But I'm not like that, really not like that, yeah

Tallulah s'avance à travers le couloir, elle cherche des yeux la pièce convoitée, ses doigts serre l'étui de sa guitare et avec son autre main, la lanière de son sac bien accroché à son dos. Elle ne vient pas souvent au club en réalité, elle voulait voir Matthew avant de rejoindre ses amis à la serre, elle n'avait pas grand chose à faire aujourd'hui, elle voulait simplement un peu montrer son projet, qu'elle avait avancé, pas de beaucoup, mais suffisamment pour que ça lui convienne.
Alors elle ouvre la porte et cherche du regard son ami, mais il n'est pas là, elle ne voit qu'Andrea et tout sourire, elle s'approche, dépose sa guitare près d'une table où sont posées ses affaires puis s'assoit sur le pupitre, regarde son amie.

Salut Andrea. Y a que toi ce soir ? Je pensais voir Matt' ou ses potes au moins. Mais je suis raaaaavie que tu sois là.

Tallulah lâche un grand sourire à la jeune femme tout en se penchant vers elle, les mains derrière elle pour s'accrocher au bois.
Andrea elle est gentille, elle est drôle, elle est patiente et surtout, elle l'aide à remonter ses notes en mathématiques. Pas vraiment un truc  qui la passionne, c'est emmerdant, c'est compliqué, c'est du par cœur et Tallulah, elle trouve ça barbant. Mais il faut avouer que depuis qu'Andrea corrige de temps à autre les erreurs qui grouillent sur ses cahiers, ça va mieux, elle comprend un peu mieux. Un peu.
Son dos se redresse, en retire le sac pour le poser sur ses jambes et la brune se lèche la lèvre, la mord et soulève discrètement -tout en regardant autour d'elle un joint.
En général elle se contente d'une clope de temps en temps, quand les cours la font chier, que les gens deviennent trop emmerdant et puis le joint c'est pour les opportunités, parce que mine de rien, ça coûte une petite blinde alors Tallulah, elle partage pas avec n'importe qui.

Regarde ce que j'ai. T'es occupée ? J'ai des devoirs et après, si le cœur t'en dit, on peut se mettre dans les escaliers de secours et on se le fait. J'ai ça pour l'odeur, Jules va râler mais on s'en fout.

De son sac elle sort la fameuse bombe déodorante, l'air aussi fier qu'un coq. Ils ne sauront jamais qu'elles sont passées ici, elles seront discrètes, comme si elles n'étaient jamais venus. Puis Tallulah range l'objet du crime dans un pochon au fond de sa besace puis se met à regarder Andrea, les paumes qui se frottent contre le tissu rugueux de son jean.
Lorsque les deux jeunes femmes se voient, c'est souvent pour bosser, pour partager des sons, autrement Tallulah privilégie les SMS, elle ne sait pas vraiment pourquoi elle n'a pas cherché à voir Andrea plus souvent. Mais aujourd'hui c'est peut-être le bon moment de se rattraper.
Ses jambes reviennent fouler le sol, elle tire la chaise et s'y installe pour en sortir ses carnets, lever les yeux vers Andrea, espérant effectivement que en cette fin d'après-midi elle soit libre, que rien ne l'empêche de passer un peu de temps avec elle. Puis elle veut le fumer ce pétard merde.

Grâce à tes notes la dernière fois j'ai eu 10 sur les pourcentages et 11 je crois en arithmétique... C'est bien non ?

Haussement de  sourcils, léger sursaut d'épaule et une mine inquisitrice, Tallulah elle aime entendre parfois, qu'elle travaille bien, qu'elle fait de son mieux, que c'est bien.

But I'm not like that, really not like that, yeah

Un sourire se dessine sur ses lèvres et elle baisse les yeux vers son cahier, tapote ses doigts dessus tout en l'écoutant. S'il n'y a qu'elle, c'est pas mal en réalité, ça lui retournera moins l'estomac.
Alors Tallulah remonte son regard vers Andrea et arque un sourcil, même s'il ne l'était pas, elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il avait avoir là-dedans. Alors elle hoche la tête, se relève et fait crisser la chaise sur le parquet.

