Le pas décidé qui parcourt, encore, ce chemin qu'à force elle connaît par coeur. Le moindre virage, la moindre variation du sol n'a plus aucun secret pour elle. C'est qu'elle est souvent venue ici, tu te souviens ? Plus souvent chez vous que vous deux chez elle, surtout dernièrement. Et si ces derniers jours elle venait plus pour s'enquérir de l'état de Noah, aujourd'hui c'est furieuse qu'elle vient pour toi, Arsene. Claquent les talons plus forts que d'ordinaire sur le sol si bien que les quelques élèves présents s'écartent pour la laisser passer. Elles sont connues les colères de Lucrecia, elles font souvent mal, elles sont faites pour ça mais cette fois c'est différent. Parce qu'elle est fatiguée, Lucrecia. Fatiguée de se voir abandonnée, de devoir faire semblant, garder le sourire et prétendre que tout va bien alors que tout s'effondre autour d'elle.
Ça fait des mois que tu lui mens. Que tu mens à tout le monde bien sûr et tu peux bien leur mentir aux autres mais à elle ? Tout ça pour cette salope de rebelle, encore. D'abord Noah qui ne s'en était pas caché, puis toi. Ou est-ce l'inverse ? Va savoir, ça fait des mois déjà après tout.
Le poing qui cogne deux fois contre la porte avant qu'elle n'entre finalement sans attendre l'autorisation. T'es bien là et elle a le coeur qui se serre un peu tout à coup, c'est léger mais juste assez léger pour que ça l'énerve encore plus.
— Estúpido !
D'un geste un peu trop violent elle referme la porte derrière elle avant de s'avancer jusqu'à toi. Avec ses talons elle fait à peu près ta taille debout, c'est pratique.
La claque est partie toute seule, elle n'en peut plus.
— Ça fait des mois ! Des mois que tu joues au con avec moi et c'est à cause de Scarlett ??!!! Sérieusement Ars ?
Elle a envie de hurler, de hurler si fort, bien plus fort qu'elle ne le fait déjà. Le iris brillants de tout ce qu'elle retient, est-ce que tu vois à quel point tout ça la blesse, dis ? Elle est fatiguée de vous suivre, fatiguée de vous voir vous détruire et de finir blessée. Elle ne pensait pas que toi, Arsene, tu sois capable de l'achever comme ça mais c'est bien ce qui arrive finalement. Et elle ne réalise pas tout à fait que si ça fait si mal c'est parce qu'elle t'aime plus fort, sans doute, que n'importe qui.
— Tu m'as abandonné pour cette puta, vraiment.
Les mains qui se lèvent vers le plafond dans un geste excédé.
— J'y crois pas ! Mierda Arsene, pourquoi ?
Retombent ensuite le long de son corps. Le coeur un peu plus brisé.
Lucrecia Muñoz Flores
Arsene Hawkins
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Ven 24 Sep - 12:47
Putain, Noah est enfin sorti de cette chambre - tu vas pouvoir te la réapproprier un peu. Ça commençait à sentir le fauve là-dedans alors c'est pour ça que depuis hier les fenêtres sont grandes ouvertes. Assis sur ton lit, tu scrolles le feed sur ton téléphone, les genoux relevés contre ton ventre. Tu jettes un coup d'oeil agacé vers le bordel sans nom qu'est encore la piaule. Putain tu vas devoir acheter une nouvelle lampe. Noah avait juré qu'il rangerait mais ses vêtements trainent encore tout autour de son lit. T'es à deux doigts de te lever du tien pour aller ranger mais seulement à deux doigts. Tu te respectes quand même un peu Arsene. T'es son ami (hm, oui) pas sa femme de ménage.
Tu entends que ça râle un peu dans le couloir et le bruit des talons qui claquent traverse même les murs. L'instinct du gros connard prime et au fond de toi tu sens que c'est pour toi. Tu hausses un sourcil et décomptes à voix haute sans accorder un regard vers la porte.
— « 3... 2... »
Celle si s'ouvre après qu'on ait toqué rapidement. Tu ne lèves pas les yeux de ton portable.
— « Et de... 1 ! J'avais raison de penser que ton mode furie serait pour moi, Lu. Que me vaut ta visi- » Estúpido !
