C'est-ce que tu veux. Du plus profond de ton être.
Tu le laisses occuper ton espace vital, cette fois. Tu lui laisses tout le champs libre dont il a besoin. Et glisses tes mains contre ses reins, un simple contact brûlant tes entrailles. T'es toujours aussi dingue, à vouloir le posséder et le prendre dans un lit. Qu'est-ce qui te prend, bon sang.
Tes lèvres retrouvent les siennes, et ton coeur s'emballe un peu plus. Plus que satisfait, tu l'embrasses, les yeux mi-ouverts. T'as ce regard abusif et exclusif. Personne ne doit le toucher maintenant que t'as décidé de l'aimer un peu.
A sa remarque sur les sucreries, tu souris un brin en coin, ta tête balance sur le côté et d'un murmure, tu lâches :
- Si tu savais tout ce dont j'ai besoin, Evan.
Tu te sens bête et si vulnérable d'un coup. Même tes lèvres sont étirées dans un sourire tendre. Tu détestes ça, t'as un peu peur.Peut-être. Ta paume recouvre sa joue jusqu'à son oreille, tu penches ton visage contre le sien, et d'un murmure encore, tu glisses, le souffle court :
- .. Et si tu venais me rejoindre ce soir. Mon coloc est toujours fourré dans quelqu'un d'autre que dans son lit.
Il oublie, Evan. Grâce à toi, grâce à tout ce que tu lui fais ressentir. Se perd dans tes yeux, dans ce visage tendre que tu ne montres à presque personne. Ça le fait vibrer, de se sentir un peu privilégié.
Et il sourit, hausse un fin sourcil amusé tout en gardant leurs corps plaqués. Des besoins, Evan en a aussi, tu sais ? Besoin de se confier, besoin de se blottir, d’être apprécié, suivi, admiré, adoré, aidé. Besoin d’être aimé. Vraiment ? La ferme.
Alors il embrasse la lèvre sur laquelle il tirait, joue de ses doigts à la limite de ses reins. Il en teste la douceur, en les glissant sous son t-shirt noir pour effleurer les reliefs de ses muscles.
- Ca ne me fait pas peur, répond-il avec une lueur de défi malicieuse. Tu me feras une liste. Et on pourra cocher chacune des entrées, au fur et mesure.
… Putain, Matthew. Ton sourire. Son cœur.
Brièvement, à la paume qui recouvre une partie de son visage, Evan ferme les yeux. Profite du contact, jusqu’à ce que le souffle s’échoue contre le sien. Jusqu’à ce que de douceur ses mots ne deviennent chaleur. Etire un rictus, amusé non seulement par la pique envers Achille que par la proposition indécente. Comme s’il allait refuser. Comme s’il le pouvait, également. Son regard clair se plante à celui digne d’un orage qui gronde. D’un geste distrait, trop affamé, sa langue parcourt ses dents jusqu’à se fixer sur la canine. Elle semble si loin, cette chambre.
- On fait la course, j’en peux plus d’attendre.
Il lève son menton, pour lui offrir un baiser passionné. Insatiable. Un baiser qui lui explique dans les détails tout ce qu’il va se passer. Comment il va l’étreindre, encore, encore, encore. Comment il va le toucher et le caresser. Comment, ce soir rien qu’un peu déjà, il va l’aimer.
Sa bouche le relâche et, les yeux pétillants, se met à courir dans le couloir. Oublie les voix, oublie tout le reste, parce que là, y a plus qu'toi. Tout ça pour te montrer, Matthew.