Eleanor, elle est adaptable. Elle est comme un miroir, reflétant les émotions des gens qui l'entourent, absorbant l'ambiance. Elle s'adapte à la compagnie, à l'endroit, au changement avec une relative facilité. Elle est populaire avec les autres grâce à cette adaptabilité.

Mais à part refléter les traits que les autres montrent, Eleanor a une personnalité à elle-même.
Par exemple, elle a beaucoup d'humour, et rigole facilement. Il en faut peu pour l'amuser, et une des façons les plus particulières de l'amuser est de lui envoyer des memes juste horribles ; ou bien d'envoyer ces memes elle-même et de se régaler des réactions. Autrement, elle apprécie les blagues, les memes plus "normaux", et les situations marrantes. Pas mal de gens l'appellent "cringe", et elle s'en réjoui - les réactions outrées, dégoûtées, hésitantes, elle s'en régale. Des memes plus obscurs comme "door's stuck" aux références quasi-culte (si l'on fréquente internet pendant plus d'une semaine) comme le nom complet de notre très chère Ebony (ou, Dieu lui pardonne, Yiffany) - tous les moyens sont bons pour recevoir des aboiements de rire, ou des "ew" en unisson. Elle aime provoquer. Elle accepte entièrement son côté cringe, et s'en vante presque.

Eleanor est aussi très déterminée. Peut-être même obstinée. Elle refuse généralement d'abandonner, de laisser tomber, ou de changer d'avis sans preuve qu'elle a tort. Cela la mène souvent à des résultats époustouflants, comme des notes qui frôlent la perfection, un projet de science jugé trop ambitieux mais réussi malgré tout, réparer une relation amicale ou amoureuse ; ou, dans le cas de son obstination, elle peut se mettre à dos des gens, perdre des amis, s'attirer des ennuis.

En plus de son obstination, Eleanor peut se montrer agressive, selon la situation. Elle est aujourd'hui beaucoup moins agressive que quand elle était petite, mais certaines choses fonctionnent comme un interrupteur pour elle, et elle ne se gênera pas pour jeter quelqu'un par terre (ou au moins essayer) si elle juge que cette personne mérite une raclée. C'est d'ailleurs pour cette raison, principalement, qu'elle a passé une bonne partie de sa scolarité primaire et collégienne dans une salle, tête-à-tête avec un.e professeur.e ou un.e surveillant.e. Mais elle s'est calmée, niveau agression, depuis (sauf, bien entendu, des cas spéciaux ou un plus petit se fait harceler - il y a toujours un plus gros poisson, et Eleanor pense être le poisson plus gros que les bullies).

Enfin, Eleanor est influençable. Évidemment, pas pour les personnes qu'elle sait être terribles, ou qu'elle juge terribles, mais ressentir les émotions des gens autour d'elle la rende plus sensible aux suggestions. Par exemple, si quelqu'un est dans une rage incontrôlable, et que l'émotion atteint Eleanor, elle sera alors plus facilement convaincue d'aller taper des bullies.

Malgré tout cela, elle est généralement aimable et polie, portant ses émotions changeantes sur son visage et son cœur sur la main, même si son humour peut être jugé tordu. Si elle ressent quelque chose, elle vous le fera savoir - avec des mots (elle en connaît beaucoup, maintenant, avec toutes les émotions qu'elle a décrites dans le passé) ou autrement.

C'est l'histoire d'une madame qui voulait un fils, mais à la place elle a eut plein de filles.

La première, Tomoe Eleanor Shungiku, aurait été un avortement si la loi l'avait permis ! Et qu'est-ce que Monsieur et Madame Shungiku ont eu, en récompense d'une grossesse difficile ? Un démon. Tomoe a toujours été difficile - bambin, elle pleurait beaucoup. Et après, elle fut gâtée avec deux jumeaux, plus jeunes qu'elle. Et elle pleurait moins. Ces deux plus jeunes qu'elle, plus fragiles, même alors que Tomoe elle-même était encore un bébé, elle se sentait un peu responsable pour - au grand soulagement de ses parents.

Enfin, le soulagement ne dura pas longtemps. Dès que l'école et les camarades rentraient dans l'équation, Tomoe devenait incontrôlable - le moindre regard de travers des autres petits, la moindre remarque que Tomoe n'aimait pas, elle poussait, elle tapait, elle mordait, elle griffait. Elle s'apaisa un peu après s'être faite recadrée par sa maîtresse et ses parents ; mais si ses deux chouchous se faisaient cibler, elle recommençait. Rapidement, à la maternelle, on a vite appris à les laisser tranquilles - et peut-être est-ce à cause de l'agressivité et surprotection de Tomoe que les deux autres n'avaient pas d'amis.

Enfin, le dernier jour avant les vacances du nouvel an, les deux plus jeunes se faisaient isoler par les autres enfants. Tomoe n'a pas apprécié ça - l'année prochaine, Eleanor ne serait plus à la maternelle.
Deux enfants ont commencé à se disputer - une histoire de feutre jaune fluo - et commençaient à taper sur les nerfs de la bombe à retardement qu'était Tomoe à cette époque. La colère, la frustration, le sentiment d'avoir le droit et la priorité sur ce feutre, le sentiment d'injustice, d'impuissance ; ils grimpaient, s'accumulaient, et Tomoe commença à crier - ordonnant à ceux qui se disputaient de la fermer ; appelant la maîtresse qui avait quitté la salle pour une courte minute ; disant même à ses chouchous de se défendre contre ceux qui veulent les isoler, les laisser de côté, les ignorer, les insulter. Et après, quand elle eut fini de crier, elle commença à pleurer. Culpabilité, regret, responsabilité, peur, et Tomoe, elle se noie, elle commence à suffoquer, et elle pleure encore plus, et direction l'hôpital parce que la petite n'arrive plus à respirer - les larmes qui coulent à flots, la gorge serrée, coincée, et on arrive à la calmer, mais Tomoe n'a pas pu retourner à l'école le reste de l'année. Exclue. Isolée. Seule.

Et en avril, lorsqu'elle aurait commencé sa première année d'école primaire, quelqu'un vint la chercher, pour aller sur une île. Au revoir Maman et Papa, au revoir les chouchous, au revoir les amis que Tomoe n'a jamais eu.

Et peut-être n'était-ce pas une mauvaise idée ! Tomoe - Eleanor, comme elle préférait maintenant - pu prendre un nouveau départ. Un départ bien difficile, avec des émotions écrasantes, les siennes et les autres, mais on lui apprit vite à faire le tri et à rejeter les émotions dont elle ne voulait pas. Malheureusement, la petite barbare n'a rien appris de plus depuis ; malgré bien qu'elle essaie. Enfin bon, avec les amis qu'elle s'est faits lorsqu'elle a réduit son agressivité, elle s'en sort bien ! Malgré quelques petits... accidents.