Tu fronces les sourcils et lâches le téléphone sur les draps, dans un soupire exaspéré tu consens à te lever le temps qu'elle ferme derrière elle. Ni une ni deux tu te prends une gifle. Pas vraiment choqué du fait de la mériter mais choqué qu'elle ait osé.
— « Oh. C'est quoi ton problème ?! »
La raison ne tarde pas à arriver. Là encore, tu gères mal ton coup. L'expression coupable de ton visage te trahit en une seconde. Et merde ! Pas assez rapide pour nier. De toute façon, si Lucrecia l'avait appris elle n'en démordrait pas. Elle n'est pas le genre de fille à qui on peut mentir effrontément - c'est d'ailleurs ce pourquoi tu ne lui parles plus beaucoup ces derniers temps. Tu n'as jamais rien su lui cacher.
— « Sérieusement ? Allons... »
Ta voix se fait charmeuse, tu glisses lentement ta main à son bras pour le caresser. Tu veux éviter la crise d'hystérie. T'as trop à gérer en ce moment pour encaisser plus d'une fille furax. Tu essaies d'enrober les choses.
— « Ne te mets pas dans des états pareils, tu vas finir par rider avant l'heure. »
Tu te laisses tomber en arrière, les fesses sur le bord du lit.
— « Si je l'ai pas dit c'est pour plusieurs raisons. »
Et ne pas blesser Lucrecia était l'une d'entre elles.
Arsene Hawkins
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Ven 24 Sep - 22:32
L'expression coupable que tu étires à ses propos lui brise un peu plus le coeur. Elle le savait, tu sais ? Quelque part elle espérait que tout ne soit qu'un mensonge seulement ton visage vaut plus que toutes les preuves irréfutables qu'elle a su trouver. C'est comme avec Noah. Tu la lâches pour quelqu'un d'autre, pour quelqu'un avec qui tu n'as rien à faire, pour quelqu'un qu'elle déteste de surcroît. Tu la lâches alors qu'elle est là, qu'elle a toujours été là pour toi -est-ce que tu le vois ?
Elle a envie de hurler, de te frapper, de tout casser. Alors quand tu glisses tes doigts sur son bras elle le retire d'un coup sec et les mots sortent plus forts, enragés.
— Me TOUCHE pas.
La colère dans les yeux, elle se mord violemment la lèvre pour ne pas laisser couler la moindre larme, et tandis que tu te laisses tomber sur ton lit elle reste debout face à toi. Te regarde de haut pour camoufler sa respiration qui vacille, serre les poings pour mieux supporter son coeur oppressé.
Elle a l'impression de mourir, incapable de savoir comment elle fait pour tenir encore debout sur presque dix centimètres de talons.
Si je l'ai pas dit c'est pour plusieurs raisons. Les yeux qui se ferment rapidement alors qu'elle avale sa salive avant de les reposer sur toi. Plusieurs raisons. Ça l'énerve tellement putain.
— Et l'une d'entre elles c'est son gros cul c'est ça ?
Brusquement elle vient croiser ses bras sous sa poitrine pour venir planter la peau de l'un de ses biceps de sa main opposée avec ses ongles. Hantée par ton rejet, hantée par les mots de Noah qu'elle ne parvient pas à oublier, elle a beau être énervée, elle a beaucoup de mal à respirer.
On ne peut pas continuer comme ça. — J'avais besoin de toi.
La voix cassante qu'elle tente de garder le plus stable possible. Ça tremble un peu pourtant.
— Et toi qu'est-ce que t'as fait ? T'es allé baiser cette puta de mierda. Tu m'as évité !? MOI !?? Sans AUCUNE. PUTAIN. D'EXPLICATION ARSENE. AUCUNE !
Tu l'as abandonnée, t'as fui. T'es qu'un lâche Arsene.
— Toi aussi t'as trouvé mieux ailleurs alors maintenant c'est fini ?
Toi aussi tu l'aimes mais tu l'aimes pas comme ça ? J'avais besoin de toi.
— C'est quoi tes putain de raisons vas-y dis-moi.
Lucrecia Muñoz Flores
Arsene Hawkins
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Sam 25 Sep - 12:39
Oh. Elle est vraiment énervée. C'est rare qu'elle te repousse - et tu fais la moue de voir que tes subterfuges habituels ne fonctionnent pas. D'habitude, il suffit d'un beau sourire pour sublimer l'auréole de l'ange au dessus de ta tête, il suffit d'un mot doux pour désamorcer la situation. Tu la toises quand elle se montre insultante. Lucrecia n'a jamais été tendre avec tes conquêtes, jamais indulgente avec les filles que tu fréquentes - ou les filles tout court.
