Le regard vague perdu sur l'écran de son téléphone qu'il tient d'une main. Dans l'autre une cigarette de laquelle il tire une longue taffe. La fumée dans l'écran, peu importe de toute façon puisqu'il est éteint. Les doigts crispés sur l'objet, il a une œillade pour ses phalanges défoncées. Un silence pour laisser le temps à la tension de s'installer. Un autre pour tenter de retrouver un tant soit peu de réaction -il est vide, Karna. Aussi vide qu'il semble énervé soudain. Putain. Le portable finit contre le sol, l'écran brisé. C'est le troisième en quatre mois, à se demander s'ils ne faisaient pas exprès d'annoncer les mauvaises nouvelles via ce biais pour inciter les élèves à consommer.
— Ils cassent les couilles.
Karna reste assis quelques instants encore à contempler son mobile défoncé à ses pieds puis s'abaisse pour l'attraper et finalement s'en aller en silence jusqu'à sa chambre. C'est à effet immédiat, apparemment, du coup vaut mieux qu'il bouge rapidement. La clope balancée à l'entrée du bâtiment, il rejoint sa chambre. S'arrête devant la porte qu'il observe d'un œil critique comme si elle était responsable de son malheur actuellement. Pris d'une pulsion colérique soudaine, il lève le poing avec la volonté de l'écraser contre le bois. Il veut défoncer cette porte, celle-ci et toutes les autres, le mur et sans doute lui avec. Mais il ne peut pas. S'arrête brusquement à quelques centimètres de celle-ci, le poing serré à s'en fissurer les phalanges.
Une inspiration. Déplie sa main lentement pour tenter de redonner de la mobilité à ses doigts à demi paralysés par son trop plein d'émotions. Plie. Déplie. Plie. Déplie. Puis entre finalement sans rien faire de plus. Cecil dans son lit. Ah. Il n'a pas envie de parler, dévisage le Prince alors que la porte se referme un peu trop sèchement. Et Karna file dans son armoire, sans un mot. Commence à sortir ses vêtements pour les balancer en vrac sur son lit.
Karna Desrosiers
Cecil de Monaco
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Lun 9 Aoû - 22:43
Tu étais resté interdit sur la notification de l'espace élève. A fixer la nouvelle dans ta boite mail : changement de colocataire de chambre. Mais pourquoi ? Pour qui ? Tu étais installé avec Karna depuis ton arrivée et voilà qu'on t'arrachait ton plus précieux allié. Cette institution n'avait donc aucune considération pour ta personne et pour ton rang. Tu déplores Cecil, que tes parents ne puissent pas influencer ta vie ici car chaque jour qui passe est un pas de plus vers l'enfer. Les yeux vérolés par la rage, tu fixes le lit de Karna, agacé par les plis de la couverture mal tirée. Pas fichu de faire son lit correctement, et pourtant il avait le tien en exemple tous les jours.
Tu es frustré, énervé. Désabusé et déboussolé. Sur ton livre tu traces des traits au stylo, enfonces la pointe jusqu'à transpercer la page et celles d'en dessous aussi. Tu martèles finalement le papier de coups meurtriers et lourds à l'encre fine.
Finis par jeter le livre à l'autre bout de la pièce, tu te couches le corps orienté vers le mur et le bras sous la tête pour la caler. Tu veux pas parler, tu veux pas avoir à faire à qui ce soit. La porte s'ouvre à ce moment là et tu reconnais la démarche singulière de Karna. Agaçant même silencieux. Il ouvre l'armoire et lentement tu te tournes pour l'espionner. Ta voix pour l'interpeller.
— « Alors c'est tout ? Tu vas rien faire ? Tu obéis sagement ? »
Tu es mauvais, méchant parce que tu ne veux pas. Tu ne veux pas et tu ne sais pas comment l'exprimer autrement qu'en lui rejetant la faute.
— « Tu sers à rien en fait. T'es censé défendre mes intérêts, pas te plier quand il s'agit de m'abandonner ! »
Tu te lèves, poses les deux pieds sur le sol et sans bouger, tu menaces.
— « Oh ! Tu vas daigner répondre quand je te parle, ou est-ce qu'aujourd'hui je n'aurais le droit qu'à tes aboiements ? »
Il est resté silencieux lorsque tu l’as interpellé. Une question. Deux. Trois.
