Bien sur que tu pourras toujours compter sur lui. C'est justement car il est l'un des rares à avoir été toujours là (sans avoir eu besoin d'etre matrixé par ton don) que tu es resté debout si longtemps. Tu as cru pendant un moment Arsene que toutes tes amitiés étaient factices, à l'image de tes amours toxiques. Qui pourrait t'aimer pour ce que tu es réellement ?
Scarlet bien évidemment et ton coeur bat pour elle ; mais il a battu pour Icare d'une autre manière et ce depuis plus longtemps. Qu'il le veuille ou non, il est ton moteur.

— « Ça marche. »

Une fois dans l'eau, tu lui fais signe de venir te rejoindre. Sans ambiguïté cette fois, sans que ça soit une de tes ruses pour te rapprocher de lui ou lui faire des misères.
Il plonge et vous vous calez vers le bord.

— « Toi ? Me battre à la natation ? Tu es drôle mon bichon, hilarant même ! »

Tu reprends un air sérieux.

— « Un aller-retour. Le premier qui revient ici. Il doit toucher de sa main droite. Compris ? »

Tu t'élances au signal. Pousses avec tes pieds pour te propulser. Tu aimes tellement nager Arsene, la piscine est surement un des endroits où tu te sens le plus à l'aise sur cette terre. Sous l'eau dans le silence, ou la chaleur des rayons du soleil embrasant la surface t'appelle. Si tu n'avais pas pris la tête des populaires, tu aurais fait parti des sportifs.

Icare te talonne, te dépasse même à un moment. Mais tu reprends l'avantage sur la deuxième longueur, arrives finalement le premier. Tu pousses un cri de victoire et le regardes avec intensité.

— « Alors j'avais dis quoi ? Le perdant a un gage. »

Ça c'était pas dans les règles.

C'était assez serré, il n'empêche que tu as encore gagné. Tu te galvanises de ce dicton que tu ris souvent au nez de tes adversaires : Je gagne toujours. Mais pour Icare, tu fais l'effort de lui épargner cette humiliation. Il concède sa défaite, un peu bougon et si tu t'alarmes pendant quelques secondes de la probabilité de l'avoir peut-être vexé, il retrouve vite son sourire. Ton coeur s'emballe et tu détournes la tête en fronçant les sourcils. Chamboulé par sa bonne humeur à toutes épreuves.

Le gage c'est sûrement l'échappatoire la plus facile pour ne pas avoir à affronter des sentiments dangereux. Ou alors encore une excuse pour rendre la situation terriblement compliquée. Tu t'approches de lui alors qu'il cligne des yeux , les mains toujours accrochées au rebord. Ton souffle pour se mêler au sien.

— « Fais pas genre t'es surpris. Tu me connais depuis le temps, non ? Je n'aime pas gagner pour rien. »

Tu souris quand il capitule, admets qu'il sait. Il SAIT que tu as déjà une idée derrière la tête - et c'est une semi-victoire pour toi, ça signifie qu'il s'y attend et qu'il l'accepte. Tu mentirais Arsene, si tu affirmais ne pas en être terriblement troublé. Un peu échauffé.

— « Tu me surestimes. Je ne pense pas toujours à tout. »

Tu glisses ton pouce à son menton pour maintenir son visage à mesure que tu rapproches le tien, remontes le doigt à la lèvre et appuies. Lentement ta cuisse effleures la sienne et tu fermes les yeux, l'incites à faire de même.
Mais tu ne l'embrasses pas.

Oh tu aimerais bien.
Mais tu ne peux pas rallumer la mèche après avoir tout fait pour l'éteindre.

— « Hm. Ton gage c'est de me rapporter mes affaires. Tu connais mon casier. Exécution. »

Evidemment, une petite voix te murmure (démoniaque) que la réaction d'Icare est normale et naturelle. Il ne pouvait pas vouloir autre chose, n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas désirer plus ? Tu déglutis quand il sort du bassin en trombe et se précipite vers les vestiaires. Tu prends un peu de temps pour toi et te hisses finalement sur le rebord, attrapes nonchalamment la serviette posée en vrac sur le plongeoir pour commencer à t'essuyer les cheveux.

Le voilà qui revient et tu laisses tomber la serviette sur tes épaules. Entreprends lentement d'ôter ton maillot de bain.

— « Merci bro. »

Tu laisses choir le vêtement au sol et sans pudeur, tu te diriges vers lui pour récupérer tes affaires propres. Tu notes le malaise et les tremblements de stupeur dans sa question.

— « Quoi ? Ça te dérange ? »

Tu hausses un sourcil pour le toiser.

— « Tu m'as déjà vu à poil dans les vestiaires. Qu'est-ce que ça peut te foutre que je le fasse ici ? Il y a personne. »

Tu te tournes tout de même pour te sécher, lui offrant la seule vue de ton fessier. Tu te grouilles d'enfiler un caleçon, suivi d'une chemise.

— « Donc me toucher la queue dans les chiottes publiques c'est ok, mais te voilà gêné de seulement l'apercevoir quand je me change. »

Tu passes à côté de lui et lui tapotes la joue affectueusement, le dépasses puis remontes la braguette de ton pantalon.

— « Cute. »