Tu perçois sa surprise, en même temps tu es surprise toi-même de t’oser à demander ça, de te perdre sur ce terrain là. Tu écoutes sagement Scarlet, et chaque mot ne fait que te renfoncer dans ta chaise, pince doucement tes lèvres, il appuie sur tout ce que tu sais déjà et que tu refuses d’admettre pour toi-même.
—Les souvenirs…
Tu te souviens sans problème de vos guéguerres avec Arsene de vos rendez-vous sur le toit. Ca te fait sourire d’y penser, sourire qui disparait quand tu réalises l’avoir.
—Est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce que ça ne finit pas par te dévier de tes objectifs ? Et si j’oubliais ma vengeance ?
Ta tête qui se pose délicatement sur sa main qui a rejoins ton épaule, un contact doux, qui te semble rassurant. Alors que tes doigts viennent finalement s’y poser quand tu retire ta tête.
—Est-ce que tu aimes quelqu’un Sacha ?
Tu es directe Scarlet, trop pour ton propre bien bien souvent mais tu ne peux t’y soustraire, c’est une part de toi. Et t’as envie d savoir qu’il a quelqu’un, sans que tu saches pourquoi, peut-être parce que vous ne vous êtes pas confiés depuis longtemps. Très longtemps.
—Désolée c’est indiscret, j’oublie que je dois être moins directe par moment.
Rire mal à l’aise de peur de l’avoir brusqué.
Sacha
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Under the same sky, at the same time, at the same place we’re probably seeing other people We were too young and didn’t understand love. I wish you happiness, Now goodbye goodbye
A quoi bon aimer ? Pour souffrir, pour ressentir peines et douleurs. Regrets et amertumes. Une bonne question. Question qui nous hante tous. Question qui alimente nos rêves. Qui viennent éveiller nos cauchemars. A quoi bon aimer si c’est pour avoir mal. A quoi bon. A quoi bon essayer.
Tu t’étais souvent posé cette question. Pour l’avoir ressenti quelque fois. Pour t’être retrouvé dos au mur. Pour avoir douté. Pour avoir espéré. Tu pensais avoir trouvé la solution. Tu pensais avoir une réponse. Et pourtant. Même si c’était le cas, tu n’as pas le droit de l’influencer. Pas à ce niveau-là. Ce n’est pas à toi que revient le droit d’influencer son bonheur. A toi ni à personne d’autre. La seule à pouvoir répondre à cette question. C’est toi, toi et toi seule Scarlet.
Dis moi Scarlet. Même si l’amour est douloureux. Même si l’amour te blesse. Même si tu sembles être déchiré de m’intérieur. Même si parfois le monde entier perd sa saveur à tes yeux. Est-ce que tu le regrettes ? Ce sentiment. Ce sentiment que tu ressens en passant du temps avec cette personne. Ta poitrine qui se serre à chaque séparation. Ton souffle coupé à chaque découverte. Si tu regrettes tous ces moments, alors peut-être bien que ça n’en vaut pas la peine. Dans le cas contraire, tu connais déjà la réponse. Tu marques une pause, tu lui souris à nouveau. Oublie ta vengeance Scarlet mais n’oublie pas ma promesse. Même si toi tu n’y penses plus, je l’accomplirai à ta place. Comme ça, tu pourras vivre heureuse. Profite de ton bonheur, de ce que tu as. Tu n’as plus à porter ce fardeau toute seule.
Tu seras toujours là pour elle. Tu n’oublieras jamais, jamais. Aucune des promesses qui lui a été faite. Même si elle oublie tout. Tu iras au bout, seul ou accompagné. Tu tiendras paroles. Et tu feras tout pour qu’elle vive sa vie comme elle l’entend. Avec le sourire. Avec les personnes chères à ses yeux. Parce que c’est ça ton rêve. La voir sourire comme avant.
Elle pose sa tête délicatement sur ta main. Cette chaleur, ce doux contact t’empli d’avantage de mélancolie. Plongé dans un passé. Plongé dans un passé qui semblait bien trop proche. Tu te remémores chaque délicieux souvenirs, chaque instants partagés. Comme s’ils étaient tous les meilleurs moments de ta vie.
