Il y a un grand bruit, ça fait mal à la tête, aux oreilles et au ventre. La secousse est dure et soudain une voix : * Hina vite frappe la fenêtre avec le marteau dans la portière ! * Hina ne sait pas bien qui a parlé mais elle obéit tant elle a peur et s’accroche à ce conseil. Le verre se brise, le verre explose, Hina est projetée à l’extérieur, bruit d’explosion, odeur de flamme puis plus rien.
* Hina ! Hina tu vas bien ?*
* Franchement Perche d’Hôpital tu pourrais la laisser se reposer ! *
* Mais je m’inquiète moi et je suis une Perfusion d’abord !*
* Peut-être mais elle vient de subir un drame ! Un DRAME tu piges ? *
* Rohh Lit D’hôpital t’es vraiment drama quand tu t’y mets ! *
* Vous allez la laissez un peu ! Non mais oh !*
* Oh voilà la bougon !*
* Je suis une poche de médicaments et fermez là !*
* Ok ok rohhhhhh, je me tais !*
* Bien Lit D’hôpital c’est sage !*
* Mais !*
* Perche...*
* Bon ok...*
La porte s’ouvrit en même temps que les yeux de la petite Hina.
« Hina, je suis le docteur Herniesy, tu te souviens de ce qui s’est passé ? »
« Il y avait ce feu et la voiture et et et cette ... » tremblota la voix de la fillette de six ans avant de s’arrêter brusquement. « Je crois que quelqu’un m’a dit de casser la vitre ! Je me souviens ! Mais ce n’était pas la voix de mes parents ! »
Les yeux du docteur se firent inquiets : « Hina, il n’y avait que toi et tes parents dans la voiture... »
« Si ! J’en suis sûre il y avait quelqu’un qui m’a sauvée en me disant de sauter, peut-être qu’il a dit la même chose à Papa et Maman, il faut leur demander ! »
Le visage du docteur se détendit : « Cela doit être le choc Hina, je peux t’assurer que tu es la seule qui a survécu. » La fin de la phrase était sombre, triste et en sortant le docteur dit à une infirmière : « Pauvre petite elle est encore chamboulée, elle a besoin de se reposer, veillez à ce qu’elle ne manque de rien. »
En cet instant ce qui manquait à Hina était ses parents.
* Hina...C’est moi Tobby... * La fillette faillit laisser tomber l’ours en peluche près d’elle. Tobby parlait ? « Tobby...tu... » * Chut Hina écoute, aussi incroyable que cela peut te sembler les objets peuvent te parler et toi leur répondre aussi naturellement qu’avec des autres humains. Mais personne ne doit le savoir Hina, je sais que cela te fatigue un peu plus qu’à voix haute mais tu dois nous répondre en pensées, tu as vu le regard du docteur ?* * Il avait peur.** Oui.* * Je suis toute seule Papa et Maman, Tobby...* * Tu n’es pas seule ton pouvoir donne une conscience aux objets .*
Les yeux de la fillette se remirent à pleurer à grands bruits et elle serra son Tobby en murmurant : « Je veux Maman Papa...pas les objets ! »
La table de soins grogna mais n'ajouta rien à ce bruit de reproche.* Oh Ma pauvre choucroute, non n’aies pas peur Madame Couverture ne te fera pas de mal, tu sais les objets seront ta famille à présent mais pour le moment c’est normal de pleurer et d’être très triste, mais tu as aussi besoin de te reposer, Tobby tu chantes une berceuse à la petite ? *
La couverture avait une voix presque maternelle qui rassura l’enfant et Tobby le nounours se mit à chanter d’une voix grave et tendre:
*
Dabali koussa bata Debol anyo dabita Dabali koussa bata Daeba orbeka inam *
Hina a peur, et si les gens en face d’elle voyaient sa différence ?
