"Tu vois ça ?"
Red se pencha, curieux.
"C'est ta nouvelle petite-amie."
Red resta immobile quelques secondes, assis sur les genoux de M, puis il leva les bras au ciel en signe de triomphe. M fit rouler le bonbon à la menthe sur sa langue en observant sa réaction. Sur le carnet de croquis, elle ajouta un nœud papillon à la silhouette qu'elle venait de dessiner.
"Maintenant, c'est plus une petite-amie, c'est un petit-ami."
Les bras de Red retombèrent légèrement, puis se relevèrent.
"T'es pas regardant, hein." Elle eut un sourire en coin, réfléchit un moment puis rajouta une jupe au dessin. "Maintenant c'est les deux."
Red commença à agiter les bras. M croqua dans le bonbon à la menthe.
"Je savais que t'aimerais bien, t'es un vrai Don Juan."
Red continua d'agiter les bras.
"Arrête ça, tu vas décoller."
Red agita les bras plus fort; elle leva les yeux au ciel.
"Tu me préviens quand t'as atterri sur Mars, crétin." Elle marmonna, avant de déplier ses jambes auparavant en tailleur et de se laisser tomber sur le tapis d'herbe. Au-dessus d'elle, le feuillage du chêne était parfaitement immobile dans la chaleur étouffante de l'été. M retira ses lunettes, puis plissa les yeux pour s'imaginer que c'était un palmier.
Elle, elle n'aimait que les tropiques.
Les plages de sable blanc, puis les tours iconiques du Dubaï. Elle rêvait d'étés indiens et de piscines bleues chlorées, d'un oasis artificiel où l'argent ne répondrait que par oui. C'était pas la vraie vie, mais c'était pas grave; et elle n'avait pas de fric et pas d'ambition, mais c'était du pareil au même. On lui avait pas mal parlé du futur, autrefois. On lui disait que si elle continuait d'avoir peur des voitures, elle ne pourrait jamais aller travailler ou faire les courses comme tout le monde. Qu'elle ne devrait pas tenter l'université à cause de ses notes catastrophiques, mais que le cousin avait une boutique en centre-ville et qu'il lui manquait une caissière. On lui avait dit qu'elle ferait une jolie mariée si elle se remettait au sport.
Puis un jour une banderole de bonhommes en papier avait pris vie devant ses yeux et lui avait sauté au visage.
Alors depuis, elle relativisait.
Elle se disait que si le cousin pouvait recruter quelqu'un d'autre pour jouer la caissière, elle pouvait bien rêver d'un duplex dans un gratte-ciel. Et que si Dubaï ne voulait pas d'elle, elle pouvait juste rester ici - où elle pouvait vivre sans voiture et où personne n'avait l'intention de la marier. C'était pas vraiment l'île de ses rêves, mais c'était une île quand même.
Diable, il manquait quand même une bonne dizaine de palmiers.
Et il y avait un peu trop de monde.
Que du monde qu'elle ne savait pas comment aborder, et dont les Somnus l'effrayaient. Ils avaient tous des pouvoirs plus fous les uns que les autres, tous plus invasifs les uns que les autres, et elle, c'était la fille à la guirlande. Le mec d'à côté brisait un mur en deux à main nue, et Red pensait pouvoir pécho une feuille Canson. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
M soupira de paresse. Elle arrangea son bob pour qu'il lui couvre les yeux en jetant un regard furtif à Red. Il était occupé à fixer de manière insistante le dessin sur la feuille qui ne voulait pas perdre vie. Elle laissa échapper un gloussement.
"Elle est juste timide, t'inquiète." Elle lâcha à Red de manière nonchalante. "Enfin il, du coup. Enfin, ce que tu veux."
C'était comme mentir à un enfant; ça n'avait pas de conséquence jusqu'au jour où ça en avait une. Mais ça faisait pas particulièrement peur à M, parce que Red n'avait d'humain que ce que les autres projetaient sur lui. C'était une poupée sans fil, un rêve balancé à la gueule d'une comète. Il ne connaissait que trois émotions, et il tournait en rond entre les trois. Curiosité, joie, tendresse. Il ne savait pas se mettre en colère, il ne savait même pas ce que c'était. S'il ne pouvait pas la maudire, c'est qu'il ne savait pas comment faire, et M s'en foutait. Personne n'était plus au courant de la mimiquerie de son artefact qu'elle. C'était mignon un instant, puis on se lassait.
