Les lignes qui défilent sous ses yeux, marquées de l'index lorsque de son autre main elle prend des notes, Lucrecia est concentrée. Le temps passe alors et de temps en temps son attention se reporte ailleurs. Un petit tour de salle, un article sur son téléphone -un message d'Arsene ? Le doigt qui tapote tantôt l'écran tantôt la table contre laquelle elle s'est posée. Souffle agacé, que répondre que dire ? Peu importe, elle referme l'écran dans l'optique de reprendre sa lecture. Les cours étrangement la détendent alors elle passe beaucoup de temps à étudier. Au moins dans ses livres elle n'a aucune chance de croiser le moindre imbécile ni le moindre bon à rien.
Une nouvelle pause et le regard se lève encore pour parcourir la plèbe rapidement. Tout semble calme, elle redécouvre toujours les mêmes visages scotchés tout comme elle dans leur bouquins. Les mêmes visages sauf peut-être... Toi.
Esquisse amusée qui s'étire soudain, un brin méchante sans doute quand on la connaît bien, avant qu'elle ne se lève rapidement. Le bruit de la chaise n'aura dérangé personne, pas vrai ? Non bien sûr que non. Elle s'avance donc jusque toi à l'entrée des rayonnages, Ezra, le talon de ses chaussures qui claque sur le sol à chacun de ses pas. Lucrecia royale tandis qu'elle s'arrête si proche qu'il ne lui faudrait plus qu'un pas pour te toucher, au lieu de ça elle s'adosse d'une épaule contre le bois et croise ses bras contre sa poitrine.
Coup d'oeil à ce que tu tiens entre tes mains, elle hausse un sourcil sincèrement perplexe.
— Cet ouvrage est trop compliqué pour toi, le rayon enfant c'est à l'autre bout.
Désigne le dit rayon d'un mouvement du menton avant de te regarder, fière d'avoir su à la fois te conseiller et se moquer.
La bibliothèque... La dernière fois t'as du partir prématurément. Voilà que tu es de retour au bercail, assidu et sage à lire sur une des tables réparties dans la salle d'étude. Si tu te voyais ainsi tu te dégouterais. Mais tu dois faire comme tout le monde, ne pas rater les prochains contrôles et t'abaisser à vivre une vie normale - à faire semblant de rien, comme si tout allait bien.
Le regard vissé dans l'ouvrage, tu fais semblant de lire. Tes yeux suivent le mouvement des lignes mais ton cerveau n'arrive pas à interpréter les mots pour leur donner du sens. Alors tu relis encore et encore la même page en espérant pouvoir te concentrer suffisamment pour comprendre ce qu'il y a d'écrit. Finalement tu craques, te lèves et rejoins une étagère pour reposer le livre, en prendre un autre. Jusqu'au moment où un autre élément perturbateur vient interrompre tes efforts. Lucrecia Muñoz, manquait plus qu'elle. Tu ne lèves pas les yeux, l'ignores royalement jusqu'à ce que sa voix nasillarde parviennent à tes oreilles.
Tes doigts se crispent sur la couverture. Tu relèves lentement le menton pour la fusiller du regard, déjà amer. Pourquoi est-ce que ça te touche autant Ezra ?
— « Ta gueule. »
C'est ta haine des populaires, ta haine d'elle. T'as toujours été jaloux de Lucrecia. Elle a juste à claquer des doigts pour qu'on lui mange dans la main. La popularité, les bonnes notes, l'aval des professeurs, Liam... Noah. Ok, donc c'est ça le problème. On en revient toujours à la même chose.
— « Qu'est-ce que tu me veux ? Tu vois bien que j'essaie de faire mes devoirs. »
Tu reposes lentement le livre mais il glisse de tes mains et se ferment brusquement. Tu te racles la gorge, nerveux et mal à l'aise. Te grattes l'arrière de la nuque, tendu.
— « Allez dégage de là, t'as surement des chiens chiens à aller siffler. »
Oui, barre toi barre toi. Elle est l'une de celles qui peuvent te faire perdre tes moyens beaucoup trop vite. Et vu comment t'es shootée, ça serait un exploit dont elle pourra se vanter.
Lucrecia affiche un demi sourire un peu crispé, pourtant à vu d'œil pour la plupart des regards indiscrets elle semble détendue. Détendue comme si elle discutait avec un ami croisé par hasard à la bibliothèque, si seulement c'était le cas, pas vrai ? Pour toi Ezra, pauvre Ezra. Tes devoirs attendront qu'elle ait prit l'entièreté de sa pause pour se défouler sur toi, pas de chance.
