Encore une fois. La frustration sonne à sa porte. Pourtant il devrait y être habitué depuis le temps Nathanaël. Au final il y gagnerait a se faire une raison : son frère ne le reconnait pas.
Et encore une fois il a dû essuyer son dédain. Encore une fois a subir son ignorance face a un regard qui ne cherche qu’à être reconnu. Nathanael en a marre.
Il a envie de tout plaquer. Il a envie de se barrer. Mais il ne peut pas.
Stupide dôme qui entoure cette île.
Alors il ne peut que marcher, marcher, et encore marcher vers une destination qui lui est encore inconnu jusqu’à ce qu’il se retrouve devant le gymnase.
L’heure d’affluence n’est pas là. Il n’y a personne même.
En même temps c'est bientôt le couvre-feu mais actuellement c'est bien la dernière préoccupation de Nath. Nath a la rage, il a juste envie de se défouler.
Il y a personne normalement et pourtant il l’entend ces coups qui frappe contre quelque chose. Intrigué il se rapproche constate. Quelqu’un frappe sur ces sacs de boxe comme si c’était son pire ennemi.
Lui aussi aurait bien besoin de ça. De frapper un bon coup. Sans faire attention aux conséquences.
S’approche doucement. Et prononce quelques mots pour signifier son arrivé. « Hey, je peux taper avec toi ? J’en ai besoin ok. »
Direct. Sans détour. C’est peut-être ca sa solution : trouver un défouloir qui ne fera de mal à personne.
Frappe. Je vous emmerde. Je vous emmerde tous ! Frappe. Bande de sac à merde, avec vos compliments à deux balles et vos allusions à la con ! Frappe. "Vous savez que nous sommes là pour vous, Noah ?" Frappe. Et quand j'étais en deuil, vous étiez où ? Quand j’étouffais, vous étiez où ? Quand je me griffais jusqu'au sang parce que personne ne me laissait respirer vous étiez-où ? Quand cette bande d'enculés me harcelait à avoir mon approbation comme si j'étais Liam, vous étiez où ? Frappe. Putain. Putain. Putain. PUTAIN.
Un enchaînement chaotique, terrible. Ça pleut, ça se déverse, des montagnes de coups, par dizaine, par centaine, tu ne comptes plus vraiment. Aujourd'hui encore, t'avais craqué. Même plus le droit de faire la tronche, même plus le droit de te montrer diminuer. À peine avais tu laissé ton sourire se fondre en une moue fatiguée qu'on avait accouru, mielleux, concernés, des adultes là pour votre bien, ceux-là même qui t'ont poussé à prendre un rôle, ceux-là même incapable de faire le deuil de l'élève chéri et qui ont bien été content de te voir reprendre le même sourire, la même joie, la même tronche d'imbécile heureux, volontaire et bienveillant. Dans chaque coup, tu imagines frapper la pitié dans leurs yeux, la douceur dans leur voix. Si ça continue, t'iras les tuer, Noah. Si ça continue, t'iras déformer leur putain de niaiserie pour qu'il n'en reste plus qu'une bouillie sanguinolente.
Frappe. Frappe. Frappe. Puis soudain t'entends des pas derrière. Sursaute, te retourne, putain qui vient à cette heure pour te casser encore les couilles ? Le visage que tu découvres, tu le connais que sommairement. T'as aucune idée de son prénom, mais à la façon dont il pose ses mots, tu comprends qu'il n'est pas de ces charognards que tu veux gifler. T'es déjà transpirant et essouffler, mais plus encore t'as l'impression qu'il crève à l'envie de se mettre dans le même état. Alors tu hausses les épaules, Noah.
— T'as pas besoin de te justifier, je te maintiens le sac ?
Direct. Sans détour. Tu sais reconnaître le point de rupture quand tu le vois.
— Noah.
Dis-tu sombrement avant de t'écarter pour le laisser frapper à sa guise.
Arrivé devant le boxeur, le reconnait celui qui lui fait face : Noah. Oui il le connait : c’est un populaire tout le monde le connait.
Et malgré tout, il ne recule pas Nathanaël. Il a vraiment envie de frapper dans ce sac. Et son interlocuteur le capte bien. Lui propose de maintenir son sac.
Hoche la tête. « Ca m’arrangerait bien. »
Il s’est présenté, évidemment. Et Nathanaël va faire de même alors qu’il enfile ses gants.
