on ne peut décemment pas le laisser cinq minutes.

il l'a vue, elle a vu qu'il l'a vue. mais elle peut bien déchanter. si lui c'est un taré pour ces présupposées accusations elle est d'une paranoïa infernale.

dix secondes de silence. il la regarde comme il regarde tout après deux heures de sommeil.

tu m'as pas vraiment laissé en placer une.
elle doit adorer le son de sa voix - chacun ses goûts il imagine.
 
je peux te dire que c'est pas moi, mais tu ne vas pas me croire.

mais elle croit ce qu'elle entend.
oh, il n'y a aucun agacement, seulement de la situation tout bénin détachement. alors qu'on l'accuse, alors qu'on le méprend.

je sais même pas qui t'es.

elle a des airs de ceux qui ne démordent jamais, il ne va pas se lever, quitter son have de paix pour le vérifier :

supposons que c'était moi, alors quoi ? j'imagine que tes potes s'en fichent bien d'où tu vas crever. ça ternit pas ton image ou quoi. un inconnu prévoie ou tu vas mourir ? on s'en tape, c'est des conneries, passe à autre chose.

en réitération il augmente le son de ses airpods. assez qu'ils l'entendent tous les deux.

il hallucine.

mais t'es complètement cinglée ??

en quoi casser ses affaires allaient défaire les langues de vipère à son propos ? le pire, le pire c'est qu'il n'est pas étranger à l'histoire. sans la connaitre, il a su la reconnaître. et maintenant il fallait qu'il accepte d'elle l'existence - l'insistance.

c'est même pas dans des escaliers que tu vas mourir, en plus, c'est dans la mer.

du reste elle peut penser ce qu'elle veut. si elle ne comprend pas, c'est tant mieux. avec elle il ne veut rien avoir, il ne veut plus la revoir - saisit ses affaires, pour lui passer devant.

vite avant que quelqu'un le dépasse, trépasse en bas et ses airpods ramassent.

précipité les marches se dévalent, qu'importent les regards, qu'importent le mépris - son cœur s'emballe. ce qu'il possède est ce qu'il a de plus précieux : il pense au rythme de travail de ses parents décousus, de la sueur pour l'argent obtenu. puis à la minution de l'assemblage, tout l'effort qui transpire d'airpods les pores, les années d'évolution qu'ont abouti à ce qu'il obtienne ce bijou de construction.

il aurait horreur qu'un objet de sa finition s'entretienne avec si peu de volition -arbore tout particulier dégout pour telle horreur.

elle l'attrape avant qu'il n'emprunte les prochains escaliers. il médit son enveloppe charnelle frêle de n'être assez rapide.

contrôle ton volume-

l'agacement fronce son portrait, et la fatigue particulière. d'assim l'inspiration est douloureuse - il en avait déjà trop dit :

d'abord t'es venue me voir, m'a accusé de nulle part, t'as pété mes affaires, et maintenant seulement tu veux m'écouter ? insatisfait, il continue. pourquoi je devrais te répondre ? tu t'en es deja prise à mes affaires, tu vas faire quoi après ?  tu vas me frapper ? hein ?

la raison est en morceau - la colère en éclats, il avait horreur qu'on touche à ses affaires. le soupir vient du cœur, et s'il s'essaie à la dégager, ce n'est pas assez, c'est inutile : ils sont certainement déjà cassés en bas.

je te répond que si tu me laisses tranquille après. jure-le.

il sait que ce n'est jamais ainsi - jamais, quand de son pouvoir il est question, une réponse jamais ne suffit. possession est dommageable mais se récupère, peu importe le prix qu'on y investit - contrairement au confort paisible qu'accompagne d'elle à lui l'indifférence.

ça le dépasse, l'audace de penser qu'argent pousse dans les arbres là où elle peut le cueillir.

ajoute à ça 15% d'intérêt sur la somme totale. que tu me verseras tous les mois.

colère ne subsiste car elle agitait inutilement, il n'oublie pas pourtant, paroles ont pour lui le poids du monde. il voit - vit - le changement, l'agacement se transformer en l'intérêt,  les doigts se mouvoir en trépignant.  ce n'est pas moins ennuyant, au contraire il dirait que c'est, pour d'autres raisons, perturbant.

il n'en n'est un à apprécier l'attention. le goût est sucré, et addictif, le son doux, un bien olfactif - il aurait horreur de devenir comme ces chiens en quête d'un tout d'un rien, auprès des gens, quand lui on l'a élévé à ce qu'il soit autonome, intelligent.

chez elle, c'est les yeux le plus communicatif - c'est un trait commun des populaires, il n'ont pas peur, de leur gaieté subsiste une curiosité.

comment : vu le lieu, je crois que tu te noies. c'est comme ça. quand :  je sais pas, c'est pas dans mon pouvoir ça.

il tente, plus articulé :

est-ce que ça te va ?

il ne sait pas si elle sait qu'il voit qu'elle perd mine. c'est au plus proche de la décomposition, dans la voix, dans le regard, la position. il ne pose pas la question, pas de réflexion. si même il est curieux. c'est trop grande opportunité pour enfin filer, retourner là où on ne peut pas le retrouver.

des comme ça il en a vu, il en a vécu, un doute qui lui est partagé ou qu'il a perçu sans que ça aboutisse à opportunité de vulnérabilité. plus patient il aurait attrapé sa main certainement, mais il était encore de la stupeur du venin intérieur. la rancune a son nom, s'ancre dans sa raison.

tranquille

il tourne l'épaule puis le dos et enfin dévale les escaliers. la distance s'agrandit, dans le passé il aurait compté les marches, les pas qui lui restent pour faire demi-tour, distance affranchir. à continuellement se faire subir l'un l'autre, il n'y a rien d'agréable.

s'il fit d'accord avec leur accord, ses airpods sont encore un cadeaux de parents qui avec lui ont voulu creuser la distance. c'est bien auquel il tient, malgré l'ironie d'être dans cette cage depuis 7 ans et pas sortir d'ici. technologie porte donc sentimentalité qu'il ne retrouvera pas avec paire qu'elle lui donnera.