— Tu ne vois pas que je venais simplement te conseiller ? Hm..
Elle fait mine de réfléchir un instant, les livres pour enfant ne sont donc pas une si mauvaise idée finalement. La langue vipère s'apprête à en rajouter mais elle se s'arrête lorsque tu lâches par mégarde (ou de colère ?) le livre que tu tenais. Ses iris qui se voilent d'un intérêt nouveau passent rapidement de l'œuvre à terre au blanc de tes yeux. Tu reprends la parole et il n'y a plus un sourire à ses lèvres désormais.
— Parce que tu te crois hors du lot ?
Le rire n'est pas bien fort mais réellement surprit, comme si tu pouvais être hors du lot, Ezra. Comment as-tu pu ne serait-ce qu'oser l'imaginer. Alors pour te le faire comprendre Lucrecia se penche lentement vers toi, rapproche vos corps et vos visages qu'ils soient aussi proches que possible et laisse son pouvoir de confusion imprégner ton être. Ce n'est pas fort, de quoi troubler à peine tes sens.
— Détrompes-toi, tu es comme eux.
Un chien, rien d'autre qu'un vulgaire parasite à écraser. Alors l'ordre est impérieux lorsqu'il sonne.
Parce que tu te crois hors du lot ? La question te fait mal mais t'enrage à la fois. T'es blessé parce qu'elle profite du fait que tu n'as clairement pas la force ni la foi de répliquer. Tu la détestes c'est clair et tu prendrais plaisir à la faire chuter mais Lucrecia est la Reine de l'école et tout les idiots (c'est à dire la grande majorité de cette école) lui mangent dans la main. Te la mettre à dos c'est avoir pris le risque de t'attirer des problèmes. Voilà pourquoi tu ne répliques pas, bien que tu sois à deux doigts de l'encastrer dans les étagères. Fille ou pas fille, ça compte pas !
— « Je sais pas pour qui tu te prends princesse mais me cherche pas. »
Elle se rapproche (un peu trop) et tu rougis malgré toi, fronces les sourcils en serrant les dents de rage. Tu siffles mauvais, alors que tes doigts s'accrochent crispés au rebord.
— « On prendra plaisir à te faire chuter. Prends tes aises encore un petit peu car le retour à la réalité va te faire mal à la tête. »
Le pire c'est que t'y crois plus vraiment - tu le souhaites de tout ton coeur car tu veux sortir d'ici et t'en as marre qu'ils se sentent supérieurs aux autres. Soudain, tu perds la notion de la raison, du temps et des réalités. Tu te sens flotter, un peu dans les vapes. Clignes des yeux et quand une voix te demande de ramasser le livre tu ne réfléchis pas (tu n'y arrives pas) et le regard fixant un point derrière elle, tu t'abaisses lentement à ses pieds pour ramasser l'objet échoué sur le sol.
— « Qu'est-ce que .. je fous. »
Murmure à toi même alors que ton esprit confus se débat.
Elle étire un sourire un peu malgré elle à la provocation, une esquisse pleine de violence qui s'efface aussitôt mais qui te met au défit de venir la détrôner. Elle en aurait rigolé si vous ne vous trouviez pas dans la bibliothèque, tu sais.
— La réalité c'est que tu ne fais que parler -bla bla bla, mime t-elle avec ses mains avant de recroiser ses bras et te murmurer toujours tout bas. En attendant tu n'es toujours qu'una puta mierda, Ezra.
De celles que l'on écrase sans aucune pitié, et tous tes copains c'est exactement la même chose. Alors bien sûr que pour te le faire comprendre elle utilise son pouvoir, le laisse t'influencer juste assez pour que tu te baisses lorsqu'elle te l'ordonne tandis qu'elle te regarde de si haut. Un coup de pied léger pour dégager le livre que tu t'apprêtes à attraper, puis en profite pour écraser ta main de son talon brusquement. Elle n'appuie pas si fort, juste assez pour te clouer au sol, te menace du regard de seulement oser bouger.
— Oups. Excuse-moi Ezra !
Aussitôt se retire et elle semble réellement désolée de t'avoir marché dessus -c'est ce que se diront tous ceux qui ont assisté à la scène, en tout cas. Rapidement elle s'abaisse à ta hauteur pour saisir ta main blessée et renchérir.