« Nathanaël … Donovan. »
Petite hésitation à dire son nom. Ce nom qu’actuellement il a envie d’oublier. Pour oublier ce frère qui ne cesse de le décevoir.
Il fini par se mettre en place devant le sac. Et il commence à taper.
Il tape fort. Il adopte peut être pas la bonne position n’étant pas si habitué que ca à la boxe.
Mais grâce à Noah il arrivera a tenir un temps à taper comme ca, balançant toute sa rage. Jusqu’à n’en plus pouvoir.
L’essoufflement se ressent. Et il s’arrête un instant.
« Merci. »
Reprend un peu son souffle. « Ca m’a déjà beaucoup aidé. »
Et se laisse porté par ce besoin de reprendre encore son souffle. Fixe Noah. Et attends.
Peut être est-ce à lui de tenir le sac mh ? « On échange ? »
Donovan. Il a hésité, comme-ci le nom allait lui écorcher la gorge. Tu ne relèves pas, tu comprends que la question serait bête parce que n'importe quel somnusien un tant soit peu implanté sur l'île sait qui était Matthew, du moins, ce qu'il représentait pour l'école. Ceci dit, tu notes que toi, en revanche, tout populaire que tu es depuis quatre ans, tu n'as jamais entendu parler d'un quelconque frère au leader des artistes. Mais là encore, tu choisis de te taire. Tu sais mieux que personne que dans ces moments-là, on frappe d’abord, on cause ensuite.
Tu hoches la tête, signe que les présentations sont faites et qu'on peut passer à des choses plus sportives. Maintien le sac, sa façon de boxer n'a rien d'académique, c'est juste un putain de défouloir, comme pour toi. Il ne cherche ni la technique, ni le beau geste, il cherche juste à frapper, évacuer, parce que la société condamne le fait qu'on fracasse des crânes, mais absolument des sacs de sable. Intéressant, le "peut-être frère Donovan".
— Je sais, c'est bien pour ça que tu viens, non ?
Balaye ses remerciements d'un sourire et d'un geste désinvolte de main. En l’occurrence, c'est le sac qu'il faut remercier, pas toi. À la limite, remercier l'âme charitable qui a eu l'idée merveilleuse de l’acquérir si on veut rester sur le thème de l'humain. À toi, il ne doit rien. Après tout, t'es client toi aussi. Alors quand il propose d'échanger tu acceptes d'un léger sourire, te mets face au sac, te dis que finalement c'est une bien belle invention, que cette chose suspendue dans laquelle vous mettez tant de cœur à donner des coups à probablement sauver bien des vies. D'ailleurs, ça te fait penser que c'est peut-être bien la première fois que tu le vois, ce "potentiel frère à Donovan"
— Tu viens souvent ici ? Je croise jamais personne d'habitude.
Frappe quelques coups rapides, dans ce sac tu vois le visage de cet adulte mielleux qui dit vouloir t'aider mais qui n'a eu de cesse de te forger sous la contrainte, de ces filles trop heureuses de voir que le visage de leur idole sur quelqu'un d'autre, de ces gens trop soulagés de se dire que la mort serait plus simple à gérer maintenant qu'il y avait un sosie à côté.
Les coups sonnent comme une mélodie, une mélodie qui veut tout dire. Que ce soit lui ou Noah, ils ont tous les deux quelque chose à frapper.
Nathanaël s’imagine son frère à la place de ce sac, mais qu’en est-il de Noah ? S’il n’était pas autant préoccupé par ses fichus problèmes de famille il lui demanderait presque de quoi il en retourne.
Et puis. Fini enfin par répondre. « Ouais c’est bien pour ca. »
Une chose est sur il retiendra la technique. Frapper pour mieux se calmer. Ca marche bien pour lui. Et puis pendant que ca frappe. La question tombe.
Ah. Logique. Il s’y attendait.
Pour le coup Nathanaël n’a rien à cacher à ce niveau-là. Il se contente d’hausser les épaules.
« A vrai dire c’est la première fois je viens. »
Roule les yeux. « C’est peut-être pour ca que ca m’a fait autant de bien de déverser ma frustration pour la première fois sur ce sac. »
Ça sonne presque comme une confidence. Ça semble d’un coup si facile de parler, de se confier. « Et toi tu viens souvent ici ? »
Légère hésitation malgré tout avant de continuer. « En tout cas tu me sembles bien maitriser la technique. »
L’air de dire qu’au fond, il se doute bien que ce n’est pas la première fois que Noah vient. La question est de savoir : a-t-il souvent besoin de ce sac ? Quel genre de préoccupation peut l’amener à être souvent ici ?