Si Red avait une mémoire, M ne savait pas comment il l'utilisait; et s'il avait une âme, c'est probablement quelque chose qu'il avait ramassée ailleurs.
Alors elle s'en foutait.
Ça allait deux secondes de le prendre pour une mascotte, mais à la fin, ça restait du papier.
Elle était même secrètement persuadée que si elle le ramenait à Dubaï, il allait crever de combustion spontanée.
Bon débarras.
Enfin non, parce que du coup elle ne serait plus spéciale. Et ça, c'était tout l'enjeu, non ? Enfin ça avait été l'enjeu, à une époque. M, elle aurait voulu être populaire. Briller de milles feux, ressembler à un foutu stroboscope en pleine éclipse. Le type boule à facettes, le type que tout le monde arrête dans le couloir pour grappiller un bout de peau ou deux secondes d'attention. Mais elle était plus timide qu'elle ne se l'avouait, et puis elle passait beaucoup de temps à parler à d'anciennes feuilles Canson. Elle n'avait jamais trop su comment se faire des amis, et elle n'avait pas le courage de contrôler son image publique. Elle se perdait dans ses mots si elle faisait des phrases trop longues aussi, alors elle répondait à tout de manière lapidaire, au lance-pierre.
Du coup on l'appelait M.
Elle donnait l'impression de pas avoir le temps de répondre à une question, alors on prenait pas le temps de prononcer son prénom.
Certains appelaient ça le karma.
Elle, elle trouvait ça tout pourri.
Mais elle devait reconnaître que ça lui allait bien; comme elle l'admettait, elle n'était la victime de personne. M, c'était une âme maladroite, mais c'était pas un tapis. On s'y attendait pas toujours, parce qu'à force de passer ses weekends sur son ordi, elle ne se tenait pas très droite. On avait l'impression qu'elle essayait de se cacher.
Ça avait donné des idées à quelques-uns, jusqu'à ce qu'elle vienne les déraciner.
M, elle réfléchissait avant de frapper - elle prenait le temps de viser.
Une habitude de jeunesse, parce qu'elle était née l'enfant ingrate d'une famille nombreuse. Un cousin à New York, un cousin qui avait ouvert son propre commerce, un cousin qui faisait le tour d'Europe. Elle, elle galérait à quitter le collège. Forcément, fallait compenser quelque part.
Puis c'était pas Red et ses mains en papier qui allaient l'aider.
D'ailleurs, il avait même pas de main.
Non mais c'était ridicule.
M sentit peu à peu sa conscience s'échapper dans la chaleur écrasante de ce milieu d'après-midi. Red se tourna vers elle, conscient du fait qu'elle allait bientôt s'endormir. Il abandonna le croquis qui lui faisait de l’œil et vola jusqu'à sa jambe droite pour venir se coller contre. Les paupières de M tressaillirent, mais elle n'ouvrit pas les yeux. Bientôt, des quatre coins du campus, surgirent dans les airs volant à basse altitude des silhouettes en papier de couleurs différentes. Un à un, ils virent se coller à la jambe droite de l'adolescente endormie. Quand le dernier se posa, la cicatrise de son enfance devint enfin invisible.
Sur sa jambe droite, du talon jusqu'au haut de la cuisse, M arborait une énorme balafre rouge pâle. C'était la même jambe qui la faisait boiter, la même jambe qui à son arrivée avait fait d'elle aux yeux de certains une victime facile.
Mais sous-estimer M à cause de sa jambe pétée, c'était comme mentir à un enfant; et elle n'avait pas de remords à faire saigner si ça tombait sur l'herbe ou sur les pavés.
Tant que c'était pas du sable, tant que c'était pas une île paradisiaque.
De toute façon, à Dubaï, il n'y avait que des ascenseurs.
Des ascenseurs et des palmiers.

