are we the plaything of fiends or merely the dreams that we're telling ourselves
Encore une soirée. Encore une. J’enchaîne les verres d’alcool cul-sec comme Calli enchaîne les désillusions avec moi. C’était donc ça être un déchet. Calé contre le bar, entouré de verres. Un œil pour capter les élèves qui dansent tout autour de moi de temps en temps. Sur le papier j’étais là pour garder un œil sur la soirée. Pour éviter que ça dégénéré. Qu’ils ne tombent du mauvais côté de la force. Qu’ils ne deviennent pas comme moi.
Au final c’était juste l’excuse parfaite pour s’enfiler des verres à la pelle tout en se bourrant la gueule gratos. L’occasion idéale, l’occasion rêvée. Je pouvais pas demander de meilleur boulot. Vraiment ce taf était fait pour moi. Boire et influencer les jeunes. Tout ce qu’on aime. Tout ce qu’il me faut pour me sentir vibrer. Ce petit plaisir, cette petite excitation à te faire bander comme un âne. Y’a pas à dire ma vie c’est de la balle.
En plus j’étais posé. Dans mon coin. Dans ma zone. Je profitais des verres au calme. J’avais pas à me prendre la tête avec les gamins. Y’avait pas une gueule qui m’inspirait confiance. Des têtes à claques pour la grande majorité. Ouais, le plan pour le moment c’était de resté calé. Jvais pas me prendre la tête avec ces demeurés. Tous plus chiant que les autres. Obligés ils étaient là juste pour se la jouer, se donner un genre. A jouer les rebelles versions wish, les thugs éco plus.
Quelle plaie les gamins comme ça. Les faux. Les hypocrites. Barbant à souhait. Dès qu’on leur propose un jeu marrant ça commence à bégayer et à baisser les yeux. C’est limite s’ils ne se chient pas dessus sous la pression. Bordel si vous voulez jouer assumez jusqu’au bout merde ! C’est plus frustrant qu’autre chose.
Et là. C’est le drama. Ma petite soirée tranquillou. Ma petite soirée chill. Ma petite soirée sage. Une des rares. Elle vient de se barrer en couille à cet instant. Et je n’y étais pour rien, c’est ça le pire. Enfin, pas pour le moment. J’avais encore rien fait. J’étais pas le déclencheur quoi. Si ça allait empirer par la suite ou non. Bah franchement je pouvais pas prévoir. Mais y’avait grave moyen oui. J’vais pas mentir.
Une gamine, mais littéralement une gamine. Toute petite, qui me rentre dedans en renversant son verre sur mon jean. Déjà elle marchait pas droit mais en plus elle était pas foutue de regarder devant elle. Faut appeler ses parents pour qu’ils la refassent c’est plus possible là. Mais attendez. On arrête tout. C’est une putain d’enfant. Je veux dire, un vrai bébé. Elle a rien à faire là bordel. Et putain fallait que ça tombe sur moi. Elle pouvait pas juste dégueuler dans les chiottes. Au moins comme ça j’aurai pu faire genre que j’ai rien remarqué.
Pour le coup j’étais baisé là. Totalement. Elle venait de me tomber dessus, j’avais pas d’autre choix que de gérer ce problème moi-même. Fais chier. Fais chier putain. Ma soirée gâchée à cause d’une attardée pas capable de tenir l’alcool. Faudra que je lui apprenne à l’occasion tiens. Comme ça on évitera que ce genre d’incident se reproduise.
Bordel tu peux pas faire attention quand tu marches !
Parfait pour attirer son attention. J’élève la voix sans hurler, juste assez pour capter le peu de conscience qu’il lui reste.
Va falloir rentrer chez toi petite. La fête est finie. T’as rien à faire là en plus.
Je l’attrape par le bras sans attendre sa réponse, sans voir si elle se débat ou non. La traînant hors de la salle jusque dans les couloirs. On plie cette affaire en quelques secondes et après je retourner me bourrer la gueule.
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Ven 18 Juin - 16:09
Oops I did it againpensionnat Juin 2021 ft. Gabriel
Habitude qui se répète encore et encore, celle d’aller passer la nuit dans des soirées, peu importe le couvre-feu imposé. C’est peut-être son côté rebelle qui la pousse à ne jamais rien respecter, même si au final, elle se fout de toutes ces appellations. Il y en aura toujours pour la regarder d’un mauvais œil, comme si faire partie des contestataires fait de toi une mauvaise personne. Charlie n’est pas venue pour se prendre la tête avec toutes ces histoires. Non, elle ce qu’elle souhaite c’est boire, s'amuser et c’est tout. Alors que la soirée ne fait que commencer, la lycéenne n’est déjà plus à son premier verre. Elle a l’habitude de l’excès, elle aime ça plus que tout. Elle sait que sans tout cet alcool, son pouvoir allait encore lui faire vivre un cauchemar, réclamer cette attention qui la pousse à trop penser. Penser à tout, parfois à de la merde mais souvent à toutes les choses qu’elle regrette. Alors la belle est bien décidée à ne pas le laisser faire. Alors elle éteint ses pensées à l'aide de la boisson pour un court instant de répit.