Ces questions, le brun se les posent sans forcément oser les prononcer car au fond, ils se connaissent depuis quoi ? Quelques minutes.
La première fois est toujours la meilleure. Il y a ce côté salvateur, cette libération d'avoir enfin trouvé, enfin réussi. Ce soulagement, aussi, de n'être plus seul face à sa haine, face à sa frustration, parce qu'il y a désormais un endroit, un moment, un moyen, pour évacuer (même temporairement). Ce n'est pas la solution au problème, ce n'est pas la finalité d'un combat. Mais ça sauve, c'est mieux que rien et c'est ce mieux qui change tout. Tu hoches la tête, tu te souviens de ta joie la première fois où t'as cogné ton poing contre le sac.
— La première fois est toujours spéciale, mais t'en fais pas les autres seront tout aussi efficaces.
C'est qu'on finit par y prendre goût, par en devenir accro. T'échanges encore quelques coups, les faits plus puissants, plus intenses, maintenant qu'il y a un poids pour contenir le sac. Chaque que ton poing s'écrase sur la toile, c'est le nez d'un tel qui saute, les dents d'un autre qui casse. Tu te demandes comment ils gerberaient tous s'ils savaient, Noah. Ah ça, évidemment, tu ne vas pas pouvoir lui dire. T'esquisses un sourire, frappe plus fort, entre deux coups, tu lui réponds.
— Ça fait quelques années que je viens, aussi. Les premières fois je frappais n'importe comment, avec le temps tu te corriges de toi-même.
Trouve les meilleures positions, les meilleures sensations. Un dernier coup et tu te recules, prends le temps de souffler et de boire un coup. Il a l'air d'être curieux, tu l'es aussi. Si t'es pas prompt à sortir tout ton jeu, tu veux néanmoins bien en montrer une partie si ça peut te permettre d'en savoir un peu plus sur ce nouvel oiseau de nuit venu pénétrer ton antre.
— Si tu viens dans la semaine il y a des chances qu'on se croise. Je passe souvent la dernière heure avant le couvre-feu. Avant y a du passage et les gens ont parfois du mal avec le concept d'intimité. Mais du coup, je m'avance peut-être mais pour venir taper à cette heure t'as dû être confronté à grosse contrariété.. C'est un sujet tabou ou ?
Vraiment étrange comme moment. Nathanaël se sent apaisé. Et ça, c’est pas souvent.
Alors il profite pour amorcer une discussion avec Noah, il l’entend lui répondre, le rassurant dans un certain sens. « Je vois, c’est logique oui. »
Et il finit par le laisser continuer. Comprends que ça fait quand même quelques années qu’il vient là. Noah a trouvé ce bon deal bien avant lui. C’était tellement prévisible mais en même temps maintenant Nathanaël pourra se venter d’avoir un endroit où se défouler en cas de frustration.
Et on sait très bien que des situations frustrantes pour lui il y en a tous les jours. Insupportable.
Il hoche la tête. « Ouais je comprends, on peut espérer que je vais m’améliorer avec le temps même si je t’avoue que là je recherche pas la technique mais juste à me défouler mh. »
Et puis ça enchaine. La chance de se revoir ne semble pas une simple illusion. Clairement Nath reviendra et le recroisera : c’est certains.
Et puis finalement, la question tombe. Il fallait s’y attendre. Nath aurait dû s’y attendre mais ca le surprend quand même, il cligne un peu des yeux. Soupire légèrement.
Et après tout pourquoi pas ?
Il est apaisé, alors il se sent presque pousser des ailes à se confier de la sorte. « Pfff niveau contrariété on va dire que les collectionne en ce moment et puis en plus c’est du à la même personne. »
Roule les yeux. « Des histoires de famille. »
Ça y est c’est dit. Mais en même temps ça le gêne que ça aille que dans un sens. Alors il continue directement sur sa lancée. « Et toi ? Tu as aussi affaire a des contrariétés ? »
C’est peut-être trop demandé. Mais bon, qui ne tente rien, n’a rien comme dit.