Il ne te regardait pas vraiment, le nez toujours dans ses vêtements qu’il balance sur ses draps sans s’arrêter. Ce n’est pas qu’il ne t’écoute pas, tu sais depuis le temps que tes paroles sont bien les seules qu’il n’oublie jamais. Elles sont celles qui toujours s'ancrent le plus profondément pour le détruire, sûrement autant qu'elles l’aident à ne pas sombrer. Alors bien sûr qu’il t’écoute mais que veux-tu qu’il réponde à ça, dis ? Il n’y a rien à faire, rien que lui puisse faire en tout cas. Ça l’emmerde. Jusqu’à ce que tu viennes en rajouter une couche. Tu sers à rien en fait. Et il se fige comme un con. Les doigts crispés sur une chemise en boule depuis trop longtemps, il tourne légèrement la tête, se penche en arrière pour que tu puisses le voir aussi malgré la porte ce regard noir qu’il te lance.
Celui qui te demande avec du feu plein les yeux : Tu veux vraiment jouer à ça Cecil ? Là, maintenant ?
Oh ! Il semblerait.
La porte qui claque avec tellement de violence qu’elle se rouvre puis lui revient dessus. Il la claque de nouveau, tout aussi fort mais laisse le plat de sa main dessus pour l’immobiliser cette fois. Ainsi tourné vers toi, il te surplombe de quelques centimètres, c’est toujours pratique pour te prendre de haut lorsqu’il est énervé.
— Et qu’est-ce que tu crois que j’puisse faire au juste ?
Rien. Du. Tout. Putain de merde.
— Tu veux que j’aille leur casser la gueule ? J’ai aucune autorité ici.
Ni nulle part ailleurs, d’ailleurs.
— C’est pas moi le Prince Cecil.
Karna Desrosiers
Cecil de Monaco
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Lun 9 Aoû - 22:44
Tu ne supportes pas ce regard qu'il te lance, celui aussi noir que ton coeur, celui qui hurle à la rébellion - tu ne supportes pas et en même temps il te stimule, te pousse à continuer de le pousser (à bout). Tu te souviens encore de la première fois qu'on te la présenté, un vulgaire garde du corps, un chien de garde. Si l'amitié est née, si la complicité s'est installée presque comme un mécanisme car vous alliez être souvent ensemble - de garde tu n'as retenu que le chien. Que ce qui t'arrange, comme d'habitude. Tu prends ce que tu veux Cecil, et tu jettes le reste.
— « Ne me lance pas ce regard. Baisse les yeux. »
Tu lui tiens tête, même s'il est plus grand (plus fort) c'est toujours toi qui reprend le dessus à la fin de toute façon. Tu ne tressailles pas trop quand il fait claquer la porte de l'armoire et ne le lâches pas des yeux, ne détournes pas les tiens parce que ça serait fuir le combat que tu as toi même amorcé.
— « Je sais pas, quelque chose ! »
Tu rages, ne supportes plus de te sentir impuissant dans cette académie - quand avant tu avais tous les droits (divins) et en abusais clairement. Frustré car tes pulsions les plus déviantes sont enfouies pour ne pas attirer les problèmes et tu voudrais pouvoir exploser. Calcules absolument tout, au millième degré.
— « Ce n'est pas moi le chien ici. »
Regard mauvais qui s'adoucit, puis se veut impérieux.
— « Alors si je te demande de mordre, c'est ce que tu fais. »
Tu fais un pas vers lui, torses qui se frôlent, tension qui s'installe. C'est toujours comme ça entre vous. Il ne te permet pas mais toi si. Tu ne lui permettrai pas l'inverse.
— « Peut-être qu'être forcé de t'éloigner de moi ça va te rafraîchir les idées sur ton devoir. »
Ça ne dure pas longtemps, rien qu’un bref instant car la colère est beaucoup trop grande aujourd’hui mais il a baissé les yeux. Il les a baissés, une seconde peut-être deux avant de les relever. Toujours en colère mais bien moins sauvage, il te regarde durement mais toi tu devrais être capable de percevoir à quel point il se déteste de te défier encore, pas vrai ? Il n’a pas ce droit, il est désolé d’être incapable de se tenir mais faut croire que t’aimes un peu ça puisque c’est toi qui t’amuse à le chercher. À le perdre. Il ne sait plus quoi faire Cecil, alors il demande.
Un frisson à ta réponse, désagréable. Serre le poing plus fort encore tandis qu’il te toise le cœur serré. Il a du mal à respirer, est-ce qu’il respire encore d’ailleurs ? Ce n’est pas toi le chien non, c’est lui le chien il le sait. C’est bien parce qu’il en a conscience qu’il te laisse le réprimander, après tout c’est sa faute pour n’avoir pas agit. Une inspiration, lente et silencieuse. Ah, il avait vraiment arrêté de respirer.
