07/2021 + Sajna, centre-ville // 551 mots

Trois.
Tu es déjà prêt à prendre ton sac et à courir à travers les couloirs.

Deux.
Le talon de ton pied tape avec impatience sur le sol, ta jambe tressaute d’excitation.

Un.
Tu sautes de ta chaise, la faisant presque tomber en arrière dans un vacarme pas possible.

La journée est passée si lentement que tu as cru en mourir. Plusieurs fois. Ta concentration n’avait pas été présente un seul instant aujourd’hui. Ton trouble déficit de l’attention avait gagné en puissance, et à aucun moment, tu n’avais cherché à le combattre, à t’y opposer. Tu n’en as pas souvent la volonté de toute façon. Seulement, là, tu avais une bonne raison de l’avoir laissé te dévorer la tête depuis le matin.

Une sortie est prévue avec Flynn.
Un aîné que tu apprécies beaucoup.
Qui te rappelle ta sœur.

Tu as donc presque fait tomber ta chaise, mais tu es déjà loin dans les couloirs lorsque tu entends le prof râler un truc. Tu t’en fous. Tu es trop pressé. Trop excité. Trop impatient. Le reste peut bien prendre feu ou exploser, que ça n’aurait aucune importance. Tu exagères sûrement un peu, parce que Hiro était quelque part dans la classe et tu te sentirais coupable s’il lui arrivait un truc alors que tu as pensé ce genre de trucs … Bref, tu t’égares.

Adieu concentration.

Tu te précipites alors rapidement dans ta chambre. Ton sac est vulgairement jeté sur ton lit, en prenant garde à ce qu’il ne tombe pas non plus, sinon il irait cogner tes guitares. Tu prends rapidement les affaires que tu as préparées la veille et court aux douches sans plus tarder. Tu n’as pas envie de perdre plus de temps, tu as hâte.

Tu te retiens de lui envoyer un message pour lui raconter presque tout ce que tu fais.

Une fois la douche terminée, tu sèches sommairement tes cheveux, les laissant encore un peu humides. Tu prends ton portable, et note sur ta petite liste de prendre du shampoing et du soin capillaire. Histoire que tu ne sois pas en rade dans quelques jours. Tu attends souvent la dernière minute pour aller faire les courses, mais tu vas en ville, alors autant joindre l’utile à l’agréable.

Tu lui envoies donc un message, pour lui dire que tu le rejoins dans sa chambre. Aussitôt fait, tu vides ton sac de cours. En fait, tu le retournes pour que le contenu se déverse sans précaution sur tes draps, des feuilles s’éparpillent çà et là, mais tu rangeras plus tard. Tu n’as pas le temps maintenant.

Tu traverses le couloir à une vitesse hallucinante et une fois arrivé devant la porte de la chambre de Flynn, tu t’arrêtes cinq minutes pour calmer ton coeur. Un vrai gosse hein. En même temps, tu n’as que quatorze ans, et puis, tu apprécies vraiment beaucoup sa compagnie. Chaque minute en sa compagnie est précieuse. Il ne faut donc en gâcher aucune.

Tu prends une inspiration et donnes quelques coups sur sa porte, dans l’espoir qu’il ne tarde pas trop à ouvrir. Tu sautilles presque en attendant qu’il se pointe, en attendant que tu voies sa tête, son sourire, son accueil. Ah, vraiment, tu ne peux pas attendre plus longtemps.

« Flynn, ouvre ! C'est moi, Léo ! Ouuuuuvre ! »