Je vend moi même de la drogue Andrea. En fait je suis pas vraiment élève ici, je suis dealeuse. Et ouai je sais, tu sais à force de faire des calculs pour la drogue, je suis devenue une pro'.

Tallulah essaie de garder un air sérieux mais son sourire ne cesse de remonter et elle se met à rire en rangeant ses notes dans son sac tout en secouant la tête. Un mensonge évidemment, elle n'a aucune idée de comment on s'occupe de ce genre de plantations et franchement, ça doit coûter bonbon en électricité et surtout en temps personnel.
Alors elle repose le sac sur son dos, récupère sa guitare et suit Andrea en direction du couloir.

Sinon Mat' est au courant. Et c'est un mec qui deal en ville, j'aime bien fumer de temps en temps, ça m'apaise. Puis au moins ça rend ma colocation un peu plus supportable.

Elle recule jusque la fenêtre et s'y penche, observe le ciel encore clair, encore bleu, encore éclatant. Elle aime bien, voir les cieux d'été, c'est apaisant -même si franchement, elle a du mal avec la chaleur, les vêtements qui collent, les cheveux qui s'accrochent au front enfin. Puis elle se tourne vers Andrea, agite doucement l'étau entre ses doigts.
Cracher sur Jules c'est un moyen comme un autre de ne pas paraître trop attaché à elle, comme à n'importe qui. Parce que Jules elle est trop différente d'elle, c'est un opposé certain et pourtant, elles passent probablement beaucoup trop de temps ensembles. Jusqu'à écrire une chanson pour un simple spectacle de golems stupides. Ouai, elles passent définitivement trop de temps avec ces petits monstres.
Alors elle frotte ses mains l'une contre l'autre puis se dirige vers la cage d'escaliers, ouvre la porte à Andrea et la laisse traverser en première puis la suit, s'assoit sur les marches plus bas et étend ses jambes en soupirant.
L'air est plutôt frais, pas autant qu'elle le voudrait mais ça lui suffit pour ne pas étouffer, néanmoins elle retire le gilet sur ses épaules pour rester en débardeur, retire du sac le pochon et son briquet tempête.

Elle est archi bonne tu verras.

Puis elle dépose le mégot entre ses lèvres, l'allume et tire dessus, inspire la fumée, laisse le poison ronger ses poumons puis le souffle avant de le tendre à son amie sur le côté.

Tu racontes quoi depuis ?

Tallulah vient s'adosser aux barreaux de la rambarde, replie une jambe et y appuie son avant-bras en observant Andrea. Les détails de sa peau, de sa coiffure, de ses fringues.
Andrea elle est jolie, vraiment jolie et ça lui fait plaisir à Tallulah, de passer un moment comme ça, un truc privilégié.

But I'm not like that, really not like that, yeah

Ses yeux toisent brièvement Andrea, ils finissent par revenir sur le briquet tempête entre ses doigts dont elle ouvre et ferme le capuchon frénétiquement. Habitude gardée, habitude pas vraiment saine il faut avouer. Vieux souvenir d'antan qu'elle devrait probablement laisser là où il était au départ : à Chicago.
Puis elle rouvre les yeux, écoute Andrea et sourit. Elle est mineure certes, et elle devrait être au lycée aussi, putain c'est emmerdant d'être encore au collège sérieux. Mais ses notes se sont améliorés, elle a la moyenne partout voir plus, elle s'en sort drastiquement bien dans les langues ainsi qu'en histoire géographie, alors si le reste suit à peu près correctement, tout ira bien, elle le sait.

Si j'avais eu un commerce t'aurais été la première au courant. Je me serais pas occupée des chiffres.