***

M, elle aurait voulu avaler la terre entière.
C'est Jörmungand sous sa peau, l'écaille qui refait surface.
Mais elle est née petit poisson dans la mare, lente à l'école, lente à s'exprimer, et maintenant elle est même lente quand elle marche. Elle sera jamais un big shot, elle sera jamais la star. Alors elle cache ses mains voleuses, l'expansion de ses désirs, puis la désinvolture de son échine. Elle essaie de se rendre la vie facile. Elle trouve que ça sert pas à grand-chose de se comparer aux autres en permanence, alors elle laisse couler. Elle cherche juste le royaume où elle sera reine, et ce royaume-là, elle le bâtit dans la solitude. Car il faut dire, les autres la font flipper. Ils parlent plus vite qu'elle, marchent plus vite qu'elle, puis ils ont des pouvoirs qui la démangent dans le mauvais sens. Elle veut juste pas crever avant d'avoir donné un sens à sa vie. Mais quand même — quand même. Elle supporte pas l'expression de sa propre faiblesse, alors parfois elle frappe. Elle frappe au lieu de parler, elle frappe au lieu de chialer. Elle frappe quand elle voudrait sortir de son propre corps, quand elle voudrait récupérer l'ancien, sans la jambe pétée. Le physique, c'était quelque chose pour lequel elle était douée.
Ouais bah même ça, elle a pas su le garder.
C'est difficile d'avancer quand t'as pas de ligne d'horizon, alors elle rêve pas mal. Elle devient plus inerte aussi, les gens disent qu'elle s'assagit. C'est peut-être vrai, parce qu'elle est moins violente que l'année de son arrivée. Moins susceptible, moins sur ses gardes. Emma, maintenant, c'est Buddha en jogging rose et sandales à fourrure. Lui taper sur le système, ça demande du talent. Mais s'en faire une amie aussi, parce qu'elle a pas l'habitude qu'on l'approche. Les autres, ça reste un domaine tabou. Ça reste l'autre côté de la rive, elle s'identifie pas avec. Elle compatit pas vraiment, elle veut pas partager ses affaires. Elle ne sait gérer ni son temps, ni son argent, car on lui a jamais appris. Elle contrôle pas son rythme de sommeil non plus. Au milieu de ce bordel, faire de la place à quelqu'un d'autre, c'est compliqué. Elle trouve qu'elle brille pourtant, dès qu'elle tient une conversation de plus de 3 phrases avec quelqu'un. C'est parce qu'elle sait pas faire, d'égal à d'égal. Avant à l'école, malgré tout, ses relations c'était oppresseur/opprimé. C'est qu'elle pouvait se permettre d'être l'oppresseur, ça lui venait même tout seul. Sa liberté avait un arrière-goût de violence quand elle croisait l'apparence entretenue des gens du bled. Puis elle s'aimait trop, elle s'aimait bien plus que les autres l'aimaient, et ça aussi ça faisait bizarre. Personne ne savait trop d'où sa confiance lui venait.
Ça, c'est allé nulle part.
Son amour propre, il est toujours en place; mais maintenant elle dit "merci". Elle dit "steuplé". Elle gêne toujours dans une pièce, parce qu'elle a tendance à se foutre des circonstances, mais elle le fait dans un nouveau cadre : le cadre de sa survie. Marche pas sur les mauvais pieds, c'est son mantra. Dans sa tête, elle est un peu comme un empereur qui a perdu sa couronne et qui s'est reconverti en boulanger. Certaines expressions de son arrogance ne changent pas, mais si elle doit rager, elle le fait en arrière-boutique. Elle a pas l'intention de supplier, elle est trop sanguine pour s'écraser, alors elle pratique la technique de l'évasion.
Puis si ça marche pas et qu'on la pousse à bout, fuck it, elle frappe quand même. Dans le feu de l'action, elle se souvient jamais de ses bonnes résolutions.
C'est que c'est sympa d'être sage, mais on change pas sa nature. Et Emma, elle a beau être boulangère maintenant, elle avait l'habitude d'être crainte dans la cour de récré; et c'est quelque chose que tu fais, quand tu es craint.
Si quelqu'un oublie pourquoi, tu leur réapprends.
Emma, c'est pas un gros cerveau, donc des fois ses réactions sont assez basiques - ce sont celles qu'elle a déjà acquises, elle les remodèle pas dans le feu de l'action, il y a 0 ange sur son épaule pour lui dire que c'est pas une bonne idée. Sur son épaule, il y a juste Red, et comme il sait pas pleurer, il ne pleurera pas pour vous.
Tant pis.
Elle continue de siffler le même air en se baladant dans les couloirs, les mains dans les poches, les yeux rivés devant mais qui ne regardent personne. Si les autres connaissaient les paroles, ils s'étoufferaient avec. Ils se demanderaient d'où la boiteuse tient son courage. C'est inné, passez votre chemin - ça c'est ce qu'elle pense. Mais elle dit rien, Viva la vida en replay sous le crâne, les poches pleines d'envies, des palmiers pleins les yeux.

