Tu n'es pas sur d'être capable d'accepter cette réalité qu'il te dessine. Tu la trouves trop fataliste, irréaliste pour une personne comme toi.. Père et Mère ne peuvent pas te laisser ici. Ce n'est pas encore l'heure où tu as réalisé Cecil, qu'ils ne peuvent rien pour toi - et que tu n'es plus grand chose à l'échelle de cette ile. Présentement tu te sens en cage mais dans le futur tu exploreras peut-être ce sentiment de liberté qui s'offre à toi. Pouvoir vivre, réellement vivre même si pour ça on t'enlève tout tes choix. Qu'est-ce que ça change ? Une cage dorée pour une cage de fer.
ça a tout changé.
— «
Tais-toi. Ça ne m'intéresse pas. »
C'est la seule façon que tu as de fuir un sentiment de malaise, en prétendant que ça ne t'intéresse pas. Et ça marche, Ren te raconte avec détachement (sans une once de tristesse dans la voix) la relation avec sa famille. Tu ne ressens malheureusement rien Cecil, mais le ton qu'il prend et les évènements qu'il décrit te laisse à imaginer que ce sont des pensées douloureuses. Ainsi tu compatis, comme l'exige la société.
— «
Je vois. »
Mais tu te renfermes quand il se compare à toi, quand il parle de lui et qu'il a l'audace de croire que ça ne peut pas s'appliquer à toi aussi.
— «
C'est toi qui est bête. Ce que tu dis n'a aucun sens. Qui te dit que ma mère n'a pas pleuré ? »
Surement pas pour les mêmes raisons, mais ça tu n'es pas obligé de lui dire.
— «
Tu es aussi insensible que moi, mais tu seras toujours le plus con de nous deux par contre. »
Sourire en coin concernant le pouvoir, tu hausses les épaules sans répondre.
Il rapproche son visage et tu frisonnes en sentant son souffle humide contre ton oreille, mouvement de recul mais sa langue marque ta joue et tu te crispes tout entier.
— «
Eh ! T'es ... en plus d'être rustre t'es dégueulasse. »
Tu t'essuies le visage avec ta main, clairement dégoûté.
— «
Ne t'avise pas de recommencer ! Tu m'as pris pour une de tes chiennes ou ça se passe comment ? Je me casse. »
Tu lui assènes un coup de pied bien placé dans le tibia et tournes les talons en fulminant, toujours aussi dramatique - les yeux brillants d'une gêne insoupçonnée. La haine n'arrive pas à masquer l'intérêt soudain pour cet individu ; quand bien même tu gardes en tête de ne plus l'approcher.