Tallulah reprend le joint, le tient entre son pouce et son index puis le glisse entre ses lèvres, tire aussi longuement qu'elle le peut, garde la fumée dans son poitrail puis le recrache tout en écoutant son amie. Tallulah aussi, elle aimerait écouter de la musique, elles ont les mêmes goûts alors c'est cool, de pouvoir chanter les mêmes paroles, se dire Ah putain attend, j'arrive à le faire à la guitare, tu veux entendre ?.
Alors elle se lèche la lèvre, essaie de réfléchir un peu et hoche la tête finalement pour dire que ouai, elle est ok, ça craint qu'elle puisse pas écouter de musique aussi forte qu'elles le veulent. Font chier les pions.
Son dos quitte les barreaux, elle appuie ses avants bras sur ses genoux pliés et, un grand sourire aux lèvres, reprend une bouffée du pétard avant de le filer à Andrea.
Un crush ? Sérieux ? En général, Tal' en parle pas vraiment, de ce genre de chose. Parce qu'elle n'en a jamais eu, qu'elle a déjà trouvé des gens beaux, des gens peut-être un peu attirants mais pas suffisamment pour se dire que ouai, elle aimerait bien un truc avec eux, un échange de contact, de baiser, de chaleur. Et que de toute façon, les câlineries c'est pas pour elle, qu'elle aime pas vraiment ça. Enfin, c'est ce qu'elle se dit.

Sérieux ? C'est qui ? C'est un mec ? Ou une meuf ? J'espère c'est pas un mec juste... Attends...

Tallulah fait les gros yeux en souriant, parce qu'elle ne ment pas, que les garçons c'est bêtes, c'est chiant et elle le voit assez avec ses amis composés majoritairement de gars mais qu'elle apprécie malgré tout, mais simplement comme potes. Puis quand elle s'imagine avec un mec, sans trop savoir pourquoi ça bloque, en fait elle imagine même pas, elle y arrive pas.
Puis elle passe ses paumes sur ses bras, jusque descendre ses doigts sur son poignet droit, les remontent pour toucher sa cicatrice sous son tatouage qu'on discerne légèrement, Tallulah redessine les feuilles, la tige, la luciole qui trône auprès de son coude. Finalement sa tête se relève vers Andrea et elle lui lâche un clin d'œil en gloussant.

C'est moi ?? Sois pas timide, je fais toujours cet effet là tu sais Andrea. Malheureusement je suis déjà trop prise par la vie pour te dire oui tu sais...

Ses mains s'agitent comme pour approfondir son explication, immense sourire jusqu'aux oreilles et putain, elle est déjà éclatée. Il était trop chargé, ça se sentait lorsque le tabac s'infiltrait dans son gosier, se parsemait partout entre ses poumons. Mais ça ne fait que pimenter cette future soirée, c'est amusant, ça passe le temps, ça rend le jour moins pénible.
Alors ses vertèbres reviennent se frotter aux barreaux, laisse un genou plié et étend une de ses jambes entre celles d'Andrea, passe une main dans sa chevelure et joue avec ses mèches courtes, à les faire tourner entre ses doigts.

Je blague évidemment. Je connais cette personne alors ? Promis je sais garder les secrets.

Tallulah mime de zipper sa bouche puis jette la fausse clé, impatiente de savoir de qui il s'agit, de partager un éventuel secret avec quelqu'un.

But I'm not like that, really not like that, yeah

Un frisson soulève les poils sur son épiderme, elle souffle Tallulah. Malgré la drogue dans ses veines, son esprit qui se détend et les pensées invasives qui ne sont plus que des souvenirs, un tel contact l'a fait frémir. Elle ne dit rien cependant, écoute son amie déblatérer sur ce fameux rendez-vous puis elle sourit Tallulah. Montre ses dents puis se penche pour récupérer le joint, un rictus sur le coin des lèvres.

Ah ouai ? Vous avez fait quoi ? Putain à l'université... Ca doit être super cool.

Tallulah retrouve les barreaux, elle chantonne une chanson qui lui trotte dans la tête, remue doucement sa nuque pour garder le rythme et

 It's sad that I
Prepare to be so young 'til the end of time
I realized
    When I struggled to get out of my room last night

puis ses yeux se relèvent vers Andrea, comme si elle sortait enfin de sa torpeur. Elle a oublié de parler de Jules. Elle est un peu gênée, parce qu'elle ne sait pas quoi dire. Que si elle apprenait ça Jules, que Tallulah la déteste pas vraiment, elle irait se pavaner comme un coq devant elle, à dire des choses gênantes, comme elle le fait si souvent.
Alors elle réfléchit, se décale pour rompre le contact, rallume le joint et se tourne vers Andrea, la pose en face d'elle, tient le pétard qui commence à drastiquement rétrécir.

