Une semaine qu'elle est sans nouvelles. Une semaine qu'elle est à sa porte tous les jours et qu'il ne répond pas, ni à sa voix ni à ses messages. Il est resté silencieux et elle s'est emmurée dans ses peurs et sa colère sans n'avoir aucune information, si ce n'est d'Arsene qu'il est toujours en vie. C'est déjà ça. Elle a apprit de quelques langues que Noah avait finit par sortir sans qu'elle ne parvienne à le retrouver, à lui parler pour essayer de comprendre. C'est lui qu'elle cherche encore aujourd'hui près du foyer -des murmures disent qu'il y serait passé mais il n'y a rien.
Seulement ta silhouette au bout du couloir lorsqu'elle quitte la pièce pour partir ailleurs. T'as une sale gueule, Ezra. T'as toujours été dégueulasse mais aujourd'hui ça lui semble particulièrement frappant -qu'est-ce qu'il a bien pu te trouver Noah ? Qu'est-ce que t'as de si spécial, dis ? Elle comprend pas. Elle comprend pas pourquoi t'es là et lui non, elle te déteste si fort si tu savais ! Parce que tu es là, toi t'existes ! Et Noah ? Noah fiou ! Envolé.
Alors Lucrecia s'avance, le talon de ses chaussures qui claque contre le sol en un rythme fort et régulier, rapide. Te choppe par le col brusquement pour te pousser au coin plus loin, près de la cage d'une cage d'escaliers là où presque jamais personne ne passe.
— T O I.
Elle est furieuse, ses mains toujours à ton col quand ton dos claque le mur. Bloque ses iris dans les tiens, si elle pouvait te tuer elle l'aurait fait, tu le sais pas vrai ?
— Où est-ce qu'il est ?
Retient les larmes de colère qui viennent faire briller ses yeux, ce n'est pas le moment. Tout ça c'est de ta faute Ezra. De TA faute.
Si tu pensais que rien ne serait plus terrible que ta situation actuelle et que surtout rien ne pourrait l'aggraver - tu te trompais lourdement Ezra. Même aux portes de l'agonie sonne encore le glas du trépas. La nuit à l'hôpital n'avait pas été réparatrice, peut-être seulement persuasive car si tu ne te calmais pas ; l'académie déciderait de t'imposer un artefact d'annulation. Le comble de l'ironie ! Ne pouvaient-ils pas l'avoir fait avant que tu ne causes autant de tort ?
En ce mardi, tu avais eu vent que Noah était revenu en cours. Pourtant tu ne le croisais pas du tout. Il était invisible, une ombre fugace - un fantôme qui ne laisse à son passage qu'un frisson glaçant. Non, Noah n'est pas là. Il ne peut en être autrement. La tête baissée et les épaules voutées, tu traverses le couloir abattu, sans l'ombre d'une assurance. Tu n'entends pas le pas puissant et rythmé des talons sur le sol, et pourtant ils tonnent comme un avertissement. Une silhouette t'agrippe le col et t'entraine sous l'escalier. Tu souffles par le nez et remontes le visage pour croiser le regard de Lucrecia Munoz. Tes traits s'affaissent et tu fronces les sourcils.
Elle te hurle dessus, et ce petit démon déguisé en belle dame t'accuse directement de tous les maux. C'est incroyable... son instinct te rend fou. Aussi fou qu'en colère car tu ne supportes plus l'attitude qu'elle se donne avec toi. Une part de toi aurait voulu la narguer quand tu détenais Noah sous ta coupe - ce n'est plus le cas et face à sa beauté inexorable tu te sens qu'encore plus misérable.
— « Lu... J'aurai du m'en douter... Il t'aura fallu moins de quarante huit heures pour venir m'emmerder. »
Tu te débats péniblement, mais sans forcément réussir à te dégager. Tu ricanes, acerbe.
— « C'est bon ! Tu m'as eu ! Qu'est-ce que tu veux que je te dise Lucrecia ? C'est pas de ma faute s'il refuse de te parler. Ma parole t'es obsédée, t'as pas encore compris qu'il voulait pas de toi ? »
La haine te donne du courage. Et le courage rend stupide.
Ezra A. Strauss
Lucrecia Muñoz Flores
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Ven 24 Sep - 10:49
C'est pas de ma faute s'il refuse de te parler. Ses doigts qui serrent plus ton col à les en faire blanchir. Bien sûr que si c'est de ta faute. Qu'est-ce que tu lui as fais Ezra ? T'as pas encore compris qu'il voulait pas de toi ?
— La ferme !
Ce n'est pas vrai (ça l'est). C'est pas ça, c'est plus compliqué. Arrête de dire n'importe quoi Ezra, elle va t'étrangler.
— Je lui ai dis que c'était une erreur de te faire confiance. Et le résultat ? J'avais raison.
Parce que ça ne peut être que toi. C'est depuis toi qu'il est comme ça.
— T'es qu'una puta mierda Ezra. Je t'avais prévenu, les chiens enragés on les euthanasie. Je vais te bousiller.
