escape

il est 14h50.
soit dix minutes exactement avant l’heure du rendez-vous.
andrea sourit. satisfaite d’être arrivée un peu en avance.
elle avait tellement hâte d’être ce samedi qu’elle a encore moins fermé l'œil de la nuit que d’habitude, ce qui donne un nombre d’heure de sommeil très faible.
mais pour voir lenita, ça valait le coup.
ça valait le coup de faire une quasi nuit blanche et de stresser au max quant au lieu de rendez-vous.

parce que lenita, c’est un peu son ange gardien.
elle l’a sauvé sans aucune raison apparente, d’une situation bien trop compliquée pour la jeune fille d’un mètre cinquante-quatre. elle a pas encore osé vraiment lui demander pourquoi elle l’avait aidé ce jour là, préférant la noyer de remerciements et d’excuses niaiseuses, et de lui offrir des bières au bar.
elles ont alors appris à se connaître un peu plus que dans le feu de l’action, passant la soirée ensemble.
ça matchait plutôt bien.
et puis, plus le temps passait, moins andrea ne pouvait s’empêcher d’admirer la rousse. son courage, sa fougue, ses cheveux incandescents, son tempérament, sa voix, son humour pas toujours volontaire, son style vestimentaire, sa façon d’être, son mètre soixante-seize...
bref, lenita, c’est son giga crush du moment.

“salut lenita !! comment tu vas ? pas trop relou d’être venue jusqu’ici ? désolée de t’avoir donné un point de rendez-vous aussi loin haha. j’espère que ça va quand même !”

la rousse vient d’arriver, pile à l’heure. andrea la salue d’un signe de la main, avec un grand sourire et les yeux pétillants. on dirait une enfant émerveillée devant une surprise, ou un chien qui retrouve son maitre… au choix.
elle parle vite, elle parle beaucoup. signe qu’elle a le cœur qui bat vite. trop consciente d’elle-même, elle exagère un peu trop ses gestes et sa voix. elle a le palpitant qui cogne fort dans sa poitrine.
c’est qu’elle est contente qu’elle soit là, lenita. elle est juste ravie de pouvoir passer un peu de temps avec elle.
elle la laisse lui répondre, s’étire un coup en se relevant du cailloux où elle était assise, et enfile son sac à dos jaune moutarde en souriant.

“t’es prête ? je sais pas si t’as deviné où je t'emmène, mais j’espère que ça va te plaire. allez, suis-moi.”

lenita, elle est arrivée sur l’île en août, ce qui est un peu moindre face à andrea qui entame sa cinquième année. du coup, la brune s’est proposée de lui faire découvrir des coins sympas, outre le pensionnat et les bars.
une des passions d’andrea, c’est de vagabonder un peu au pif. alors, certes, 50% du temps, elle se perd, mais ça à au moins l’avantage de lui faire découvrir des lieux un peu insolites. et en temps que photographe, ça lui permet des clichés assez sympa.
les deux filles marchent un petit moment ensemble, tout en discutant, échangeant rires et sourires.
après une bonne quinzaine de minutes, elles se retrouvent juste en face d’un énorme bâtiment désaffecté.

“tadaaaa !”

grand sourire satisfait. c’est un des endroits préférés d’andrea. elle l’a découvert grâce à sa partenaire de chambre qui a le don de voir des fantômes.

“tu vas voir, c’est trop cool ! y’a pas mal de tags en tout genre, des endroits assez cools à escalader, et des jolies vues. oh, d’ailleurs, j’ai pris mon enceinte et de quoi grignoter et boire, si ça te dit.”

elle parle encore beaucoup, mais le ton est un peu plus doux, un peu plus timide. l’émotion, peut-être, de partager un lieu qui lui est cher, à une personne toute aussi chère. andrea est vulnérable, et ça se ressent dans sa voix.
elle observe lenita, attendant sa réaction, espérant sincèrement que l’endroit plaise à la rousse.