Tu fermes les yeux, pour te laisser emporter. Pour réfléchir à sa dernière question. Tu consacrais peu de temps à l’introspection Sacha. Tu te donnais peu de temps à toi-même. Mais cette sensation, ce sentiment d’amour ne t’était pas étranger pour autant.
Plus maintenant Scarlet. J’ai beaucoup de personnes importantes à mes yeux, que j’aime sincèrement. Mais je n’ai pas une personne chère au point de troubler mes pensées. J’ai déjà aimé. J’ai déjà vécu ça. Tu ouvres à nouveau les yeux pour la dévisager. Mais dernièrement, je n’ai pas eu à vivre à nouveau ces émotions.
Ton regard dans le sien. Dans son unique œil. Elle avait un œil si beau. Son regard serait magnifique avec les deux. Et pourtant, tu es parfaite ainsi Scarlet. A ses yeux, tu sembles si douce et pourtant, si décidé. Si déterminé. Tu l’admires sincèrement. Elle qui semble prêt à tout donner pour les autres. Tout comme toi au final.
Ne t’excuse pas Scarlet. Tu peux tout me demander.
Si tu peux écarter ses doutes. Tu le feras avec le sourire.
Tu écoute, tu entends, et tu te demande Scarlet, sincèrement si t’as des regrets d ce que tu ressens, si ça te rends réellement heureuse, et même si tu es touchée qu’il propose d’accomplir ta vengeance à ta place, tu refuse que cela se passe ainsi.
—Ce n’est pas ton rôle Sacha et je refuse que tu le fasses. Je veux ton soutien si je la met à exécution comme notre promesse mais pas que tu le fasse à ma place.
Il n’a pas à porté des fardeaux qui ne sont pas les siens.
—Quant au reste. Je ne suis pas en couple ou autre. Je me pose juste des questions sur des choses que je ressens en ce moment. De qui je suis dans ce monde, de ce que je veux ou non. De si j’ai encore une chance, ou si j’ai juste perdu trop de temps à réfléchir. Sans parler de ma communication désastreuse.
Un rire doux entre tes lèvres. Désastreuses c’était le mot. L’entendre dire qu’il a aimé ça te touche, qu’il te fasse assez confiance malgré les années pour te le dire.
—Moi qui espérait pouvoir jouer les cupidons pour toi
Un sourire amusé mais tu aurais surement essayé si il avait mentionné quelqu’un.
—Tu mérite quelqu’un de bien qui prends soin de toi. Et t’arrache à ton travail surtout.
Te redresse pour lui pincer gentiment le nez.
Sacha
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Evidemment. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle accepte de bon cœur. Elle ne pouvait pas accepter. Pas si simplement. C’est justement parce que tu es quelqu’un de foncièrement bon Scarlet. Au fond de toi réside une si grande gentille, si grand qu’elle t’est même inconnu.
Ok Scarlet, on fera ça à ta manière alors. Tu sais bien que je respecterai ton ou tes choix, quelque ils soient.
Elle se justifient en suivant, ce qui t’arraches un léger sourire. Elle est adorable, tu ne lui avais rien demandé par rapport à ça et pourtant. Elle panique. Elle cherche à comprendre, à se convaincre elle-même. Ma pauvre Scarlet, j’espère qu’il saura prendre soin de ton cœur. Dans le cas contraire c’est toi qui iras prendre soin du responsable.
Bien sûr que tu as une chance. Une fille canon comme toi, tu dois avoir tout le campus à tes pieds Scarlet ! Et ce n’est pas un mal de trop réfléchir. C’est une bien meilleure chose que les filles qui se précipitent pour goûter à l’amour. Ce sont les premières à être déçues à la fin. Tu soupires en l’entendant se dénigrer. Ta communication n’est pas désastreuse. La preuve, on parle normalement depuis tout à l’heure non ? Je te l’ai déjà dit mais… Ce n’est pas parce que tu accordes difficilement ta confiance que cela fait de toi une personne inapte socialement. Bien au contraire !
Tu la rassures du mieux que tu peux en lui affichant ton plus beau visage doux et rayonnant. Tu penses ce que tu dis. Pas à un seul moment tu n’as essayé de lui mentir, pas à un seul moment tu n’as cherché à adoucir les angles. Depuis le départ, chacune de tes phrases n’est que la stricte vérité. N’est que la vision sans filtre que tu as d’elle.
Tu m’excuseras mais je n’ai pas le temps à ça en ce moment !