Comme tout le monde. T'as presque envie de lui dire que personne ne vient frapper pour la beauté du geste, que ceux qui soutiennent le contraire sont des gros cons doublés de gros hypocrites. On cogne par désir, par envie, par besoin, par peur, par rage mais jamais, jamais, on ne cogne pas pour du beau. Tu éponges ton visage avec ta serviette, tu aimes la sensation de sueur contre ta peau, comme si chaque goutte d'eau te lavait des impuretés alentour. Lui aussi, finira par vouloir se laver à coup de sueur et de cris.
Il finit par se dévoiler un peu plus, confit que les contrariétés sont nombreuses, centrées sur la même personne, qu'elles sont... Familiale. Ah ! Un sourire passe sur tes lèvres. La famille, ouais, tu connais. Tu lui tends ta bouteille tu te doutes qu'il n'est pas venu équiper, on ne vient jamais équiper la première fois.
— Oh, comme n'importe quel populaire. On baigne dans les contrariétés.
La rançon de la gloire tout ça. Les gens envient, les gens grimacent quand nous, qui sommes si admirés, finissons par nous plaindre. Viennent ensuite le mépris, les insultes. Certains appels ça du mépris de classe et d'une façon ça en est. L'herbe est toujours plus verte chez le voisin et on grandit dans la haine de ce qu'on a pas, de ce qu'on a plus. Il n'y a peut-être que les gens comme Arsene et Lucrecia pour bien vivre le fait d'être au sommet.
Tu lui décroches un sourire si brillant, Noah. L’innocence même, parce qu'on va surtout pas cracher la haine, ça non.
— Mais c'est difficile d'en parler, les gens prennent assez mal quand l'un de nous ose se plaindre. Fin, c'est difficile pour tous le monde, le nombre d'abonné sur les réseaux sociaux ou le nombre de chocolats qu'on reçoit à la saint valentin ne change pas cette réalité là.
Un simple constat, sans jugement, sans agression dans la voix. Après tout, Noah Pierce est un jeune-homme compréhensif et bon, non ?
— Alors on s'est tous mis à trouver un truc pour évacuer. Moi c'est ça, même si la violence ce n'est pas trop mon dada.
Pas de sang sur tes mains, Noah. Mais des pensées meurtrières, des mots acides, des milliers de bombes prêtes à être lancé pour tout détruire parce que c’est foutrement laid ce qui évolue autour de nous.
— D'ailleurs, si tu pouvais garder tout ça pour toi ce serait génial. J'aimerais pouvoir conserver ces moments-là. Fin, tu peux venir hein ? Y a zéro souci, juste j'aimerais éviter que la moitié de l'académie se mette à la boxe d'ici la fin du mois.
Tu lâches un rire, fait mine d'être assez gêné par ta demande. Si les rats commencent à envahir ton territoire tu vas rapidement péter un câble.
Nathanaël saisit cette bouteille tendue. Et un signe de tête pour le remercier.
Car il n’était pas obligé. Et pourtant, il lui a proposé ce service. Boit alors que les mots parviennent jusqu’à ses oreilles.
Ça parle de contrariété du a son statut de populaire. Il en rirait presque. Presque.
Au fond, Nath comprend. Un peu.
Et quand il aura l’explication de Noah, il finit par vraiment comprendre de quoi il en retourne. Les gens, toujours aussi compliqué. Visiblement, les populaires n’ont pas la belle vie non.
« Ouais je vois. Vous avez aussi vos contrariétés logique. »
Hausse un sourcil. « Je dois bien l’admettre je suis bien heureux de ne pas être dans le même panier que vous autre populaire, j’aurais tendance à détester me faire épier en permanence … bref. »
Nathanaël n’a jamais été pour faire chier les populaires et il a bien ses raisons. Primo c’est pas sa priorité. Deuzio, une façade peut toujours cacher d’autre merde et c’est bien ce qui est prouvé ici.
Ils ne sont pas si heureux que ça. Enfin Noah est pas si heureux que ça, alors le faire chier ne servirait à rien d’autre que de se montrer sous le jour d’un connard et d’empirer les choses.
Nathanaël ne veut pas de ça. Il a bien assez de préoccupation dans sa vie pour s’en rajouter.
Alors il comprend ce besoin de se défouler pour oublier. Il hoche la tête.
