Arsene.
Tu soupires en entendant la suite. Pourquoi il est obligé de tout rapporter sur des sentiments ? Comme si tu éprouvais le désir de voler tout ceux qui étaient proches de lui.
Arrête de les considérer comme des objets. Elles n’appartiennent à personne. Skye, Scarle. Ce sont deux très bonnes amies. Une notion que tu as du mal à comprendre j’ai l’impression. Tu penses que c’est impossible d’entretenir juste une relation amicale avec les autres ? C’est le concept d’amitié qui t’échappe Arsene ?
A croire que t’es pas capable de comprendre toi non plus. Qu’il n’y a pas que l’amitié dans la vie. Si t’étais pas aussi obstiné à penser aux bonheurs et à la vie des autres. Alors peut être que tu pourrais enfin comprendre ce qu’est une relation amoureuse. Mais pour ça il faudrait déjà que tu prennes le temps de faire une introspection avancée.
Si le souci c’est l’amitié. Je serai devenu ton ami, mais je pense que tu ne voudras pas de moi. Pour toi les autres ne sont que des conquêtes ou des trophées, pas vrai ?
Tout comme lui est incapable d’avoir des amis. Toi t’es incapable de sortir avec quelqu’un. T’es incapable de comprendre quoi que ce soit. Vous êtes incapables. Pas un pour rattraper l’autre.
Il refuse de l'admettre. A croire que ça lui arracherait la gueule de te juger - ça lui ferait trop mal d'être lucide sur la vérité que tu lui offres. Evidemment que t'aimes être le centre du monde, il y a qu'au travers de ce prisme que tu existes. Evidemment que t'es pas le seul connard de cette école, parce que t'as volé la couronne et t'as dépassé les bornes. Ton salue n'est plus important à partir du moment où t'as jeté ton dévolu sur Sacha. Tu réussiras à tordre le visage du président des élèves d'une grimace de dégout, tu révéleras son vrai visage à l'école entière. Il n'est pas le bon samaritain qu'il essaie de paraitre.
— « Arrête de te la jouer ange du trottoir. Me voir dans cet état... » Vision qui se floute, t'as un vertige. « ... ça te fait plaisir ! Ça te conforte dans tes... hic. insécurités. Je suis le seul à pouvoir te faire de l'ombre alors ça te rassure de voir qu'en fait je suis une pauvre merde. »
Ah, c'est facile de jouer sur la carte du pathos. Tu sais pas ce qui t'agacerait le plus : qu'il te regarde avec pitié ou qu'il ne te regarde pas. Tu grognes et tournes la tête quand il te reprend sur Skye et Scarlet. Toi aussi tu les apprécies, et tu peux agréer sur le fait que t'as une drôle façon de le montrer.
— « Je voulais pas les blesser. »
Passes une main dans tes cheveux pour les remettre en arrière.
— « Putain ça fait chier. »
Pour toi les autres ne sont que des conquêtes ou des trophées, pas vrai ? Cette question résonne un peu plus que le reste. Il a touché juste cet enculé et tu le hais si fort en cet instant. Ça fait trop mal de te remettre en question, tu préfères taire ta lucidité pour exploser de rage. Te jettes sur lui pour le renverser de sa chaise avec violence.
— « Et arrête de ME FAIRE la MORALE. »
Le bloques contre le sol, à califourchon sur lui. Tournis, et tu t'écartes pour vomir à côté de lui.
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Lun 28 Juin - 11:10
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Il est trop obstiné. Presque autant que toi, c’est dire. L’expression « pas un pour rattraper l’autre » venait de prendre un tout autre sens dans cette discussion. C’est dire. Il n’y avait rien à faire. Vous étiez aussi proche que distant. Aussi similaire que différent. Aussi perdu l’un que l’autre. Il n’était pas normal. Tu devrais arrêter. Le considérer comme une cause perdue. Enfin, c’est ce que tu aurais dû faire, si toi aussi tu étais normal.
Qu’est-ce que tu me chantes encore. Je me fiche bien que toi ou un autre me fasse de l’ombre. Et bien sûr que non, ça ne me conforte pas. Au contraire. Je suis sincèrement dépité de te voir dans un tel état. Triste même. Tu me fais de la peine. Vraiment.
Tu ne pensais pas à mal. A aucun moment. Pourtant, tu ne pouvais pas prédire sa réaction, prévoir que tes mots n’auront pas l’effet escomptés sur sa personne. Tu essayais de bien faire, mais ce n’était pas assez. Ce n’était pas assez bien. Loin d’être convainquant, tu aggravais inconsciemment la situation.
Situation qui ne tarda pas à exploser. L’espace d’un instant. Il se jeta sur toi. Te surplombant une fraction de seconde. Avant de s’écarter à nouveau pour vomir non loin de là. Un triste spectacle se déroulait sous tes yeux. Et encore, le mot était bien faible aux vues de la situation. Bien insignifiant.
J’arrêterai quand tu arrêteras de blesser les autres. Tu soupires. T’es pas aussi pourris que tu veux le faire croire. Au moins tu regrettes. Tu culpabilises. Un connard sans espoir ne l’aurait pas fait Arsène.
Tu le savais au fond, qu’il n’était pas une cause perdue. Un cas désespéré peut-être. Mais il n’était pas trop tard. Pas encore. Tu y croyais de tout ton être à cet éclat. A cette légère lumière que tu parvenais à apercevoir tout au fond de son être. Tout au fond de son âme. Derrière les effluves d’alcool et de mépris. De violence et d’injure.