Touché. Elle ne tarde pas à le relever en effet. Ton addiction au travail. Ton vilain petit défaut, ton gros problème. Celui qui te bouffe la vie mais que tu refuses d’affronter.
Je me demande si quelqu’un capable d’une telle prouesse existe sur cette île ?
Tu grimaces après son pincement de née. Mais tu te laisses aller tout de même à rire. Content de ta petite pointe d’humour.
Ce n’est pas parce que toi tu ne peux pas jouer les cupidons que moi non. Dis moi Scarlet. Tu as quelqu’un en tête en ce moment ?
Tu penches la tête sur le côté, affichant un air curieux. Tu avais une petite idée sur la question mais tu ne voulais surtout pas la brusquer ou la gêner davantage. Tu voulais y aller par étape. Pas à pas. Tu voulais qu’elle se libère doucement. Sans violence, sans se forcer. Naturellement. Prend ton temps Scarlet, Sacha restera là. Il restera toujours là. Non loin de toi.
Il te tire un rire léger, tu te demandes si Sacha ne voit pas les choses de manière un peu trop belle, personne ne te court après Scarlet, tu fais trop peur, tu cherche trop la merde, peut-être pas à leur gout, de toute façon ils ne t’intéressent pas, et les filles non plus. Parce que t’as déjà quelqu’un en tête peut-être.
Sourire doux à tes lèvres.
—Ca ne court surement pas les rues, mais je connais des gens qui sont des gens biens. Aussi pur et gentils que toi. Skye par exemple. Même si personne ne le sait on est amies. C’est vraiment une fille incroyable mais tu la connais.
Skye mériterait un gars aussi bien que Sacha et Sacha une fille aussi bien que Skye. C’était tout ce que tu leur souhaiterai.
—J’aimerais qu’une fille ou un garçon comme elle te rende heureux
Un silence quand il te pose la fameuse question. Sourire ta bouche, se referme.
—Je ne suis pas sur que tu vas te douter de la réponse, ou l’apprécier.
Le déni, le déni et toujours le déni à tes prunelles, que tu es presque sur le point de lui dire, mais elle a peur de ton jugement. Sans comprendre pourquoi.
—Arsene.
Un murmure, n’ose pas le dire trop fort comme un secret
—Je crois.
Oscille entre le regarder et regarder le sol.
Sacha
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Elle te parle de Skye. Tu ne t’y attendais pas vraiment. Tu hausses un sourcil, interloqué. C’est drôle de voir que les deux se sont rencontrés et ont autant parlé. Le monde est petit. Pour le coup, votre monde sur l’île l’étai réellement. Tu ne peux tout de même pas t’empêcher de sourire. Heureux à l’idée de la voir se faire des amis.
Oui, Skye est vraiment adorable. Pour le coup tu peux lui faire confiance, c’est quelqu’un de bien comme tu dis. Elle a toute ma confiance.
La phrase suivante t’interpelle. Son sens t’échappe.
Comment ça ? J’ai l’air malheureux à tes yeux ? Il rie légèrement. Si c’est le cas je te rassurer Scarlet, je suis loin d’être si malheureux. J’ai des préoccupations, mais qui rien d’assez grave pour me donner un air maussade dans la journée !
Bien sûr que non t’es pas malheureux Sacha. Bien sûr. T’es trop concentré sur les autres pour réfléchir ne serait-ce qu’un peu à ta propre vie. A ton existence. Tu crains de blesser les autres, de perdre leur sourire. Tu crains de ne pas assez bien faire. D’être l’origine de leurs larmes, de leurs inquiétudes. Alors tu t’armes de ton sourire. Tu t’armes de leur souvenir. Et tu affrontes les peines et les tristesses, le sourire sur les lèvres.
La suite tu t’en doutais. Evidement même. C’était flagrant Scarlet. Tu ne pouvais pas l’imaginer. Mais pour quelqu’un qui te connait aussi bien que lui. C’est gravé sur ton visage. L’évidence même. La personne chère à tes yeux.
Tu n’as pas choisi le plus facile pas vrai ? Un sourire. Mais c’est ce qui fait de toi quelqu’un aussi unique et spéciale à mes yeux.
Elle n’ose pas. Elle n’assume pas. Elle cherche à fuir, inconsciemment, elle bafouille. Dissimule. Son regard s’échappe, refuse de t’affronter. Tu poses une main réconfortante sur la sienne. Chaude, rassurante.