* Hina, ils ne peuvent pas nous entendre*
*Tobby… Je veux rentrer à la maison !*
* Hina...*
Une dame s’approche alors que Hina serre son nounours contre elle, la dame sourit. Hina serre un peu plus Tobby.
« Elle aura besoin de temps. » tente de l’excuser la dame des services sociaux à la famille d’accueil.
Une chambre qu’elle partage avec Théo et Hubert deux jumeaux de dix ans à la tignasse rousse qui mâchent des chewing-gums 24/24 d’après l’adolescente qui vient de leur crier dessus, Léa dix-sept ans qui ‘’ en a marre de cette baraque’’.
Tout le monde va manger, Hina six ans et six mois, un mois à l’hôpital, un mois qui la sépare de ses parents s’assoit sur son lit perdue.
* Et bien Ma pauvre choucroute ce n’est pas la forme !*
Hina sursaute le sommier a parlé, ils faut croire que, hôpital ou pas, les sommiers aiment les choucroutes.
* Et si tu mettais un peu de musique Ma pauvre choucroute ?*
A la suggestion du sommier Hina remua la tête pour dire non elle ne voulait plus rien entendre, elle ne voulait plus rien.
Il ne fallut que trois mois pour qu’elle se fasse repérer, elle ne se protégeait pas de la peur des autres malgré les recommandations des objets. A quoi bon ? Elle vit plusieurs médecins qui lui posèrent bon nombres de questions. Mais le déclic fut l’affaire des douches.
C’était à la piscine, elle avait la main sur la poignet de la porte fermée, elle ne disait rien, mutisme sélectif depuis l’accident. Soudain la poignet sembla s’affoler et lui cria paniqué : « Choupina ! Derrière moi des garçons sont en train de laver la tête d’un autre dans les toilettes ! » Sans un mot la fillette tira vivement la veste de l’instituteur. « Des garçons lave la tête d’un autre dans les toilettes derrière le mur. » dit elle d’une voix monocorde.
Affolé et dans le doute le professeur alla voir, c’était vrai, pourtant elle n’était pas entrée dans le bâtiment le surveillant pouvait le confirmer, elle s’était sentie un peu fiévreuse et était restée à l’accueil toute la séance.
Elle fut envoyée sur Somnus après des questions d’autres gens un bon nombre de professionnel éducatif et social et même de la défense qu’Hina rencontra, elle parlait peu mais précisément, on lui fit faire des tests notamment celui du ballon qui s’avéra le plus cruel.
« Bonjour Hina ! »
L’homme souriait, il tenait un ballon à la main.
« On va faire un petit jeu tu veux, il paraît que tu as un grand pouvoir ! »
L’homme lança le ballon au sol, Hina sursauta elle venait de ressentir le choc, elle avait l’habitude avec les jeux de ballons à l’école bien que ça la déstabilisait toujours un peu.
Mais là ce fut pire.
« Hina que va t-il se passer si je fais ça ? » sourit avec une agressivité douce donc d’autant plus cruelle l’homme en sortant un ciseau et en...trouant le ballon d’un seul coup.
L’enfant poussa un cri ressentant toute la détresse du ballon elle qui ne ressent pas la douleur physique des objets mais leur détresse, leur joie, quand elle est près d’eux donc les anime passivement elle les ressent et peut en être troublée plus ou moins fort.
L’enfant en larmes tremblante suite à la terreur de l’objet ressentie s’approcha du ballon en loque et balbutia : « Vous l’avez tué... »
« Ce n’est qu’un ballon voyons Hina. » sourit l’homme.
L’enfant chamboulée se leva d’un bond et en pleurant à chaude larmes elle cria : « Vous l’avez tué ! Vous l’avez tué ! »
Elle n’eut même pas le temps de le frapper, c’était un adulte, elle n’avait pas encore sept ans, elle fut vite maîtrisée.
Dés le lendemain elle partit sur l’île artificielle « prison » pour les dotés.