C'est Jules Visconti, elle est rousse, rondouillarde. Elle est hyper coquette, toujours à la recherche de potins. Tallulah prend une pause, fixe le sol un instant puis lève ses yeux vers Andrea, mord ses lèvres pour retenir un sourire. Mais elle est gentille. Je lui fais une chanson là. Elle fait des spectacles de golems parfois dans la cours, y a toujours pleins de gens c'est cool. Je joue à la guitare derrière.

Puis elle s'approche un peu plus d'Andrea, lui propose de faire une soufflette pour que les têtes tournent plus vite, que lorsqu'elles s'évadent, le monde ait l'air plus amusant, moins terne.
Elle prend une taf avant de  tourner le joint, pointe le carton vers Andrea pour la laisser tirer, plaque ses mains sur les coins des visages pour ne pas que la fumée ne s'échappe d'une quelconque manière.
Puis lorsque c'est terminé Tallulah se redresse, arrache de ses lèvres le mégot et sourit bêtement. Renifle, déglutit puis regarde Andrea.

Putain j'suis raide. Alors dis moi... Elle est comment cette fille ? Grande ? Musclée ? Intello ?

Tallulah croise les bras, mord sa lèvre inférieure, gratte son bras puis le tend vers la brune, lui montre la cicatrice qui se devine un peu dessous.

Je m'éparpille peut-être. Mais quand j'avais genre treize ans, avant que j'arrive,  je trainais qu'avec des gens genre... Des bad boy? Des bad girls ? J'en sais rien merde. Et donc j'avais une sacrée grande gueule, ce qui plaisait pas à ma daronne. Donc je me suis dis ça fait quoi si j'me barre par la fenêtre ?

Tallulah attend une seconde, une petite seconde puis elle pointe de son index son avant bras.

Je me suis ouvert le bras et ma mère m'a fait la misère jusque dans l'ambulance. Putain... J'avais besoin de le dire désolée. J'ai jamais eu l'occasion de raconter le pourquoi du tatouage. Alors qu'il est trop cool..

Une petite moue sur le visage, Tallulah replie son bras pour observer mieux les traits qui se dessinent à même sa peau. Elle ne regrettera jamais ce tatouage.

But I'm not like that, really not like that, yeah

L'air n'est plus aussi irrespirable, plus aussi anxiogène. L'environnement est presque doux, loin de la réalité, de la noirceur dans laquelle on doit nager, dans laquelle on se noie chaque jours.
Puis Tallulah racle sa gorge, essaie de dissiper les relents qui remontent, l'acidité de son estomac qui fait des siennes. Elle écarte les jambes, ouvre les bras pour permettre à Andrea de se blottir comme elle en a envie, et ça fait bizarre. Tallulah tourne au départ les yeux, pose fébrilement ses mains sur ses bras et finalement, serre l'étreinte.
Loin d'avoir été enlacé de la sorte dans sa vie, Tallulah n'a jamais manqué de rien, il faut l'avouer mais les tendresses, ça n'a jamais vraiment été un truc dans sa famille, alors avec le temps, c'est devenu effrayant, de voir des inconnus se frôler, se toucher, s'embrasser.
Ses prunelles descendent vers le minois de sa camarade qui parle, s'élance dans un flot de paroles qui fait sourire celle au dessus. C'est marrant de voir ce que les gens peuvent cracher quand ils sont à l'aise, que la drogue dilate un peu trop nos gorges pour permettre aux non dits de finalement tomber.

Cool. Boire des bières en amoureuses... Un rendez vous de rêve un peu ça .