Répit, c’est un bien grand mot.
Charlie a cette habitude de toujours se fourrer dans des situations pas possibles. Souvent, c’est vrai qu’elle le cherche, mais parfois c’est juste hors de son contrôle. Alors que la brune s’amuse comme elle a l’habitude de le faire, c'est-à-dire un peu trop alcoolisée, son corps comme à faire des siennes, ne plus vraiment l’écouter. Alors sans vraiment comprendre comment elle en est arrivée là, elle perd l’équilibre, renversant son verre sur quelqu’un. Qui ? Elle ne regarde même pas, trop concentrée sur l’alcool qui vient de s’échapper du gobelet. “Merde…” Lâche-t-elle sans jeter un regard à sa victime. Alors qu’elle balaye la pièce à la recherche d’un coin pour remplir son verre à nouveau, opération déjà complexe avec tous ces gens bloquant la vue, son attention est détournée par la voix de quelqu’un. Il lui veut quoi au juste ? Elle le regarde, confuse, ne réalisant même pas que c’est sur lui que le contenu de son verre est venu se renverser. “C’est quoi ton problème ?” La lycéenne répond avec quelques difficultés, probablement à cause de la quantité d’alcool ingérée, loin de se douter que ce soit un prof qui se tient devant elle. Enfin, peut-être qu’elle est au courant, juste que sur le moment elle est incapable de faire le lien.
Alors qu’elle envisage de retourner s’amuser sans lui porter plus d’attention, elle sent son bras être agrippé par cette même personne. Déjà que la traîner hors de la soirée c’est limite, il ose la traiter de petite. Elle, petite ? Oui, un peu, mais elle avait réussi à faire comprendre à ses camarades que c’était hors de question de l'appeler comme ça. Et puis quoi encore, la fête est terminée. Il va pas bien lui. Alors qu’il la traîne hors de la salle, Charlie laisse tomber son verre au sol pour tenter tant bien que mal de se débattre en lui donnant des petits coups de poing avec son bras encore disponible. Ses efforts sont évidemment inefficaces, ses bas sa force inexistante qui va changer quoi que ce soit. “Mais lâche moi putain ! J’fais ce que je veux d’abord, j’ai plus trois ans !” La musique se faisant de moins en moins forte au fur et à mesure qu’ils s’éloignent de la soirée, Charlie perd de plus en plus patience. Déjà que la patience n’est pas son fort, là s’en est trop. La brune tire brusquement son bras, arrivant à se dégager de l’emprise de l’homme. “T’as fini tes conneries ? C'est bon ? J’y retourne.” Dit-elle agacée tout en lui tournant le dos, décidée à passer la nuit à faire la fête.
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Elle me les brise la gamine. Insupportable c’est le mot. Au bucher tous les gosses. J’ai horreur des enfants. Non mais vraiment. Alors les garderies ça finit juste en bain de sang en général. Moi ou eux. Y’en a qui ne ressortiront pas vivant ou sain d’esprit de la salle. Je suis un fidèle discipline d’Anakin après tout.
Je la traîne dans les couloirs l’air blasé. Sans vraiment faire attention au moustique qui s’excite sur mon bras. Elle était bruyante, ça pour sûr. Elle arrivait à couvrir le bruit de la sono dans les couloirs. C’est probablement ça son don, son pouvoir. Être en mesure de brailler aussi fort. Incroyable. Je suis vraiment admiratif.
Tu pourras m’adresser la parole quand tu dépasseras le mètre cinquante ok ?
J’ai vraiment trop la flemme. Trop la flemme de supporter sa cirse d’adolescence. J’étais là pour me détendre, pour chill, pour profiter de la soirée. Pas pour jouer les nounous. Et pourtant j’avais comme un pressentiment, cette mauvaise sensation qui me laisse sous-entendre que j’étais pas prêt de m’en débarrasser du microbe.