C’est ton choix Scarlet. Je ne te jugerai jamais pour ça. Si c’est ce qui te rend heureuse alors je te souhaite tout le bonheur du monde. Tu marques une pause. Et comment ça se passe avec lui ? Je sais qu’il ne m’apprécie pas beaucoup. Mais je pense qu’il doit avoir un bon fond, même s’il fait tout pour ne pas le faire ressortir. Il a juste beaucoup de mal à sortir de sa coquille.
Tu espères juste qu’il sera digne d’elle. Qu’il puisse la rendre heureuse. C’est tout ce que tu lui demandes. Foire ta vie Arsene. Mais pas celle de Scarlet.
Tu souris doucement quand vous abordez Skye, vous vous étiez rapproché elle et toi, quand avec Sacha les choses étaient devenus bien plus compliquée et partager votre chambre avait aidé, sans parler qu’il était impossible de ne pas l’apprécier. Tu ne te sentais pas légitime de son amitié mais elle avait un effet bénéfique sur toi, elle te rendait meilleure. Et la suite de la conversation te fait réaliser que t’as pas eu de tact une fois de plus.
—C’est pas ce que j’ai dit. C’est juste que je pense que tu pourrais prendre plus soin de toi, et que comme je te connais si on te force pas la main tu le feras pas.
Regard inquisiteur vers lui parce que tu sais que ça n’a pas changé. Un sourire presque amusé à sa question enfin affirmation tu ne sais pas trop, mais ses mots te touchent, plus que de raison. La chaleur de ses doigts sur ta main.
—Derrière les jeux théâtraux on s’entends bien, il est différent quand on est que tous les deux. C’est quelqu’un de bien au fond…Disons qu’on se ressemble sur beaucoup de point.
Soupir à tes lèvres.
—Mais il n’y a rien, on est pas ensemble comme je te l’ai dit, et puis il a ses conquêtes, sa vie, moi je suis quoi ? Une emmerdeuse.
Sourire doux à tes lèvres.
—Arsene ne t’apprécie pas ? Je pensais que vous vous entendiez.
Sacha
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« Prendre plus soin de toi ». Une phrase récurrente dans la bouche des autres. Une phrase que tu ne comprenais pas. Tu n’avais pas besoin de faire des pauses. Tu n’en avais pas le temps. T’as jamais eu le temps. Tout ce que tu voulais c’était penser aux autres avant tout. Depuis que t’es ici, t’as jamais pensé à autres choses, t’as même pas essayé. C’est même pas que tu ne voulais pas, c’est juste que tu n’avais rien d’autre en tête. Tu t’étais complètement formaté l’esprit. Tout seul, en grandissant durant ces longues années. Maintenant c’est trop tard, t’es dans ta boucle, dans ta spirale de martyre. T’es coincé Sacha. Tu les vois souffrir et tu souffres en retour. Et plus tu souffres plus tu les fais souffrir. Et inversement. Quelle terrible destin que tu t’infliges Sacha.
Je sais que c’est quelqu’un de bien. Je ne le connais sûrement pas autant que ça. Mais en le voyant, en parlant avec lui. Je sais qu’il a un très bon fond. Si seulement il pouvait être honnête plus souvent, avec les autres et lui-même.
Tu soupires en l’entendant se dénigrer, à nouveau. Pourquoi Scarlet tu lui ressembles sur ce point-là en particulier ? C’est vraiment celui que tu devrais pas avoir en commun avec lui. Le pire. Sincèrement.
T’es juste sa plus belle conquête Scarlet. Rien de plus. Je serai à sa place moi, je serai fier d’avoir une copine comme toi.
Tu lui souris.
Et toi Scarlet il faut que t’apprennes à avoir davantage confiance en toi ! Regarde-toi ! T’es une fille merveilleuse ! Et tu deviens encore plus adorable à mesure qu’on apprend à te connaître. C’est pas un défaut d’être difficile d’accès. Au contraire, ça prouve qu’il faut te mériter pour être avec toi !
Nouveau sourire. Tu penses chacune de tes phrases, t’espères qu’elle t’écoutera ou au moins, qu’elle prenne à peine plus confiance en elle.