Un jour, pourquoi pas.

Elle trouvera une île où ne poussent que ces arbres-là.

Tout le monde les connaissait dans le quartier, fallait dire qu'il se passait pas grand-chose par ici. Dans ce petit bled paumé d'Amérique, où tout le monde connaissait au moins un de tes cousins, il n'y avait pas assez de drames pour qu'on oublie ceux du passé.

Les Williams par exemple, ils avaient perdu leur fille dans une de ses explosions de peluches qui avait tant fait parler. Ça avait été la sensation au bled. C'était encore plus ironique quand on savait que la gamine crevait déjà d'un cancer, et qu'elle n'avait vraiment besoin de l'aide de personne pour se diriger vers la tombe. Les parents avaient été dévastés, les commères en avaient fait leur beurre pendant des mois. Puis les années avaient coulé, pas toujours douces, pas toujours comme on l'aurait voulu, mais elles avaient fait le job quand même. On se souvenait encore de la gamine morte dans l'explosion 25 ans plus tôt, mais on n'en parlait plus au pub quand on avait plus rien à dire.

Puis en 2016, ça avait été le jackpot. L'avant dernière des Carter avait failli y rester sous les roues d'une bagnole. La Carter, tout le monde la connaissait déjà. Elle avait des notes catastrophiques à l'école et elle traversait les cours des voisins sans foi, ni loi en sautant par-dessus les clôtures. Elle faisait aboyer tous les chiens du quartier avec ses conneries, et elle s'était même fait mordre une fois, mais elle n'avait pas l'air d'en avoir grand-chose à faire. Elle était différente du père, le symbole d'altruisme de la communauté, le bricoleur de service, et elle était différente de la mère, qui peignait des aquarelles toute la journée sur sa véranda en refusant de travailler. Elle avait pas particulièrement de la chance, la Carter, parce qu'aucun de ses parents ne savait s'occuper d'un gosse. Fallait voir comment ils avaient éduqué leurs aînés. Tout le monde disait que si l'explosion avait eu lieu 20 ans plus tard, le dommage collatéral aurait été chez eux tant les parents les surveillaient peu. Ils pensaient qu'ils les rendaient heureux en les laissant libres. Résultat, les 4 aînés s'étaient tous mariés jeunes. C'était la structure qu'ils avaient trouvée pour compenser l'absence de cadre de leur enfance, et la gamine allait probablement faire la même.