Et là, miracle. Elle arrive à se dégager. Elle pique sa grosse crise et libère son bras. J’allais la féliciter mais voilà qu’elle me tourne le dos et se dirige à nouveau vers la soirée. C’est qu’elle se fout vraiment de ma gueule en plus. Ma veine enfle dangereusement sur mon front. A deux doigts de m’occuper de l’éducation raté de ses parents. Venant de moi, c’était vraiment pas un compliment.
Oy, arrête tes conneries gamines. Soupir de lassitude. J’ai vraiment trop la flemme de m’occuper d’ado dans ton genre. En-dessous de 16 ans en général je m’approche même pas avec un bâton.
Mais j’avais pas le choix là. Surtout si je voulais faire en sorte que la soirée dure longtemps. Fallait d’abord s’occuper de ce problème. Petit problème qui devenait grand. Quelle poisse, fallait que ça tombe sur moi.
Je passe devant elle avant de me planter juste en face. Lui bloquant la route. L’empêchant volontairement de passer. Lui barrant la route avec mes bras sans hésiter un seul moment.
Bon tu vas être gentille petite et me dire où sont tes dortoirs ok ? Je connais pas trop le collège donc va falloir m’aider.
Je la regarde de haut en bas, lui faisant clairement comprendre que moi aussi j’étais pas très motivé à l’idée de jouer avec elle.
Arrête de faire la maligne d’ailleurs. Sinon je t’attache avant de te foutre dans un portail.
Je suis un mec comme ça. J’ai pas le temps, j’ai jamais le temps. Sauf pour profiter de mes moments phares d’adrénaline. Là c’est ma seule exception. Malheureusement pour elle, c’était pas de ces moments.
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Ven 9 Juil - 0:06
Oops I did it againpensionnat Juin 2021 ft. Gabriel
Charlie, elle ne supporte pas grand chose, c’est vrai, elle s’énerve toujours pour un rien, mais s’il y a bien une chose qui la met en rogne, ce sont les remarques sur sa taille. Oui, elle n’est peut-être pas bien grande, mais elle mord la petite, enfin mordre… Elle insulte plus qu’elle tape. Alors son commentaire sur sa taille ne fait que l’énerver un peu plus. Elle qui voulait juste profiter d’une fête et de l’alcool qui l’accompagne… Les gens de cette école se pensent vraiment tout permis, vivement que ce soit fini, elle n’en peut plus de cet endroit rempli de fous.
Alors en attendant de pouvoir quitter définitivement le pensionnat, elle préfère revenir tranquillement à la fête, loin de ce gars bizarre qui veut jouer au babysitter… Evidemment, ce n’est jamais aussi facile qu’elle l’espère. Alors qu’elle tente d’atteindre la pièce le pas toujours un peu vacillant, conséquence de l’alcool consommé en trop grande quantité, voilà qu’il est de retour pour se mettre sur sa route. “Non mais tu me prends pour qui ? J'suis pas une gamine je t’ai dit, laisse moi passer ! Je suis pas une ado merde !” La lycéenne soupire avant de laisser tomber. Elle aura beau hausser la voix un peu plus et brailler encore longtemps, il ne va définitivement pas lâcher l’affaire de si tôt.
Sauf que la demoiselle ne compte pas retourner à sa chambre de si tôt. Pourquoi essaye-t-il de la faire partir de la fête à tout prix ? Charlie essaye de réfléchir malgré l’alcool qui ne facilite pas la tâche, et alors qu’elle grimace à l’entente du mot “petite”, elle comprend enfin ce qu’il se passe. “Mais t’es trop con c’est pas possible ?” lâche-t-elle, toujours autant agacée, mais avec une pointe d’amusement en plus cette fois-ci. "Tu vois pas que j’ai 20 ans ? T’es aveugle ou quoi ?” Dit-elle dans un dernier espoir qu’il comprenne que ce n'est pas une petite collégienne perdue dans une fête bien trop grande pour elle.
Sauf qu’il ne veut rien savoir, quel échec. La brune lève les yeux au ciel. “Très bien, t’as gagné, ramène moi aux dortoirs si tu y tiens tant que ça.” Mais Charlie ne compte pas se laisser faire, non. Elle va retourner à cette fête, qu’il le veuille ou non. Alors voilà qu’une idée lui vient en tête, le perdre dans les couloirs puis retourner discrètement à l’endroit qui détient son alcool sacré. “Suis-moi, je t’emmène.” Dit-elle, confiante. Sauf que Charlie, elle se croit toujours un peu trop intelligente, tellement qu’elle en a oublié un petit détail. Elle est tellement bourrée qu’elle risque de se perdre autant que lui, et c’est ce qu’elle fait. Après lui avoir fait faire le tour de ce qu’elle pensait être le dortoir des collégiens, elle se retrouve au milieu de couloirs interminables. Elle finit par s’arrêter après plusieurs minutes de déambulation. “C’est bon, t’as gagné, j’abandonne, c’est trop fatiguant ces conneries…” Finit-elle par dire en soupirant, son plan se retournant contre elle.