— Bien, j’irai les voir al-
Ne termine pas sa phrase parce que tu es soudain bien trop prêt. T’es capable de beaucoup Cecil, et Karna est bien placé pour savoir que lorsque tu es aussi prêt c’est pour mieux l’achever. Il n’a pas le temps de te dire de dégager que tu lui donnes raison.
— Ne dis pas ça !
Répond du tac o tac en même temps que sa main qui cogne la porte du placard avec bien plus de force qu’avant. Il lève sur toi un regard à la fois haineux et terriblement blessé. Tu sais combien il se retient de t’en mettre une pas vrai ? Tu le sais mais tu cherches encore encore encore. C’est ça que tu veux, dis ?
— Je connais mon devoir Cecil. Des années que j’le connais! Pourquoi tu m’retiens pas au lieu d’me descendre ?
Brusquement il se détourne de toi, quelques pas en arrière pour se laisser tomber sur son lit sans prendre en considération les vêtements qu’il écrase. Passe les mains dans ses cheveux. Il inspire encore, te regarde encore. Putain ce que ses doigts lui font mal, tétanie de merde.
— T’es là tu cherches. Tu le provoques et il sait plus quoi répondre à ça. Tu m’perds alors dis-moi clairement c’que tu veux.
Il n’a pas la patience de te suivre aujourd’hui.
Karna Desrosiers
Cecil de Monaco
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Lun 9 Aoû - 22:53
Il baisse les yeux et ça t'arrache un demi-sourire satisfait. Il s'évapore vite car une fois la jubilation passée revient au galop la frustration. Tu ne sais pas comment la gérer, la traiter - ça te parait tellement plus simple de tout lui remettre sur le dos et en même temps tu veux qu'il te trouve digne (d'encaisser). C'est contradictoire votre relation, un paradoxe doux amer qui te prend à la tête et à la gorge à chaque fois que tu y penses.
— « Je dis ce qu'il me plait. »
C'est rétorqué d'un ton sec et cassant. Tu ne regrettes jamais Cecil car tu ne ressens pas la compassion mais tu doutes en voyant son regard que tu es peut-être allé trop loin pour qu'il puisse l'encaisser. Et ça ne te procure aucun bonheur, même éphémère, aucun plaisir. Si aucun poisson ne mord, à quoi sert-il de continuer à pécher ?
— « Ton devoir hein... »
Tu lèves les bras comme pour accentuer tes propos.
— « Ça ne nous a pas empêché d'atterrir dans cet endroit ! Je n'ai pas plus de droits que toi en réalité. Encore moins ici. »
Perdu, il peut bien l'être. Toi tu erres carrément dans un néant mêlant bêtise et détresse humaines. Un chaos intersidéral dont tu n'arrives pas à t'échapper. Dans un acte de nervosité, tu te mords brusquement la main, puis l'index. Tu t'abimes sans le lacher du regard, un filet de salive coulant lentement de ta lèvre inférieure.
— « Tout. »
C'est abstrait.
— « Je veux tout. Toi, entier. Ta dévotion et ton obéissance ça suffit pas. Tu fais ça parce que t'es obligé. »
Lentement tu retournes jusqu'à lui, restes à guetter tel le serpent. Prêt à mordre, le venin toujours à portée. Tu fais finalement un pas de plus. La main tremble et tu attrapes le livre posé sur la table de nuit pour lui jeter à la figure. Chopes ses poignets alors qu'il perd l'équilibre pour le tenir en joug et ainsi rapprocher vos deux visages. Lui et lui seul connait le vrai. Celui que tu maquilles sous tes sourires et ta servilité factice.
— « Je veux qu'on joue ensemble comme au bon vieux temps. »
Serres, serres, serres. Comme les crochets d'un aigle royal.
— « Je veux jouer mais tu veux me quitter ! Tu ne pars PAS de cette chambre ! »
C'est toujours un peu étrange de t'entendre admettre ce genre de vérité. Sans savoir si ça fait du mal ou si ça rassure, sûrement un peu des deux, il te regarde. Sans répondre tout de suite parce qu'il n'a rien à dire, il préfère demander. Qu'est-ce que tu veux, Cecil ? Qu'est-ce que tu veux qu'il ne te donne pas assez. Tout. Tout ? Ses yeux qu'il encre dans les tiens, s'il ne te connaissait pas depuis si longtemps il aurait pu se laisser surprendre, à la place il t'observe, silencieux et les iris fatigués.
— Je suis pas obligé, ici tu n'es rien tu te rappelles ? J'suis plus obligé de rien.