« Ouais je vois logique. T’inquiètes pas, je garderais le secret, vous emmerder a jamais été ma priorité et puis tu ne m’as pas fermé la porte au nez alors je n’ai aucune raison de faire mon emmerdeur à ce niveau-là. »
Finit par faire une légère pause avant de reprendre. « Ça a pas l’air facile en tout cas la vie d’un populaire. »
A quand la tranquillité finalement ? Ça semble compliqué pour eux.
Et à côté Nathanaël y repense a cette amertume qu’il ressent encore pour son frère. C’est un cercle sans fin.
Ah ! Tu réprimes ton sourire, serait-ce suspect de lui confesser que tu n'as jamais aimé être mis dans ce panier ? Oui, très certainement, tu en as même peut-être déjà trop dit. Souviens-toi qui tu es, ce que tu es censé être. Le frère brisé, mais aussi gentil que son jumeau, aussi bon, souriant, sociable, bienveillant. Ce type qui fait toujours de son mieux, avec enthousiasme, qui trouve du bon dans tout et n'importe quoi. Ce mec solaire, aux émotions brutes, tant et si bien qu'on le pense innocent. Tu te souviens de l'époque où tu as encouragé Liam à couper le cordon, faire connaissance avec d'autres. Tu as dit que tu voulais qu'il s'épanouisse. Si tu avais su. Ton premier regret est d'avoir mis ton frère sous cette lumière. T'aurais dû le garder dans l'ombre, avec toi. Loin des gens. En sécurité. Parce que vous deux ça a toujours été la safe place qu'il vous manquait.
— Tu attendras beaucoup de tes camarades te dire que ça fait parti du jeu et qu'on a pas se plaindre parce qu'on l'a voulu. Le pire c'est qu'ils n'ont pas totalement tors.
Tu souris, éponge de nouveau ton visage. Il est plaisant de parler avec la branche "non-hystérique" de tes "ennemis". Au moins un qui écoute, comme quoi on ne peut pas résumer un groupe aux clichés de couloir. Tu hoches la tête, reconnaissant qu'il ne trahisse pas ton "secret". Ils auraient été nombreux à en profiter, à détruire l'instant juste pour se satisfaire d'avoir mis à mal un populaire, ou débarquer en nombre puisque tout le monde s'accorde à dire que jouer des poings c'est ce qu'ils préfèrent, les rebelles.
— J'apprécie.
Tu retiens toutes les remarques un peu limites qui te viennent en tête. Sans pour autant être capable de ta museler.
— J'avoue être agréablement surpris, j'ai quelques amis rebelles, mais même dans leurs camps ce sont des marginaux. Tu es un marginal, toi aussi ?
Poser cette question t'amuses, tu te demandes s'il va se vexer ou se renfermer comme tous le font. Tu lui accordes un sourire gentil, juste pour faire passer un peu plus en douceur l'intrusion.
Nath l’écoute. Noah lui explique sa vision des choses. Cette vision pas fausse, au contraire, il veut bien le croire quand il voit ces horribles clichés les poursuivre heure après heure.
Mais très franchement. Nathanaël n’en a que faire.
Lui s’il est rebelle c’est simplement parce qu’il a envie de se b a r r e r. Partir loin de cette école. Loin de son frère. Et oublier. Ce faux espoir qu’il s’est fait.
Retrouver cette fierté qu’il a l’impression d’avoir perdu à chaque fois qu’il fait face a Matthew car il a l’impression d’être plus bas que terre. Affronter son regard est un c a l v a i r e.
Si bien qu’il écoute et à la dernière question, il sourira même légèrement. Car clairement. C’est logique de se poser ce genre de réflexion quand on rencontre Nath.
Il hausse les épaules. « Pfff je suis pas là pour me compliquer la vie tu sais. »
Légère pause. « En vrai j’ai un objectif oui, mais ça implique pas de vous emmerder, je laisse ca a ceux qui ont besoin de piment dans leurs vie. »
Et il regardera Noah. Cherchera son regard.
« Moi j’en ai déjà bien assez. »
Et a la question de la marginalité, Nath y répondra avec son tact habituel. « Alors oui, je peux être considéré comme marginal si tu veux haha. »
Et d’ailleurs, toujours en cherchant à le regarder d r o i t dans les yeux, il rétorquera. « Et toi ? Tu te considères comme un marginal de ton groupe mh ? »
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Frappe.