Putain, t'as répondu toi comme un connard de fuckboy. T'es ridicule, Arsene, et le pire c'est que t'en as conscience. Tu poses le téléphone en équilibre sur ton front et fixes le plafond, attendant qu'il vibre pour t'extirper de tes marasmes torturés. Mais l'écran d'accueil s'éteint et te plonges dans le noir. Tes yeux ont du mal à s'habituer à l'obscurité mais une fois que c'est bon, tu continues de fixer le même point - inlassablement.

On toque à la porte et tu te redresses dans ton lit. Torse nu et en pantalon de jogging, tu traverses la pièce en silence. Poses ta main sur la poignée et inspires profondément. Tu sais que c'est elle, ça ne peut être qu'elle. Coup d'oeil à Elijah derrière toi qui dort profondément. Tu ouvres finalement et la détailles sans l'ombre d'une tendresse. T'es aussi froid qu'un frigide alors que ton corps entier bouillonne. Si elle pouvait te toucher maintenant, elle sentirait à quel point t'es brulant.

Elle t'appelle et sur ce ton là, ça ressemble presque à un gémissement. Et cette façon de dire ton nom, t'en as rêvé deux fois par nuit pendant dix ans.

— « J'espère que tu me déranges pas pour rien. J'arrivais presque au sommeil paradoxal. »

Rictus au coin des lèvres et tu redresses le menton pour la prendre de haut - la domines de toute ta carrure, l'encadres de tes épaules.

— « Je t'ai manqué ? »

Evidemment.

Ah oui, d'accord. Niveau coup de pression, on fait pas mieux. Et maintenant ? qu'elle te demande. Tu fronces les sourcils, décontenancé. T'es parcouru par un tas d'idées, pas vraiment plus saines les unes que les autres. L'idée de l'embrasser, de l'entrainer dans ta chambre pour la prendre sauvagement, l'idée de la faire mariner, l'idée de te moquer : elles sont toutes dans le but de te détruire, vu que détruire les autres, c'est mal.

— « Et donc quoi ? »

Tu veux qu'elle le dise, alors que tu te rapproches dangereusement d'elle, laisses la porte entrouverte.
Glisses tes doigts sur le haut de son visage pour remettre une mèche blonde derrière son oreille. Tu souffles par le nez et détournes le regard. Y'a pas à dire, tu sais te rendre désirable Arsene, et chacun de tes mouvements n'est qu'un code trop bien programmé pour la faire succomber.

— « Oui, tu m'as manqué. Ta petite crise d'hystérie à la fête, tu sais qu'elle était pas justifié n'est-ce pas ? »

Les yeux humides.

— « Ça m'a fait de la peine. »

Qu'est-ce que t'attends ?
Tu approches ton visage du sien, lentement. Teases et déglutis, alors que vos lèvres se frôlent. Tu sais pas si tu vas réussir à tenir jusqu'à ce qu'elle craque. Tu murmures, dans l'obscurité de vos vices déshabillés.

— « Qu'est-ce que tu attends ? »

Pour t'excuser.

Tes yeux sont comme des feux d'artifice, prêts à tout ravager sur leur passage - à en faire exploser son visage, à en chatouiller les nuages. A sa question pourtant simple et claire veux-tu de moi tu rêves de répondre un simple oui parce que c'est la vérité ... - mais alors que ton coeur bat la chamade tu te bouscules à t'enfermer dans un mutisme plus révélateur qu'autre chose.

Quand vos lèvres se frôlent tu te retiens de te jeter sur elle, animal et bestial (vous êtes des personnes civilisées n'est-ce pas ?) ; préférant te perdre dans l'intensité du moment, de t'y soumettre comme tu ne te soumets jamais à personne. Ricanes acerbe quand d'un coup elle sonne hypocrite.

— « Sacha a sauvé Skye de la noyade d'alcool. Tu la visais aussi. Pas à moi, Maxwell. »

Tu as blessé Skye ?
Tu n'en as aucun souvenir, c'est flou, intense, dangereux. Tu détournes finalement le regard un instant, capitules face à cette évidence dont tu n'as aucun contrôle. Reportes finalement tes yeux sur elle quand elle s'excuse et viens embrasser sa joue.

— « Et pardonnée. »

Tu aurais pu toi aussi prononcer des excuses mais l'ego mord le ventre et fronce les sourcils. Tu fermes les yeux et dans un mouvement brusque tu la saisis par le col de son t-shirt pour la plaquer brusquement contre le mur à côté de toi, capturant ses lèvres comme pour t'accrocher à l'unique raison qui vaut la peine de légitimer ton comportement de merde.

Souffle.

— « Tu me détestes. Dis-le que tu me détestes. »

C'est tellement plus simple comme ça.

Tu sais tout parce que t'as toujours raison Arsene. Les mauvais garçons ont toujours réponse à tout et en fait le secret c'est que c'est votre seule arme.
((Parce que sans ça vous auriez toujours tort)).

Elle enroule ses bras autour de ta nuque, ses cuisses autour de tes hanches. Tu te presses contre elle, alors qu'elle resserre sa prise comme un serpent venimeux. Elle peut te sentir, l'excitation fait monter la fièvre et gonfler pas que l'ego.

— « Tu triches putain, t'as vu tes atouts ? Je suis censé résister comment, moi ? »

La tête vers l'arrière, tu passes furtivement ta langue entre tes lèvres et la dévisages de ce petit air narquois séducteur. Ce regard de tueur mais surtout d'emmerdeur.
Retournes finalement embrasser le haut de son cou en glissant ta main libre sur sa cuisse pour la remonter dans le bas de son dos. Soupirant bruyamment entre chaque baiser.