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elle lui rends son sourire, sincèrement, et le visage d’andrea s’illumine. elle sourit encore plus, ce qui est étonnant que ce soit possible vu à quel point la simple présence de lenita suffit à faire travailler ses zygomatiques.
le compliment et la validation lui vont réellement droit au coeur, et la réchauffe de l’intérieur. comme si c’était vital pour elle que d’être validée par lenita. c’est qu’il y a une part d’admiration, au fond. et quoi de plus gratifiant que d’être félicité et accepté par ceux qu’on idolâtre ?

la rousse d’avance et andrea se met à la suivre. elle connaît le lieu, presque par coeur, alors elle la laisse prendre le lead et découvrir un peu par elle-même. il y a des tags à droite à gauche. des vraiment très beaux sur tout un pan de mur, et d’autres moins réussis. il y a des petites phrases, de ça et là, témoignages des petites défaites et victoires de la vie. c’est comme si les murs étaient tatoués de conneries.
il y a des bouts de verre sur le sol, des restes de planches de bois et de meubles abandonnés, intacts, souvenirs du passé. des cadavres de bières et de clopes aussi. parce que même s’il s’agit d’un vestige témoin du temps qui passe, présent, lui, règne toujours en maître.

“yes. suis-moi.”

lenita, après sa petite observation solo suivie de près par andrea, finit par s’en remettre à elle. alors, andrea passe devant, dans un moment souple, pour prendre la tête du groupe. elles traversent un long couloir, avant de prendre un escalier et de monter deux étages. de là, elles reprennent un couloir, plus petit cette fois, tourne une fois à droite, traverse une pièce jonchée de matelas et de canapés; probablement apportés par des étudiants pour squatter; et finisse dans un grand hall.
il s’agit d’une énorme pièce soutenue par quelques piliers, au dernier étage du bâtiment. au bord, on devine ce qui était avant une énorme baie vitrée, et qui est maintenant simplement un rebord qui donne sur un petit toit en contrebas, ce qui fait qu’on peut tout à fait sortir sans risque de tomber et de se faire mal.

“on se pose là, ça te va ?”

elle s’approche du bord, sans pour autant sortir sur le toit de l’étage inférieur. elle s’installe à 3-4 mètres de là, peut-être.

“tu penses que c’était quoi, ici, avant ? il paraît qu’il s’agit d’un ancien laboratoire, mais je sais. il peut aussi s’agir d’une vieille fac, y’a des salles qui me font drôlement penser à des amphis. comme celle-ci. quoique, ça pourrait tout aussi bien être une ancienne cuisine ou dortoir, si on reste sur ma première théorie…”

elle se perds un peu dans ses pensées tout en observant les lieux. elle l’aime, cet endroit. parce qu’on y trouve de tout. parce qu’on y fait des belles photos. parce qu’on s’y sent bien. seul, en sécurité, comme dans une planque. c’est comme un trésor.

“okay, je vais te montrer pourquoi c’est chouette, ici.”

elle dépose son sac à côté d’elle, laissant retentir un bruit de verre. elle ouvre la fermeture éclair de son sac à dos gris, puis finit par sortir 3 bouteilles de bières encore fraîches, puisqu’elle avait pris le soin de les mettre au congélateur. elle les dépose entre lenita et elle, bien alignée. c’est qu’elle est toute concentrée, andrea. tellement concentrée qu’elle en redevient naturelle.
la présence de lenita, la recherche d’approbation et de validation, ainsi que la volonté que cette dernière soit à l’aise… tout empêchaient un peu son naturel. parce qu’andrea est trop consciente d’elle-même. elle fait attention, à son ton, à ses paroles. elle veut paraître cool, impressionner la rousse.
mais là, les masques et parures tombent. andrea se dévoile.