Enfin, si elle pouvait. C'est qu'elle n'avait pas beaucoup de cordes à son arc, et maintenant en plus elle boitait.

Au moins, depuis l'accident, elle visitait plus les jardins.

A la place de ça, elle faisait le tour des salons pour s'excuser d'avoir frappé ses camarades de classe. Fallait pas venir lui marcher sur les pieds à la Carter, elle avait appris du chien qu'il l'avait mordue. Sauf qu'elle était encore plus bête que le cleb, car elle reconnaissait pas son maître. Le père se pliait en 4 pour se faire pardonner de la communauté pendant qu'elle se faisait refouler par les commerçants du centre parce qu'on avait peur qu'elle vole. Elle avait bien souvent les yeux plus gros que le ventre, la Carter. Elle voulait tout, mais l'argent de poche tombait au hasard et seulement un de ses parents travaillait.

Forcément ça l'aidait pas toujours à garder ses mains dans ses poches.

M'enfin, il aurait peut-être fallu qu'elle les garde dans ses poches quand même car un jour elle a fini par fouiller au mauvais endroit. C'était un dimanche d'été, et le bled avait organisé une brocante. Tout le monde était là, même les Williams. Ils déménageaient bientôt, ils voulaient se rapprocher de la mer. Profiter de la retraite, laisser le passé derrière eux, tout ça - bref, ils vidaient leur grenier et tout le monde cherchait la pépite. La Carter, elle était au premier rang, parce qu'elle était avide. Et quand on cherche, on trouve, alors la pépite elle l'a trouvée.

Quand la guirlande a pris vie et s'est enroulée autour d'elle, c'est la première fois qu'on l'a vue pleurer.

Elle avait pas pleuré pour le chien, elle avait pas pleuré pour la voiture alors qu'elle était passée à deux doigts d'y perdre la jambe. Mais la guirlande, la gamine, elle avait hurlé.

Au bled, même trois ans après l'apparition de l'artefact, ça continuait de faire parler. Chaque fois que quelqu'un posait le sujet sur la table, on reparlait du cri. C'était un symbole par ici, parce qu'on avait commencé à perdre espoir devant la violence qu'elle était capable de déployer quand elle se sentait acculée. Mais ce jour-là, elle l'avait prouvé. A tout le bled, malgré elle.

Tout le monde avait peur de quelque chose, au fond.

Et c'était pas un chien fou, la Carter, même si elle n'en faisait qu'à sa tête. C'était pas une bête. Au fond, du fond du fond, c'était juste un enfant qui grandissait seul.

Et qui faisait bien ce qu'il pouvait.

**

s'est beaucoup battue l'année de son arrivée sur l'île, parce qu'elle se sentait acculée ● s'est aussi retrouvée en échec scolaire, donc a redoublé ● a commencé à se détendre du slip lors de la deuxième année, à mesure qu'elle appréhendait son nouvel environnement et que les autres élèves apprenaient à l'éviter ● s'est depuis beaucoup calmée, même si le recours à la violence en cas de sévère provocation reste sa réaction par défaut ● peut être considérée à l'heure actuelle comme une élève lambda, comme elle ne fume pas, ne se drogue pas, ne participe à aucune activité suspecte et passe 80% de son temps libre sur son écran dans sa chambre ● reste isolée socialement du reste de ses camarades, ce qui est un poil désolant ● a vaguement tenté de s'ériger comme une figure populaire quelques fois, parce qu'elle n'a pas son ego dans sa poche, mais elle n'a ni le talent, ni la motivation pour entretenir une image publique digne de ce nom ● passe pas mal de son temps à rechercher quelle voie professionnelle quelqu'un avec son (absence d') intellect et son handicap pourrait emprunter, elle étudie ses portes de sortie ● donc en gros, elle : évite les gens, joue aux jeux vidéos, pense parfois au futur et de temps à autre, montre les crocs