Lohan parfois les heures sont un peu longues. Écouter sans écouter l’esprit qui vague ailleurs dans des songes confuses parfois, étranges d’autres. Les autres en bruit de fond ; parce que tout est si long ici, tout est parfois un peu trop compliqué mais Lohan sourire aux lèvres et zygomatiques contractées, c’est pas compliqué de lutter contre cette abominable flemme qui se délimite aux traits.
Et pourtant, Lohan peut-être on peut un peu plus tenter de réussir, d’écouter les autres peu importe ô combien c’est déroutant et peut-être insensé.
Mais les yeux sur le collier ; ils disent artéfact mais l’esprit dit toujours collier, et avec les années passées ici rien n’a changé, il garde toujours cette valeur qui ne se dégrade pas aux yeux du temps.

Ariel.
Dit l’esprit ; c’était un chaton et pourtant. C’était suffisant pour le faire sourciller à la moindre pensée et le faire toujours penser repenser - alors se dit Lohan, on était un enfant. On était enfant alors ce n’est pas grave. Ce n’est pas grave mais ça reste douloureux il a fallu qu’on cherche loin trop loin pour ce foutu collier. Sans ça, on serait peut-être encore avec eux.
Mais la famille déconstruite s’est reconstruite alors il fait avec ce qu’on lui a offert. C’est suffisant Lohan s’en persuade et détache le nez de cet accessoire qui jusque ici l’a mené ; le regard vaillant vers l’avant. Peut-être aurait-il gardé cette motivation si brusquement quelques accessoires sur sa table n’avaient pas pris leur envol trop rapidement et trop haut pour qu’il puisse les atteindre, regards braqués sur cet incident et aussitôt les objets retombent.. Sur une de tête juste en face. À cet instant dans un trou bien lointain Lohan veut s’enterrer ; pourquoi diable fallait-il que ça lui arrive maintenant ?

— Ahhh désolé, j’suis vraiment désolé ! En hâte milles excuses et les mains maladroites viennent chercher les objets dorénavant sur le sol. Il a cette envie Lohan, parfois de n’être que petit est insignifiant comme maintenant, parce qu’il sait à quel point cette non-maîtrise pèse comme un fardeau sur lui. Et ça lui fout le moral à zéro ; il aimerait se défaire ou jeter le collier à des kilomètres, mais c’est lui qu’il a choisi.
Alors quand le cours se finit dans les couloirs Lohan suit les gars silencieusement. C’est comme ça à chaque fois, dès qu’il s’active dès qu’il fait n’importe quoi autour de lui la tête s’abaisse et le moral retombe. Et ce ne sont pas les gentils coups d’épaules des autres qui changent ça, tout le monde sait à quel point c’est démoralisant.
Tellement démoralisant que Lohan suit sans savoir où les autres se dirigent, la seule chose dont il a envie, c’est s’asseoir et dormir, s’asseoir parmi les autres et être comme les autres. Alors son corps s’élance à la suite dans le foyer, ni vide ni triste ; juste commun.

Mais il s’arrête, quand une tape sur son épaule le sort de sa rêverie et de ses songes embrumées. Son visage pivote aussitôt pour constater un visage familier ; et sa rapide présentation éclaircit bien vite ce point. Lohan la reconnaît, et se demande un instant ce qu’elle peut bien lui vouloir. Il n’a envie de rien, pas même de discuter, simplement se poser pour rien faire, rien dire. Simplement exister.
Et par malchance, c’est bien ce pour quoi elle est là ; mais c’est ingrat de ne pas cacher sa déception. Ça doit sans doute être important alors, le regard s’accordant au sien c’est le sourire qui un instant se fait plus doux et posé.
— Ouais ouais j’te connais ! Pas de soucis on allait se poser là. Et lui indique d’un regard que sa présence ne le dérange pas vraiment ; ou peut-être que si, au fond. Lohan aurait aimé être seul ; partager sa peine est loin d’être son ressort. Des questions sur moi ? Bahh écoute dis toujours ! L’oeillade intriguée Lohan se demande bien quelles peuvent être ces fameuses questions mais pas instant ne songe à ce qu’il s’agisse de questionnements dont lui même n’a probablement pas la réponse.

Les yeux qui s’ouvrent se referment rapidement sans trop comprendre Lohan, assimile ses mots et ne se souvient curieusement pas de son entrée dans la salle - mais soit. C’est pas comme si c’était surprenant, ce dont qui s’active n’importe comment à tendance à le faire entrer dans une bulle impossible d’accès et alors, n’importe qui faisait n’importe quoi n’a définitivement plus d’importance. Il se gausse bien des autres à cet instant, parce que son esprit se recentre trop sur son incompétence, alors il se laisse porter par un cercle sur ses lèvres en l’écoutant.
C’est déroutant, quand elle le dit Lohan parce qu’indéniablement - il ne pense pas qu’elle peut bien lui vouloir ainsi du mal mais il se referme presque instantanément quand elle le mentionne. Pourquoi, pourquoi a-t’il fallu qu’elle le lui rappelle ainsi ? Ne pouvait-elle pas faire comme si elle n’avait rien vu, comme tout le monde finalement ? À ces simples mots, Lohan avait l’impression de retrouver les regards incessants ou moqueurs - qui sait, et ça suffisait à avoir l’impression d’étouffer.