Juste une question Arsène. Juste une. Si tu veux faire le caïd avec le reste de l’école, ok. Soit. C’est ta façon d’agir. Mais alors pourquoi se comporter comme un idiot et une brute avec les rares personnes qui tiennent à toi ? Tu ne peux pas juste les épargner ? Je ne cherche pas à te faire la morale. J’essaye de comprendre simplement.
Si seulement il y avait quelque chose à comprendre. Si seulement tu étais en mesure de le comprendre. Parfois je me pose la question. Si vos places étaient interchangées Sacha. Arsène. L’histoire se répéterait-elle de la même façon ? Nul ne le sait. Mais je reste curieux de savoir la réponse.
J’arrêterai quand tu arrêteras de blesser les autres. Déglutis, Arsene, et évites de le regarder dans les yeux. Tu les blesses à ce point ? Tu n'en as pas conscience. Ou peut-être que si, et tu préfères ignorer leurs sentiments au profit des tiens - bien plus importants à tes yeux. Besoin d'être aimé, adulé, regardé. Besoin d'exister même si c'est de la pire des manières. Besoin d'être celui qu'on suit ou qu'on écoute et jalouses maladivement ceux qui te vole cette place pourtant si facilement gagnée.
— « Tais-toi... »
Juste une question juste une seule : Pourquoi est-ce que tu te comportes comme ça même avec ceux qui tiennent à toi ? Parce que tu penses les avoir pour acquis Parce que tu ne penses qu'ils ne t'aimeraient pas vraiment si tu n'étais pas ce que tu es Parce que tu n'arrives pas à te contrôler Parce que tu jubiles du pouvoir qu'on t'a donné, et sans, tu te retrouverais désorienté Parce que tu es frustré.
— « Tais-toi. »
Tu te redresses, d'abord à genoux, évites le vomi et tentes de te redresser.
— « Ils sont à moi, j'en fais ce que je veux. »
Amis, jouets, amants, ils sont à toi, à toi, à t o i. Tu t'accroches finalement à lui, pour ne pas tomber. Lui aussi, il est à toi.
— « Le dit à personne, hein »
Tu lui tapotes la tête.
— « Continue d'être bienveillant tout ça tout ça. »
Avant de t'effondrer dans ses bras, un peu sonné par la gueule de bois.
Arsene Hawkins
Sacha Melnikov
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Lun 26 Juil - 11:21
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Tes mots touchent justes. Ils font mouche. En plein dans le mile même. Tandis que lui, refuse de t’écouter. Arsène s’enfonce petit à petit d’avantage dans son déni. Il préfère éviter d’y penser. Ce que tu peux comprendre, d’expérience, il est plus facile de fuir un problème que de l’affronter. Pour cette raison, une partie de toi ne pouvait pas le blâmer complètement. Une partie de toi parvenait presque à le comprendre, presque.
Au final, tout n’était qu’un jeu pour lui, à ses yeux. Tout n’était qu’une énorme farce. De l’amusement en permanence. Il n’était jamais sérieux Arsène, c’était ça son problème. Impossible de l’arracher à cette blague qui lui servait de vie et d’excuse. Tout comme il était impossible de t’arracher à cette culpabilité qui te ronge en permanence. Au final, vous vous ressemblez bien plus que vous ne pouvez l’admettre.
Tu soupires en l’entendant continuer son délire.
Je me dis qu’au fond, bien au fond de toi, tu ne le penses pas vraiment.
Tu le rattrapes de justesse en le voyant s’effondrer dans ses bras. Décidément, il a fière allure le prince de l’école. Sacré spectacle qu’il t’offre là. Tu roules des yeux, même si un léger sourire se dessine sur tes lèvres, amusé malgré tout par l’ironie de la scène.
Tu décides de le ramener dans sa chambre, à défaut de le laisser décuver en mourant sur le sol de la pièce. Au moins pour lui éviter de macérer dans son propre vomi. T’évites tout de même d’utiliser son pouvoir, tu doutes de sa constitution là tout de suite. Présentement tu sais que ça n’amènera rien de bon. Pas la peine de sortir d’Harvard pour voir le cataclysme imminent qui va vous tomber dessus si tu fais ça.
Tu le traines donc dans les couloirs, le soutenant par l’épaule, l’aidant à marcher du mieux que tu le peux.
Si tu voyais ta tête Arsène, tu fais presque peine à voir.
Un murmure, presque une parole à toi-même. Comme si tu pensais tout haut. Pourtant, lui aussi avait vu juste. Toujours à être bienveillant quoi qu’il arrive. Là encore, tu ne pouvais pas t’empêcher de le laisser là, de l’abandonner à son sort.
Il n’y avait pas de bonnes réponses, de bon choix. Il y avait simplement deux hommes, trop stupides et trop lâches. Incapable d’avoir la force de changer.
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Mer 9 Juin - 20:48
Tu te souviens plus de grand chose au réveil. Il pique parce que t'es quand même étalé dans le couloir, torse nu et la tête fracassée sur le sol dégueulasse. A côté de toi, y'a quelques uns de tes potes - donc Livy ne t'a pas bordé correctement avant de se barrer ? T'as profité de ton état pour ressortir faire le con ? C'est aux yeux de tous que tu t'es éteint et malheureusement pour ceux qui te craignent, c'est pas encore pour de bon.
