Under the same sky, at the same time, at the same place we’re probably seeing other people We were too young and didn’t understand love. I wish you happiness, Now goodbye goodbye
Tu te demandes parfois si tu ne ferais pas mieux d’être normal. Comme les autres. Moins autodestructeur. Plus concentré sur toi-même. Mais est-ce que ça te rendrait heureux pour autant Sacha ? Bien sûr que non, le bonheur à tes yeux, c’est voir les autres en profiter. C’est trop tard Sacha. On ne te refera plus.
Ton rêve. Leur rêve.
Alors tu clignes des yeux, tu vois les traits de Skye se durcir, s’étirer. Elle souffre, elle a mal. Une larme coule depuis son œil. Un flot d’émotion se dégage de son regard. Tu étais encore responsable. Tu venais de la décevoir ? La culpabilité. Ton être tout entier ne connait que trop bien ce sentiment. Tu peines à lever les mains vers elle, tremblant, empli de remords et de regrets à l’idée du mal que tu lui as causé.
Je…Je suis désolé Skye… Je ne voulais pas…
Mais tu n’as pas le temps de poursuivre, tu n’as pas le temps de finir. Elle te prend dans ses bras. Tu ressens son étreinte. La chaleur se con corps. Ses bras tremblant autour de toi. Ses paroles larmoyantes. Tu ne comprends plus, tu es tout aussi perdu qu’au premier jour. Tu lui rends son câlin maladroitement. Plus surpris par la tournure des évènements.
Je… C’est mal d’être gentil Skye ?
Tu la serres tout de même contre toi. Essayant d’être réconfortant au possible. Si tu étais responsable de son état, tu pouvais au moins la soutenir. T’excuser. La rassurer du mieux que tu le peux.
Ne t’inquiète pas. Je ferai attention.
Et tu souris, tu souris même si elle ne peut plus voit ton sourire. Tu lui parles doucement, susurrant des mots à l’oreille.
Désolé. C’est ma faute Skye. Je suis un…. Tes mots se heurtent, refusent de sortir. Je ne voulais pas te faire du mal.
Sa mâchoire se serre alors qu’elle l’entend s’excuser, elle grimace et secoue la tête. Il devait être mal à l’aise, il ne devait pas comprendre. Il devait penser que c’était de sa faute.
Et ça la tue.
« C’est pas de ta faute, d’accord ? C’est de la mienne, je suis trop sensible, alors non, arrête. »
Arrête de penser que tu es responsable de tous les maux. Elle devrait stopper ses larmes, les essuyer et passer à autre chose. Sourire, comme elle le faisait si bien. Comme il le faisait si bien.
« Non… C’est pas un mal. Dans ton cas pourtant… »
Sa voix n’arrive pas à continuer sa phrase, elle se casse et elle resserre ses bras un peu plus fort. Est-ce qu’il comprendrait ? Si jamais elle tentait de lui expliquer, est-ce qu’il essaierait de penser à lui ?
Non. Et c’est ça qui la bousille.
« C’est pas de ta faute… Sacha c’est pas de ta faute ok. Tu es juste… trop bien pour tout le monde bon sang. »
Épaules tremblantes, sa tête reste contre la sienne alors que ses larmes se déversent. Pourquoi est-ce qu’elle pleure autant ? Parce qu’elle a peur.
C’est une crainte incontrôlée.
« Et… j’ai juste peur pour toi. Plus le temps passe, plus j’ai l’impression que… Que tu vas te briser. À toujours être là pour tout le monde, à toujours tout prendre pour toi, à toujours penser que tu n’es pas assez bien. »
Et c’est sur ces paroles qu’elle se redresse, qu’elle met son visage face au sien. Ses grands yeux bleus ne cessant de pleurer mais une lueur beaucoup trop sincère les traverse.
« Tu veux le bonheur des gens, mais eux aussi veulent le tien ! Et c’est parce que tu es mon ami que je suis en train de pleurer comme une gamine ! Alors s’il te plaît… »
Pause, le temps que son souffle reprenne. Que ses larmes lui laissent un répit suffisant pour que sa voix soit audible.