« Et La Flippante pourquoi tu causes jamais ! »
« Si je l’ai entendue parler seule pas toi ? »
« Sans rire mais elle est cinglée La Bizarre ! »
Soudain quelque chose de froid vint frapper les garçons moqueurs. De l’eau glacée.
Un cri et un « Tu vas être encore en retenue, on va le dire ! » les gosses s’enfuient en criant un de ses surnoms : « La Flippante »
Hina haussa les épaules, du haut de ses neuf ans elle s’en moque bien des punitions. Elle en a vu d’autres…
* Hina peut-être que si tu leur parlait.* tenta doucement le seau.
* Oui Hina tu pourrais jouer avec eux, promis j’aurais pas trop peur quand tu me lanceras !*
La voix enfantine d’une balle de tennis dans la poche de Hina avait résonné. Hina soupira et allait s’asseoir sur un banc quand celui-ci lui dit : * Le panneau n’est plus là mais attention ma peinture est encore fraîche Hina ! *
Elle alla donc s’asseoir sur un rocher et prit délicatement la balle de tennis dans sa main.
« Autrefois, une balle plus grande que toi a beaucoup souffert, j’ai ressenti sa terreur et tu sais les humains ils ils ils... »
« Hina tu pleures... » dit tristement la balle dans sa paume. Hina se mit à caresser la balle de tennis ne pouvant cependant pas arrêter les sanglots.
« Voilà qu’elle caresse une balle de tennis La Bizarre ! » résonna d’enfants passant non loin.
Hina se leva d’un bond et mit délicatement la balle de tennis dans sa poche.
* Ce n’est pas la peine de parler à ses imbéciles d’humains égoïstes, ils ne comprennent rien ! * pensa Hina.
*Mais toi Hina te comprends tu ?* murmura un lampadaire si bas que même Hina n’y prêta pas attention.
Pourtant tous les groupes ne réagissaient pas ainsi, des artistes admiraient sa manière de voir le monde et la surnommaient L'Adorable, les geeks La Maladroite car oui elle est extrêmement maladroite Hina et pas douée en montage d’ordinateur pour un sous en fait non éloignez là de ce matériel fragile c’est dangereux pour lui, quant aux Rebelles la crédulité d’Hina lui donnait pour certains encore le surnom de La Niaise, elle avait réussi à gober toute une journée avant qu’on lui dise que c’est faux que l’on vivait en fait dans un grand ordinateur contrôlé par un chat surdoué et machiavélique.
Mais ces surnoms étaient teintés de bienveillance et d’une certaine clémence pour ceux qui les utilisaient contrairement aux autres de certains Populaires et Sportifs.
Mais Hina ne saisissait pas la bienveillance de ses camarades soit elle faisaient comme si ils étaient invisibles, soit elle les bousculait, soit elle leur jetait des regards noirs. C’était une solitaire exemplaire.
Et cela dura jusqu’à ses douze ans où elle entra au collège en classe C.
C’était un type étrange. Il était très populaire et contrairement à la vision biaisée de Hina par sa douleur ils sont loin d’être tous vilains pareil pour les sportifs. Mais de toutes façons Hina ne laissait personne l’approcher même pas les autres groupes ni même le sien qui est un « groupe » solitaire.
Il pleuvait ce jour là et Hina était dehors debout en tee-shirt tenant son manteau au dessus d’une poubelle, ébahi et attisé de curiosité le jeune homme de dix-sept ans à lunettes même si parfois c'étaient des lentilles, grand, carrure charismatique équilibrée, mince, et don Juan au possible fixait Hina inquiet: cette gamine de douze ans allait attraper froid plus que la poubelle non ?
Le pouvoir de ce jeune éphèbe était de changer l’apparence de n’importe qui rien qu’en posant la main sur son front et en se concentrant autant dire qu’il faisait craquer les cœurs qui voulaient changer de tête et les blagueurs qui voulaient jouer des tours. Sauf Hina trop occupée à protéger la poubelle de l’orage.
