Le faire avec Scarlet, tu t'en es longtemps moqué - sujets de raillerie dans les couloirs - cette nuit ça arrive pour de vrai et demain ? Vous redevenez ennemis. Est-ce que t'auras les couilles d'être réglo Arsene, et de pas l'humilier comme tu essaies de le faire depuis des années ?
Souffle chaud qui se mêle au tien, embrume tes pensées déjà censurées par le désir. Scarlet est à ta merci, sous l'emprise de ton pouvoir et de sa propre excitation.

C'est intense, c'est violent.
Tu t'abandonnes finalement à elle aussi, sous le joug de ses doigts timides qui essaient et qui cherchent - ça te fait terriblement craquer.
La prends elle et sa virginité.

***

Tu remontes ton caleçon et recules vers un casier. T'as transpiré du dos alors un coup de froid ça te file le frisson dont t'as besoin pour redevenir lucide. Tu t'y plaques dans un râle et l'observes, un peu plus distant car toujours tremblant.

T'oses pas lever ton pouvoir - tu le contrôles bien maintenant. Peur de la douche froide, mais peut-être qu'il ne va rien se passer. Elle en avait envie non ? T'as rien volé, vous alliez le faire dans tous les cas.

— « T'as pas eu trop mal ? »

C'est la seule question qui te vient en tête, tu lèves les yeux au ciel et te mords la lèvre. Putain. T'es encore en nage à cause de l'adrénaline.

— « Les premières fois c'est jamais ouf. »

Tu voles une serviette étendue et l'enroules autour de ton cou, entreprends de partir.

Pourquoi est-ce que tu entreprends toujours de tout gâcher ?
C'est la leçon du jour, Arsene.
Tu sens son corps qui grimpe sur le tien un instant, t'empêche de partir et quand elle fait le tour, elle a des mots qui devraient mais ne te font pas spécialement plaisir. Ah ça oui, tu es content d'avoir assuré, content qu'elle ait aimé. Ça fait du bien à l'ego et à l'esprit encore embrumé mais la pression des couloirs est une pression trop forte. Tu esquives son regard, terriblement mal à l'aise.

— « Scarlet écoute... toi et moi tu sais bien que c'est plus compliqué que ça. »

Tu effleures sa joue, et te décides finalement à coller ton front au sien pour soupirer, ton souffle s'échouant sur son nez.

— « Ne dis pas ça. Ne dis pas ça alors que tu me calcules pas depuis des années. Me met pas la pression, c'est pas simple. »

Tu détournes encore les yeux, comme si c'était une honte.
Recules finalement pour la contourner, et t'arrêtes à l'encadrement de la porte, après l'avoir ouverte. Regardes par dessus ton épaule.

— « On peut se retrouver ici, ça serait notre jardin secret. »

Jardin s e c r e t.
En comprend elle le sens ?

— « Tu ne changeras pas pour moi, tu ne renonceras pas à t'enfuir. »

La passion qui brule ton regard.

— « Et moi je ne renoncerai pas non plus. Je les dominerai tous. Ça sera moi au sommet de la chaine alimentaire. Et pour ça, je dois rester ici. »