« … Laisse nous nous inquiéter pour toi... Et te rendre toute la joie que tu nous donnes. »
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Pas de ta faute. Ce n’est pas la première fois qu’on te le disait. Pourtant, t’arrivais pas à imprimer ce message dans ta tête pas vrai ? C’était plus fort que toi. Fallait que tu sois têtu au point de ne pas pouvoir le comprendre. Persuadé de ne pas être assez bien, de ne jamais mérité les autres. Tu pensais au contraire que tout était ta faute. Si ce n’était pas le cas. Alors pourquoi Ana te haïssait. Pourquoi Scarlet devait porter le costume de la méchante. Pourquoi tu inquiètes Mason pour rien. Pourquoi Matthew t’insulte sans arrêt. Pourquoi Arsène ne te supporte pas. Et pourquoi Skye pleure ?
Ne t’ecuse pas Skye. C’est bien d’être sensible.
C’est ce qui la définie. C’est pour ça que tu l’apprécies autant. Elle est gentille, sensible et elle s’inquiète pour les autres. Elle n’a pas à s’excuser d’avoir des qualités. Bien au contraire.
Trop bien pour ce monde ? Si seulement c’était vrai. Si seulement ils pouvaient y croire. Si seulement toi tu pouvais y croire.
Tu poses ta mains sur son épaule, te voulant réconfortant et apaisant.
Je ne vais pas me briser Skye, ne t’inquiète pas. Après tout, je suis si bien entouré.
Et tu lui souris, tu lui souris de plus belle. Tu penses chacun de tes mots, chacune de tes phrases. Tu sais à quel point les gens qui sont avec toi sont merveilleux. A quel point tu ne mérites pas d’avoir de tels amis.
Merci Skye. Merci de t’inquiéter pour moi. Merci d’être toujours là pour moi. Merci de verses des larmes pour moi. Mais si tu veux mon bonheur, c’est simple. Souris simplement. Sois heureuse. Et vis une vie de bonheur. C’est la seule chose que je souhaite.
C’est ton seul rêve. Ton seul désir. Ton premier et dernier caprice. C’est ce que tu veux accomplir, ce pourquoi tu essayes de toutes tes forces. Ce à quoi tu consacres toute ton énergie.
Alors soyez heureux pour moi. Vivez votre vie. Souriez. C’est tout ce que je demande Skye.
Elle voudrait qu’il arrête de sourire. D’être aussi gentil. Prévenant. Rassurant. Non, elle voudrait qu’il comprenne qu’il doit avoir confiance en lui. Qu’il est beaucoup plus que tellement de personne. Que ses qualités vont l’écraser.
« Je ne vais pas me briser… » Si, oh si Sacha, tu vas finir en miette. Le cœur en morceau sous la déception que tu penses créer dès que quelque chose ne va pas.
Et ça, Skye ne peut pas le supporter. Arrête… Arrête de la remercier. Elle ne mérite pas toute cette reconnaissance. Pas autant que lui, pas plus que lui-même. Mais il ne comprend pas, il reste borné dans cette idée qu’il ne mérite pas tout ce qu’il a. Elle le sait, même s’il ne l’avoue pas, parce que ça se voit dans son regard. Dans ce qu’il demande. Alors même qu’il lui souhaite d’être heureuse, de vivre une vie de bonheur, sa tête se baisse.
« … Je ne peux pas. »
Ses bras glissent sur ses jambes, ses yeux fixent ses mains qui forment des petits poings.
« Non… Je ne veux pas être heureuse. Je ne veux pas vivre une vie de bonheur si toi, tu ne vis pas une vie similaire. Voir meilleure. »
Si lui voyait que le chemin qu’empruntait sa sœur n’était pas le bon, comment ne pouvait-il pas voir que le sien à lui finirait à sa destruction ?
« Est-ce que toi tu es heureux là maintenant ? Est-ce que tu te dis que tu mérites le bonheur comme tu voudrais que les autres l’ai ? »
Non, bien sûr que non. Mais elle veut l’entendre le dire. Elle veut qu’il l’avoue, qu’il dise le fond de sa pensée. Qu’il voit clairement qu’elle essaie de le réveiller, que lui aussi comme tout le monde, plus même, se devait de ressentir un peu de joie dans sa vie.
« Ne ment pas. »
Qu’il n’ose même pas essayer. Parce que dire de jolie parole derrière un beau sourire, ça va deux minutes. Elle voulait la vérité, la vraie, celle qu’il pense sur lui.
Celle qui fait qu’il a pris cette voie qui le ronge petit à petit.
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Elle ne pouvait pas être heureuse ? Tu ne voulais pas culpabiliser. Au risque de la faire également culpabiliser. Mais c’était plus fort que toi. C’était viscéral, gravé dans ton être, imprégné dans ton âme. Alors tu étais condamné à rester dans cette boucle avec elle. Chacun condamné à s’en vouloir pour l’éternité, l’un après l’autre.