Elle t'arrête finalement, insistant sur les questions - celles que tu veux pas entendre pour oublier d'y répondre. Tu plisses les yeux et rumines alors que tu la reposes.

— « Je te hais si fort. »

Cherches à l'embrasser de nouveau, brusqué par un stop embarrassant.

— « Tu crois vraiment que c'est le moment là ? »

Pestes, impatient. Murmures, capricieux.

— « C'est notre moment... Gâche pas tout à vouloir y mettre les sentiments. »

En effet, tu résistes pas. C'est compliqué en fait, avec Scarlet. Ça a toujours été compliqué parce qu'avant c'était elle qui résistait. Toi qui allait voir d'autres parce que c'est plus facile comme ça. Et maintenant quoi ? Vous allez passer le cap ?
Tu fronces les sourcils lorsqu'elle te révèle un secret que tu pensais déjà connaitre. Processes tout de même l'information entre deux baisers qu'elle dépose sur sa peau, sa langue dans ton cou qui t'arrache un frisson.

— « Vierge... comme le signe astrologique ? »

Tu hausses un sourcil, étires un sourire denté.
Ce que c'est ton quand tu t'y mets. Tu la colles un peu plus contre le mur pour qu'elle puisse tenir sans que tu ne la maintiennes avec tes bras. Tu la dévisages avec un peu plus de sérieux.

— « Je m'en cogne que tu sois vierge. Au contraire. »

Tu ne saurais expliquer pourquoi c'est aussi gratifiant pour un homme - le mythe de la virginité. Être le premier pour l'autre a quelque chose de sacré.
Scarlet reprend de plus bel ses baisers, ses caresses. Tu frissonnes dans des râles et des soupirs que tu veux discret, avant de vous séparer de force.

— « Je te détesterai autant que tu veux mais.... T'es sûre de vouloir faire ça maintenant ? Et avec moi ? »

Que ça ne soit pas sur un coup de tête.
Et Dieu sait que tu en meurs d'envie, Arsene. Elle peut le voir sur ton visage et partout ailleurs - mais t'as besoin d'être dur avec elle pour ne pas souffrir plus tard.

— « Je veux pas que tu me rejettes la faute après, je veux pas être ce connard qui t'a pris ta première fois alors que t'en avais pas vraiment envie. Je peux plus endosser ce rôle, Scarlet. »

Tu n'attendais plus rien, après les années. Tu n'attendais plus rien et pourtant elle avait prononcé ces mots que tu voulais chérir plus que tout. Elle te donnait une chance à toi, le type le plus détestable de ce bahut - à contrario le plus admiré également. Mais c'est pour les mauvaises raisons hein, tu te demandes si Scarlet n'est pas encore sous l'emprise de ce pouvoir, si elle n'a pas une idée fausse de ce que tu es vraiment.

— « Hm... Moi aussi tu hantais mes rêves. »

Ton souffle s'arrête lorsqu'elle passe ses doigts sur tes lèvres. Ton coeur accélère et tu baisses les yeux vers ses hanches, toujours maintenue par tes mains baladeuses. Tu l'écrases un peu plus contre le mur pour ne pas qu'elle glisse et remontes une main sur son épaule - la plaques finalement contre sa nuque.

— « Je ne sais pas si je dois promettre mais je peux au moins le jurer. »

C'est un jeu dangereux auquel tu joues Arsene. Tu ne peux pas être responsable de la réputation de Scarlet si les autres populaires s'en mêlent, ou si les rebelles voient d'un mauvais oeil qu'elle fréquente le roi des connards.

— « Quoique... j'ai bien envie que tu m'éclates la gueule. Ça fait toujours du bien quand c'est toi. »

Petit rictus moqueur, tu l'embrasses pour taire tout grognement plaintif de sa part. Quand vos bouches se séparent de nouveau, tu la laisses retomber sur ses deux jambes.

— « Les vestiaires du stade, maintenant. »

Et l'entraines en lui tenant la main.

Elle se laisse entrainer par tes soins, alors que tu rejoins les vestiaires du stade. Il n'y a personne et le carrelage est froid que les casiers. Au travers de la vitre, tu aperçois vite fait la piscine fermée, dont les lumières tamisées donnent une ambiance plus légères.
C'est Scarlet qui se jette sur toi, appuies ton dos contre le métal glacé des casiers. Tu frisonnes et lâches un petit grognement plaintif.

— « C'est froid cette merde. »

Sourire niais alors qu'elle caresse ton corps. Elle le réchauffe vite alors c'est pas grave, tu lui pardonnes. Tu la saisis par les hanches et t'assois avec elle sur le banc, l'installant sur tes cuisses. Apprends-moi - son murmure te fout la pression autant qu'il t'excite. Merde Arsene, tu perds pied. Reprends-toi.

— « Ça dépend, t'es bonne élève ? »

Une partie de ton cerveau bully l'autre. T'as pas besoin d'utiliser ton pouvoir sur elle ; c'est parce que c'est sincère que ça te plait. Mais d'un autre côté, elle ne sera pas déçu si elle ne se rend pas compte qu'elle a des attentes. Pas que tu doutes de tes capacités, t'es juste totalement en dissociation avec sa réalité. T'as peur du concret Arsene. Peur que ça soit sérieux.

Tu clignes des yeux, utilises ton don sur elle alors que tu l'embrasses avec plus de hargne, la fait basculer pour l'allonger sur le banc. Caresses le haut de sa poitrine avant de glisser tes doigts entre ses seins. Tu remontes sa cuisse pour la soulever, t'aventurant déjà sous les plis de son t-shirt.

— « Fais-moi confiance. »