Ainsi il quitta son groupe d’amis qui le regardèrent surpris et encore plus quand il enleva sa veste sous la pluie. Puis il s’approcha rapidement de la fillette pour lui faire tomber sa grande veste sur les fines épaules de l’enfant qui sursauta.
« Tu peux protéger cette poubelle si tu veux mais couvre toi aussi tu vas attraper froid. » maugréa le plus grand embarrassé de ce geste impromptu.
Hina ouvrit grand ses yeux pour la première fois on lui permettait d’exister elle et son don.
* Tu sais il est un peu chiant parfois Arthy mais pas si méchant, je suis sûre que ce serait un chouette grand-frère !* lui dit la veste sur ses épaules.
Hina rit et Arthy paniqua gêné et dit : « Y a quoi de drôle ? » Hina se calma et dit doucement : « Rien, je suis d’accord avec ta veste tu es quelqu’un de gentil Arthy ! » « Tss et toi tu es vraiment bizarre ! » grogna le garçon mais ce n’était pas une insulte sur ce ton emprunt de douceur.
*Elle a une jolie voix Hina quand elle ose parler à quelqu’un !* pensa la poubelle. Hina ne commenta pas, la poubelle semblait rassurée elle était contente, l’orage qui faisait peur à la poubelle allait bientôt se terminer mais tout commençait.
Du haut de ses treize ans en ce dimanche d’été il faisait beau. Mais malgré les objets qui l’en pressaient Hina refusait de quitter son lit.
Et pleurait.
* Ma pauvre Choucroute courage ! debout ! * ne cessait de l’encourager la couverture.
* Franchement fais un effort Crapouille ! De mon temps les jeunes se levaient, debout ! * pestait sans cesse le réveil.
* La solitaire prends moi et va dehors avec les autres ! * lui reprochaient sans arrêt ses baskets au sol.
* L’adorable et si tu sortais dessiner, tu as un bon coup de crayon ! Pas aussi talentueux qu’une Artiste mais adorable d’où ton surnom des Artistes ! Allez ! * ajoutais sans cesser de le répéter le bloc de dessins sur son bureau.
* Sinon tu passes un coup de balai Cochonet ! Ce n’est pas possible tant de poussière et d’être dérangé à ce point !* grognait la corbeille sans se stopper.
* Je plussoie ! Cochonet range les habits au sol ! * grondait plusieurs fois sans cesser l’armoire.
Ce qui faisait un sacré chaos dans la tête d’Hina qui fatiguait beaucoup de six objets lui parlant en même temps sans s’arrêter mais elle était trop déprimée pour rétorquer.
La porte s’ouvrit soudain.
« Allez Petit Couette il fait beau allons dehors ! »
C’était Arthy tout sourire.
Au cri de soulagement des objets un septième les accompagna, le pyjama qui voulait être changé mais cela fit trop sept objets en même temps, l’esprit de Hina se brouilla en une douleur sourde et vaseuse et elle s’évanouit.
Hina se réveilla à l’infirmerie.
« Et bien tu m’as fait peur Petite Couette ! Tu ne voulais vraiment pas sortir c’est ça ? »
Hina gonfla les joues après un : « imbécile de Arthy ! »
Le garçon du haut de ses dix-huit ans bientôt dix-neuf éclata de rire face à Hina treize ans mais ce n’était pas un rire méchant juste taquin et complice d’amitié.
« Petite Couette ... » se calma aussitôt Arthy quand il la vit pleurer.
Il prit la main plus jeune dans la sienne et dit : « Je suis là Petite Couette et j’aime tes parents aussi vu ce que tu m’en as dit ils étaient super, alors on sera triste à deux ! »
Ce fut au tour de Hina de rire et de s’asseoir sur le lit dans un humide : « imbécile ! Je préfère que tu souris comme tu es toi ! » sur un ton tendre cependant un ton amical.