Tallulah se met à rire, pas de ton caustique ou quoi que ce soit, elle est sérieuse. C'est marrant, les rendez-vous un peu atypiques. Elle se souvient de ceux de ses anciens amis, qui allaient dans des endroits affriolants, loin des cinémas et des parcs. Mais elle n'a rien contre ces lieux là néanmoins, c'est toujours amusant, toujours chouette, d'être avec la personne qu'on aime.
Puis Tallulah souffle longuement, extirpe de ses poumons le peu de fumée qu'il doit resté encore encrassée là dedans. Entre ses doigts elle frotte le tissu du tee-shirt d'Andrea et hoche la tête, c'est bien elle, la rousse aux golems.
Lorsqu'elle énonce que, ouai Tallulah, t'as quand même l'air d'apprécier Jules, quoi que tu dises, quoi que t'aies l'air de mimer, ça se voit que Jules, c'est quand même une fille que t'aimes bien, peut-être un peu trop.
Alors la plus grande se redresse un peu, laisse Andrea blottir l'arrière de sa tête sur son épaule et elle desserre l'étau autour d'elle, enlace ses doigts et les balance doucement.

Ouai.. Je crois que je l'aime bien ouai. Mais faut pas qu'elle le sache, elle serait franchement casse burnes.

Un rire et Tallulah réfléchit à son tour. Elle essaie d'imprimer toutes les informations qui affluent, Andrea ne prend pas de pause, s'agite, s'esclaffe, déballe à toute vitesse et Tallulah elle, les sourcils froncés, mord sa lèvre et écoute attentivement.
Merde.

Eh ben... J'aurais grave aimé faire dix centimètres de plus aussi je t'avoue. Elle doit être hyper cool et ces mecs sont de sacrés connards. Pourquoi ils t'ont fait chier sur ton orientation ? C'est quoi le problème ?

Son dos quitte les barreaux, Tallulah doit se lever, dégourdir ses jambes et elle sort une cigarette qu'elle enflamme, porte à ses lèvres et fixe Andrea, à l'attente d'une réponse, comprend pas vraiment le soucis.
Puis Andrea lui dit qu'elle croit qu'elle la kiffe, qu'elle est amoureuse ? Peut-être. Alors Tallulah prend un air surpris, baisse les yeux et retire la clope de ses lèvres, sourit à la jeune femme.

Eh ben. Tu comptes lui dire ? J'veux dire, elle t'a sauvée de gros nazes. Femme à marier un peu..

Encore un rire, plus subtil qu'elle crache en même temps que sa fumée puis elle soulève son bras, fait ressortir ses biceps, fière des efforts qui payent lorsqu'elle fait du sport.

Ahaha, j'sais pas. J'suis pas hyper drôle comme meuf en vrai. Pas hyper jolie non plus, quand je vois les filles ici.. Toi aussi "tatoo" pour toi. Sauf peut-être la taille..

Tallulah abaisse son bras du sol jusqu'en hauteur, sourit et tourne la tête, poing sur la hanche et elle secoue la tête. Son tatouage date d'avant son arrivée ici, elle n'est pas sûre que quelqu'un de professionnelle veuille le faire sur une personne mineure. Alors pour ses prochains tatouages, Tallulah devra attendre.

Je l'ai fait quand j'étais encore à Chicago. Genre un ou deux mois avant d'arrivée. C'était une copine, elle m'a proposé et voilà. Mais il est super réussi, elle était vraiment douée comme fille. Sinon ouai doit y en avoir. On pourrait aller voir un jour après les cours si tu veux.

Tallulah jette à nouveau un œil à son tatouage puis s'étire, laisse la cendre s'effondrer sur ses vêtements, fait claquer les os de son dos et se penche vers Andrea.

Veste en cuir c'est une super idée. Sinon je te conseille du velour molletonné. Valeur sûre.

But I'm not like that, really not like that, yeah

Un sourire et un rire, Tallulah regarde Andrea sourire, rire, demander quand est son anniversaire, puis elle part sur le sien, qu'elle a bu de la téquila, que c'était stupide, mais qu'au moins c'était amusant, qu'elle n'a pas l'air de regretter.
Alors la brune lève les yeux au ciel et sur ses doigts compte. Elle ignore les compliments, ça la gêne, elle n'est pas habituée, elle ne sait même pas quoi répondre en réalité. La plus belle. Elle ment, elle ne l'a pas bien regardé Andrea, Tallulah souffle un peu du nez, secoue la tête et se retourne vers elle, joue avec les mèches qui tombe de son chignon sur le bas de sa nuque, toujours recouvert par le dessous de sa chevelure.