— Je n'ai vraiment pas fait exprès je te jure ! Laisse-moi voir.
Quelques caresses glissées furtivement, un air sincèrement peiné et son pouvoir qui agit toujours un peu. C'est amusant n'est-ce pas ? Est-ce que tu y croit ? Elle l'espère, c'est qu'elle se donne beaucoup de mal pour que même toi tu plonges, Ezra. Parce qu'elle veut que tu plonges et que tu te noies -parce que tu la déteste sûrement autant qu'elle te déteste.
En guise d'excuses, elle te prend doucement dans ses bras, une main tenant toujours la tienne tandis que l'autre vient tapoter ton dos. À l'abri des regards elle en profite pour glisser quelques mots à ton oreille.
— Tu devrais faire plus attention et rester loin de mes amis.
Loin de Noah -est-ce que tu comprends ? L'artefact qui s'éteint à l'instant où elle se retire, un sourire aux lèvres. Elle récupère le livre pour te le tendre.
Le livre t'échappe alors qu'il est envoyé un peu plus loin et tu serres les dents quand son talon s'écrase contre tes doigts. Ne retiens pas un petit gémissement de souffrance. Putain de merde, c'est quoi ça ? La douleur vive au niveau de la main te rend plus lucide sur ce qui est en train de se passer. Tu restes confus certes mais tu perçois avec difficulté et sans nuance son petit jeu et sa méchanceté gratuite aussi.
— « Sale... »
Tu parles tout bas alors qu'elle se met en scène, s'excuse et rien n'a de sincère. Tu as toujours l'air un peu dans les vapes alors que tu l'observes difficilement, les yeux plissés et la bouche entrouverte. Elle prend ta main, ton bras. Tu frissonnes alors ça fait encore un peu mal mais pas le temps de te relever - t'as même pas l'impulsion qu'elle te prend dans ses bras. Tes yeux s'écarquillent d'une surprise qui te cloue encore plus sur place.
— « Me touche pas. »
Tu as du mal à articuler, comprends à moitié la mise en garde qu'elle te murmure à l'oreille cette sale vipère. C'est seulement quand elle s'éloigne et te tend le livre que tu recouvres la pleine capacités de ta réfléxion et de ton analyse. Tu prends le livre entre tes doigts et le poses délicatement sur l'étage qui est à ta hauteur. Tu ne feras pas l'effort de le ranger au bon endroit. Siffles mauvais, ça grogne dans le fond de ta gorge.
— « C'est une menace ? Tu n'aimes pas que les autres te voient telle que tu es réellement hein ? C'est à dire une connasse de harceleuse. »
Tu la pousses contre les rangées de livres, profites que la bibliothécaire soit partie dans la réserve. La plaques de tes deux mains sur ses épaules.
— « Fille ou pas si tu m'emmerdes je te remets à ta place ! »
De qui elle parle ? De QUI elle parle ? Vous n'avez qu'une seule personne en commun : Noah.
Tu te dégonfles trop vite face à cette vérité et desserres la prise sur son corps sans pour autant la lâcher.
C'est une menace, bien sûr. Déguisée toujours, bienveillante toujours mais c'est une menace et tu devrais savoir, vu tout ce qu'elle te fait subir depuis si longtemps maintenant, que Lucrecia ne plaisante jamais avec ça. Elle n'a pas le temps de rétorquer que tu la pousses contre l'étagère. Tes mains pour plaquer ses épaules et ses sourcils qui se froncent de mécontentement, de rage quand tu la provoques.
Elle reste silencieuse un instant, à te toiser de toute sa colère les poings serrés, avant de rétorquer sèchement.
— C'est un conseil.
Lève l'avant-bras droit entre vous pour dégager d'un geste son épaule en sentant ta prise faiblir. Elle en profite pour glisser sa main à l'orée de ta chevelure et y plante ses ongles avant de l'empoigner pour tirer en arrière. Peu importe que tu la tiennes encore d'une main, elle approche doucement son visage du tien, encore.
— Et tu devrais le prendre en compte parce que je n'ai pas peur de toi.
Les mots sont bas et lents mais sa poigne dans tes cheveux ne faiblit pas.
— Tu veux faire quoi Ezra, me frapper ? Vas-y.