— « Lu, arrête ton cinéma. »
Tu te montres plus sévère, bien qu'elle vienne chercher les sentiments. Sa détresse ne t'émeut qu'un peu - égoïste et cruel. Si elle ne pleure pas directement à tes pieds tu préfères ne pas comprendre et encaisser. Tu plisses les yeux quand elle crie. Blessé par ses reproches quand tu as été au préalable touché par sa trahison : elle la première.
— « Comme t'es allé baiser mon pote dans ma propre piaule. »
Il n'y a pas l'ombre d'un sourire sur ton visage, seulement du mépris alors que tu la toises. Tu te relèves et attrapes son visage entre tes doigts. Si elle se débat, alors tu appuies plus fort. Tu approches ta bouche pour murmurer à l'orée de la sienne : un secret de polichinelle.
— « Tu crois que j'étais pas au courant ? Tu crois que tu peux me faire la morale Lucrecia quand t'écartes les cuisses dès que ça va pas ? Me fait pas la morale parce que j'ai baisé Scarlet. »
Injuste, parce que quand tu l'appelais elle a toujours répondu présente. Et quand elle t'a appelé, elle, t'étais déjà aux abonnés absents.
— « J'ai pas trouvé mieux. J'ai pas choisi. C'est arrivé, c'est tout. »
Et cette cage dorée te fait plus souffrir que tu ne l'imaginais. Tu voyais le grand amour autrement - tout n'est que mensonge. On se lasse beaucoup trop vite de ceux qui nous mangent dans la main. On se lasse du bonheur lui même.
— « Si je te l'avais dit, ça l'aurait mise dans la merde. Mais oui, ça aussi c'est peut-être une excuse de merde. »
La proximité de vos lèvres ressassent et déterrent des histoires enfouies et pas terminées. Tu vois le piège qui lentement s'ouvre, tentateur. Tu la relâches de ta prise et la repousses. Te pinces la lèvre d'une dent alors que tu déglutis.
— « Putain. »
Arsene Hawkins
Lucrecia Muñoz Flores
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Sam 25 Sep - 14:32
Elle n'a pas envie d'arrêter alors elle crie encore, Lucrecia. Un peu désespérée, elle tente de garder le contrôle pour ne pas s'effondrer. Puis les mots sortent finalement, les lames tranches. Comme t'es allé baiser mon pote dans ma propre piaule. Noah. Elle reste bête un instant Lucrecia, ça te laisse le temps de te relever pour venir saisir son visage entre ses doigts sans qu'elle ne puisse répondre. Plus elle se débat, passe de la surprise à la colère encore, plus tu serres. Tu t'approches, tes lèvres près des siennes, ses doigts autour de tes poignets et vos souffles qui se mélangent. Ça la hante. Ça la hante autant que la suite la tue. Trop lentement.
Tu crois que j'étais pas au courant ? Putain mais t'es con ou quoi ?
Tu crois que tu peux me faire la morale Lucrecia quand t'écartes les cuisses dès que ça va pas ? Ses doigts qui viennent claquer ta joue, bien plus fort que précédemment. Et elle ne retient plus les quelques larmes qui viennent dégouliner sur tes mains.
— T'es vraiment le pire..
Un murmure à peine à tes lèvres si proches qu'elle rêve toujours si fort d'embrasser. C'est ce qu'elle avait dit à Noah lorsqu'il l'avait rejetée à la clinique avant que tu n'arrives défoncé, mais de vous deux c'est sûrement toi le pire.
T'as pas trouvé mieux que de sortir avec Scarlet, pas mieux que de lui mentir et maintenant de l'insulter. Et pourtant elle est toujours là, tu vois ? Même quand tu la repousses encore, elle reste là. Le coeur en miettes mais toujours présente Lucrecia, à croire qu'elle aime ça, se faire piétiner.
— Arsene regarde-moi.
Fait un pas en même temps pour venir à son tour se saisir de ton visage avec ses mains. Porte vos regards l'un dans l'autre, ne le détourne pas. S'il te plaît.
— Tu kiffais bien quand je les écartais pour toi les cuisses hein ? Pourquoi tu revenais si souvent à ton avis ? Pourquoi, mierda, tu crois que je les écartais mes putain de cuisses joder !