Orbes rivées par la suite sur l’artéfact autour de son poignet - Lohan a détaché son regard un instant de son visage doux, il a oublié la douceur dans ses iris et sa courbe emplie de gêne ; il s’est cabré sur les mots. Pourtant, il arrive peut-être un instant à sourire à son tour - ricaner presque. Ahh ça.. ahah, ça arrive souvent c’est pas grave. Mais ça ne sonne pas aussi consolant qu’il le veut vraiment, c’est même plus décourageant et son sourire se décroche presque aussitôt. Et quand il entend de nouveau les notes de sa voix, ses orbes jonglent vers leurs homonymes. Il se demande Lohan, si elle sait quel effet lui font ses mots ; lui qui prend toujours les choses du bon côté, il a du mal cette fois, comme si on lui piquait brusquement en pleine poitrine tout ses maux pour lui injecter. Et c’est désagréable, bien trop - il prend sur lui alors.
Pourtant il prend conscience et il le sait ; pour lui c’est purement normal, d’ainsi se comporter, il n’a nulle envie de pourrir l’atmosphère avec ses maux et encore moins son incompétence, après tout, c’est pas comme si c’était nouveau.

Alors, il entrouvre les lèvres pour répondre, il lui dirait bien ; c’est pas grave tu sais. Ou alors non, je change pas vraiment. On a tous nos phases non ? C’est normal non ? Des questions au final - il n’est pas sûr non plus de ce qu’il pense. Mais il s’arrête écoute et se cabre de nouveau. Les yeux qui ont un instant détaché de la jeune femme l’ont bien rapidement retrouvé pour lui offrir un regard outré presque de ses mots - il ne sait pas pourquoi Lohan, mais les mots sonnaient trop réels pour être entendus. Je.. En réalité ; il ne sait pas. C’est sûr il ne serait pas contre un peu d’aide ; mais c’est pas en claquant des doigts qu’il va brusquement totalement le maîtriser, n’est-ce-pas ?
La vérité c’est - il se serait mieux porté sans. Sans ce pouvoir de malheur et cette île de malheur, tout aurait parfaitement été calme pour lui. Alors il fronce les sourcils faute d’y resonger, parce que c’est une boucle qui se répète encore et encore. Je vais parfaitement bien, d’accord ? Et ça aussi, c’est plus dur qu’il ne le veut réellement. Les notes sont graves mais fébriles et ça le tue presque, de dire ça.

Tu le sais, Lily-Rose, que je n’ai jamais voulu tout ça ?
Ni être ici, au fond.
Mais il ne le dira pas, parce que peut-être ça fait un peu trop mal, de repenser au temps où on était enfant et on jouait tranquillement.
— Et puis, je vois pas pourquoi j’aurais besoin d’aide ! Ils sont plus forts les mots et Lohan c’est un peu désolé qu’il constate ceux qui pivotent vers lui l’air dérangé ou inquisiteur, et ça fait un peu trop d’inquisition pour aujourd’hui.

La vérité Lohan ; non, pas convaincu. De ses propres mots, comment pourrait-il bien l’être ? C’est toujours pareil, avec son artéfact et il en serait presque déprimé, alors heureusement qu’il ne fait pas chaque jour surface. Il peut au moins se consoler dans cette bête idée. Et pourtant, le regard dévie et il tique Lohan, d’à quel point il est insensé de nier de la sorte. Que ce qui ne le convainc pas lui, ne le fait pas chez elle non plus. Il aimerait tant pourtant, il n’en demande pas tant, simplement qu’on le laisse tranquille ; car s’il ne veut pas d’aide, il est rarement le genre à en demander. Il viendra un jour où il devra se débrouiller tout seul, après tout, et personne ne viendra l’aider dans ce cas. Il est déjà assez déplorable pour lui qu’on le voit dans cet état, alors il refuse, borné au possible ; comme toujours. Sans se rendre compte un court instant que ce n’est que son bien qu’elle veut.
Il ne s’en rend simplement pas compte, après tout c’est bien la première fois qu’on lui tend ainsi la main, non ?
La tête qui bascule de droite à gauche négativement alors que pourtant, il a ce sourire que ne fane pas de ses lèvres. Comme si c’était trop dur de l’admettre. Cependant, il ne répond pas tout de suite ; il reste silencieux.
Quand les regards se tournent et pivotent vers eux, Lohan pourtant c’est plus complexe de tenir en place, tenir les mots en laisse et ne pas se laisser distancer par tout le reste.