Je sais pas pourquoi. Il peut pas me saquer. Dès qu’il me voit il fait la gueule et il me remballe. J’ai déjà essayé de l’aider. Mais disons que c’est compliqué. Pourtant j’ai pas de problèmes avec lui moi. Je veux l’aider mais il est pas très coopératif.
Tu hausses les épaules avec un sourire gêné. T’aimerais tellement pouvoir aider Arsene. Au moins pour Scarlet. Mais cet idiot t’aide vraiment pas. Tellement pas.
—Mais qui est vraiment honnête avec lui-même Sacha ? Peux-tu vraiment dire que tu es complètement honnête avec toi-même sur tous les points ? Parce que moi je ne le peux pas, je reste lucide au fonds de moi sur les choses qui ne vont pas chez moi. Même si je tiendrais mordicus le contraire de tout ce que je hurle à l’intérieur de mon âme.
La suite t’arrache un rougissement à tes pommettes, parce que c’est un beau compliment, grimace à tes lèvres, alors qu’il continue, tu n’y ai pas habitué et ça te fait tortiller tes cheveux légèrement, avant de te reprendre.
—J’ai confiance en moi. C’est juste que…Ce n’est pas parce que je suis géniale qu’il doit m’aimer. Et puis tu peux parler Sacha, tu devrais toi aussi être plus confiant d’à quel point tu es merveilleux. Je te vois me donner des conseils que tu pourrais t’appliquer.
N’arrive pas à t’empêcher de retourner la situation pour te reconcentrer sur lui, il en a toujours été ainsi entre vous, aider l’autre, prendre soin de l’autre, se préoccuper de l’autre et non de soi, parce qu’il est plus aisé, parce que vous êtes au fond des gens biens.
—Probablement parce que tu tapes juste. Arsene est un coq. Et toi tu as un haut poste alors automatiquement il y voit un conflit d’égo. Ajouter au fait que quand tu lui parles tu dois taper juste, il se sentiras obligé de te haïr, parce que tu cherches plus loin que ses toutous. Mais je peux me tromper. Ce n’est qu’une simple hypothèse.
Un soupir, Arsene peut être si compliqué.
Sacha
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Etre vraiment honnête avec soi-même. Bien sûr que non. Comme si Sacha pouvait être honnête avec sa personne. Déjà qu’il avait du mal à comprendre les attendes des autres, alors les siennes ? C’était peine perdue.
Non, je n’ai pas cette prétention. Je me doute bien qu’il a beaucoup de choses que je n’assume pas. Des points que je refuse d’aborder ou que je préfère ne pas y penser.
Tu passes ensuite une main dans tes cheveux. Légèrement gênés par ses propos. Elle a raison, certes, mais tu as tellement de mal à le faire. Être moins dur avec toi-même, t’offrir plus de temps ou même réfléchir à ce que tu souhaites toi avant de penser aux autres. Toutes ces choses te semblent si égoïstes.
Tu marques un point. J’ai du mal à appliquer mes propres conseils, j’en ai conscience pour le coup. C’est juste que… Je ne peux pas. Je n’y arrive pas… Tout bêtement. Je fais peine à voir pas vrai ? Pas capable d’appliquer mes belles paroles.
Tu dois faire peine à voir. Tu parles d’un président. Fais ce que je dis et pas ce que je fais. Quel exemple Sacha. A deux doigts de baisser la tête, tu prends sur toi, tu rassembles le peu de contenance qu’il te reste.
Tu penses que c’est ça ? Maintenant que tu le dis ça se tient oui. Je n’avais jamais vue la chose de la sorte. C’est dommage, tu vas rire mais, j’aurai bien voulu être ami avec lui. Je me répète mais, je pense pas qu’il ait un mauvais fond, bien au contraire. Il a l’air d’être sympa si on met de côté son style vulgaire et rentre dedans.
Tu soupires, un soupir de peine sincère. Tu regrettes vraiment de ne pas pouvoir être proche. Ou au minimum moins distant. Mais même si toi tu es prêt à faire des efforts, l’inverse n’est pas forcément vrai. Loin de là.
Tu n’as vraiment pas choisi le plus simple Scarlet. Pas vrai ? Tu te permets un léger rire. Je peux te demander ce qui t’intéresse chez lui ? Je ne veux pas te juger, simple curiosité franchement.