Pour toi. Elle en avait besoin, t'en avais envie.
— T'as arrêté de me parler quand t'as arrêté d'me sauter, c'est bizarre pas vrai ?
La voix légèrement enrouée d'avoir crié plus tôt, elle n'en peut plus. Noah aussi, il a fait ça -à croire qu'elle ne vous servait qu'à ça. Que vous n'étiez même pas vraiment amis.
Vous n'êtes que des lâches. Toi. Noah. Elle.
Pourtant plus elle te regarde, plus vous restez proches et plus elle a envie de recommencer. Elle veut te retrouver, Arsene. Toi, ton corps, tout. Elle veut tout. Rapproche alors, comme toi avant, ses lèvres des tiennes pour y retrouver ton souffle, y mélanger le sien plus fébrile. Elle est fatiguée, Lucrecia. Pourtant elle lutte encore.
— Dis-moi que t'en as pas envie.
Ne l'écarte pas.
Lucrecia Muñoz Flores
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Sam 25 Sep - 14:59
La gifle fait beaucoup plus mal que la première. Tu restes quelques secondes sourd de la claque qui t'a fait tourner la tête à t'en faire mal aux vertèbres. Tu encaisses silencieux car tu l'as mérité. Tu siffles mauvais quand Lucrecia te condamne à voix haute. T'es le pire et le pire c'est que tu le sais - tu en joues, tu te caches derrière pour excuser toutes tes mauvaises actions, pour légitimer des paroles blessantes et humiliantes que tu énonces au nom de la vérité, TA vérité. Tu n'es pas de ceux qui se mettent à la place des autres : tu penses trop que c'est le travail de celui qui se trouve en face de toi, que c'est à lui de comprendre et de s'adapter à toi.
— « Je sais. Tu l'as toujours su. Alors pourquoi tu m'en accuses seulement maintenant ? »
Ses mains contre ton visage, et cette fois tu ne peux plus te défiler. Tu dois la regarder comme tu n'as plus envie de le faire - rongé par le désir qui vous animait autrefois, torturé par la promesse que tu as faite à Scarlet. Tu ne la trahiras pas, tu l'as juré. Et pourtant... l'étincelle dans le regard de Lucrecia te fait oublier un instant ce pourquoi tu la repoussais il y a quelques minutes.
— « Lu... C'est terminé. »
Ça t'arrache la bouche de le dire, ça se coince dans ta gorge. Tu l'as souillé mais tu peux en aimer qu'une. Et tant que tu n'es pas sur de laquelle c'est tu ne peux pas (tu ne peux plus) les blesser.
— « Coucher avec toi c'est le meilleur truc qui me soit arrivé. »
T'es un instant lucide et ça te rend encore pire. Toujours pire !
— « Coucher avec moi c'est le pire truc qui pouvait t'arriver. »
Et quand vos lèvres se frôlent, tu peines à résister Arsene. Enivré par son parfum, soudoyé par ses appels. La fièvre de vos unions passés te ramène au dernier que vous aviez abandonné.
— « C'est pas une question d'envie. »
Et les yeux qui se ferment, ta bouche vient finalement et délicatement chercher la sienne. Alors que tu attrapes ses hanches pour la maintenir contre toi. Si tu ne la regardes pas, alors elle n'existe pas. L'erreur non plus, la ligne franchie non plus. Il est encore temps de tout arrêter. Tu recules ta tête, tu n'iras pas plus loin.
— « Je peux pas, Lu... Je peux pas lui faire ça, moi. »
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Ven 24 Sep - 10:12
Putain, Noah est enfin sorti de cette chambre - tu vas pouvoir te la réapproprier un peu. Ça commençait à sentir le fauve là-dedans alors c'est pour ça que depuis hier les fenêtres sont grandes ouvertes. Assis sur ton lit, tu scrolles le feed sur ton téléphone, les genoux relevés contre ton ventre. Tu jettes un coup d'oeil agacé vers le bordel sans nom qu'est encore la piaule. Putain tu vas devoir acheter une nouvelle lampe. Noah avait juré qu'il rangerait mais ses vêtements trainent encore tout autour de son lit. T'es à deux doigts de te lever du tien pour aller ranger mais seulement à deux doigts. Tu te respectes quand même un peu Arsene. T'es son ami (hm, oui) pas sa femme de ménage.