Essaie bien sûr, fais-toi plaisir Ezra frappe la ! Ça aura au moins le mérite de te défouler toi qui a l'air tellement frustré. Tu ne l'impressionnes pas.
— Mais si tu fais ça...
Laisse en suspend ses dernières paroles au désir de ton interprétation. Après tout il ne s'agit là que de conseils, pas vrai ? Sauf que si tu fais ça, Ezra.
Ses conseils, elle peut se les garder. Tu la hais, bordel tu la hais. Ça t'enrage d'être muselé comme un vulgaire cabot - sinon qui sait ce qui lui serait arrivé. Tu l'aurais frappé, brulé vive. Flashs des flammes qui grimpent, qui grimpent jusqu'au plafond. Les cris de Liam hantent encore ton esprit. T'as la fièvre au corps et la sueur au front. Elle ne se rend pas compte ce que c'est que de vivre dans une carcasse, prête à exploser à tout moment. Tu ne contrôles plus ta colère alors quand elle se dégage tu appuies un peu plus son autre épaule contre l'étagère pour faire pression.
Tu te mords la joue quand elle se saisit de tes cheveux, les tires vers l'arrière. Tu fermes un oeil, en rage et en nage. Les flammes crépitent dans le fond de tes yeux, dans le bout de tes doigts. Tu serres le poing le long de ton corps pour les étouffer.
— « C'est quoi ton putain de problème avec moi depuis des années Lu ? Je t'ai fait quoi au juste ? »
Tu veux faire quoi Ezra, me frapper ? Vas-y. De ta main libre, tu assènes un coup de poing dans les livres juste à côté de sa tête, et vous les entendez s'effondrer de l'autre côté de l'étagère. Un élève râle et s'affaire à les ramasser, mais toi t'es trop concentré sur la beauté pernicieuse de son visage d'allumeuse.
— « Me tente pas. »
Tu sais qu'elle a raison, qu'elle tient en laisse pour l'instant. Elle profite de son statut pour abuser toujours plus. C'est dégueulasse, ça t'écoeure mais tu sais pas quoi faire. Pas quoi faire pour ne pas réellement lui faire mal - et ensuite le regretter pendant des semaines, peut-être pour le restant de ta vie.
— « Haha... »
Aie, tes cheveux. Larmes au coin des yeux.
— « Tu te crois intouchable et tout permis hein.. »
Aie, aie. Tu lui attrapes le poignet pour la plaquer de nouveau mais cette fois tu y mets plus de force.
— « Tu devrais avoir peur des chiens enragés, Lu. Car mal dressés ils se retournent souvent contre leurs maitres pour les bouffer. Ça aussi c'est un conseil. »
Son problème, Ezra ? Son problème c'est toi. Ton existence, tout ce qui fait de toi ce que tu es. Pour elle élevée au sommet, tu n'es rien. Et le rien a toujours eu tendance à l'exécrer. Elle te déteste parce que tu ne mérites que ça. Elle te provoque parce que tu n'es bon qu'à tenir, tenir, tenir ! Et le jour où tu craqueras, tu la verras au-dessus de toi à te prouver qu'elle avait raison une fois encore.
Tu n'es bon à rien. À peine à vivre.
La surprise sur son visage quand ton poing s'écrase violemment contre les bouquins, bien vite remplacée par ce sourire provocateur et dominant. Aucune considération pour l'élève soumis de l'autre côté qui s'affaire à ramasser ton gâchis, elle te regarde Ezra. Ne te quitte pas des yeux.
Elle avait raison, tu vois ? (tout faux bien sûr, mais elle ne le voit pas)
— Me tente pas. — Pourquoi, qu'est-ce que tu vas faire autrement.
Rien. Parce que tu sais que tu ne peux rien faire actuellement. Lucrecia le sait aussi et c'est pour ça qu'elle en profite et en abuse. Sa main dans tes cheveux ne lâche pas sa prise, resserre même un peu plus. Elle ne se croit pas intouchable, Ezra, loin de là.
— Je le suis. Pour des rats comme toi je le suis.
Tes doigts sur le poignet qui tenait tes cheveux, tu la plaques plus fortement contre l'étagère. Ça lui étire une légère grimace puis tout aussi vite elle te lance un regard noir. Elle ne bouge pas, pour éviter de se blesser mais surtout pour ne pas te monter à quel point cette position lui est inconfortable.