Il a presque envie de s’excuser, mais cette volonté de rester tel qu’il est l’en empêche. Lohan le regard ne veut pas d’aide, il dirait presque - retourne à tes occupations, ne perd pas ton temps avec moi. Parce qu’il passe son temps à en rire mais qu’au fond c’est déprimant, il ne serait pas là si rien de tout ça n’était arrivé.
Pourtant, elle a les mots doux quand son regard se baisse ; et Lohan s’en veut presque mais c’est plus fort que lui, c’est trop borné qu’il agit, mais peut-il bien s’en vouloir ? Elle n’est qu’une inconnue - comment peut-elle bien le comprendre, après tout ?
— Si, bien sûr que si.. Il nie, Lohan le moindre de ses mots pourtant trop réaliste mais assumer sa faiblesse, c’est un mur trop grand une tâche trop cyclopéenne. Autour les autres, leur regard et Lohan ne veut pas se montrer ainsi, mais sous son meilleur jour, ça a toujours été comme ça, alors il fronce les sourcils un instant - songe aux mots les plus justes et baisse de nouveau la voix. Je n’ai pas besoin d’aide, je sais me débrouiller seul, je suis plus un gosse ! Il rit presque, de son sourire qui s’érige lentement pour retomber l’espace d’un instant.
Les doutes se découpent et l’océan de ses yeux est trouble. Et quand bien même, t’y pourrais rien, strictement rien. Le ton plus dur mais dans le coeur il bat comme un glas sinistre. Comme s’il n’y avait rien d’autre pour le réconforter et pourtant si, juste face à lui une douce présence.
Trop douce, bien trop douce
Et lui se brusque ; sur le moindre de ses mots et se renfrogne, comme si on lui demandait la lune.
Mais ce n’est pas un fardeau, de demander de l’aide ; n’est-ce-pas ?

Tout du long, elle a raison plus qu’elle n’a tort, et ça fait flamber quelque chose en lui ; une volonté un peu plus, de se fermer. Parce que c’est comme ça que ça marche, Lohan douleur au coeur et personne ne frôle, personne n’effleure la plaie alors on attend patiemment qu’elle se ferme, qu’elle guérisse.
Parce que le temps peut-être fait-il bien mieux les choses, il reste silencieux et l’observe un instant, tiraillé entre deux terres - il ne veut pas l’admettre et pourtant, ça serait déjà si signifiant de l’admettre. Pourtant, ça semble trop, ce qu’elle lui demande - puis c’est pas tant que ça la présence du monde qui les entoure qui le dérange mais simplement ce fait qu’il est lui en tant que lui et elle en tant qu’elle.
Les orbes qui sillonnent le vide, qu’importe où sera le plus intéressant car effleurer leurs homonymes, ça serait presque comme admettre cette faiblesse qu’il tente sans résultat de garder au plus profond, de la terre pour qu’elle ne refasse jamais surface. Mais plus il la terre plus elle crie contre lui-même sans qu’il ne puisse la laisser s’écailler.

— Pourquoi tu voudrais m’aider, tu pourras rien changer à tout ça tu sais ? Il grogne, mais c’est plus de la haine envers lui-même qu’il gronde en tonnerre silencieux. Il se cherche, sans se trouver et ses orbes finissent par retomber sur Lily-Rose. De toute façon.. Il serre les dents, sent ses muscles se crisper.
Il s’en veut, à lui-même plus qu’envers elle ou quoi, après tout elle n’y peut rien. Parce qu’elle lui tend la main et qu’il refuse, mais qu’est-ce-qui peut bien arriver s’il prend sa main ; il va toujours tomber encore et encore, et elle ne pourra que le regarder.

Elle le regardera comme tout le monde tomber et elle dira peut-être ; c’est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois.
Ou alors ; c’est pas grave, n’abandonne pas.
Ou encore ; ça ira, ça viendra.
Mais ça fait sept ans et rien ne va jamais alors, il se permet un instant à songer encore. T’étais pas censé entrer, ni voir ça, tu veux pas faire comme si tout ça n’était jamais arrivé ? T’as rien vu, rien entendu ? Mais il a peur peut-être, de rester ici toute sa vie, il fait de son mieux il en est persuadé, alors pourquoi rien ne change ?
Poings serrés, il se fige un instant, crispés bras et tout est trouble alors ; il n’acceptera pas, si c’est pour la plonger dans un vide infini - ça leur fera mal à tous les deux, n’est-ce-pas ?

— Ça ne marchera pas, et c’est tout. Froid comme glace, quand bien heureux les foule se sont un peu dissipées autour d’eux, car c’est inévitable une telle réaction - pourtant Lohan rarement laisse les maux se figer sur son visage plus que dans son coeur.