— Hey, Lucrecia.

Assise tranquillement sur un banc, elle s'est arrêtée de pianoter sur son téléphone lorsque ton ombre est venue la gêner. Redresse le visage à tes mots, sourcils haussés elle te dévisage sans aucune gêne tandis que tu continues. Pardon ? Elle cligne des yeux plusieurs fois, carrément prise de cours par ta demande.

— Wow.

T'as du culot quand même faut bien l'avouer. Si les autres l'avaient harcelé de sms en tout genre, tu es bien le premier à oser la prendre de front comme ça sans tourner autour du pot.

— T'es qui déjà.

Nathanaël Donovan.
Ah.

Ton visage lui est plus familier tout à coup, associé à ton nom elle se souvient t'avoir déjà vu en cours de Somnus avec elle, tellement discret qu'elle avait fini par t'oublier. Mais ce n'est pas pour ça que son visage se tort en une grimace affligée actuellement. Non ce n'est pas pour ça mais bien parce qu'à ton visage c'est le sien qu'elle associe. Celui d'Ezra. Elle sait qui tu es, Nathanaël, parce qu'elle te voit à ses côtés jour après jour, toi et lui ensembles alors elle n'a qu'une envie c'est de t'écraser au moins autant que lui.

Elle veut te voir brûler et ramper.
Elle veut qu'il dégage de sa vie (de celle de Noah), si tu t'y immisces ça ne fonctionnera jamais. Ce serait perdu d'avance et il est bien connu que Lucrecia n'aime pas perdre. Jamais.

— Si c'est ton frère qui t'envoie tu peux repartir, j'ai déjà dis non.

Elle avait fait un peu plus que ça à vrai dire mais bon.

— Même si c'est pas lui en fait. Barre-toi tu caches la lumière.

Te lance un regard dédaigneux avant de simplement reporter son attention sur son téléphone pour ne plus te calculer.

— À l'ombre non, en ta compagnie sûrement...

Qu'elle marmonne sans quitter son portable des yeux. Pourtant ça ne t'empêche pas de rester planter là et de continuer, tu persistes comme les cafards Nathanaël. Tu t'accroches, t'incrustes comme tu peux malgré qu'elle t'ignore royalement et tu ne t'arrêtes pas de parler. Encore encore encore, passe de ton stupide frère à l'argumentaire des raisons qui pourraient la pousser à t'accepter comme élève. Est-ce que tu t'es cru au tribunal ?

Elle détache finalement les yeux de son écran après que tu ais terminé ta plaidoirie. L'impression qu'elle les lève au ciel et pourtant c'est dans les tiens qu'elle vient les planter sévèrement.

— Me cabreas.

Les mots qui tranchent avant qu'elle ne se redresse sur ses talons pour le faire face, à même hauteur, son portable délaissé sur le banc.

— Pourquoi tu insistes, hein ? J'ai rien à y gagner et je ne veux rien avoir à faire avec toi.

Sifflement venimeux quand son index vient pointer ton torse, s'y plante avec force tandis qu'elle reprend.

— Je sais qui tu es Nathanaël Donovan. Ce que tu es, avec qui tu traînes. Tu crois que j'ai du temps à perdre avec les rats ?

Parce qu'au final qu'on se le dise, ça n'a jamais été réellement Matthew le problème pas vrai ?

— Ton existence même est répugnante, tu t'es rendu sale à suivre les pires crasses de cette école.

Ezra.
Elle n'est pas aveugle, et si jusqu'ici elle n'avait jamais prêté réellement attention ni à toi ni à tes fréquentations, lui elle l'avait vu. Parce qu'elle le déteste, elle le hait si fort mais est-ce que tu as conscience de ça ?

Tu l'emmerdes.
Toi, lui, tous.

— Barre-toi de là. Retourne traîner avec les chiens de la casse et laisse-moi tranquille.