“j’ai pris trois blondes, une rouge et deux blanches, au total. tu choisis ce que tu préfères. j’aime tout sauf les rousses, et je préfère les blondes.” son regard glisse vers lenita, elle sourit. “les bières, j’veux dire.”

elle plaisante, pour de vrai. elle est assez à l’aise pour le faire. oubliant la pression et ses craintes. c’est que, depuis qu’elles sont rentrées et posées dans le bâtiment, elle se sent beaucoup plus à l’aise.
elle sort ensuite une enceinte de son sac, la pause à côté d’elle, puis sort son téléphone pour connecter le bluetooth.

“ok, t’es prête ? regarde.”

si naturelle que son ton est tout simplement calme et doux. sereine, confiance. elle se sent bien, en osmose dans ce lieu, avec lenita. et elle a hâte de lui montrer.
de lui montrer pourquoi il s’agit de sa pièce préférée.
elle appuie sur play.
rising sun.
le son se met à retentir, et les basses à vibrer. la grande salle fait office de caisse de résonance, et on dirait que c’est le bâtiment entier qui chante.

“une caisse de résonance, une jolie vue sur le ciel, la possibilité de l’air libre et la sensation que le monde nous appartient.”

andrea se tourne enfin vers lenita, plonge ses iris pistaches dans les siennes. elle éclate d’un rire cristallin.

“bienveue à sajna !”

elle attrape une bière blonde, la décapsule à la main à l'aide de sa bague, et vibe sur la musique en souriant.

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elle apprécie les petites remarques de lenita. la tirade sur les trampolines l'ont bien fait rire, et maintenant qu'elle surplombe le bâtiment, elle s'imagine la scène absurde, souriante, toujours.
lenita la suit en prenant elle aussi une bière blonde, non sans accompagner son geste d’un petit commentaire. andrea lève un sourcil, un peu surprise de la voir rentrer dans son jeu, mais ravie. son coeur s’emballe un peu, mais c’est gérable.

“oooh, je vois.” qu’elle lance, avec un sourire complice. “peut-être que je ferai l’effort de prendre la rousse après celle-ci, alors...”

elle lui fait un clin d'œil, mais n’insiste pas plus. se contente de répondre sur le même ton, un peu taquine.
les voilà qui trinquent, en riant, le cliquetis des bouteilles raisonne dans la pièce avec la musique. andrea porte bien rapidement la bière à ses lèvres, évitant celle-ci de mousser.
elle avait hâte de boire. la première gorgée est terriblement rafraîchissante et ça lui fait un bien fou. elle pousse un long soupire satisfaite avant de s’étirer pour se mettre à l’aise.

“raaah, j’en rêvais. une petite bière tranquille et chill. ça fait du bien. j’en avais un peu marre de toutes les grosses soirées avec les gens du pensionnat.”

l’été arrive, et son lot de soirée avec. celles organisées par les populaires, à l'école ou au bar. les sorties estivales en ville pour profiter du soleil et d’une pinte en terrasse… ça fuse de partout et dans tous les sens.
andrea, elle est toujours au rendez-vous pour ce genre de bail. mais au bout d’un moment, c’est trop. et même elle, elle se sent submergée et elle a besoin de quelque chose de plus posé.

“tu sors pas beaucoup, toi, non ? ‘fin, aux trucs de l’école.”

c’est un peu maladroit, mais son regard doux et timide compense le manque de tact. elle croit bien avoir assez peu croiser lenita dans ce genre de soirée, la rousse étant plutôt solitaire.
elle ne dit pas ça comme une remarque, bien au contraire. ne porte strictement aucun jugement sur tout ça. lenita fait bien ce qu’elle veut. sortir ou ne pas sortir, ça ne change pas grand chose à sa valeur. les deux sont cools.

et puis, lenita finit par la remercier. andrea est encore plus surprise que pour la remarque sur la bière. elle la regarde, quelques instants, étonnée, avant d’avoir un grand sourire. elle croit comprendre ce qu’il se passe. croit avoir la chance de voir lenita baisser un peu sa garde et se confier.
parce que lenita, elle est forte. lenita, elle est courageuse. elle est drôle aussi, maîtrise cynisme, sarcasme et petites remarques pertinentes. mais lenita, en vrai, elle parle très peu d’elle-même. de ce qu’elle ressent.
alors, même si c’est un simple “merci”, ça réchauffe le petit coeur d’andrea très fort.
elle rit, heureuse.