Le jeune homme frotta fort les yeux de la fillette de treize ans de ses poings qui protesta : « Mais ça va pas ! » avant que les deux éclatent de rire sous le regard mécontent d’un soignant dû au bruit.
« Si je souris tu souris alors d’accord ? Et on se racontera les bon moments ! Personne n’effacera ce que tu as vécu avec eux et puis tu sais un éducateur au foyer avant mes six ans m’a dit : « Les gens qui s'aiment se retrouvent et forment une constellation ! » il voulait me rassurer mais la vie dissolue de mes parents ne leur permettaient pas de m’aimer ! Ahaha ils n’ont pas voulu de moi c’est stupide hein pour un populaire ! » Hina se jeta dans les bras du plus grand et dit rosissant d’embarras face à sa demande : « Moi je veux bien de toi ...Grand-frère. » Arthy sursauta puis sourit et recoiffa Hina doucement dans un : « D’accord Petit Couette tu seras ma jeune sœur ! » Son sourire se fit espiègle : « Je t’apprendrais à faire des exploits tu verras ! »
« Oui ! » dit la fillette sanglotant de nouveau mais cette fois ci de bonheur.
« Rahlala ! Et pour ce qui s’est passé on en parlera aux professeurs ils auront peut-être une idée avec le rapport de l’infirmerie ! Faut rester en forme Petite Couette ! » Il plia le bras comme on montre ses muscles.
Hina rit, c’est fou comme avec Arthy elle pouvait passer du rire aux larmes.
Le soucis s’avéra le don en trop grand puissance ainsi Hina commença à apprendre à fermer son esprit quand cela dépasse six objets lui parlant, technique qui consiste à ne penser à absolument rien pour qu'aucune pensée ou parole n’entre en son cerveau. Il y avait des dérapages mais elle y travaillait !
Et l’année de ses quatorze ans arriva.
Hina en apprit des bêtises avec Arthy ! A se demander pourquoi il était populaire ou c’était peut-être justement ses blagues qui le rendaient populaires. Sa blague préférée était de changer l’apparence des gens et quoi de plus mémorable que ce jour là !
Hina avait quatorze ans et demi et après avoir accepté de se faire métamorphoser en Arthy car celui-ci voulait deux desserts à la cantine mais La Maladroite avait trébuché sur une chaise en y allant et Arthy était sorti de sa cachette sous l’inquiétude si bien qu’ils s’étaient fait prendre et eurent une énième retenue.
« Ahhhh on s’ennuie Petit Couette ! » bailla Arthy. Le surveillant baissa son journal, fronça les sourcils et dit à Arthy : « Fallait pas faire de bêtise ! La Terreur numéro 1 ! » Il se retourna ensuite vers Hina et la fusilla du regard : « Et toi tu n’as pas intérêt à répondre La Terreur numéro 2 ! Je veux le silence ! » Les minutes passèrent, les dizaines de minutes et le surveillant finit par s’endormir derrière son journal.
Hina vit le sourire malicieux qu’elle reconnaîtrait entre mille de Arthy et chuchota : « Non Arthy ! » Le plus grand lui fit des yeux de chien battu et Hina soupira dans un sourire ce qui il le savait signifiait qu’elle lui donnait carte blanche.
Il se leva, approcha discrètement du surveillant et posa sa main sur le front de celui-ci puis avec lenteur et en silence, il écoute bien hein ! Il retourna à sa place.
Le surveillant se réveilla à la fin de la retenue et balbutia : « Je me suis endormi. »
« On a été bien sage on peut sortir ? » demanda Hina même si son sourire était aussi hilare que son aîné. Le surveillant sans comprendre dit : « Oui oui c’est d’accord, c’est bien, vous pouvez y aller. » Les deux jeunes gens sortirent en quatrième vitesse et le surveillant dut trouver cela étrange car il alla aux toilettes se regarder dans le miroir et hurla : « Revenez ici tous les deux on en a pas fini avec les retenus ! »
Il avait l’apparence d’Arthy son élève, ce n’était que pour 24 heures, heureusement, n’est ce pas ?