Alors tu te contentes de l’écouter en silence. Sans rien dire. Sans rien laisser paraîtres. Tu gardes ton sourire, comme figé dans le temps, comme figé dans la glace. De peur de faire un pas de travers, de peur de laisser entrevoir la moindre peine, le moindre chagrin. De peur de tout faire foirer.
Alors vivons heureux Skye. Vis ton bonheur et je pourrais vivre le miens. C’est aussi simple que ça, pas vrai ?
Simple. Les mots sont simples, légers. Et pourtant, rien n’est simple. Rien n’est facile. S’il suffisait d’un mot pour tout changer. Le monde entier n’aurait plus de peine. Tout ce qui est négatif disparaitrait. Mais rien n’est facile dans la vie. Tu l’avais compris, tu ne l’avais que trop bien vécu.
Je ne suis pas malheureux ni heureux. J’ai juste de la peine de voir certaines personnes qui me sont chères se perdre et se déchirer. Quel genre de frère je serais si j’étais heureux de perdre ma sœur ?
Tu ne lui mentais pas, tu ne pouvais pas mentir. A la base, tu en es juste incapable. Alors tu lui dis ce que tu as sur le cœur. Tu lui dis ce que tu penses, ce qui pèse lourd sur tes épaules. Tu lui dis à quel point ce fardeau est dur à porter.
Que ce soit Ana ou d’autres personnes auxquels je tiens, comme je pourrais être heureux en assistant à leurs malheurs Skye ? Je ne peux pas. Je n’y arrive pas. TU ne peux pas me demander d’être aussi égoïste. Tu le comprends toi aussi non ? Pourquoi je devrais avoir du bonheur en voyant mon amie pleurer pour moi ?
Vivons heureux. Son air se crispe, il ne comprend pas. Il ne veut pas saisir le sens de ses paroles. Elle ne peut pas se dire qu’elle vivra heureuse si lui restait dans l’ombre de ses pensées si mauvaises à son égard. Il enchérit en parlant de sa sœur, du frère qu’il serait si jamais il était heureux de la perdre et elle secoue la tête.
« Ce n’est pas ce que je voulais dire. »
Non, elle parlait de manière général. Et quand il reprend la parole après, elle ne peut que comprendre ce qu’il lui disait. Car elle venait de lui avouer la même chose.
Leur point de vue était le même. Ils ne pouvaient pas être heureux en voyant leurs proches souffrir.
Un point qu’ils avaient encore en commun. Et elle aurait aimée pourvoir nier ses paroles, lui dire que non elle ne comprenait pas, qu’elle était heureuse d’un rien. Qu’il lui suffisait d’un beau sourire pour se dire que la journée était belle. Mais non.
Les joies et peines de leurs amis étaient plus importants que leur propre bonheur. Et elle ne le comprenait que trop bien.
« Ce n’est pas juste. »
La vie n’est pas juste, encore moins avec les bonnes personnes pas vrai.
« Je ne te demande pas d’être heureux du malheur des autres… Mais de t’apprécier à ta juste valeur. Parce que tu es un ami précieux, je le pense sincèrement… Et. Savoir que tu… Que tu penses que tu ne mérites pas l’affection qu’on peut te porter. C’est …»
Voix qui déraille, elle si calme et si réfléchie, la voilà qui se montre impulsive sous le flot d’émotion qui l’envahit. Parce que ce n’est pas normal. Qu’il se fasse autant de mal. Qu’il se pense aussi mauvais.
« C’est quelque chose que je ne peux pas supporter. »
Sentence qui tombe, elle ne sait pas comment lui faire changer d’avis. Ni comment lui faire comprendre qu’il a tort de penser ainsi. Qu’il a de la valeur, qu’il mérite tout le bonheur qu’un monde pouvait donner. Non, elle ne sait pas Skye. Mais elle compte bien trouver un moyen de lui faire comprendre ça.
« Je suis désolée… Mais je suis sûre que tu peux comprendre que je puisse vouloir faire passer ton bonheur avant le mien. »
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Vous étiez pareil. Même vision des choses. Même esprit borné. Alors à quoi bon chercher à se convaincre. A quoi bon chercher à avoir raisons. Vous étiez tous les deux dans le vrai. Il n’y avait pas de bonne réponse. Il n’y avait qu’un commun accord. Qu’un désir de partager cet espoir, ce désir pour les autres.