Le 11 mai. Et toi ? J'ai jamais bu d'alcool fort, juste une bière je crois.. Je préfère la fumette.

Elle fronce le nez et fait un clin d'oeil à la jeune femme. Fumer n'est pas mieux que boire, elle le sait, alors elle se garde bien de faire la morale à ceux qui en profitent. Même si c'est à flot, elle reste derrière en cas de débordement, c'est ce qui compte.
Puis ses doigts tapotent la cigarette pour laisser la cendre fouler le sol des escaliers et elle regarde à nouveau Andrea.
Elle écoute tout ce qu'elle a à dire, elle hoche la tête pour faire signe qu'elle comprend. Que les gens sont cruels, elle roule des yeux, lui fait entendre que ouai, les mecs vraiment tous des clébards. En fait elle sait pas quoi dire Tallulah. Elle y connaît pas grand chose en racisme, en sexualité. Les oppressions et tout ce qui en découlent. Elle entend des choses, elle essaie de les retenir, qu'il ne faut pas dire ça, pas ça non plus, que l'humour à ses limites,que tout le monde ne peut pas prendre bien une blague, surtout si elle l'impacte, même si ce ne sont que des mots.
Alors Tallulah elle retient, elle écoute. Et elle sourit encore en rigolant, éteint la cigarette et cache le mégot dans la poche de son jean.

Je vois pas pourquoi je te jugerais. Mes amis à Chicago m'ont jamais jugé, moi non plus. Alors je vais pas commencer à le faire aujourd'hui. On les emmerde ces connards, si j'en entend un un jour te dire de la merde, je lui refais le portrait.

Tallulah lui caresse doucement le dos tout sourire puis se relève, remet sa chemise sur ses épaules et remonte doucement les marches, toujours un peu à l'ouest, mais les pensées ne s'évaporent plus aussi facilement, elles stagnent maintenant. C'est désagréable, le goût du métal dans la bouche.
Puis elle se retourne vers elle, rouvre doucement la porte du couloir pour vérifier qu'il n'y ait personne.

C'est vrai, ouai attend. Peut-être que ça fera comme dans les films tu sais, quand tu flirtes et tout et qu'après, vous vous embrassez sur le ponton d'un lac ?

Tallulah passe le seuil de la porte, inspire l'air frais grâce aux fenêtres ouvertes, les yeux mi-clos tant le soleil lui brûle la rétine. Ou peut être la beuh. Elle sait pas trop.
Elle fouille dans ses poches et regarde son portable un instant, entend parler des happy meals et grimace un peu. Tallulah aime bien les tartes, si elle pouvait, elle ne mangerait que ça. Le reste, ce n'est rien que de l'énergie pour ne pas mourir. Elle ne sait pas trop, elle n'a pas de problème avec la nourriture à proprement parler, ni avec sa propre image si ce n'est son visage. Mais ce n'est pas parce qu'elle se trouve moche, ou quoi que ce soit. C'est plutôt de l'ordre des souvenirs, avoir un constant rappelle d'un défunt sur la gueule. C'est épuisant.

Je sais pas vraiment si on peut dire que c'est romantique mais merci. C'est gentil.. Je vais essayé de cultiver alors le style, pour que les filles soient à mes pieds.Tu verras, la veste en moumoute, ça fait fondre n'importe qui.

Puis elle lâche une bombe involontaire Tallulah, qu'elle préfère les filles, sans même vraiment le vouloir. Tant pis, Andrea est raide, elle n'entendra probablement rien. Alors elle se tourne vers la brune, tient fermement sa guitare et la remue doucement.
Elle lui sourit, voit où elle veut en venir mais elle ne dira pas un mot. Pas aujourd'hui en tout cas, alors elle pénètre la salle de musique et s'installe sur le canapé.

C'était cool. On devrait se refaire ça la prochaine fois. J'vais attendre Matt', il devrait pas tarder.

Tallulah a toujours ce même sourire aux lèvres. Sourire radieux, sourire heureux, sourire d'une bonne défonce. Elle est vraiment cool Andrea.