do you need, do you need someone ?
are you scared of what's to come ?
on a l'habitude d'être seul à cette heure.
les quelques pauvres âmes qui se hasardent à observer les étoiles finissent par rentrer, quand la toile d'encre commence à s'éclaircir
rigel n'avait pas suivi.
était resté, les yeux toujours rivés vers le ciel qui se parait doucement de bleu et de rose.
timides rayons de soleil pointant le bout de leur nez pour chasser l'obscurité, rendant du même coup ses semblables invisibles
mille et une étoiles éclipsée, par celle, plus près de la terre
il note le mouvement, du coin de l'oeil — lui-même niché dans un coin à l'abri des regards indiscrets.
la silhouette qui s'avance, décidée, sur le toit
c'est peut-être pour cela que son regard ne se détache pas de celle-ci, quitte sa contemplation de la voûte.
s'avance, toujours.
s'avance sans s'arrêter.
vers le rebord.
sourcils qui se haussent, corps qui se redresse instinctivement.
« he- hEY »peut-être que sa voix ne porte pas assez
que le vent qui s'agite sur les toits étouffe celle-ci
mais il ne l'entend pas, l'autre garçon
s'aventure un peu plus près du vide.
précipitation qui le mène vers lui.
(un pas)
main qui se tend vers l'avant
(deux pas)
ses doigts se referment sur-
(tombe)
terreur qui le fige sur place un instant.
celui d'après, il chute — yeux toujours obstinément fixés son dos.
détachement effarant, panique en sourdine, il n'y a que les battements de son coeur qui lui parvienne aux oreilles.
s'il lui avait échappé une fois, ça n'arriverait pas une seconde.
disparaît, rigel, apparaît de nouveau à ses côtés qu'un battement de cil plus tard.
ils toujours en train de
tomber
tomber
tomber
mais il l'attrape, bras qui se referment autour de sa taille et
pense
pense
pense à un endroit,
tout sauf le sol qui s'approche toujours plus vite-
l'ironie veut que son subconscient les téléporte de nouveau sur le toit qu'ils viennent de quitter. et ce, sans délicatesse.
mais il se fiche bien de son dos qui percute le béton en premier, de se faire pratiquement écraser par le garçon
on aura des bleus et des côtes fragiles pendant des jours, mais pas la vision d'un gamin embrassant l'appel du vide imprimé derrière les paupières.
et il le serre toujours contre lui, rigel, presque effrayé à l'idée de le relâcher, mais finit par le faire — reste étalé au sol à le fixer.
pas besoin de lui demander si ça allait
ils n'en seraient pas là, si ça avait été le cas