—Tu ne fais pas de la peine à voir Sacha, je m’inquiète simplement pour toi. Personne n’arrive jamais vraiment à s’appliquer les conseils qu’on dispense aux autres. Parce qu’on juge les autres souvent moins durement qu’on ne se juge soi-même. Il y a les règles pour les autres, et les règles pour soi. Et je m’inquiète d’à quel point les règles, tes règles envers toi-même te sont stricte. Offre toi de l’indulgence s’il te plait. Sinon je te botte le cul.
Président des élèves ou pas, ça n’avait aucune importance à cet instant.
—Tu feras de grandes choses Sacha, j’en doute pas. T’es aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais n’oublie pas que ta perfection vient de tes imperfections. C’est ce qui te rends humain, et fait que les gens t’aiment. Parce que tu es aimé Sacha.
Il est toujours plus facile de parler des autres, et non de soi. De se perdre en conjecture. Tu pourrais appliquer à toi, tout ce que tu lui énonce, parce qu’on t’en a déjà dit certaines bribes, certains échos, aussi maigres soient-ils.
—Tu n’as pas besoin de te forcer avec moi. Si tu ne le fais pas, je ne le ferai pas non plus. Ce sera juste à nous, comme ça l’a toujours été.
Tu écoutes, souris de l’entendre vouloir être ami avec Arsene, ils auraient surement pu s’entendre, si les choses avaient été différentes, peut-être finiraient-ils par être amis, tu n’en savais rien, tu ne pouvais prédire ça. Parce qu’au final vous avez tous les trois le même nœuds. Le désespoirs d’être aimé. Arsene veut qu’on l’aime sans condition, lui, ses caprices, ses creux, et ses pleins. Sacha veut qu’on l’aime comme il est sans déceptions, sans échec, et toi tu veux qu’on t’aime sans limites, sans abandon, sans mensonges.
—J’aime sa détermination, sa désinvolture, sa douceur quand il ne reste que lui et moi. Il a un vrai bon fond, il est conscient de ses travers, de ce qui tranche avec la morale, il connait son égoïsme, ses défauts sans les cacher. Y’a pas de mensonges avec Arsene, il n’y a jeu que si c’est d’un commun accord. Et puis il me fait rire. Il me fait sourire. Il me rends dingue. Il sait y faire.
Tu te sens idiote Scarlet. Perdue.
—A ses yeux j’ai l’impression d’exister. D’être quelqu’un un peu unique. Que malgré ce qu’il dit parfois, j’ai le moyen de ne pas le faire m’abandonner.
Et c’est malsain, toxique de penser ainsi tu le sais.
—Pas que ce ne soit pas le cas avec toi Sacha, avec toi aussi j’existe, c’est juste que c’est différent.
Est-ce que vraiment ça l’est ? Oui. Parce que Sacha il n’en viendra jamais à t’aimer comme pour Arsene tu le fais. Sacha est pur, Arsene lui colle à ta toxicité.
Sacha
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A elle, tu ne lui en faisais pas. Mais pas pour les autres. Tu le savais, tu n’étais pas dupe. Tu savais très bien que certains te lançaient des regards pleins de pitiés. Non pas que ce soit une mauvaise chose. Au contraire, tu avais bien conscience de ta situation. Tu savais à quel point tes efforts semblaient vains, peines perdues.
Je vais essayer. Je vais faire de mon mieux. Je te le l’assure. Par contre, laisse mon derrière en dehors de ça s’il-te-plait.
Tu affiches un sourire gêné, surtout en imaginant la scène. Tu ne la connaissais que trop bien pour savoir qu’elle en était capable. Qu’elle risquait de la faire si tu te ne faisais pas attention à toi. Tu l’es d’autant plus, que tu manques de rougir en entendant la suite. En l’écoutant parler, tu sens tes joues se réchauffer au moins brièvement, rien qu’un instant. Rien qu’un moment.
Merci. C’est gentil Scarlet. Je…
Mais tu n’avais rien à dire. Tu ne pouvais pas terminer ta phrase. Tu ne pouvais pas lui dire que tu ne t’en sentais pas digne. Que le problème résidait là. Tout simplement. Que tu avais peur de décevoir, et plus on plaçait sa confiance et son amour sur toi, plus tu avais peur, peur de tout perdre. Peur de ne pas être à la hauteur. L’affection et l’amour des autres avaient le poids d’un fardeau sur tes épaules. Triste ironie Sacha, triste vie que celle que tu as choisi de vivre.