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Tout commençait à devenir plus claire à présent. Comme une épiphanie soudaine. J’avais enfin percuté le pourquoi du comment. La raison de sa présence dans la soirée et surtout. Surtout. Le fait qu’elle braille bien plus qu’une ado.
Oui, tout s’expliquait. C’était pas une gamine en fait. Enfin si. Objectivement c’était une gamine, surtout en prenant en compte le fait que je doive baisser les yeux pour lui adresser la parole. Mais pas dans ce sens-là. Elle était plus âgée que sa petite taille le laissait présager. Mon visage s’illumine à mesure que toutes ces révélations s’enchainent. Si seulement le quiproquo avait été réglé avant, on en serait pas là. Je serai toujours posé au calme un verre à la main.
Par contre, je peux pas m’empêcher d’éclater de rire lorsque je l’entends me révéler son âge. Bordel y’en a qu’on vraiment pas de chance niveau croissance. C’est risible de penser qu’une petite tête comme ça a déjà 20 ans. Y’a plus de jeunesse c’est moi qui vous le dis. Tout fous le camp comme dirait l’autre.
Pour ma défense meuf. Faut dire que tu m’aides pas des masses quoi. Déso pas déso tu dépasses pas l’école primaire en taille donc….
Non mais sérieusement, je vais finir par croire que c’est ma faute. Ce qu’il faut pas inventer tout de même.
Mais d’ailleurs, maintenant qu’on en parle. T’es qui ? Enfin je veux dire. C’est quoi ton prénom. Sauf si tu veux que je continue de t’appeler la « petite ».
En soit, je m’en fous. L’un comme l’autre ça changera pas ma vie, c’est surtout pour elle que je dis ça. J’en ai pas l’air mais je suis un mec sympa au fond.
Ok passe devant, je suppose que tu connais mieux le coin que moi.
Forcément, tu retiens très mal ces couloirs sinueux. T’as l’habitude de te déplacer par portail, pas à pied comme un péon.
Je reste derrière elle, l’observant aller et venir à travers les différents embranchements qui s’offrent à nous. Et puis ça commence à faire long. Vraiment long. C’est pas que je m’emmerde mais ça serait bien qu’elle s’active. A moins que. Bordel. C’est vrai qu’elle est complètement torchée cette idiote. J’avais oublié avec le dernier scoop qu’elle m’a balancée. Mes craintes ne font que se confirmer lorsque je l’entends baisser les bras.
Attend une minute. Tu te fous de moi ? T’es paumé ? Alors que c’était TON idée. Je pensais que tu savais où tu allais moi.
Je me masse les tempes. Cette soirée commence à devenir usante pour mes nerfs. Surtout qu’elle risque pas de se finir de sitôt. Elle vient à peine de commencer que je suis déjà pris d’une violente lassitude. Fais chier.
Bon, laisse-moi passer devant du coup. Ramène toi.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je prends les reines, à mon tour d’affronter le labyrinthe des dortoirs. Je cherche mon chemin pendant à peine 5 minutes que j’en ai déjà marre. Faut dire que la patience n’est pas ma plus grande qualité. Je me retiens de lâcher mes meilleures insultes au monde entier.
Faut que je trouve une solution. Et vite. On va pas passer la nuit dans ces couloirs de merde. J’ai mieux à faire et j’ai vraiment pas envie de me reconvertir dans le babysitting. Mais j’ai pas beaucoup d’options, seulement deux. Et les deux risquent d’être compliqués. Dans tous les cas je suis foutu putain. Pour la première fois de ma vie, j’ai regretté de pas avoir foutu un portail dans une des chambres de mes étudiants. Quelle vie.
Bon écoute… heu… Toi. Je la pointe du doigt en me retournant vers elle. Si tu veux pas dormir comme un déchet dehors j’ai que deux options à te proposer. Sois-tu dors chez moi. Sois-tu dors dans une cabane sur la plage, une sorte de planque.
Alors ouais dis comme ça, c’est soit le début d’une super soirée. Soit le début de mes emmerdes. Quoi qu’il en soit j’ai pas trop le choix. Là. Présentement. Et bordel que ça m’enchante pas de savoir que je peux pas choisir librement quoi faire.
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Jeu 17 Juin - 0:40