Tu la reprends dans tes bras. La serrant contre toi, tu te veux rassurant et convainquant. Tu veux que tout ceci s’arrête.
Alors commence par arrêter de pleurer. Je ne suis pas venu te voir pour faire couler tes larmes Skye. Loin de là.
Rien n’est juste. Rien Skye. Le monde est ainsi fait. Les gens vivent et meurent comme ils l’entendent. Chacun est libre de vivre sa vie comme ils le souhaitant. En faisant du bien ou du mal. Qu’importe. C’est l’essence même de l’être humain. C’est la définition même de liberté. Agir selon nos désirs et nos envies. Qu’elles soient égoïstes ou altruistes.
Et je ne supporte pas de voir tes larmes couler Skye.
Surtout pas pour toi. Mais tu parviens à le garder pour toi. Tu ne veux surtout pas la blesser. Pas davantage. Pas une fois de plus. Alors tu prends sur toi et tu gardes cette pensée au fond de ton cœur. Tu romps le contact doucement, pour pouvoir la dévisager. Pour pouvoir lui sourire. D’un sourire radieux. Tu passes la main sur sa joue, séchant tant bien que mal les gouttes qui s’échappent de ses yeux.
S’il te plait. Ne pleure plus.
Accorde-lui au moins ça. Ce petit caprice. Offre-lui ce cadeau.
Tu sens ton portable vibrer dans ta poche. Un message pour une affaire au conseil. Visiblement t’as pause avait assez durée. Déjà. Le temps passe si vite. Tu regrettes de ne pas pouvoir profiter de cet instant plus longtemps. Une fois de plus, tu regrettes ne pas contrôler le temps. Si seulement tu pouvais tout figer encore quelques minutes. Encore quelques instants.
Tu te redresses, t’étirant au passage de tout long. Tu lui décoches un nouveau sourire.
On dirait que ma pause a trop durée Skye. Je vais devoir y retourner désoler. J’espère qu’on aura l’occasion à nouveau d’en parler.
Tu t’avances vers le lac. Prêt à prendre ton envol. Sur ligne de départ.
On trouvera un moyen Skye. On trouvera un moyen pour qu’on puisse vivre heureux ensemble. Que chacun d’entre nous expérimente le bonheur. Je te le promets !
Sur ces mots, tu t’élances en avant. Tu cours, cours bien vite. Il suffit d’un battement de cils, d’un clignement. Il suffit d’un rien pour te voir disparaître l’instant d’après. Comme s’il n’avait jamais été là. Comme si le temps, c’était arrêté. Pour eux.
Elle ne bouge pas quand elle sent de nouveau ses bras autour d’elle, se laissant envahir par sa bienveillance et sa voix rassurante. Quel spectacle tout de même, elle devrait avoir honte de se montrer ainsi.
Mais elle ne regrette rien Parce qu’elle est sincère.
Il lui demande, à plusieurs reprises même, d’arrêter de sangloter ainsi. De ne plus pleurer. Car lui ne supporte pas de la voir ainsi, à souffrir. Surtout à cause de lui. Oh, il n’avait pas besoin de le dire, elle le savait pertinemment. Il est trop bon pour ce monde, c’est une vérité qui s’ancre de plus en plus dans sa réalité.
Elle le regarde quand il s’écarte, prunelles fixées sur les siennes alors qu’il passe ses doigts sur ses joues pour essuyer ses perles salées. Pas un mot ne sort de la part de la jeune femme, se contentant juste de le regarder tout en essayant de se calmer. Il lui sourit, il ne lui en veut pas de s’inquiéter pour lui.
Un doux sourire Aussi léger qu’un nuage.
Puis son portable vibre, il s’excuse car il doit s’en aller. Mais pas un mot, pas une phrase de Skye pour le retenir. Non, elle doit rester seule un moment pour reprendre ses esprits. Alors elle se contente juste de laisser les derniers pans de sa tristesse secouer son corps alors que d’un coup de vent, il disparaît.
Combien de temps est-elle restée sur le bord de ce lac ? Elle n’en sait rien. Elle s’est juste faite une promesse, une qu’elle tiendrait quoi qu’il arrive.
Celle de tout faire pour qu’il trouve son bonheur.
Peu importe le temps que cela prendrait. Peu importe les difficultés qui se dresseraient.
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