L'intonation des vaincus et le feux dans ses iris pourtant, parce que Karna sait qu'il est foutu sans savoir pourquoi il continue à te suivre encore sans jamais réellement partir. Il s'est tellement imprégné de toi qu'il n'est pas certain de savoir comment exister si tu venais à disparaître. Il se redresse lorsque tu t'approches, te surplombe toujours et ça lui fait étirer une risette moqueuse. C'est toujours comme ça entre vous. Tu le prends il accourt, tu le jettes il chouine, se rebelle, tu l'appelles il s'apaise et revient. Ce n'est pas la première fois, la première sans doute ou ni lui ni toi n'aviez prévu quoique ce soit mais il apprécie te voir comme ça. Je te veux toi. Ouai, ça lui redonne confiance. Ça fait du bien.
À croire qu'il s'est relâché une seconde de trop. Le bouquin en plein visage, bien qu'il soit parvenu à lever son bras à temps le coin cogne quand même violemment dans ses dents et il échappe un gémissement étouffé alors que tu enserres soudain ses poignets. Le goût métallique du sang dans la bouche, c'est léger mais ça a le don de l'énerver instantanément.
— Putain Cecil tu fous quoi ?!
Va pour se détacher de toi mais tu le devances. Approche vos visages, le tien le vrai -celui du prédateur, celui du fou. Qu'est-ce qu'il l'aime ce visage Cecil, tu sais ? C'est toi qui lui a apprit à l'aimer. Celui-ci et tous les autres bien sûr, mais celui-ci en particulier. T'es beau Cecil, il le pense sans aucune ambiguïté malgré sa colère et son corps crispé tandis que tu parles et que lui en bon chien écoute. Dresse une oreille, presque à te donner la patte pour avoir une récompense t'as vu ? Ça le dégoûte autant qu'il en tire un plaisir certain la plupart du temps.
Cependant, là tout de suite il n'a qu'une envie c'est de t'étrangler.
— Lâche-moi.
Ose t'affronter, iris insolentes tandis qu'après un instant il vient contourner une de tes jambes de la sienne pour la tirer et vous faire perdre l'équilibre. Vous tombez au sol et il te surplombe, une jambe sous les tiennes et les paumes à plat de chaque côté de ton visage, il t'empêche de trop gros mouvements en s'asseyant sur tes cuisses. Il imagine bien ta douleur et il sait les conséquences de cette rébellion ne tarderont sûrement pas à venir, pourtant il n'en a absolument rien à foutre.
— Je ne pars pas, tu vois. Je suis toujours là.
Sourire en coin, croise vos regards, autant amusé qu'agacé. Comment tu fais pour lui faire ressentir tous ces sentiments contraires en même temps, ça le rend complètement dingue.
— Si tu fais rien je t'étrangle.
Et peut-être que cette fois il mourra pour de bon. Ou peut-être qu'encore cette fois tu le retiendras.
Karna Desrosiers
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Mer 18 Aoû - 1:13
Il n'est plus obligé de rien. Il n'est plus obligé de rester avec toi - alors pourquoi le fait-il ? Tes yeux s'écarquillent d'une colère capricieuse et quand il t'ordonne de te lâcher tu resserres ta prise. On ne te commande pas à toi, on ne te menace pas non plus. Son insolence te stimule et tu te drapes de la cape du dresseur lorsque tu libères une main pour la poser sur sa tête. Tu la tapotes en souriant cruellement jusqu'à ce que sa jambe balaie les tiennes. Tu tombes lourdement en arrière, essaies d'amortir la chute avec tes coudes.
— « Qu'est-ce que ... ? »
Tu pestes silencieusement, le regardes dans les yeux lorsqu'il fond au dessus de toi. Tu le détestes injustement pour la seule et unique raison ; il est plus fort et plus grand que toi. Cet avantage n'octroie en rien la supériorité de ton sang et pourtant - ça lui laisse pousser des ailes à Karna. Garde du corps devenu gardien de prison. Tu ne bronches pas, l'insultes avec les yeux et te pinces la lèvre.
— « Tu m'écrases. Karna c'est ta dernière chance. Après je serais impitoyable. »
Non seulement le chien n'a pas peur mais il se permet de menacer. Tu frisonnes et le coeur se soulève d'une hystérie sourde. Le bout de tes doigts tremblent et tu suffoques sans même qu'il ne te touche.
— « Et bien... vas-y, qu'est-ce que tu attends ? »
Sourire mièvre, tu approches ton visage du sien, le reste du corps toujours plaqué contre le sol.
