Tu sors de la piscine, t'extirpes comme un dieu vivant ou un chien mouillé - c'est au choix de ceux qui posent leur regard sur toi. T'as le regard mauvais mais le rictus parfait, écartes tout le monde sur ton passage, reprends ceux qui ne baissent pas les yeux ou refusent tout simplement de se décaler pour te laisser marcher. Tu fais craquer ta nuque Arsene, et pénètres le vestiaire des hommes de sorte à être le centre de l'attention. Tu adores être au centre de l'attention, ne vis d'ailleurs que pour être le roi, et les autres garçons n'ont guère d'opinion à fournir. Les sujets ne peuvent pas mentir : tu as plus de valeur qu'eux.

Il est tard et le vestiaire se vide peu à peu, tu rejoins Icare à vos casiers et lui offres un sourire denté. Heureusement qu'il est aussi niais (bête) ça te permets de rester dans ton déni Arsene. Tu places tes pulsions malsaines sous le joug de la curiosité.

— « Hey Icare, t'veux que je te dise un secret ? »

Tu t'approches de lui pour murmurer avant de froncer les sourcils. Tu revisualises la scène : Scarlet et toi sur le banc là bas, toi lui prenant sa première fois, elle et ses soupires d'aises. Tu lui as promis que tu l'humilierais pas alors tu te mords la joue et recules, plaques ton dos contre ton casier.

— « Non rien, laisse tomber. »

Putain, à repenser à ça, t'as des fourmis dans le bas-ventre - il gronde famine et tu passes ton bras autour du cou d'Icare pour instaurer une proximité qui se veut gênante et intrusive.

— « Gros j'espère que tu penses pas à des trucs sales depuis notre échange. »

T'as les yeux perçants et le sourire mauvais. Le dernier garçon du vestiaire vous zieute d'un air un peu étrange avant de vous laisser définitivement seuls.

— « J'suis pas de ce bord, compris ? »

Icaro est un soleil, Icare pense pas à mal et c'est pour ça qu'au fond de toi tu te demandes si tu pourrais passer le pas - ça te dégoute et ça t'attire. Tu te surprends à fixer ses lèvres, un peu trop d'ailleurs et regardes donc ailleurs en tournant vivement la tête.
A votre proximité nouvelle croît la curiosité de ton ami sur le secret que tu as finalement décidé de ne pas lui révéler. Alors qu'il insiste tu grimaces et te détaches de lui en minaudant.

— « J'sais pas, mec, j'sais pas. Je vais pas trahir sa confiance quand même. »

Tu lèves les yeux et passes ta langue sur tes lèvres avant de t'éloigner sans le quitter du regard, toujours orienté face à lui - t'assois sur le petit banc.
Tu le montres du doigt, un air mesquin et coquin sur le visage.

— « Maxwell, moi. Sur ce banc. Après la soirée, je l'ai serré ici. »

Tu poses ton doigt sur tes lèves, à bon entendeur.

— « Par contre c'est un peu tendu donc je veux pas que tu le répètes. »

Tu le pointes de ton index.

— « Je suis sérieux mec, tu l'ouvres et je te le fais payer. Je veux pas que ça sorte d'ici. »

La réaction ne se fait pas attendre. Tu hausses un sourcil amusé en voyant Icare complètement bug devant toi - à la ramasse comme d'habitude dès que tu lui confies un truc important. Au moins, il est bon public. Tu glousses et minaudes comme un abruti quand il t'encense, se réjouit pour toi. Tu ne sais pas pourquoi, ça te pique au niveau des entrailles. Ça te tend même carrément, une partie de toi aurait presque espéré qu'il soit jaloux. Ça aurait cajolé ton égo déjà bien trop gonflé.

— « Ouf, ouai c'est le mot. Elle est raide dingue de moi, mais je l'ai toujours dit. »

Ironie quand on sait que tu répétais ça à tue tête depuis des années sans avoir la moindre idée que c'était réellement le cas. Tu t'étires, joues de tes muscles et bombes le torse. Icare promet de garder le secret et tes yeux se plongent dans les siens, intensément. Mystérieux, alors que tu joues de tes charmes sans réellement le contrôler.

— « T'as intérêt. Tu sais de quoi je suis capable. »

Tu passes ton pouce sur ta lèvre inférieure et serres le poing sur ta cuisse. Tu réfléchis à toute vitesse, pèses le pour et le contre.

— « Icare, t'as l'air fort en secret non ? Tu saurais garder celui-là j'espère. »

Ton coeur bat de plus en plus vite, porté par l'adrénaline des mauvaises idées. Tu pousses sur tes jambes pour te relever et le chopes au niveau du cou, le forces à reculer brusquement contre les casiers et viens plaquer tes lèvres aux siennes. C'est aussi humide qu'avec les filles, c'est pas désagréable. C'est pas de l'amour, juste une pulsion que tu décides de suivre. Tu colles ton corps au sien et prolonges le baiser, forces le passage de ta langue dans sa bouche avant de reculer subitement en sentant ses dents.

— « Hm. »

T'aimes pas du tout sa réaction - peut-être par égo, encore une fois. T'aurais préféré qu'il ne dise rien, mais alors qu'il entreprend une phrase, il se stope et tu continues de le fixer intensément, la respiration saccadée par votre échange et les joues un peu rougies par la chaleur.
Ses mains sur ton visage, tu sais pas si tu trouves ça excitant ou gênant. T'en aurais bien profité pour te casser mais tu dois t'assurer de rattraper le tir.