“héhéhé… c’est toi qu’est cool.”

elle répond un peu au second degré, avant de reprendre un air un peu plus sérieux. lenita fait l’effort de se confier un peu à elle, et andrea sait à quel point c’est précieux.

“de rien. ça me fait plaisir aussi, tu sais ? c’est chouette d’être avec toi...”

elle parle doucement, avec une sincérité authentique. elle lui sourit encore, la regarde un peu. la trouve jolie. s’en rends compte. gay panic. détourne le regard et se noie dans une nouvelle gorgée de bière.

“ça fait peu de temps que tu es arrivée ici, non ?”

habile changement de sujet.

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la musique tourne, le temps passe. gravity laisse place à une autre musique un peu plus chill et posée. elle trouve que ça va bien avec la fin d’après-midi, profitant des dernières lueurs du soleil qui brillent et éclaire son visage.
angel, de mattafix.
elle fredonne un peu la mélodie, buvant toujours sa bière et riant avec lenita.

“ooh, presque un an ! ah ouais quand même ! bon, et du coup ? tu penses quoi de l’île, du pensionnat, et des gens ? quel est ton bar préféré… dis-moi tout...”

elle a l'œil brillant, l’assène de questions plus ou moins pertinentes sur sa première année de vie à sajna. fait attention tout de même à ne pas trop la submerger, andrea ayant tendance à avoir un flot de parole un peu trop élevé.
prend le temps de se taire pour la laisser se mettre à l’aise, prendre son temps et la place nécessaire pour répondre.
andrea est bavarde, certes. mais elle sait écouter. elle n’est pas seulement une oreille attentive, elle a aussi le don de s’intéresser sincèrement à son interlocuteur ou interlocutrice, ce qui facilite la mise en confiance.

et puis, lenita finit sa bière d’une traite, et se penche pour en prendre une autre. par réflexe, andrea regarde la sienne, il reste un bon quart. lenita semble avoir une meilleure descente qu’elle. elle fronce un peu les sourcils, et bois quelques gorgées pour rattraper un peu.
la rousse se penche… beaucoup. la rendant assez proche d’andrea. trop proche pour que le palpitant de celle-ci reste à une allure normale. sa poitrine bat fort, et ses joues manquent de s’empourprer. elle se force à rester calme, andrea, mais c’est dure.

surtout quand lenita prends la parole, ses prunelles vertes plantées dans les siennes. andrea voit flou. ne comprends pas la question. butte sincèrement sur les mots de la rousse.

“euh…de quoi…?”

il lui fait quelques secondes pour comprendre que la question porte sur les bières et non pas sur autre chose. elle rougit d’un coup. bute sur ses mots pour essayer de se rattraper, gênée.

“ah ! bah, euh, oui bien sûr ! c’est là pour ça !”

détourne le regard bien vite.
la musique passe, laissant place à on brûlera, de pomme.
andrea se sent d’un coup beaucoup trop consciente d’elle-même, se rends compte que la musique est peut-être un peu trop suggestive; et ne se rends pas compte qu’il y a probablement la barrière de la langue, et qu’elle n’a pas à s’inquiéter. ou peut-être que si, avec les traducteurs automatiques. elle ne sait pas.
mais tout va trop vite. ses pensées, son coeur… tout.  à cet instant précis, elle voudrait disparaître.
parce qu’en plus d’être jolie, lenita sent bon.
et la proximité entre elles deux fait battre son cœur à la chamade.
il lui faut vite un plan de repli.

elle décide donc de fuir dans la bière. meilleure idée qu’elle trouve à cet instant. l’alcool, c’est toujours la solution de toute façon.
alors elle boit d’une traite le fond de sa bouteille. se recule un peu en arrière pour briser ce lien de proximité, s’étire pour de faux pour que ce soit fluide. puis elle se lève en vitesse, toujours un peu fuyante. choppe une bière, la rousse, par terre.