Aussi inconfortable qu'appréciable en vérité, puisqu'elle possède toute ton attention désormais. Un rire dédaigneux qui fend ses lèvres avant qu'elle ne claque la langue.
— Tss.. Et tu sais ce qu'on fait aux chiens enragés, Ezra ? On les euthanasie. Ils meurent.
Elle étire une esquisse amusée.
— Donc tu peux garder tes conseils, j'imagine. Maintenant lâche-moi. Tu veux mourir Ezra ?
Elle a les mots suffisants pour te faire vriller. Tu ne vas rien faire car tu ne peux rien faire - si ce n'est la regarder se marrer de ta situation, y prendre avantage. Tu l'écoutes attentivement, et tes yeux s'écarquillent d'une stupeur amère quand elle se permet de répondre à chacune de tes provocations, qu'elle désamorce sans même faire d'efforts. Tu serres les dents, décidément acculé psychologiquement - et à deux doigts de péter un cable et de craquer. Si tu n'étais pas sûr de le regretter jusque dans la mort tu aurais fait partir le mur de flammes qui te démange du bout des doigts.
La chaleur s'installe alors que le feu gravite à droite de son visage, lévitant comme une menace que tu saurais appliquer.
— « Non. Tu ne l'es pas. Personne ne l'est dans cette école ! »
Pas même moi. Quand elle répond à propos des chiens, tu blêmis un instant avant d'accentuer la flamme à côté d'elle, pour la faire transpirer. Tu serres ses poignets un peu plus fort, avançant ta tête pour murmurer.
— « Tu n'es vraiment qu'une sorcière. Et les sorcières on les brule. »
Tu siffles.
— « Ta logique tu peux te la mettre au cul. »
Une élève vous surprend alors et retient une exclamation à la vue du feu. Elle se retourne précipitamment, surement dans le but de prévenir un membre du personnel. Tu t'empresses de l'éteindre et la relâches, abandonnes lâchement le livre qui t'intéressait pour travailler.
La chaleur d'une flamme à droite de son visage lui fait étirer une grimace. Si proche qu'elle en sent sa chaleur lui tirailler doucement la peau. La sensation est loin d'être agréable, pourtant à ses lèvres toujours ce sourire arrogant sans qu'elle ne fasse quoique ce soit pour se sortir de là. La chaleur de cette flamme qui se fait plus forte quand elle provoque, attise d'un rictus en coin et de ses iris pleins de colère dardés sur toi. Tu ne la crois pas, Ezra ? Elle te montrera, tu verras.
— Ouuuh.. Je tremble.
Un murmure proche de tes lèvres, le regard défiant qu'elle te lance de t'approcher encore. Toi ou cette flamme peu importe parce qu'elle saura t'éteindre Ezra. Malheureusement ce ne sera pas pour aujourd'hui, car si elle ne hurle pas, il y a bien cette fille qui s'est approchée. Son regard paniqué sur eux et toi qui la lâche aussitôt qu'elle se retourne. Alors c'est terminé ?
Pour aujourd'hui. Mais tu ne perds rien pour attendre, sale rat.
— C'est ça barre-toi, tss.
On vient rapidement vers elle qui se relève pour s'enquérir de son état, et en soupirant d'agacement elle époussette sa jupe.
— Il t'a pas fait de mal ? Qu'est-ce qu'il voulait ??? — C'est un rebelle, qu'est-ce qu'il voulait d'après toi ?
Lui faire la peau. Vrai, bien que les raisons ne soient pas les bonnes.
Lorsque le bibliothécaire s'approche pour en apprendre plus sur la situation, Lucrecia ne peut s'empêcher de le toiser de bas en haut, comme pour lui reprocher, tandis qu'elle te dénonce sans aucune gêne, de ne pas être intervenu plus tôt. En vérité ça l'arrange, au moins ce n'est pas elle qui passera pour la méchante de l'histoire cette fois.
Et c'est toi qui récolteras les heures de colle, comme d'habitude.
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Mer 21 Juil - 13:04
La bibliothèque... La dernière fois t'as du partir prématurément. Voilà que tu es de retour au bercail, assidu et sage à lire sur une des tables réparties dans la salle d'étude. Si tu te voyais ainsi tu te dégouterais. Mais tu dois faire comme tout le monde, ne pas rater les prochains contrôles et t'abaisser à vivre une vie normale - à faire semblant de rien, comme si tout allait bien.