Ça va ?
— « Haha... »

Rire sardonique.

— « C'est bizarre non ? Je sais pas si c'est parce qu'on est pote depuis toujours. »

Tu te cherches des excuses, une justification au malaise que tu as toi même instauré. Icare t'assure qu'il ne dira rien et tu soupires. C'est de soulagement ? T'es pas capable de le dire. Tu en profites juste pour reprendre l'ascendant.

— « J'espère bien que tu diras rien. »

Tu actives ton pouvoir, pour t'assurer qu'il reste lui, qu'il te regarde enfin comme toi tu le regardes depuis quelques minutes. Enlèves ses mains pour plaquer ses poignets contre le casier.

— « Parce qu'on est ami non ? Les amis ça garde les secrets. On dit juste que c'est un baiser comme ça, entre deux amis. Rien de plus. »

Tu fronces les sourcils.

— « Je voulais essayer. »

Et j'ai réussi.
Tu avances ta tête pour murmurer à son oreille, ton souffle chaud s'échouant sur sa peau.

— « Tu avais dit qu'avec moi tu serais capable de le faire. »

Il confirme que c'est bizarre. Du coup, tu doutes, Arsene. Est-ce que tu dois continuer ? Est-ce que vous feriez pas mieux d'oublier cet échange ? Putain, tu forces. Tu veux voir jusqu'ou il peut aller, jusqu'à où ça peut te dégouter (d'autant apprécier).
Tu le gardes sous ton emprise, de toute façon ... Sacha l'a dit une fois : tu ne considères les gens que comme des conquêtes ou des trophées.
A croire que t'es capable de traiter tes amis dans le même panier. Merde.

Il ne changera pas sa version, ah bordel. T'es gonflé à bloc Arsene, le souffle court et les idées à court de bonnes idées. Ton cerveau se met en pause, tu te laisses guider par tes pulsions, aussi malsaines et abusives soient-elles.

— « Putain... »

Injure étouffée par un second baiser, mais cette fois à l'initiative d'Icare. Tu relâches la pression sur ses poignets et rouvres sa chemise à moitié fermée (vous étiez en train de vous habiller). Déposes des baisers chauds sur son torse, remontes aux creux de sa nuque - le tout parsemé d'un rire nerveux et de malaise. Mais qu'est-ce que tu branles au juste ?
C'est quand même ton ami depuis toujours. Dans ce moment là tu ne penses pas à S c a r l e t mais à la bouche d'Icare et à tout ce qu'elle pourrait t'apporter.
Mauvais garçons.

— « D'accord »

Tu inverses les rôles et épouses le froid du casier, cette fois - lui tient la tête, les doigts entremêlés dans ses boucles brunes pour l'orienter vers ta nuque, le haut de ton corps (encore).

— « Plus bas. »

Que tu murmures à vos inconsciences.

Tu ne t'attendais pas vraiment à ce qu'il le fasse vraiment. C'était un jeu, un jeu de provocation que tu t'étais amusé de lancer pour t'exciter. Le voir descendre sa tête peu à peu, c'est torride mais c'est surtout dangereux pour toi ; pour vous et votre amitié.
Qu'est-ce qu'il adviendra de vous si tu ne l'arrêtes pas ?
A croire que tu le sauras bientôt, Arsene, parce que t'as rien fait d'autre que le contempler.



— « Viens-là. »

Maintenant qu'il a terminé, tu lui fait signe de se redresser alors que t'écrases la clope sur le bord du casier, comme si c'était un cendrier. Tu l'embrasses de nouveau, venant choper son entrejambe entre tes doigts, à travers le tissu de son pantalon.

— « Dès qu'on sort de là on oublie tout d'acc ? »

Putain, Icare est beaucoup trop excitant. Tu sais pas si c'est son air ingénu ou si c'est parce que c'est le fruit de l'interdit. Tu souffles du nez, laisses redescendre la pression (et le reste). Tu papillonnes de cils, encadres son menton entre deux doigts pour déposer des baisers succincts sur ses lèvres, comme pour tenter de redémarrer la machine, tempérer vos émotions. T'es fiévreux Arsene, mais c'est mal. C'est mal putain, c'est censé être un de tes meilleurs potes.

Alors que tu as dans l'optique d'arrêter, tu éloignes ta main de son entrejambe pour la coller contre les casiers derrière toi. Icare pose sa tête contre ton épaule et embrasse ta nuque, caresse ton torse. Tu décides de mettre un terme à ce dérapage. Dommage pour lui, t'en auras profité seul, mais tu peux pas aller plus loin.

— « I-icare... Arrête, c'est bon. »

Tu tournes la tête pour ne pas le regard, les joues encore échauffées des actes passés (manqués). Tu profites de l'espace qu'il te donne de nouveau pour ramasser ton maillot de bain et le foutre dans ton sac. Toujours nu, mais sans réelle pudeur (quoique maintenant, elle pourrait arriver), tu lui tournes le dos pour fouiller dans tes affaires. Enfiles un caleçon et le toises d'un air railleur.

— « Tu termines pas de te changer ? Ou bien t'es trop occupé à me mater. »

Tu enfiles ta chemise à l'arrache, et la cravate pendouille, juste enroulée autour du cou. Tu fais quelques pas vers lui, le sac sur l'épaule. Lui ébouriffes les cheveux alors que ton pouce vient s'échouer sur sa lèvre inférieure. Tu appuies un peu avant de déclarer, impétueux.

— « On se capte soon. »