“on va prendre l’air ? la première bière m’a donné un peu chaud. et puis, squatter le toit c’est stylé.”

elle fuit, mais pas trop. laissant à lenita le choix de la suivre. toujours sans rien imposer. elle se tourne vers l'immense fenêtre, et se dirige tout droit vers le toit de l’étage inférieur pour être à l’air libre.
la brise lui fouette doucement le visage. elle écarte légèrement les bras comme pour se sentir libre. la fin d’après-midi approche, le soleil est bas dans le ciel et il fait moins chaud qu’avant. c’est agréable un peu d’air frais.
ça lui remet les idées en place en quelques secondes. elle ferme les yeux pour sentir le vent sur sa peau.
ça va mieux.
se tourne vers lenita comme si rien ne s’était passé, et lance, joyeuse, et retrouvant sa contenance habituelle.

“y’a une brise d’air frais ! c’est trop chouette, viens !”

tends sa bière décapsulée pour trinquer une deuxième fois.
et tenter d'oublier.

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ça ne la gêne pas le moins du monde lorsque lenita se plaint doucement des gens un peu trop curieux. peut-être par naïveté, ou bien par bêtise, mais andrea ne se sent pas vraiment concernée. la rousse le lui confirme ensuite, lorsqu’elle se rends compte que ses propos pourraient être mal interprétés. alors, andrea la rassure d’un sourire.
elle rit.

“j’ai compris !”

sur le toit ensuite, andrea se reprends. elle se remémore ce qui vient de se passer, glisse un regard en coin à lenita qui l’a rejoint. se rappelle que celle-ci lui a balancé une information intéressante, auquelle elle n’a pu répondre, trop occupée à fuir.
alors le regard brillant, une nouvelle question tombe.

“t’as fait français au lycée du coup ? mais c’est trop cool !”

ce détail, presque anodin, lui réchauffe le cœur. c’est sans doute ridicule, mais elle est contente d’avoir un point commun. déjà parce qu’elle apprécie énormément lenita, mais aussi parce que ça la rassure de croiser quelqu’un avec qui lier sur ses origines. c’est rare, et ça lui fait vraiment plaisir. bien que la france ne soit pas synonyme de bons souvenirs, contrairement au mexique, ce soupçon de similarité lui suffit.

ça trinque encore, bois un peu. andrea s’est remise de ses émotions. ça va, c’est ok.
gérable.
et puis, la question de la fin de journée tombe. andrea n’y a pas pensé. elle a l’impression que le temps s’était arrêté. mais l’illusion se voit vite rattrapée par les derniers rayons de soleil qui éclairent l’horizon.

“alors… étant encore au lycée, j’ai malheureusement un couvre feu. donc il faudra que je rentre quand même. après… on peut squatter vers le lycée, je connais à peu près les tours de gardes donc… je devrais pouvoir réussir à ne pas me faire choper si je rentre un peu tard…”

regard et sourire en coin. elle a plus d’un tour dans son sac.

“et puis…” elle baisse les yeux, observant sa bière. “je veux bien rester un peu plus aussi…”

avec elle.
mais ça, elle ne le dirai pas.

“ici ou ailleurs. peut-être ailleurs. ici c’est glauque le soir. puis le couvre feu.” sa remarque fait écho au bras dévoilé de lenita, ce qui fait rire la brune. “rah ouaiiiis… en vrai, j’suis sûre que j’te bas au bras de fer.”

qu’elle lance, taquine. andrea a une force physique avoisinant le zéro, allant de paire avec son physique de moustique. elle sait qu’elle n’a aucune chance de gagner, mais… c’est sa manière à elle de flirter.