« Tu veux t’enfuir, Mais aujourd’hui j’avoue tu m’étonnes Tu me défies t’en fais des tonnes, tu joues à l’homme Car moi je me sens dépassée par les évènements Dans ma mémoire, t’es qu’un enfant comme moi Arthy. J’ai peur si tu t’en va de perdre ces bêtises, ce quotidien, ces petites choses pas si futiles, Ne perds pas le fil, entre nous c’est si fragile Si délicat, tu sais je ne te le dis pas Ne perds pas le fil, entre nous c’est si fragile Si délicat, mais sache à quel point je suis fiere de toi » Hina * Mon p’tit Courant d’Air ! Tu ferais mieux de regarder au sol près de la porte, le parquet a dit que quelqu’un a glissé quelque chose sous la porte pendant que tu dormais ! * dit le ventilateur.
* Tu as réveillé Ma pauvre Choucroute ! Mais oui va voir Choucroute c’est peut-être important ! *reprocha la couverture au ventilateur.
Hina se leva et ramassa la lettre en se frottant les yeux, il était minuit, elle alluma sa lampe de bureau ne pouvant pas lire dans l’obscurité.
« Coucou Petite Couette c’est Arthy tu me rejoins sur le toit une fois réveillée ? Ton grand-frère. Ps : Ne t’en fais pas j’ai crocheté la porte du toit, elle était fermée... »
* Il a déposé ça il y a à peine une heure ! * informa l’horloge ronde au dessus de la porte.
L’inquiétude prit Hina qui se mit à courir vers le toit tant pis pour le couvre-feu elle a déjà dépassé celui-ci souvent pour des blagues avec Arthy souvent pris souvent punis aussi...mais ce qui était inhabituelle était la porte vandalisée. Arthy bien que blagueur ne ferait jamais ça !
Ce jour là Hina aurait pu se faire prendre et ne pas atteindre le toit mais pas question ! Quand le surveillant apparut au tournant elle se cacha derrière le mur et pour palier le bruit elle dit à sa balle de tennis à qui elle avait raconté l’horrible histoire de la balle détruite.
* J’ai besoin de ton aide!*
* Ouip compte sur moi Grande-sœur qu’est pas un ballon ! *
Se cachant le cœur battant derrière un mur elle fit rouler ma balle dans une direction brouillant les pistes au surveillant et put quand il suivit la balle intrigué en courant, se faufiler jusqu’au toit.
Il était là le Arthy mais il ne la regardait pas de suite. Il était allongé sur le dos et regardait les étoiles ou dormait-il ? Hina s’approcha, oui il avait les yeux fermés. Ses cheveux de cendre frissonnaient dans le vent, il était si grand le Arthy, musclé sans que cela choque, il était beau. A cette pensée Hina rougit ! Beau ? N’importe quoi c’était juste un grand frère gamin qui allait attraper froid à dormir sur le toit !
« BOUH ! »
Hina cria et tomba sur les fesses à son cri qu’un grand éclat de rire suivit.
« Imbécile de gosse de Arthy ! » dit-elle en gonflant les joues, pas vraiment fâchée juste pour la forme car elle le rejoignit assez vite en son rire.
« Bon de quoi tu voulais me parler ? » demandai Hina en s’asseyant près de Arthy qui referma les yeux.
« Tu vas pas rejouer la belle au bois dormant ! » rit la jeune fille de quinze ans face cette réaction.