C'est ta dernière chance. Il aurait dû en être terrifié, et quelque part il l'était, pourtant c'est un sourire qui s'étire à ses lèvres, un sourire un peu fou et un rire amer pour suivre.
— Ah ouai ? Et qu'est-ce que tu vas faire. Me tuer ?
Qu'est-ce que tu vas faire que tu n'as pas déjà fait. Il attend. Il veut savoir, s'appuie un peu plus contre toi en provocation, aveuglé par sa frustration qu'il peine à contenir il en ignore cette voix qui lui dit de tout arrêter. De se reculer et de simplement t'écouter. C'est qu'il a aussi apprit à aimer ta colère et tes vengeances, chacune d'elle. Il les aime autant qu'il les hait, c'est toujours la même histoire dès que ça te concerne. Tu lui fais perdre pieds et il déraille, il faute et toi tu ne le loupes jamais.
Ton visage qui s'approche alors qu'il menace de t'étrangler. C'est parce que t'as ce regard de fou furieux qu'il reste interdit un bref instant. Trop court pour être réellement remarqué, ses doigts déjà enserrent ta gorge après ta provocation. Un sourire à ses lèvres, il ne sert pas si fort encore -assez pour te faire mal mais pas assez pour t'étouffer. Plante son regard dans le tien, il te sonde ou du moins essaie.
— Alors t'aimes ça ?
La voix trop calme et ses doigts qui serrent un peu plus fort soudain. Il réalise après quelques secondes (une quinzaine tout au plus) ce qu'il est entrain de faire, de te faire à toi Cecil, avant de brusquement te relâcher.
— Putain.
Il se recule, se retire de toi pour se retrouver adossé contre son lit, les genoux relevés. Passe une main dans ses cheveux quand l'autre te désigne grossièrement.
— Pourquoi tu m'incites à faire ça putain ! Tu sais parfaitement que-
Que si tu meurs il meurt aussi. Mais peux-tu seulement mourir ?
— Merde !
Karna Desrosiers
Cecil de Monaco
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Jeu 16 Sep - 16:57
On dit que l'on ne récolte que ce que l'on sème. Tu l'as provoqué Cecil et si habituellement c'est pour te réjouir de son expression crispée et frustrée (car il ne peut pas y répondre !) tu es surpris de le voir s'essayer à te faire du mal. Te faire du mal à t'en faire du bien.. Ses longs doigts enserrent ta gorge et tu gardes tes bras plaqués sur le sol, légèrement remontés vers le haut. Tu passes ta langue sur ta lèvre et ne le quittes pas des yeux, quoique à un moment un des tiens se ferme quand tu serres les dents. Tu encaisses la douleur et ne tente pas d'attraper le souffle fantôme qui te quitte. Tu prends ton pied Cecil, dans cette mascarade. L'apothéose de ce jeu malsain est la tête déboussolée d'un Karna boulversé.
— « Pourquoi quoi ? »
Tu ne comprends pas pourquoi il se met dans tout ses états. Tu ne t'es pas débattu, tu n'as pas opposé de résistance et tu n'as pas supplié à ce qu'il arrête. Tu te redresses et masses la peau distendue de ton cou encore rougie. A genoux, tu avances sur la moquette à quatre pattes pour le rejoindre et plaquer une de tes mains sur le matelas juste derrière lui.
— « J'aime ça, oui. Comptes-tu me juger ? »
Tu penches légèrement la tête sur le côté, cherchant à capter son attention - mais aussi à analyser ses réactions. Tu t'insinues dans sa tête, glisses ta main sur son bras pour t'appuyer dessus et lui faire perdre l'équilibre.
— « Et si tu arrêtais de couiner toutes les deux minutes ? Je t'ai donné un ordre - déguisé certes - mais un ordre tout de même. Tu y as obéis. Rien que pour cela je suis fier de toi. »
Tu déposes un baiser chaste sur sa joue et te relèves. Le surplombes de haut et t'abaisses une dernière fois pour tapoter sa tête comme on le ferait avec les chiens.
— « J'espère que tu ne feras pas preuve de la même dichotomie envers mes ennemis. »
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Lun 9 Aoû - 22:38
Tu étais resté interdit sur la notification de l'espace élève. A fixer la nouvelle dans ta boite mail : changement de colocataire de chambre. Mais pourquoi ? Pour qui ? Tu étais installé avec Karna depuis ton arrivée et voilà qu'on t'arrachait ton plus précieux allié. Cette institution n'avait donc aucune considération pour ta personne et pour ton rang. Tu déplores Cecil, que tes parents ne puissent pas influencer ta vie ici car chaque jour qui passe est un pas de plus vers l'enfer. 