Sous la colère laisse échapper quelques bribes inconscientes de son pouvoir. C'est léger, imperceptible, tandis qu'elle place un avant-bras contre ta gorge. N'appuiera sûrement jamais assez pour te tuer, par manque de force mais comprend qu'elle était sérieuse, Ezra. Elle l'a toujours été. (incapable de se contrôler)
— C'est ta faute.
La tienne la tienne la tienne la tienne la tienne. Toujours.
— Qu'est-ce que tu lui as fais, puta sucia !
Elle appuie plus fort, sans réellement s'en rendre compte.
Elle lui avait dit quoi ? Tu bouillonnes. Elle avait osé essayer de le monter contre toi ! Tu crains le pire et t'as peur de ce que cette fille pourrait cracher comme poison pour envenimer encore plus la situation. Pourquoi est-ce qu'elle est aussi en colère ? Comment pourrait-elle être au courant de ce quoi que ce soit si elle te demande justement ce qu'il en est ? Tu te débats avec un peu plus de force, essaies de te dégager de sa prise, d'abord dans l'optique de fuir sans riposter.
Mais tu te sens un peu plus dans le vague. Tu clignes des yeux et déglutis difficilement quand elle place son coude contre ta gorge. Tu relèves le visage et la toises - un peu confus. Tu ne bouges plus, les bras le long du corps et reprends lentement tes esprits.
— « Tu es complètent tarée ma parole.. Tu m'étonnes qu'il t'a jeté ! Qui voudrait sortir avec une timbrée dans ton genre ? Lâche-moi putain ... ! »
Les insultes tu peux les ignorer (de toute façon tu ne les comprends pas, tu devines simplement au ton qu'elle emploie) mais dès que ça touche à Noah ça te met hors de toi.
— « Je lui ai RIEN FAIT ! LACHE MOI ! Tu m'étouffes... »
Et tant pis. Fille ou pas tu veux pas crever de cette manière sous un escalier, étouffé par la reine sociopathe de l'école. Tu relèves les mains et viens agripper ses bras pour la forcer à les abaisser. Tu lui donnes un coup de genou dans le ventre et profites de son déséquilibre pour la faire reculer rapidement au travers du couloir, pour la plaquer à ton tour contre le mur d'en face.
— « Maintenant tu vas ARRETER d'essayer de m'intimider ! C'est compris ?! »
Tu secoues ses épaules pour qu'elle se cogne plusieurs fois de suite.
— « C'EST COMPRIS ??? »
Que tu lui hurles dessus. La colère aussi ça te connait. T'as tué par amour.
Ezra A. Strauss
Lucrecia Muñoz Flores
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Sam 25 Sep - 14:59
Qui voudrait sortir avec une timbrée dans ton genre ? Putain. Elle appuie plus fort son bras contre ta gorge, ignore tes plaintes en continuant de te dire de la fermer.
— T'es qu'un déchet, un putain de déchet Ezra.
Un déchet bon qu'à finir aux ordures, incinéré même pas recyclé. T'es pourri, sûrement pas autant qu'elle mais bien assez pourri pour n'avoir pas le droit d'exister. T'es pas assez fort pour ça, tu ne vaux rien. Si tu savais à quel point elle te déteste, plus encore maintenant que la jalousie s'immisce entre vous, perfide et malsaine. Couplée à la douleur elle fait une arme parfaite pour alimenter ses rancœurs.
Et tu insistes. Tu persistes, pire que les cafards Ezra.
— Je vais pas te lâcher. Qu'est-ce que tu lui as fais sale merde !
Tu peux bien crever qu'elle n'en aurait rien à faire.
Puis soudain c'est elle contre le mur d'en face, prise de court par ta réaction, elle est incapable sur l'instant d'arrêter tes gestes alors elle se fait cogner contre le mur brusquement. Une fois. Deux fois. Trois fois. À la quatrième elle vient agripper violemment tes épaules pour te pousser vers l'arrière et tenter de se dégager de toi.
— LÂCHE-MOI JODER ! Tu te crois où !
Elle fait un pas en avant, te pousse encore, puis encore violemment. Elle veut te faire reculer et baisser les yeux.
— Tu crois que tu me fais peur Ezra ? Tu vas faire quoi hein ? DIS-MOI CE QUE TU VAS FAIRE !
Et ce n'est pas une gifle mais bien un poing qu'elle abat soudain contre ta joue. Il est rare qu'elle se batte réellement Lucrecia, elle n'en avait jamais réellement eu la nécessité jusque là. Mais t'as présence a toujours eu le don de lui faire perde tout self-control, Ezra.
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Jeu 23 Sep - 14:46
Si tu pensais que rien ne serait plus terrible que ta situation actuelle et que surtout rien ne pourrait l'aggraver - tu te trompais lourdement Ezra. Même aux portes de l'agonie sonne encore le glas du trépas. La nuit à l'hôpital n'avait pas été réparatrice, peut-être seulement persuasive car si tu ne te calmais pas ; l'académie déciderait de t'imposer un artefact d'annulation. Le comble de l'ironie ! Ne pouvaient-ils pas l'avoir fait avant que tu ne causes autant de tort ?