Le maillot de bain est un vêtement de malheur. C'est ce que se disait Lily-Rose à chaque fois qu'elle se regardait dans le miroir, parée du la fameuse pièce de tissus. Ca colle à la peau, ça ne couvre rien. Les gens n'ont qu'à te regarder en maillot de bain pour tout savoir de toi. Si tu ne faisais pas le fier c'est que tu n'aimais vraiment pas te montrer, si tu le faisais trop ... là aussi il fallait se poser des questions. Les personnes qui s'en fichaient étaient automatiquement des personnes cools. Ils n'ont pas de complexes, s'amusent juste dans l'eau ou se coupent totalement du monde qui les entoure. La lycéenne les enviait beaucoup, parce que pour elle la piscine, le maillot, l'eau et les yeux scrutateurs étaient de grandes sources d'angoisse. Elle aimait le sport, elle aimait s'amuser, mais quand il fallait nager ce n'était plus du tout amusant. Combien de fois est-ce qu'elle s'était fait portée malade, où elle avait séché pour ne pas se retrouver à l'eau. Le vrai problème de Lily ce n'était pas tant les maillot de bain que sa façon de nager à vrai dire. Elle nageait très mal, et très mal était un euphémisme. Elle ne connaissait que la nage du petit chien, et se sentait incapable de faire autre chose. Peut être que c'était la perspective de mettre toute la tête dans l'eau qui la bloquait. Celle de ne pas remonter.
Mais Lily était de ces filles
qui se supportent pas de rester sur une peur
Parce qu'un rayon de soleil n'a peur de rien.
La demoiselle y était donc allée, à cet endroit maudit. Elle l'avait enfilé, ce maillot de bain de malheur. Elle avait bien fait attention à ce qu'il n'y ai personne pour la regarder, elle n'y arriverait pas sinon, c'était sûr. Même pas un maître nageur pour la sauver, il était parti, et puis Lily de toute façon elle avait trouvé comment entrer sans passer par l'entrée principale. La porte toujours ouverte pour qui voulait un bain de minuit dans l'enceinte de l'académie, elle la connaissait comme tout le monde.
Elle s'approcha alors de l'eau, comme si celle-ci allait l'engloutir et trempa le bout de ses orteils pour prendre la température, elle en frémissait déjà malgré l'eau chauffée. Pour reprendre confiance elle inspira à fond et expira doucement. Un petit rituel de respiration pour se relaxer. Et c'était parti. La blonde agrippa l'échelle, pas question de sauter, et descendit prudemment. Elle n'avait pas hâte, ça non. Et finalement elle se retrouva dans l'eau, le coeur battant, elle se poussa un peu du bord pour commencer une longueur. La demoiselle commença comme à chaque fois, avant d'essayer d'étendre ses bras pour nager le crawl. Le début se passait bien, sans trop mettre la tête sous l'eau, ça devait être maladroit mais c'était déjà ça. L'absence d'yeux devaient aider. Mais arriver vers le milieu du bassin, ça devait devenait fatigant et pire, sa tête commençait à rentrer dans l'eau. Elle paniquait la demoiselle et elle avait envie de sortir. C'était idiot, n'avait aucun sens et pourtant c'était là. Les larmes lui montaient, c'était plus drôle du tout et cette piscine était beaucoup trop grande. Ses bras frappaient l'eau frénétiquement, ses mouvements n'avaient plus aucun sens, elle ne se rapprochait même plus de l'autre bout. "
Mmmmh ! Je veux sortir !" Complainte, comme un enfant fait un caprice. Pourquoi n'y avait il personne quand on en avait besoin.