Cerbère. Quand on observe le sourire jovial de Drystan, lorsque l’on entend son rire chantant et communicatif … on se demande d’où ce surnom lui vient. En réalité, il lui vient de lui-même. Parce que Drystan communique avec les défunts, il dit ce qu’ils ont à dire, il assure un service postal avec l’au-delà. Donc c’est un Cerbère a une tête.

Une tête un peu dans les nuages, un esprit entre deux mondes. Il est lunatique Drystan. Mais toujours plein de bonne volonté ! Jamais fatigué, jamais à court d’idées, il fera de son mieux pour assurer son rôle de messager ! Ça doit bien être la seule chose qu’il prend réellement au sérieux. Non, ce n’est pas un bon samaritain. Simplement si cette bague l’a vraiment choisi, il doit se montrer à la hauteur de la mission. N’hésitez donc pas à le consulter pour des dernières paroles non dites, ou pour des interrogatoires mortuaires.

Drystan est un soleil obscure, véritable oxymore à lui tout seul. S’il rayonne tant par son sourire que par sa tignasse, il recèle pourtant un pouvoir bien glauque. Heureusement il a appris suffisamment jeune à en tirer tous les côtés positifs sans s’encombrer des préjugés qui peuvent s’y attacher. Les mauvais esprits ? Il les ignore ou les fuit en courant si nécessaire. Drystan n’a jamais compris en quoi son artefact pouvait être mal perçu, ni en quoi ses semblables peuvent paraître menaçants au commun des mortels. Aussi ignore-t-il tout débat à ce sujet. Parqués comme des boeufs à l’abatoire ? Non, monsieur Sinclair bénéficie simplement de belles vacances sur une île paradisiaque avec de gentilles personnes.  

Naïf, influençable, téméraire, inconscient du danger, jaloux, insupportable … il en a des défauts ! Mais Drystan les écarte d’un revers du poignet, eux aussi. Peut-être a-t-il trop peur de les affronter ? Sous cette carapace de chaleur humaine, le gamin n’en reste pas moins un être fragile qui ne sait pas comment gérer tout ce qui lui arrive. S’il est profondément gentil, son sourire naturel est un masque qu’il porte devant toute situation. En espérant qu’il ne se fende pas un jour …

Heureusement, Drystan sait se changer les idées ! Grand fan de sport en tout genre, il peut vous rapporter un freesbie autant de fois que nécessaire pour vous faire chopper une tendinite ! Courir sans raison, shooter dans une balle ou un camarade, … tout est bon à prendre ! Il aime également danser sous l’orage, le froid, la forêt et l’humidité ! Drystan se satisfait de papoter avec certains esprits, et sa vie sur l’île lui plait bien.

En revanche il n’aime pas les animaux, la lecture, l’échec et les pouvoirs psychologiques. C’est flippant de risquer de perdre le contrôle de soi ! Dans la catégorie “ça fait peur merde !” on note aussi sa peur de l’abandon ou de l’isolement, car après tout depuis qu’il a son artefact il n’est jamais vraiment seul. Il a également la trouille de l’eau et de l’avenir : il ignore ce qu’il fera “quand il sera un adulte”.

Papa était Islandais, il est né sur un glaçon. Et maman elle était Française, mais Drystan n’a jamais eu la chance de visiter ce pays là. Il a hérité des pupilles de son papa, et de la tignasse et du sourire de sa maman.

Enfin c’est ce qu’on lui dit, parce que son papa, il ne le connaît pas. Il sait juste qu’il s’appelait Laszlo, et qu’il est parti quand lui est arrivé. Peut-être le rencontrera-t-il quand il quittera ce monde ? Drystan tente sa chance tous les soirs.

Le petit Sinclair a grandi avec sa maman, plus ou moins. Parce qu’elle était militaire, maman. Donc elle partait souvent, et longtemps. Mais elle appelait beaucoup et envoyait plein de bonbons des pays où elle allait, alors ça va. Et le reste du temps il vivait avec le papa de son papa, dans son chalet aux abords d’une forêt islandaise.

Il faisait plein de choses cools, papi. Il vendait des trucs tu vois, genre des bijoux et des objets en résine, en bois d’arbre et d’animaux, en cailloux, en os … même qu’apparemment ils avaient des vertues magiques ces objets. C’était pas vrai. Papi il racontait des histoires à chaque fois, mais comme les gens avaient besoin d’y croire, ils étaient persuadés que ça marchait. Genre le bracelet qui fait tomber amoureux tu vois, en fait la dame elle était déjà amoureuse du monsieur. Mais faut pas le dire.

C’était chouette la vie. Et puis un jour ils ont reçu une mauvaise nouvelle. Maman ne rentrerait plus. Drystan en a été très triste. Il a senti son petit cœur se fendre, et la solitude s’y infiltrer et empoisonner sa joie de vivre. Le petit garçon a brûlé toutes ses cartes pokémon, en espérant que ça suffirait pour que les dieux acceptent de recevoir sa maman.

Plusieurs semaines plus tard, il est tombé malade, Drystan. Tout plein de vilaines migraines, très très fortes. Ca bourdonnait dans sa tête, comme si tout plein de corbeaux venaient lui raconter leurs malheurs en même temps ! Mais quand il quittait le chalet, ça allait mieux. Et puis un jour il a compris. Il a compris que c’était une des bagues de papi qui l’appelait. Une jolie bague en os qui recouvrait tout l’annulaire. Elle était grande, mais elle était cool. Papi lui avait raconté que celle-ci permettait de réchauffer les petits coeurs abandonnés, et il lui avait donné.

A son contact, Drystan a retrouvé sa maman, avec qui il a discuté toute la nuit. Il n’était plus triste. Papi a compris, mais papi n’a rien dit. Il a gardé le secret, pour le protéger.

Mais au bout de quelques mois, le comportement bizarre du jeune Sinclair alerta certains clients, qui le dénoncèrent aussitôt. On détecta que la bague était un artefact, et Drystan fut envoyé sur Sajna. Mais c’est pas grave. Parce que sa maman l’a suivi quand même. Et il y a rencontré plein d’autres enfants, et il a pu aider tout plein de monde !

Il se sent bien sur l’île, Drystan. Il voit plein de gens, il perfectionne ce qui le rend différent -ou du moins, il essaye #redoublement-, ça lui convient ! Il ne manque plus qu’une chose : que papi décède pour pouvoir discuter à nouveau avec lui !