Je ne me force pas lorsque je suis avec toi. Au contraire, je me sens même plus léger. Libéré d’un poids. Un peu plus moi-même. Comme avant. Je veux juste qu’on soit les enfants de l’époque, innocent. Sans masque, sans responsabilité. Juste nous. Toi Scarlet et moi Sacha.
C’est tout ce que tu désirais. Rester un enfant. Rester dans ta bulle. A jamais enfermé. Dans ton monde. Loin des peines et des chagrins. Loin de la colère et des ressentiments. Loin des déceptions et des tromperies. Juste un enfant dans un rêve. Un enfant à jamais perdu dans ses songes. A construire une utopie sans fin.
La suite tourne autour d’Arsene. Arsene, qu’elle dépeint de façon si virulente, si attentionné. De façon si naturelle et si passionné. Tu réprimes un sourire, ne l’ayant jamais vue de la sorte, encore plus en parlant d’un autre.
Tu tiens beaucoup à lui Scarlet. Je ne le connais pas aussi bien mais je pense être d’accord avec certains points. Même si je n’ai pas eu l’occasion de les voir de mon côté. Disons que c’est une intuition plus qu’autre chose.
Tu la dévisages tout sourire, simplement heureux de la voir s’accrocher à quelqu’un de la voir si proche du bonheur. De la voir développer autre chose que de la peine sur cette île. Tu l’observes en silence, non pas fier de ce qu’elle devient, mais simplement serein, calme et apaisé en sachant que même sans toi, elle aura quelqu’un sur qui compter.
Ne t’excuse pas. Tu n’as pas besoin de me considérer au même niveau que lui. Je souhaite sincèrement que tu sois heureuse. J’espère qu’il sera en mesure de t’offrir. Tu n’as plus besoin de penser à moi. Concentre-toi sur ta vie, sur ce que tu veux accomplir.
Tu n’as ni peine ni tristesse en disant cette phrase. Parce que tu le penses sincèrement, chacun de tes mots. Ne fais pas comme lui. Ne t’encombre pas de tous ses fardeaux. Laissez-le les porter pour vous. Vivez votre vie. Vivez heureux. Partez sans vous retourner, au fond, tu leur es déjà reconnaissait d’avoir été là. Rien qu’une fois.
Un rire à tes lèvres esquissé quand il évoque qu’il aimerait ne pas se voir botter les fesses. Puis ton sourire qui se mue, mélancolie certaine, brêve torpille et douce si douce aux souvenirs qui remontent.
—J’aimerais aussi parfois Sacha. Et en même temps non. Je veux apprécier ce qu’on est devenu. On peut être ces enfants qu’on a été. Comme on peut juste êtres les jeunes adultes brisés qu’on est maintenant. Ou un simple mélange des deux.
Parce que la douleur était plus terrifiante quand tu étais enfant, parce que tout semblait bien plus grand, déroutant, et injuste, il te semblait ne voir aucune faille, aucune chance de réelle sortie. Alors que maintenant t’as l’impression que peut-être t’as la possibilité de trouver une solution, peut-être la chance de parvenir à une faille. Le monde te parait moins grand, moins effrayant, tu en réalises juste bien sa cruauté.
Tes doigts à sa joue, ton visage qui fait non.
—Imprime ça bien Sacha. Je n’arrêterai jamais de penser à toi, et de vouloir faire ce faut pour que tu aies droit aussi au bonheur que tu mérites. Qu’Arsène existe dans ma vie ou non, ça ne change rien ç tout ce que je veux de beau pour toi.
Fronces un peu tes sourcils.
—Je ne vais pas t’abandonner Sacha. Ni te laisser derrière. Que je trouve l’amour ou pas, peu importe ça ne change rien à tout le bonheur que je veux voir se profiler pour toi.
Avances ton corps pour venir déposer un baiser sur son front.
—Maintenant si tu permets je vais tâcher d’aller faire une apparition au cours de Silva, sinon je suis au moins bonne pour la potence. Mais on discute on se voit dès que tu en as envie. Vraiment.
Redresses ton corps.
—Tu m’as manqué. Je suis contente qu’on n soit plus en froid tu sais.
Sacha
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