« Hina... »
L’adolescente sursauta et tenta de taquiner pour se détendre : « Hina ? Tu ne m’appelles jamais comme ça ! Tu as oublié ? C’est Petite Couette ! On devrait peut-être passer à l’infirmerie pour amnésie, tu en pen... »
Le bras de l’adolescente fut saisit et le grand répéta : « Arrête Hina ! Je ne suis plus un gamin ! J’ai vingt ans à présent ! Et toi tu vas devoir grandir aussi ! Je ne peux plus être auprès de toi ! »
Hina tira son bras : « Qu’est ce que tu racontes ? C’est une blague ? »
« Hina ! » reprocha t-il. Il ne blaguait pas mais semblait ne pas pouvoir lâcher ce bras frêle de petite sœur de cœur. Ses yeux d’encre fusillaient les yeux noisettes d’Hina et il articula d’un ton sec : « Je vais partir ! Alors fais toi des amis et lâche moi ! »
« C’est toi qui me fait mal ! Lâche mon bras ! »
Il le lâcha pourtant Hina aurait voulu qu’il ne le lâche jamais. Elle se leva et cria : « Je te déteste Grand-frère Pars si tu veux ! Je te déteste ! » et elle partit en courant vers sa chambre pleurer entre les draps.
« Chère Petite Couette,
Pardon de mon attitude, je pensais que me haïr serait plus facile pour toi.
Mas ça fait un mois que tu es extrêmement triste et m’ignores.
Tu peux m’ignorer mais sûrement par ma faute tu as égaré ton sourire si beau.
Je t’adore Petite Couette et je t’adorerai toujours.
Tu es ma précieuse petite sœur de cœur.
Ma seule vraie famille à vrai dire.
L’État a voulu que je travaille pour eux, je ne voulais pas te quitter j’ai tout fait pour ne pas être pris jusqu’à mimer une perte de contrôle de don. Tu te souviens tu avais eu peur ce jour là où j’avais transformé que partiellement un pauvre camarade ? Tu y avais vraiment cru. Pour leur mentir et rester près de toi je t’ai menti pardon Petit Couette.
Mais cela n’a pas marché, des tests ont été fait et ils ont constaté que je falsifiais.
Je vais donc aller travailler sur le continent Petit Couette loin de l’île dans les services de renseignements à aider des types qui vont tabasser d’autres types pour des histoires d’argent volé ou autres idioties. Mon père frappait ma mère je m’en souviens vaguement, je ne cautionnerai jamais de répondre à la violence par la violence.
Mais je dois obéir. Petite Couette ne me déteste pas pour n’avoir pas réussi à rester. Je suis horrible et vais faire des horreurs mais toi reste quelqu’un de bien d’accord ?
Et souris, s’il te plaît ne laisse jamais plus ton sourire être volé !
Tu te souviens quand je t’ai dit qu’un éducateur au foyer avant mes six ans m’avait dit : « Les gens qui s'aiment se retrouvent et forment une constellation ! » et que je n’y croyais pas ?
Pour nous deux j’y crois.
Ton grand-frère pour toujours Petite Couette,
Arthy »
Les mains de Hina quinze ans et neuf mois tremblaient sur cette lettre découverte dans sa veste qu’elle avait posé sur la chaise d’infirmerie où elle dormait parfois en ce moment. Il avait dû passer pendant ce temps là.
* Il est encore temps Hina, il a dit à l’infirmerie partir à 12 heures 30 et il est 12 heures ! Si tu te dépêches ...* commença la pendule au mur. Hina ne l’écouta pas plus et courut le plus possible, se rattrapant trois fois pour éviter trois chûtes, pas le temps d’être maladroite, le voir, lui parler, s’excuser !
Au moment où elle le vit il passait les grilles du pensionnat.
« ARTHY ! JE SUIS FIÈRE DE CE QUE TU ES MOI ! JE NE TE DÉTESTE PAS ! » hurla Hina.
Il l’entendit, se retourna et lui sourit en grand, Hina décela un merci se dessiner sur son visage. Hina ravala ses larmes et lui sourit à son tour de toutes ses forces. Et il monta dans la voiture. Voiture qui démarra.
Elle ferait tout pour sourire car c’était le souhait d’Arthy.